Jacqueline Teyssier

résistante, déportée et survivante de la Shoah
Jacqueline Teyssier
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Biographie
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Jacqueline BittonVoir et modifier les données sur Wikidata
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Jacqueline Teyssier, née Bitton le dans le 12e arrondissement de Paris et morte le à Roche-lez-Beaupré, est une femme juive française déportée à 20 ans à Auschwitz, par le convoi no 74, en date du , puis à Bergen-Belsen, survivante et témoin de la Shoah.

Biographie modifier

Jacqueline Bitton naît le dans le 12e arrondissement de Paris[1],[2]. Son père est juif marocain et sa mère, juive polonaise[3].

Son père obtient la nationalité française, après s'être engagé dans l'Armée française pendant la Première Guerre mondiale. Sa mère, apatride, n'ayant pas de papiers officiels, ne peut obtenir la nationalité française[1].

Jacqueline Bitton obtient son certificat d’études[1] et à l'âge de 16 ans, elle travaille à la Compagnie industrielle des téléphones[3], comme soudeuse-câbleuse en téléphonie[1].

Seconde Guerre mondiale modifier

Le père de Jacqueline Bitton s'enregistre avec sa famille comme Juif, à la préfecture de police de Paris. Désormais ils doivent porter l'étoile jaune, et sur leur carte d'identité est inscrit en lettres rouges : « JUIF ». Jacqueline Bitton réussit à effacer l’inscription à l’encre rouge à l’aide d’une lame de rasoir[1].

Jacqueline Bitton réside à proximité du Vélodrome d’Hiver[1].

Le 16 juillet 1942, la mère de Jacqueline Bitton est arrêtée durant la Rafle du Vélodrome d'Hiver ; elle ne reviendra pas de déportation[2].

Le père de Jacqueline Bitton, bitumier, avait demandé à travailler en zone libre. Il a traversé la ligne de démarcation, à Bourges. Jacqueline Bitton vit seule à Paris. Elle travaille chez Siemens[1].

Jacqueline Bitton fabrique de fausses cartes d’alimentation pour ravitailler des personnes cachées. Elle a de l’encre et le matériel nécessaire chez elle[1].

Dénoncée[3] par des voisins[4], par une lettre anonyme, elle est arrêtée le , chez elle, par la milice française pour faits de résistance, et déportée par le convoi no 74, en date du du camp de Drancy vers Auschwitz. Sa dernière adresse est au : 10 cité Popincourt dans le 11e arrondissement de Paris[5].

Juste avant la libération du camp d'Auschwitz par l'Armée rouge, le , elle est transférée à Bergen-Belsen où elle contracte le typhus. Elle ne sort des camps de la mort que le , libérée par l'Armée britannique.

Après la guerre modifier

De retour en France, Jacqueline Teyssier ne pèse que 28 kilos, les médecins ne lui donnent aucune chance de survivre[6].

Ses deux poumons sont perforés. Il lui faut une longue période d’hospitalisation. Elle retrouve son père à Paris[1].

Elle témoigne sur la Shoah[7] pendant une trentaine d'années[8].

Elle a deux fils, Michel et Gérard Teyssier[8]. En 2018, Michel Teyssier réalise un film en hommage à sa mère[9].

Elle habite à Roche-lez-Beaupré (Grand Besançon Métropole, Doubs)[1]. C'est dans cette commune qu'elle meurt le 20 mars 2022 à l'âge de 98 ans[10].

Distinctions modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i et j 16 AVRIL 2015 SÉANCE 9 : TÉMOIGNAGE DE JACQUELINE TEYSSIER, ANCIENNE DÉPORTÉE DANS LE CAMP D’AUSCHWITZ-BIRKENAU. messagesbesancon.wordpress.com.
  2. a et b Témoignage poignant de Jacqueline Teyssier sur la guerre 1939-1945. estrepublicain.fr 29 mai 2019.
  3. a b et c Yves ANDRIKIAN. Besançon : l’inlassable récit de Jacqueline Teyssier. estrepublicain.fr 2 avril 2016.
  4. Un film sur Jacqueline Teyssier, rescapée de camp de la mort d'Auschwitz. memoiresdeguerre.com 10 juin 2018.
  5. Voir, Klarsfeld, 2012.
  6. « Témoignage de Jacqueline Teyssier », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  7. Yves Quemeneur. Besançon vit l’émotion du 75e anniversaire de la libération des camps nazis. hebdo25.net 27 janvier 2020.
  8. a et b 25 ans de témoignage dans les collèges et lycées : hommage à l’action de Jacqueline Teyssier. ac-besancon.fr mardi 28 avril 2015.
  9. Michel Teyssier, « Jacqueline Teyssier, rescapée de camp de la mort d'Auschwitz », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  10. Christophe Mey, France Bleu Besançon et France Bleu, « Décès de Jacqueline Teyssier, l'une des dernières rescapées de la Shoah dans le Doubs », sur France Bleu, (consulté le ).
  11. JORF no 0001 du texte no 5. Décret du 31 décembre 2019 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
  12. Mme Colard, « Jacqueline Teyssier reçoit la médaille de la ville de Paris », sur clg-quingey.ac-besancon.fr, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier