Invasion israélienne du Liban en 2024

opération militaire israélienne au Liban

L'invasion israélienne du Liban en 2024, ou offensive terrestre israélienne au Liban en 2024, est une opération militaire menée dans le sud du Liban depuis le 30 septembre 2024 dans le cadre du conflit en cours entre Israël et le Hezbollah, qui a commencé le 8 octobre 2023. Cette action s'inscrit également dans le contexte plus large de la guerre Israël-Hamas.

Invasion israélienne du Liban en 2024
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de l'occupation israélienne au Liban durant ce conflit
  • Israël
  • Présence attestée du Hezbollah au Liban
  • Territoire libanais sous occupation israélienne
  • Plateau du Golan et Ghajar occupés par Israël
  • Syrie
  • Zones ordonnées évacuées par Israël

Voir ici pour une carte plus détaillée.
Informations générales
Date - en cours
(1 mois et 12 jours)
Lieu Sud du Liban, Liban
Issue En cours
Belligérants
Drapeau d’Israël Israël
Hezbollah
Drapeau du Liban Liban[note 1]
Drapeau des Nations unies FINUL[note 2]
Pertes
Incertaines[note 3] Incertaines[note 4] Drapeau du Liban
11 morts[6]
4 blessés[7],[8]

Drapeau des Nations unies
18 blessés[7],[9],[10]
Collatérales :
3 journalistes tués[5]

Total :
14 morts
21 blessés

Notes

Les victimes des bombardements israéliens au Liban depuis le 23 septembre 2024 ne sont pas incluses dans cette infobox.

Conflit entre Israël et le Hezbollah depuis 2023

Les opérations terrestres au Liban débutent le [11],[12], après presque une année d'affrontements frontaliers limités avec le Hezbollah et une semaine de bombardements israéliens massifs, touchant plusieurs régions du Liban. Ces frappes aériennes, présentées par des experts comme parmi les plus violentes dans l'histoire de l'armée israélienne, se poursuivent en parallèle de l'offensive terrestre. Les Casques bleus de la FINUL, présents dans le sud du Liban depuis 1978[13], avec un rôle renforcé depuis 2006 après le conflit israélo-libanais de 2006[14], ne quittent pas leurs positions[15], mais sont incapables de mener à bien leur mission face à l'intensité des bombardements israéliens et des combats entre l'armée israélienne et la milice chiite libanaise[16].

Ces opérations de 2024 se produisent 18 ans après le conflit israélo-libanais de 2006 ; lors de cette précédente guerre, Israël avait bombardé puis envahi une partie du pays, avant de se retirer au bout de 33 jours[17].

Israël affirme que ces opérations visent à protéger les civils du nord d'Israël en éradiquant les forces et les infrastructures du Hezbollah[18]. Pour sa part, le Hezbollah affirme continuer à viser le nord d'Israël par solidarité avec le Hamas et dans le but de contraindre Israël à conclure un cessez-le feu à Gaza.

Cette offensive terrestre fait partie de ce que Tsahal désigne du nom de code « opération Flèches du Nord »[19].

Contexte

Cette invasion israélienne est la quatrième au Liban[20]. La première a lieu en 1978 ; elle fait l'objet d'une condamnation de l'ONU ; la résolution 425 du Conseil de sécurité des Nations unies exige le retrait de Tsahal, qui n'a lieu, cependant, qu'en 2000[21]. Pendant 22 ans, Israël occupe, au moyen d'une armée de supplétifs (l'Armée du Liban sud (ALS)), 700 km2 dans le sud du Liban[21]. Les troupes de la FINUL sont déployées dans le sud du Liban depuis l'intervention militaire israélienne de 1978[21]. À la suite de cette guerre, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) est refoulée par l'armée israélienne à une distance de 30 km de la frontière entre le Liban et Israël[21].

