Isaïe Bakish
Biographie
Naissance
Décès
XVIIe siècle, v. 1620
Activité
Œuvres principales
Jugements et réponses, Fragments

Isaïe Bakish (ר׳ ישעיה בקיש) est un rabbin d’origine castillane des XVIe et XVIIe siècles[1].

Biographie modifier

Isaïe Bakish (v. 1545 - v. 1620)[2] fait partie de la deuxième génération des exilés de Castille à Fès (Maroc) après l'expulsion de 1492[3].

Son œuvre concerne l’exégèse, le droit rabbinique et la kabbale. Il a été qualifié ainsi : « ce fut un grand kabbaliste »[4]. Des fragments de ses enseignements ont fait l’objet de publications par Hillel Bakis en 1992 et 2019[5] à partir de citations rapportées dans des manuscrits et ouvrages anciens.

On a conservé quelques traces de commentaires de la Torah de ce rabbin. Il est cité dans les écrits de ses disciples et par des rabbins ultérieurs[6].

Bakish a été juge au Tribunal rabbinique (Beth Din) de Fès. Il a contribué à la production juridique des rabbins castillans du Maroc. On trouve son nom dans une dizaine de décisions (takanot, sing. takana[7]) qu'il a co-signées dans les Takanot des Rabbins de Castille. Les décisions juridiques d'Isaïe Bakish sont datées entre 1580[8] (ou plus sûrement 1590) et 1614[9].

En 1876, R’ Abraham ben Mordékhaï Ankawa a édité ces Takanot de Castille[10]. Elles concernent des domaines variés : droit civil (Takana KH 34); droit fiscal et monétaire (takanot KH 31, 81, 84, 86, 88, 89, 91); organisation judiciaire (Takana KH 83)[11].

Les écrits kabbalistiques de Bakish ont été inclus dans des compilations manuscrites contenant également des citations de kabbalistes réputés tels: Nahmanide (Ramban ou R’ Moshe ben Nahman Gerondi); Rabbi Isaac Ashkenazi Louria (R’ Ari zal); Rabbi Hayyim ben Joseph Vital[12]; R’ Abraham Azoulay[13]. Par ailleurs, "ses recettes de 'kabbale pratique' ont survécu"[14].

Les collections microfilmées de la Bibliothèque juive et universitaire de Jérusalem[15] contiennent plusieurs de ces manuscrits ou microfilms de manuscrits appartenant à d'autres bibliothèques.

Certains de ses textes ont été cités par un important kabbaliste italien[16]. Il est connu comme étant l’auteur d’interprétations innovantes en matière de kabbale[17]. Son œuvre est citée par Moshe Halamish, universitaire spécialiste de la philosophie juive et de la Kabbale[18].

Ouvrages modifier

  • פסקי דינים ושו״ת Piskei dinim wéchou’’t (Jugements et réponses, vers 1610). Manuscrit mentionné notamment par R' Ya’acob Moché Tolédano (1911)[19]; R' Yossef Benaïm (1931)[20]; et Haïm Zafrani (1972)[21]. Cet ouvrage faisait partie de la Bibliothèque du rabbin marocain Yossef Benaïm mais il a été détruit à la suite d'un incendie vers 1965, à New York[22].
  • קטעים Fragments(1992)[23].
  • Fragments: Décisions juridiques (Hillel Bakis, editor), Hotsaat Bakish, Kiryat Ata, mars 2022.

Sources modifier

Sources manuscrites modifier

Il subsiste de nombreux fragments sous forme de citations plus ou moins longues dans divers manuscrits anciens. Certains ont été reproduits et édités en 1992[5], d'autres attendent toujours d'être publiés[24]

Sources imprimées modifier

Il subsiste également de nombreux fragments cités dans divers ouvrages imprimés, et ce dès le XVIIe siècle. Citons par exemple :

  • S. Bar-Asher (1977), The taqanot of the Jews of Morocco. A Collection o1 Communal Ordinances (rom the 16th to 18th Century as found in Kerem Hemef II by Avraham Ankawa. Photocopy of the Livorno, 1871, Introd, (hébreu). The Hebrew üniversity. The Ben-Zion Dinur Institute for Research in Jewish History. The Zalman Shazar Center, Jérusalem, 152 p.
  • Abraham Enkaoua (1871), Kerem Hemer (ab. = KH), Livourne, 216 p., (hébreu); http://www.hebrewbooks.org/1019. (Nouvelle édition : Kerem Hemer, les Takanot de Fes et de Castille(hébreu), Bibliothèque Sépharade, Institut Bné Issakhar, Jérusalem, 2013).
  • Moshe ben Mordékhaï Zacut (ou Zacuto)[25], Chorché ha chémot (Livre des racines des Noms), 17e s., (hébreu). Nouvelle édition, Ed. Nehora, v. 2010[26]). Plusieurs fragments y sont reproduits[27].

Une liste plus détaillée d'ouvrages imprimés contenant de telles citations est disponible[28].

