Inyoïte
Catégorie VI : borates[1]
Image illustrative de l’article Inyoïte
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique H13B31CaO12Ca[B3O3(OH)5]·4 H2O
Identification
Masse formulaire[2] 580,315 ± 0,226 uma
H 2,26 %, B 57,75 %, Ca 6,91 %, O 33,08 %,
Couleur incolore, blanc à gris, rosé, jaunâtre ou rougeâtre...
Système cristallin Monoclinique
Réseau de Bravais paramètres a = 10.63 Å, b = 12.06 Å, c = 8.4 Å ; β = 114.03° ; Z = 4
Classe cristalline et groupe d'espace 2/m prismatique
Clivage bon sur {O01}, distinct sur parfait sur {010}
Cassure inégale à irrégulière
Habitus cristaux prismatiques souvent allongés et fins, à prismes courts ou en tablettes, grains ou assemblage de microcristaux, agrégats massifs, masses rondes ou largement en sphérolites (pierres rondes)
Faciès cristaux visibles en général fortement aplatis sur un axe
Échelle de Mohs 2
Trait blanc
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1.495 nβ = 1.505 - 1.512 nγ = 1.520
Biréfringence Biaxial (-) δ = 0.025
Pléochroïsme aucun
Fluorescence ultraviolet aucune
Transparence transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 1,87 ou 1,875
Solubilité soluble dans l'eau chaude, soluble dans les acides étendus
Propriétés physiques
Magnétisme aucun

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L'inyoïte est une espèce minérale cristalline, un nésotriborate de calcium hydraté de formule Ca[B3O3(OH)5]·4 H2O ou parfois Ca[H4B3O7](OH). 4 H2O[3]. Ce nésoborate fait partie du groupe de l'inderite.

Ces cristaux prismatiques, le plus souvent en prismes courts ou en tablettes, blancs, rosés, jaunes ou rougeâtres, à l'éclat vitreux, appartiennent au système cristallin monoclinique. Ils dévoilent une luminescence blanc jaunâtre. Il s'agit aussi d'une roche évaporites rare, parfois grenue.

Inventeur et étymologie, géotype modifier

Le minéralogiste Waldemar Theodore Schaller (de) a décrit des spécimens d'inyoïtes en 1914 extraits des mines boratés du mont Blanco dans le comté d'Inyo. Le nom du géotype simplifié forme la racine de la dénomination choisie.

Cristallographie modifier

La couleur incolore et transparente des cristaux disparaît à sec ou à l'exposition en milieu aride[4]. Les grandes surfaces cristallines sont plates.

Dans les formes massives, les cristaux ne peuvent être quasiment distingués.

La structure cristallographique consiste en deux tétraèdres BO2(OH)2 et un triangle BO2OH étroitement liés par un ion calcium, ainsi que par liaison hydrogène entre hydroxyle et hydrogène.

Propriétés physico-chimiques modifier

La composition en pourcentage massique correspond en théorie à 20,20 % de CaO, 37,61 % de B2O3 et de 42,19 % de H20.

Le minéral est soluble dans l'eau chaude. Un nettoyage à l'eau froide des échantillons est parfois préconisé.

D'un point de vue mécanique, les cristaux sont fragiles. L'effet de la sécheresse de l'air explique l'assombrissement des cristaux, qui, de transparents, deviennent opaques et blanchâtres par déshydratation.

Au sein des dômes salins contenant des borates, l'inyoïte peut s'altérer en ulexite ou en meyerhofferite, sa structure incorporant des ions sodium.

L'inyoïte se distingue de l'inderite par ses diverses réactions chimiques, de l'ascharite par sa densité.

Gîtologie modifier

L'inyoïte est un minéral secondaire rare, plus fréquent dans les dépôts de borates des lacs salés.

En association avec d'autres évaporites comme la colémanite, la pricéite, l'inderite, la kurnakovite, la szaibelyite, l'ulexite, l'hydroboracite..., sans oublier aussi le gypse, la célestine.

Avec les évaporites du comté d'Inyo, il est souvent associé à la colemanite et à la méyerhoffite.

Gisement modifier

Une trentaine de localités, où l'inyoïte est assez abondante et surtout accessible, est connue dans le monde.

  • Argentine
province de Salta
  • Canada
dépôts de gypse de Hillsborough, Nouveau-Brunswick
  • Californie
comté d'Inyo, district minier de Furnace Creek, Black mountains
Gisement boraté, près de Boron, comté de Kern
Mine de la montagne de fer, comté de Shasta
  • Chine
  • Japon
  • Kazakhstan
dôme salin du lac Inder, beaux cristaux de Kazakhskaïa
  • Pérou
Lagunas Salinas, playa ou salar homonyme
  • Russie
  • Turquie
Bandirma, Kirka et Emet (grands cristaux long de 10 cm)
 
Inyoïte, monocristal de 3 cm, extrait du dépôt du Mont Azul à Sijes, Province de Salta, Argentine.

Usage modifier

Industrie chimique, gemmologie

Notes et références modifier

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. La formule brute double proposée est parfois Ca2B16O11. 13 H2O.
  4. Aussi seuls les échantillons frais ou immédiatement protégés sont transparents.

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Rudolf Ďuďa et Luboš Rejl, La Grande Encyclopédie des Minéraux, collection Grandes Encyclo, Gründ, première édition en 1986, septième édition 1992, 520 pages, Photographies de Dušan Slivka, traduction du livre de minéralogie tchèque paru aux éditions ARTIA, Prague, préface de Pierre Barrand, conservateur du musée minéralogique de l'université de Paris. (ISBN 978-2700025002), en particulier § inyoïte .
  • Henri-Jean Schubnel, avec Jean-François Pollin, Jacques Skrok, Larousse des Minéraux, sous la coordination de Gérard Germain, Éditions Larousse, Paris, 1981, 364 p. (ISBN 2-03-518201-8). entrée Inyoïte p. 186.
  • J R Clark, Studies of borate minerals IV. The structure of inyoite, CaB3O3(OH)5*4 H2O, Acta Crystallographica 12 (1959) p. 162-170.
  • N. D. Gavrilova, A. M. Lotonov, V. K. Novik, Dielectric study of natural inyoite in the frequency range from 10−1 to 107 Hz and the temperature range from −50 to 140 °C, Moscow University Physics Bulletin, Volume 63, Issue 3, , p. 211-214.

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