La deuxième invasion a lieu en 1982[21],[22]. Près de 20 000 personnes sont tuées au Liban, selon un bilan officiel libanais, qui inclut les Palestiniens victimes du massacre de Sabra et Chatila commis par les milices phalangistes libanaises avec le soutien actif de l'armée israélienne[21],[22]. À la suite de cette invasion, 11 000 combattants de l'OLP doivent quitter définitivement le Liban[21],[22]. Le Hezbollah est créé en 1982, pendant l'invasion, avec l'aide de l'Iran[21]. Il mène une guérilla pendant 22 ans contre l'armée d'occupation ; Tsahal finit par se retirer sans conditions du Sud-Liban que les Israéliens ont fini par considérer comme un « bourbier »[21].

La troisième invasion ou offensive israélienne au Liban a lieu en 2006[20],[23]. Le Hezbollah, alléguant le fait que le sort des fermes de Chebaa, territoire disputé dans le sud du Liban, n'est toujours pas réglé, et que le Golan syrien — occupé par Israël depuis 1967 — n'est pas libéré, poursuit sa guérilla. Tsahal envahit le Liban en juillet 2006 à la suite de l'enlèvement et du meurtre de plusieurs soldats israéliens[21]. Pendant cette guerre qui dure 33 jours, 1 200 Libanais sont tués — surtout des civils —, ainsi que 160 Israéliens — surtout des militaires[21],[22]. Un million de Libanais ont dû fuir leurs foyers[22]. Cette intervention est considérée comme un échec en Israël, le Hezbollah ayant tenu tête à Tsahal, qui se retire du territoire libanais[22]. La résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée en août 2006, enjoint les deux parties, le Hezbollah et Israël, à mettre fin aux hostilités et considère que seuls peuvent se déployer au sud du Liban l'armée libanaise et les Casques bleus envoyés sur place[22]. Le Hezbollah, cependant, accroît sa capacité militaire : il acquiert des milliers de roquettes et creuse des tunnels à proximité de la frontière israélienne[22].

A partir du , le Hezbollah et Israël se livrent à des affrontements frontaliers qui s'inscrivent dans le contexte de la guerre Israël-Hamas. Dès le 23 septembre 2024, l'aviation israélienne mène une campagne de bombardements massifs dans plusieurs régions du Liban au cours de laquelle plus de 1600 Libanais sont tués, les civils payant un prix très élevé au cours de ce conflit. 1,3 million de personnes sont déplacées au Liban. Le Israël informe les États-Unis de son intention de mener une offensive terrestre au Liban.

Déroulement

Combats entre armée israélienne et Hezbollah

Les premières incursions terrestres commencent le vers 20H00 (UTC+01:00). Le même jour, Israël déclare que trois localités sur sa frontière nord, Misgav Am (en) et Kfar-Guiladi sont désormais « zone militaire fermée »[24].

L'armée israélienne ordonne aux habitants de 25 villages du Sud-Liban d'évacuer les lieux[25]. Des tirs de l'artillerie israélienne ont été rapportés près des villages frontaliers, notamment à Wazzani (en), Khiam, Aalma ech Chaab, et Naqoura.

Le , huit soldats israéliens sont tués, lors d'embuscades tendues par des militants du Hezbollah dans le sud du Liban[26] ; 47 soldats ont été blessés[27]. Trois chars israéliens sont détruits, selon la milice libanaise[28].

Le 7 octobre, l’armée israélienne a décrété toute la côte libanaise depuis la frontière israélienne jusqu’à Saïda, à 60 kilomètres plus au nord, zone interdite[29]. The Guardian indique que, malgré l'annonce d'opérations « limitées », « trois divisions de l'armée israélienne sont désormais impliquées dans les combats »[30]. Le 8 octobre, l'offensive terrestre s'élargit[31], une quatrième division israélienne est déployée sur le territoire libanais[32].

Les troupes israéliennes au sol font exploser des mosquées dans les villages de Yaroun, de Aabbassiyeh (en)[33], de Dhayra[34] - après avoir détruit l'église de Derdghaya dans une frappe aérienne (en)[33].

