Jackie Raynal

réalisatrice française

Jackie Raynal (née Jacqueline Raynal) est une réalisatrice, monteuse, actrice, distributrice et programmatrice de cinéma française, née le à Poilhes dans l'Hérault.

Jackie Raynal
Jackie Raynal en 2017.
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Biographie

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En 1958, Jackie Raynal est figurante sur le film Bonjour tristesse de Otto Preminger. En 1960, elle obtient une licencie de lettres à Paris et étudie la photographie. En 1962, elle co-réalise son premier film (avec Etienne Becker et Patrice Wyers) à propos du chorégraphe et danseur Merce Cunningham. En 1963, elle devient stagiaire monteuse pour Méditerranée de Jean-Daniel Pollet, un projet avec lequel elle apprend le travail de montage.

De 1963 à 1967, elle travaille avec Eric Rohmer pour le montage de tous ses films. En 1966, elle monte tous les sketches du film Paris vu par..., où elle collabore avec Jean Douchet, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jean-Daniel Pollet, Eric Rohmer et Jean Rouch[1].

Elle est membre du groupe Zanzibar, collectif de cinéastes et artistes formé en mars 1968 autour de Sylvina Boissonas, Olivier Mosset, Philippe Garrel, Serge Bard et d'autres.

En 1968, elle réalise son premier film Deux fois, sorte de manifeste féministe et de désenchantement, à la suite des évènements de mai 1968[2]. Filmé au cours d'un voyage de neuf jours à Barcelone en septembre 1968, le montage est fait « à la caméra » : rien n'est retiré du matériau filmé[3]. Le titre provient de l'usage, à plusieurs reprises dans le film, de la répétition d'une même action. Le critique Louis Skorecki des Cahiers du Cinéma considère Deux Fois comme « l’un des films les plus forts et les plus énigmatiques » jamais réalisé[4].

En 1973, Jackie Raynal décide de s'installer à New York. Après un bref retour en France, elle devient en 1974 programmatrice et directrice du Bleecker Street Cinema, un lieu très influent pour les cinéastes et les cinéphiles grâce à ses projections de films étrangers et indépendants et qui venait d'être racheté par son mari Sid Geffen. Elle devient également programmatrice et directrice du Carnegie Hall Cinema, situé sous le célèbre music-hall, un rôle qu'elle occupera jusqu'en 1990. Elle poursuit par la suite son activité de programmatrice pour le Angelika 57, un cinéma d'art et d'essai situé dans le centre de Manhattan sur la 57e Rue et ayant fonctionné entre 1993 et 1997. En 1983, le critique de cinéma Jonathan Rosenbaum estimait que Jackie Raynal « a été plus que toute autre personne responsable de l'exposition dans ce pays de films majeurs de Chantal Akerman, Scott B et Beth B, Marco Bellochio, Marguerite Duras, Jean-Luc Godard, Ulrike Ottinger, Yvonne Rainer, Jacques Rivette et Wim Wenders, parmi beaucoup d'autres »[5].

En 1980, Jackie Raynal réalise New York Story qui se déroule dans le luxueux Plaza Hotel. Elle y joue le rôle d’une cinéaste française et épouse d'un homme riche, nommé Sid. L’institution du couple y est tournée en dérision[6]. En 1984, elle réalise une sorte de suite, intitulée Hotel New York, dialoguée par Gary Indiana et filmée par Babette Mangolte[7]. Avec ces deux films autobiographiques, Jackie Raynal propose un regard sur de la scène artistique new-yorkaise des années 1980, doublé d'une analyse critique du milieu du cinéma de la Nouvelle Vague[6].

Comme actrice, elle est apparue, entre autres, dans des films de Yvonne Rainer et de Abel Ferrara.

Elle a été mariée avec Joseph Saleh et Sid Geffen.

Distinction

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Filmographie

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Réalisatrice

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Monteuse

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Actrice

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Notes et références

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  1. « Jackie Raynal », sur FIDMarseille (consulté le )
  2. « Jackie Raynal - Deux fois », sur Centre Pompidou, (consulté le )
  3. Élisabeth Lebovici, « « Y regarder à Deux Fois » / Jackie Raynal ».
  4. « Jackie Raynal - Deux Fois », .
  5. (ang) « A Conversation with Jackie Raynal », sur http://www.lightindustry.org, (consulté le )
  6. a et b Cédric Lépine, « New York eighties vu par Jackie Raynal », sur Mediapart, (consulté le )
  7. « NEW-YORK A PARIS AVEC JACKIE RAYNAL L'héritage des indépendants », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres, janvier 2010

Liens externes

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