Iota Ursae Majoris

étoile
Iota Ursae Majoris A/B/C
Talitha
Données d'observation
(époque J2000)
Ascension droite 08h 59m 12,4s
Déclinaison +48° 02′ 30″
Constellation Grande Ourse
Magnitude apparente 3,12/10,1/10,3

Localisation dans la constellation : Grande Ourse

(Voir situation dans la constellation : Grande Ourse)
Caractéristiques
Type spectral A7 IV/dM1 J/?
Indice U-B 0,07
Indice B-V 0,19
Variabilité Suspectée
Astrométrie
Vitesse radiale 7,6 km/s
Mouvement propre μα = −441,12 mas/a
μδ = −215,21 mas/a
Parallaxe 68,32 ± 0,79 mas
Distance 47,7 ± 0,6 al
(14,6 ± 0,2 pc)
Magnitude absolue 2,29
Caractéristiques physiques
Masse 1,7 M
Rayon 1,5 R
Luminosité L
Température 8 165 K
Métallicité ?
Rotation 151 km/s
Âge a

Désignations

Talitha, Talitha Borealis, Alphikra Borealis, ι Uma 9 UMa, GJ 331, HR 3569, BD+48°1707, HD 76644, LHS 2084/2083, LTT 12347, GCTP 2143.00, SAO 42630, FK5 335, GC 12407, ADS 7114, WDS J08592 +4803A,BC, HIP 44127[1]

Iota Ursae Majoris (ι UMa / ι Ursae Majoris) dans la Désignation de Bayer est un système d'étoiles de la constellation de la Grande Ourse. Elle est à environ 47,7 années-lumière de la Terre.

Nomenclature, histoire et mythologie modifier

Talitha est aujourd’hui le nom approuvé pour ι UMa par l’Union astronomique internationale (UAI)[2]. C’est l’arabe ثانية Ṯāliṯa, littéralement « Troisième », troncation du nom الثانية القفزة al-Qafzat al- Ṯāliṯa, « le Troisième Saut », qui en peut se comprendre que si l’on se réfère à la série cène des الظباء قفزات Qafzāt al-Ẓibā’, « les Sauts de Gazelles », dans le ciel arabe traditionnel, tel qu’il est décrit par ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī (964).

On nomme ainsi, selon lui, les six étoiles situées sur les trois pieds de l’Ourse touchant le sol : νξ UMa est al-Ūla, soit « le Premier [Saut]», λμ UMa al-Ṯāniyya, « le Second », et ικ UMa « le Troisième », ce qui nous mène à ι UMa, chaque « Saut » ressemblant à la trace du pied fendu des gazelles, et, toujours al-Ṣūfī donne à ce propos ce dicton arabe[3],[4] :

« Les Gazelles sautèrent lorsque le Lion frappa la terre de sa queue. »

 
La figure de la série desالظباء قفزات Qafzāt al-Ẓibā’, « les Sauts de Gazelles », dans le ciel arabe traditionnel, tel que la décrit ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī, 964.

Le nom Talita est relevé pour ι UMa par Richard Hinckley Allen[5]. Et la série entière peut aussi s’appeler des الغزلان قفزات Qafzāt al-Ġizlān’, un autre mot pour « Gazelles »[6],[7]. ι UMa est donc nommée Talitha Borealis par rapport à κ UMa, nommé, elle, Talitha australis.

Alphikra [Borealis] est une autre nom ι UMa. Par interversion des syllabes, قفزة Qafza’, « Saut », devient فقرة Fiqra, « Vertèbre », dans de catalogues tardifs comme dans les زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437) [8],[9], ce qui est à l’origine de noms de certaines étoiles de cette série, notamment Alphikra (κ UMa) ou El Phekrah. (λ et μ UMa).

Elle a également été nommée Dnoces (« second » à l'envers) par Edward H. White II, un astronaute d'Apollo 1. Le nom fut inventé par son camarade astronaute Gus Grissom en tant que plaisanterie utile[10].

Caractéristiques principales modifier

Le système Iota Ursae Majoris est composé de deux étoiles binaires. La composante la plus brillante, Iota Ursae Majoris A, est une sous-géante blanche de type A avec une magnitude apparente de +3,12. C'est une binaire spectroscopique dont les composantes ont une période orbitale de 4028 jours.

La compagne binaire est composée des étoiles de 9e magnitude Iota Ursae Majoris B et de 10e magnitude Iota Ursae Majoris C. Ces deux étoiles orbitent l'une autour de l'autre sur une période de 39,7 années, et sont séparées par environ 0,7 arcsecondes, soit au moins 10 unités astronomiques (ua). Les deux systèmes binaires orbitent l'un autour de l'autre en 818 ans. La séparation apparente entre les deux systèmes décroît rapidement à mesure qu'ils parcourent leurs orbites. En 1841, quand la composante B fut découverte, leur séparation était de 10,7 arcsecondes, soit au moins 156 ua. En 1971, leur séparation s'était réduite à 4,5 arcsecondes, soit au moins 66 ua.

Notes et références modifier

  1. (en) * iot UMa -- Double or multiple star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  2. (en) UAI, « Star Names », 2021. »
  3. (ar) ᶜAbd al-Raḥmān Abū l-Ḥusayn b. ᶜUmar al-Ṣūfī, «  Kitāb Ṣuwar al-kawākib al-ṯābita, 960, ms. arabe 5036 : Copie anonyme et non datée réalisée pour Zāhir al-Dīn Ulūġ Beg Kūrakan, petit-fils de Tamerlan, probablement à Samarqand, ca., 1430-1449, fol. 27r. »
  4. (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, pp. 58-59 (fr.), p. 60 (ar.).
  5. (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 442. »
  6. Paul Kunitzsch, Untersuchungen zur Sternnomenklatur der Araber, Wiesbaden : O. Harrassowitz, 1961, pp. 90-91.
  7. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 112-113.
  8. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, pp. 8-11. »
  9. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes…, op. cit., pp. 112-113.
  10. Apollo 15 Lunar Surface Journal, Post-landing Activities, commentary at 105:11:33

Liens externes modifier