Un combattant du Hezbollah capturé par l'armée israélienne aurait été exécuté au cours de son interrogatoire[35].

Alors que l'objectif affiché d'Israël est de viser l'infrastructure militaire du Hezbollah, son armée met en danger des milliers de civils dans le sud du Liban, selon V. Newby, de l'Institute of Security and Global Affairs de l'Université de Leyde, et Ch. Ruffa professeure de science politique au CERI[36].

Le 25 octobre, 5 militaires israéliens sont tués[37].

Destructions généralisées

Les troupes au sol de l'armée israélienne placent des explosifs dans des bâtiments puis déclenchent à distance l'explosion ; dans 5 villages au Liban, ce sont des quartiers entiers qui ont été réduits en ruines ; il s'agit de Blida, Kafr Kila, Ramyah et Aita al Shaab[38]. Un village, Mhaibib, a été détruit presque en totalité le 16 octobre 2024, l'armée israélienne ayant fait exploser simultanément des tonnes d'explosifs qu'elle avait disposés en divers endroits[39]. Les images satellites montrent, à la date du 3 novembre 2024, 30 villes et villages traditionnels situés à la frontière sud du Liban « endommagés depuis le début du mois d'octobre 2024, la plupart d'entre eux de manière importante »[34]. Dans au moins 12 d'entre eux, l'armée israélienne a fait exploser des rangées entières de maisons[34]. Les villages faisant l'objet de ce type d'opérations avaient été désertés de leurs habitants à la suite de bombardements et d'ordres d'évacuation[38].

Entre le 1er et le 30 octobre 2024, sur la frontière sud du Liban, au moins 1 085 bâtiments ont été « rasés ou gravement endommagés depuis l'invasion du 1er octobre », dont 200 au moyen d'explosifs, selon le New York Times qui se fonde sur l'analyse d'images satellite et de vidéos[38]. La bande frontalière de 3 km, visée par ce type de démolitions, comprend des villages sunnites, chiites, chrétiens et druzes; Israël cible principalement les villages chiites[34].

Israël allègue l'existence de tunnels du Hezbollah sous des bâtiments civils dans plusieurs villages[38]. Des juristes spécialistes considèrent que la destruction générale d'un quartier ou d'un village n'est pas conforme au droit international[38]. Tom Dannenbaum, professeur associé de droit international à l’université Tufts, souligne le fait que si des structures civiles, comme des maisons, converties en structures militaires, peuvent être attaquées, en revanche, « il n’est pas permis de cibler une zone entière dans laquelle se trouvent à la fois des objectifs militaires et des biens civils »[38]. De même, selon l'analyse de Alonso Gurmendi Dunkelberg, expert en droit international à la London School of Economics, l'existence d'infrastructures militaires du Hezbollah dans une zone civile ne suffit pas à justifier la destruction de pans entier d'un village ; une telle opération ne respecte pas le principe de proportionnalité[34]. Prenant des exemples dans l'histoire récente, ce juriste rappelle que « de nombreux autres pays, y compris les alliés d’Israël, ont été confrontés à des opérations de contre-insurrection, comme les États-Unis en Irak et en Afghanistan, et ils n’ont pas fait exploser des villes entières »[34].

Des vidéos montrent des soldats israéliens faire un compte à rebours puis applaudir l'explosion d'une grande partie de Ramyah qu'ils venaient de provoquer[38] ; des images similaires montrent des soldats faire des signes V de victoire après l'explosion de Mhaibib[40] ; à Dhayra ils ont déclenché les explosions puis entonné des chants religieux[34].

Attaques contre l'armée libanaise

Rôle de l'armée libanaise

Le gouvernement libanais n'ayant ni donné son accord aux tirs de roquettes du Hezbollah contre le territoire israélien, ni déclaré la guerre, l'armée s'abstient d'intervenir dans les combats[41]. Déployée au sud du Liban, elle a reçu pour mission de soutenir les personnes déplacées fuyant devant l'offensive terrestre israélienne ou cherchant à échapper aux bombardements ; elle doit aussi maintenir la paix civile dans une période où des tensions internes pourraient ressurgir[41].