Bibliographie modifier

  • Natanel Avital (2017/5777), Les Sages de Castille (Hebreu), 417 p, Institut Maguen Avot, Jérusalem, pp. 20; 25; 32.
  • Hillel Bakis (1992), Rabbi Ichaya Bakish. Un rabbin-juge marocain (16e-17e siècles), pp. 1-40; in Ichaya Bakish, Fragments, 132 p., Editions Bakish, imprimé à Kiriat Ata, Israël.
  • Hillel Bakis (2013), Interpréter la Torah. Traditions et méthodes rabbiniques, pp. 139-140 et 253, Institut R' Yésha'ya Bakish, Editions Bakish, Montpellier, 294 p. (ISBN 978-2-9533726-5-6)
  • Hillel Bakis (2014), Pour lire les Psaumes. Étude de l’Alphabéta (Ps. 119). Texte. Phonétique et rythme. Nouvelle traduction. Commentaires. Abrégé grammatical; voir : pp. 36-37, p. 160 (note 36), p. 171 (note 29) et p. 234 (note 8). Editions Bakish, X-294 p., (ISBN 979-10-90638-02-0), Montpellier, 2014).
  • Hillel Bakis (2020), Traces manuscrites de l'œuvre de Rabbi Yesha'ya Bakish זצ"ל : un des premiers A'haronim parmi les Sages de Castille au Maroc (v. 1545-v. 1620), ebook, Institut Rabbi Yécha'ya, Editions Bakish, 602 pages, décembre.
  • Hillel Bakis (2021), Traces imprimées de l'œuvre de Rabbi Yesha'ya Bakish זצ"ל : un des premiers A'haronim parmi les Sages de Castille au Maroc (v. 1545-v. 1620), ebook, Institut Rabbi Yécha'ya, Editions Bakish, 476 pages, 3e éd., Avril.
  • Hillel Bakis (2021), Traces digitales de l'œuvre de Rabbi Yesha'ya Bakish זצ"ל : un des premiers A'haronim parmi les Sages de Castille au Maroc (v. 1545-v. 1620), ebook, Institut Rabbi Yécha'ya, Editions Bakish, 352 pages, Juin.
  • Yossef R' Ben Naïm (1931), Sépher malké rabbanan, Jérusalem (hébreu, dictionnaire biographique). [RY"B est cité p. 62 (voir aussi p. 79)].
  • Arrik Delouya (2001), Les Juifs du Maroc: bibliographie générale : résumés, annotations, recensions. Librairie orientaliste Paul Geuthner, Paris.
  • André E. Elbaz (2015), Rabbi Ben Hassine et la poésie hébraïque au Maghreb, Editions du Marais, Montréal, 346 p. (français) & 335 p. (hébreu). (ISBN 978-2-923721-62-0). Voir p. 50 et index (p. 317).
  • (en) Jane S. Gerber (1980), Jewish Society in Fez 1450-1700. Studies in Communal and Economic Life. Studies in Judaism in Modern Times, vol. 6, Brill, Leiden, viii-218 p.. (ISBN 9004058206)
  • Moshé Hallamish (2001), חלמיש, משה - הקבלה בצפון אפריקה למן המאה הט"ז : סקירה היסטורית ותר (La Kabbale en Afrique du Nord depuis le XVIe siècle), Tel-Aviv, Hakibbutz Haméouhad (voir les pages: 43 ; 119; 184-185).
  • Abraham I. Larédo (1948), Las Taqanot de los expulsados de Castiila en Marruccosy su régimen matrimonial y sucesoral, in Sefarad, pp. 243-276; instituto Arias Montano, Madrid-Barcelona.
  • David 'Ovadia, R' (editeur, 1975), La Communauté de Séfrou, Maroc, vol. 2.(hébreu), Jérusalem.
  • David 'Ovadia, R' (1978-1979), Fès vehachmia, Kronikot Mkoriot, (hébreu), Jérusalem.
  • Chim’on Ouanonou (1999), Erez Halébanone. Encyclopédie des rabbins sépharades et d’Orient, vol. 3, p. 1357 (hébreu).
  • (en) D. S. Sasoon & David Ohel (1932=, Descriptive catalogue of the Hebrew and Samaritan manuscripts in the Sassoon Library. Oxford, 2 vols.
  • Ya'akob R' Moshé Toledano, (1911), Ner ha ma’arabi (La lumière du Maghreb. Histoire des Israélites du Maroc depuis leur établissement dans ce pays jusqu'à nos jours), Jérusalem, (hébreu). Voir les pages 74, 75 et 104.
  • Haïm Zafrani (1972), Les Juifs du Maroc. Vie sociale, économique et religieuse. Études de Taqqanot et Responsa, Geuthner, Paris, 332 p.

