Jacques Bonnaud
Image illustrative de l’article Jacques Bonnaud
Escalier des martyrs
bienheureux
Naissance 27 octobre 1740
Cap-Haïtien (Haïti)
Décès 2 septembre 1792  (52 ans)
Prison des Carmes, Paris
Nationalité française
Ordre religieux jésuite
Béatification 17 octobre 1926
par Pie XI
Fête 2 septembre

Jacques Jules Bonnaud, né à Cap-Haïtien le [1] et mort (assassiné) le à Paris, est un prêtre jésuite français qui, avec d’autres, fut assassiné lors des 'massacres de Septembre', durant la période de Terreur de la révolution française. Mort par fidélité à l’Église et au souverain pontife, il est reconnu comme martyr par l'Église, et béatifié le , par le pape Pie XI, en même temps que de nombreux autres prêtres, jésuites, capucins et carmes, victimes des excès de la Révolution française.

Biographie modifier

Né au Cap Français à Saint-Domingue (aujourd’hui 'Cap-Haïtien', en Haïti), le , Jacques Bonnaud vient, encore jeune, en France. Il reçoit son éducation au collège de La Flèche et entre au noviciat des jésuites le . Il enseigne durant deux ans à Quimper.

Lorsque les jésuites sont expulsés de France en 1762, Bonnaud poursuit ses études ecclésiastiques au séminaire Saint-Firmin de Paris et passe ensuite aux Pays-Bas méridionaux où il parachève ses études de théologie, de droit civil et de droit canon.

Après son ordination sacerdotale, il est d’abord au service du diocèse de Paris (1764).

En 1783-1787, il est vicaire général de Pierre-Louis de Leyssin, archevêque d'Embrun[2].

Il est très présent dans les controverses théologiques et ecclésiastiques. Dans son Tartuffe épistolaire démasqué, il prouve qu’une lettre attribuée à Clément XIV est l'œuvre d’un ex-prêtre de l'Oratoire, Luigi Caraccioli. Il est l'auteur d'un pamphlet antiprotestant, Discours à lire au Conseil, en présence du Roi, par un ministre patriote, sur le projet d’accorder l’Etat Civil aux Protestants, sl, 1787, appelé familièrement "Mémoire de madame de Noailles" (car elle se chargeait de « le porter aux membres du Conseil et du Parlement »[3]).

En 1788, il est appelé à Lyon par l’archevêque Yves Alexandre de Marbeuf qui fait de lui un de ses vicaires généraux et lui attribue les prieurés de Sermaize et d'Arnicourt[4]. Bonnaud est l'auteur de la lettre pastorale de l'archevêque (1789) alertant les fidèles et les invitant à la vigilance et au courage face aux persécutions religieuses qui sont imminentes.

Il s'installe ensuite à Paris où il écrit pamphlets et tracts défendant les droits de l'Église et s'opposant à la constitution civile du clergé, qu'il refuse de signer. Arrêté vers le , il est enfermé à la prison des Carmes de Paris, où il est massacré par les sans-culottes, en compagnie de beaucoup d’autres prêtres et religieux, lors des massacres de Septembre, le .

Notes modifier

  1. Jacques Jules Bonnaud.
  2. Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, 1891, p. 42. Numérisé.
  3. Charles Garrisson et Ch. R., « L'abbé Bonnaud et le “Mémoire d'un Ministre patriote” », Bulletin historique et littéraire (Société de l'Histoire du Protestantisme Français), 41, 15 novembre 1892, p. 611.
  4. Et non Harnicourt. « Prise de possession du prieuré d'Arnicourt, au diocèse de Reims, dépendant de l'abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire, pour Jacques-Jules Bonnaud, vicaire général du diocèse de Lyon. »Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790: Marne, Archives ecclésiastiques, série G, clergé séculier, 1900, p. 376.

Publications modifier

  • Le Tartuffe Epistolaire Demasque: Ou Epitre Tres-Familiere A M. Le Marquis Caraccioli..., Liège, 1777. Numérisé.
  • Discours à lire au Conseil, en présence du Roi, par un ministre patriote, sur le projet d’accorder l’Etat Civil aux Protestants, sl, 1787.
  • Découverte importante sur le vrai système de la constitution du clergé, décrétée par l'Assemblée nationale, 1790. Numérisé sur gallica.
  • Hérodote, historien du peuple Hébreu, sans le savoir, Liège, 1790 (2nde édition). Numérisé.

Bibliographie modifier

  • H. Fouqueray: Un groupe de martyrs de . Vingt-trois anciens Jésuites, Paris, 1926.
  • Charles Garrisson et Ch. R., « L'abbé Bonnaud et le “Mémoire d'un Ministre patriote” », Bulletin historique et littéraire (Société de l'Histoire du Protestantisme Français), 41, 15 novembre 1892, p. 611-616. Numérisé.
  • Joseph Grente: Les martyrs de , à Paris, Paris, 1926.