D'autres raisons ont été invoquées pour expliquer la réserve à laquelle se tient l'armée Libanaise : elle est largement financée par les États-Unis ; elle est sous-équipée ; sa cohésion suppose le respect de délicats équilibres politiques et confessionnels[42].

Pertes des soldats libanais

Onze soldats libanais ont été tués au total à la date du , depuis le début de l'invasion israélienne le 30 septembre[6].

Le , l'armée libanaise annonce qu'un de ses soldats a été tué par un tir israélien alors qu'il accomplissait une mission de sauvetage, en coordination avec la Croix-Rouge libanaise — dont 4 secouristes auraient été blessés par ces tirs — ; elle affirme également avoir riposté — pour la première fois depuis un an — et qu'un deuxième soldat libanais, qui se trouvait dans un poste militaire, a été tué[43]. Deux soldats libanais sont tués, le 10 octobre, lors de tirs israéliens sur leur position[44]. Trois soldats sont tués dans une frappe israélienne le 20 octobre[45] et trois autres sont tués le 24 octobre près de Yater[46].

Le 28 Octobre 2024, l'armée libanaise a indiqué qu'un de ses bulldozers a été pris pour cible par l'armée israélienne, alors qu'il travaillait à la réouverture de la route reliant Bourj Qallawiyé (Bint Jbeil) à Kfar Dounine (Nabatieh), selon un communiqué publié par la troupe. Un soldat a été blessé lors de cette attaque, poursuit l'armée[8].

Attaques contre la FINUL

La FINUL a pour rôle de rendre compte au Conseil de sécurité de l'ONU des manquements aux résolutions de l'ONU[47], de protéger les civils — dans la mesure de ses moyens — et de leur assurer une aide humanitaire[36]. Des positions de la FINUL sont visées par l'armée israélienne le , blessant deux Casques bleus[48]. Deux autres Casques bleus sont blessés, le lendemain, lors d'une nouvelle attaque israélienne[49]. Un 5ème Casque bleu est blessé le 12 octobre[50]. Le 13 octobre, des chars israéliens pénètrent de force dans un camp de la FINUL[51]. Les Casques bleus ne ripostent à aucune de ces attaques[52]. Le 16 octobre l'armée israélienne tire de nouveau sur la FINUL, détruisant deux caméras[53]. Le 20 octobre, l'armée israélienne démolit avec un bulldozer une tour d'observation d'un camp de la FINUL[54]. Benyamin Netanyahou demande, en octobre 2024, le retrait de la FINUL, forte de 10 000 soldats, et dont la présence au Liban date de la première invasion de ce pays en 1978[47]. L'ONU annonce cependant que les Casques bleus resteront dans le sud du Liban[47]. Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, indique que les attaques israéliennes contre la FINUL pourraient constituer des crime de guerre[36]. Le juriste Giacomo Biggio rappelle que les Casques bleus de la FINUL sont considérés du point de vue du droit international comme des civils - n'étant armés que pour maintenir la paix - ; depuis qu'ils ont pris position dans le sud du Liban, ils n'ont jamais attaqué Tsahal[54] ; par conséquent, une attaque contre eux constitue un crime de guerre si elle est intentionnelle[54].

Un document confidentiel, révélé par le Financial Times le 22 octobre, indique que 15 Casques bleus auraient été blessés par du phosphore blanc utilisé par l'armée israélienne, laquelle a mené au total douze attaques contre les positions de la FINUL[55]. Le quotidien britannique souligne le fait que l'utilisation du phosphore blanc viole le droit international humanitaire quand elle a lieu dans des zones peuplées[56].

Analyses

Raisons des attaques contre la FINUL

Plusieurs analystes estiment qu'Israël cherche à expulser la FINUL du sud du Liban, même si Israël affirme que les tirs de son armée ne sont pas intentionnels et que le Hezbollah profite de la présence de la FINUL pour opérer[57],[36].