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. En alphabet latin, la transcription de ce nom varie: Baqish, Bakich, etc.
  2. Cette estimation d'année de décès s'appuie sur l'indication suivante: dans le livre "La Communauté de Séfrou, Maroc", vol. 2. Jérusalem (R' David 'Ovadia, 1975, heb. p. 284) il est précisé « Et à cause de nos nombreuses fautes, en deux ans, ont disparu d’entre-nous combien de sages d’entre les sages » parmi lesquels sont cités R’ Yesha’ya Bakish, R’ Vidal Hatsarfati et R’ Chmouel Aben Danan. On sait par ailleurs que le décès de ces deux sages datent respectivement de v. 1619 et de 1621).
  3. Y. M. Toledano (1911), Ner ha ma’arabi (La bougie de l’Occident, sur l’histoire des Juifs du Maroc), Jérusalem; Y. Ben Naïm (1931), Sépher malké rabbanan, Jérusalem (hébreu, dictionnaire biographique); Ch. Ouanonou (vers 1999), Erez Halébanone. Encyclopédie des rabbins sépharades et d’Orient
  4. R’ Ya’acob Moché Tolédano (1911), op.cit, p. 104
  5. a et b Bakis Ichaya (1992), Fragments, Kiryat Ata.
  6. Des enseignements de R' I. Bakish sont cités dans: Bakis Hillel (2009), La voix de Jacob, Hotsaat Bakish, Montpellier (nouvelle édition augmentée 2013). Quelques-uns sont indiqués sur la page web: [1].
  7. Une takanah est un texte juridique formulant des décisions pouvant être considérées comme nouvelles. Elles ont été promulguées à différentes époques et lieux dans l'histoire juive. Voir la notice Taqqanot
  8. Kerem ‘Hemer, Takana 31)
  9. Document no 30, p. 359ª, in Sassoon, D. S. & Ohel David, Descriptive catalogue of the Hebrew and Samaritan manuscripts in the Sassoon Library. Oxford, 2 volumes. 1932).
  10. R’ Abraham ben Mordékhaï Ankawa (1869), כרם חמר חלק ב, Kérem ‘hémer, Livourne, 216 p. nouvelle édition, éd. Bibliothèque séfarade, Jérusalem, 2013.
  11. Haïm Zafrani(1972), p. 255
  12. Voir: Hayyim ben Joseph Vital
  13. Voir : http://www.hevratpinto.org/tsadikim_n/rabbi_avraham_azoulay.html
  14. Voir André E. Elbaz (2015), Rabbi Ben Hassine et la poésie hébraïque au Maghreb, Editions du Marais, Montréal, 346 p. (français) & 335 p. (hébreu). (ISBN 978-2-923721-62-0). Voir p. 50 et index (p. 317).
  15. The Institute of Microfilmed Manuscripts and Manuscripts Dept., Jérusalem. [2]
  16. Dans Chorché hachémot (Racines des Noms) du Rama'Z, הרמ"ז - 1625-1698 (un des maîtres de R’ Moché Luzato)
  17. Cit. par R' David Obadia, Fès vehachmia, Kronikot Mkoriot, hébreu, Jérusalem, 1978/9, p. 270.
  18. Professeur émérite à l'Université Bar-Ilan, Israël)
  19. Il a fait un livre Piskei dinim qui a été utilisé par les rabbins marocains après lui, p. 104.
  20. Malke Rabbanane, Dictionnaire biographique des rabbins marocains, Jérusalem. [3], octobre 2013.
  21. Haïm Zafrani cite le manuscrit de décisions juridiques d'Isaïe Bakish (Pisque Dinim) et indique qu'il contenait également des Réponses à des questions (Sheelot u tchouvot). Voir: Haïm Zafrani (1972), p. 255
  22. Hillel Bakis, 1992, p. 20
  23. Ces fragments manuscrits ont été édités et annotés par Hillel Bakis en 1992 : Présentation, pp. 1-40; Fragments, p. 41-132 (Hotsaat Bakish. Kiriat Ata, Israël). D'autres fragments sont compiles dans Hillel Bakis, Traces ecrites imprimees..., 2019
  24. Voir Hillel Bakis (2020), Traces manuscrites de l'œuvre de Rabbi Yesha'ya Bakish זצ"ל ..., ebook, Institut Rabbi Yécha'ya, Editions Bakish, 602 pages, décembre; voir le catalogue de la Bibliothèque nationale d'Israël (NLI) dont: http://aleph.nli.org.il/F/LRN83CY1EJV11PPH7JBEM2J6LGP3F31P3PD4CD6AK27RHBXL81-10527?func=find-acc&acc_sequence=013214902.
  25. Désigné par l’acronyme haRaMa’’Z ou ReMe"Z ; voir sa notice biographique : Moses ben Mordecai Zacuto (en)
  26. (en) « Large selection of Jewish books and Judaica », sur nehora.com (consulté le ).
  27. Voir dans le tome 1, les sections: 6-79, p. 234; 30-28, p. 379; 40-35, p. 373; 40-52, p. 801; 90-2-5, p. 477a-478b; 90-5
  28. Voir Hillel Bakis (2021), Traces imprimées de l'œuvre de Rabbi Yesha'ya Bakish זצ"ל ..., ebook, Institut Rabbi Yécha'ya, Editions Bakish, 476 pages; et sur le site web d'un Institut portant le nom de ce rabbin http://editionsbakish.com/node/140