Isabelle Hudon
Illustration.
Fonctions
Ambassadrice du Canada en France

(3 ans, 8 mois et 24 jours)
Premier ministre Justin Trudeau
Prédécesseur Lawrence Cannon
Successeur Amy Baker (intérim)
Stéphane Dion
Biographie
Date de naissance (57 ans)
Lieu de naissance Beauharnois, Québec, Canada
Nationalité Canadienne
Père Jean-Guy Hudon
Conjoint Gilles Coulombe
Diplômée de Doctorat honoris causa en droit, Université Concordia
Profession Femme d'affaires
Diplomate

Isabelle Hudon, née le 18 février 1967, est une femme d'affaires et diplomate canadienne. Après un long séjour comme présidente et chef de la direction à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, elle a pris la direction à l'automne 2008 de la firme montréalaise Marketel. En , elle est nommée présidente de la Financière Sun Life au Québec[1]. Entre 2017 et 2021, elle est ambassadrice du Canada en France.

Biographie modifier

Portrait réalisé dans le cadre du Forum Génération Égalité en 2021.

Jeunesse et études modifier

Carrière modifier

Isabelle Hudon a commencé sa carrière professionnelle en politique fédérale dans divers ministères, entre autres dans le cabinet de la ministre responsable de l'Agence canadienne de développement international (ACDI). Elle a par la suite occupé des postes stratégiques dans le secteur privé chez Bell Solutions globales, à l'Agence spatiale canadienne (ASC), chez Bombardier Aéronautique et à BCE Média.

Elle s'est jointe à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain en 2002 et a accédé au poste de vice-présidente exécutive en 2004. Elle devient présidente et chef de la direction de la Chambre en 2005 après le départ de Benoit Labonté. Elle siège à plusieurs conseils d'administration, devient une femme influente et on la retrouve sur de nombreuses tribunes montréalaises.

Elle est membre de nombreux conseils d'administration. Elle est l'une des récipiendaires 2005 du Canada's Top 40 Under 40 (les 40 Canadiens les plus performants de moins de 40 ans) et a été reconnue en 2006 parmi les 100 femmes les plus influentes du Canada par Canada's Most Powerful Women: Top 100. En , elle annonçait à la surprise de tous son départ de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour aller prendre la direction de la firme montréalaise Marketel, où elle passe 18 mois. Dans une entrevue, elle admet qu'elle ne s'est jamais sentie chez elle dans le milieu de la publicité[1].

Malgré son manque d'expérience du domaine de l'assurance, elle est nommée à la présidence de la Financière Sun Life au Québec en . Elle a pour tâche de redorer la réputation de l'entreprise d'assurance et de services financiers, ternie depuis le déménagement de son siège social de Montréal vers Toronto en 1978[1]. Pour ce faire, elle compte sur sa grande connaissance du milieu des affaires québécois et son important réseau de contacts[2].

Ambassadrice modifier

 
Isabelle Hudon en 2018.

Le , elle est nommée ambassadrice du Canada en France. Elle est la première femme à occuper ce poste[3]. Elle entre en fonction le . Elle quitte son poste le et revient dans son pays pour devenir présidente de la Banque de développement du Canada[4].

Mécénat modifier

Isabelle Hudon est une figure active de la scène mondaine montréalaise. Elle participe à une foule d'activités de bienfaisance et s'implique dans l'organisation de soirées bénéfices au profit d'organisations charitables ou culturelles, comme les Grands Ballets canadiens[5].

Controverses modifier

Selon un reportage de la Société Radio-Canada, une série de petites et de grandes dépenses a fait des vagues au sein de la Banque de développement du Canada (BDC) depuis l’arrivée d’Isabelle Hudon à la présidence à l’été 2021[6].

Contrat avec McKinsey modifier

Parmi ses premières décisions, Isabelle Hudon a décidé d’embaucher la firme de consultants McKinsey & Company pour 4,9 millions de dollars dans le but de réaliser une vaste revue stratégique du rôle et des objectifs de la société d'État pour les 10 prochaines années. Plusieurs sources affirment que l’embauche de McKinsey a nourri l’impression parmi les employés que la BDC changeait sans cesse de vision stratégique, d'autant plus que des exercices semblables avaient été effectués avant l’arrivée d’Isabelle Hudon.

À l'occasion de la commission parlementaire sur les contrats octroyés à McKinsey[7], elle figure parmi les personnes invités à témoigner devant le comité[8].

Événement à 320 000$ modifier

Le 3 juin 2022, elle est interviewée par Rebecca Makonnen lors un évènement organisé pour les employés de la BDC en format hybride. Le ton familier entre la PDG et l'animatrice aurait créé un malaise mais elles se défendent que ce n'est qu'un lien amical et non personnel.

Selon des données obtenues de la BDC, il y a eu, entre autres, des frais de 146 000 $ en services audiovisuels (accordés sans appel d’offres, car le montant se situe sous la limite de 150 000 $ fixée par la BDC), de 145 000 $ en scénarisation et production vidéo, et de 11 500 $ pour l’embauche de Rebecca Makonnen en tant que maîtresse de cérémonie à Montréal.

Déplacements contestés modifier

En 2022, Hudon fait des voyages inhabituels au frais de la BDC. Les 25 et 26 octobre, elle et le chauffeur de la BDC ont fait un bref aller-retour en avion entre Montréal et Vancouver, dépensant respectivement 6510 $ et 2625 $ en frais de déplacement.

Le voyage, tel que le montre une vidéo mise en ligne sur LinkedIn et sur Instagram, a permis à Isabelle Hudon de faire une visite surprise à des employés réunis à Whistler.

Quelques semaines plus tard, Hudon promet qu’elle ne fera plus voyager son chauffeur en avion pour assurer ses déplacements à l’avenir.

Notes et références modifier

  1. a b et c Vincent Brousseau-Pouliot, « Isabelle Hudon veut redorer le blason de Sun Life au Québec », La Presse, Montréal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Jean-Philippe Décarie, « Le pari d'Isabelle Hudon », La Presse, Montréal,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Agence QMI, « Isabelle Hudon devient l’ambassadrice du Canada à Paris », Le Journal de Québec (consulté le ).
  4. Daniel Leblanc, « L’ambassadrice Isabelle Hudon revient au pays pour diriger la BDC », ici.radio-canada.ca, 30 avril 2021.
  5. Nathalie Petrowski, « Isabelle Hudon: la reine du bal », La Presse, Montréal,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Zone Économie- ICI.Radio-Canada.ca, « BDC : une entente avec McKinsey et autres dépenses contestées à l’interne », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  7. Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Un comité parlementaire scrutera les contrats fédéraux octroyés à McKinsey | L'influence des cabinets-conseils », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  8. Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Isabelle Hudon n’amènera plus son chauffeur lors de ses voyages en avion », sur Radio-Canada.ca (consulté le )