Selon Le Monde, ces actions sont du même ordre que celles dirigées contre l'UNRWA et le refus de recevoir en Israël António Guterres, secrétaire général des Nations Unies : elles s'inscrivent dans une politique générale hostile à l'ONU[57].

Selon les politologues V. Newby et Ch. Ruffa, dans The Conversation, l'objectif d'Israël — qui exerce une forte pression en vue d'obtenir le départ de la FINUL — pourrait être une occupation militaire du sud du Liban, comme celle mise en œuvre par l’État hébreu pendant 22 ans, entre 1978 et 2000[36]. L'effectif supérieur à 15 000 soldats israéliens déployés en octobre au Liban n'est pas conforme à l'objectif annoncé d'une incursion « limitée »[36]. Toutefois Israël n'a plus d'alliés au Liban, alors qu'entre 1978 et les années 1980-1990, l’État hébreu disposait sur place d'une milice de supplétifs : l'Armée du Liban sud (ALS)[36].

Histoire des conflits israélo-libanais

Rappelant l'histoire des interventions militaires israéliennes au Liban, les spécialistes Ch. Ruffa et V. Newby soulignent le fait qu'à la suite de l'invasion de 1982, où l’OLP a été affaiblie, puis définitivement expulsée du Liban, un mouvement plus radical, le Hezbollah, a été fondé, qui a pris le relais de la lutte contre Israël[58]. De plus, « la destruction de l'OLP n’a pas empêché l’émergence du Hamas – elle a même contribué à sa création », selon ces spécialistes[58].

La population civile libanaise — bien qu'hostile, pour une partie d'entre elle, à la présence palestinienne dans le pays ou au Hezbollah, lors des guerres israélo-libanaises de 1982 et 2006 — finit par se solidariser avec « la résistance », du fait des bombardements israéliens qui ont causé de très nombreux morts parmi les civils ; ainsi selon ces chercheuses, les opérations militaires au Liban antérieures se sont révélées contre-productives[58].

Terminologie

L'expression « invasion » n'est pas employée par l'armée israélienne, qui revendique au Liban uniquement des « raids ciblés localisés », des « opérations militaires localisées »[59]. L'attaque est ainsi présentée comme « ponctuelle » et non comme une offensive s'étendant sur la durée, avec une occupation[59]. L'omission du mot « invasion » est analysée dans The Intercept comme une manière de minorer la gravité de l'opération[60]. Dans The Conversation, Hussein Abou Saleh, docteur associé au CERI, juge aussi que la formule de Tsahal, « raids terrestres limités, localisés et ciblés […] contre les cibles et les infrastructures du Hezbollah dans les villages proches de la frontière » est « une formulation euphémisante qui n’est pas sans rappeler l’opération militaire spéciale russe en Ukraine. », car, selon lui, « l'intervention israélienne n’est ni limitée, ni localisée, ni ciblée : au contraire, elle constitue la troisième phase de la guerre de longue haleine entre le pays et le Hezbollah, qui a démarré dès le lendemain du 7 octobre 2023. »[61].

Réactions internationales

  •   ONU : « Plusieurs États et plusieurs organes de l’Organisation des Nations unies ont mis en garde contre l’impact de l'offensive terrestre israélienne sur les civils au Liban et le risque d’une nouvelle instabilité régionale », selon CNN ; ainsi, par exemple, la FINUL déclare, le que « tout passage au Liban est une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale libanaises », et que « les actes d’escalade ne mèneront qu’à plus de violence et à plus d’effusions de sang »[62].

Par régions

Europe

  •   France : La France a déployé un navire militaire « par précaution » en vue d'une éventuelle évacuation, a indiqué l'état-major à l'Agence France-Presse[63]. Par la suite, la France a convoqué l'ambassadeur d’Israël à la suite de tir israélien contre la Finul[64].
  •   Royaume-Uni : Le Royaume-Uni a annoncé lundi soir avoir affrété un vol commercial pour ses ressortissants qui souhaiteraient quitter le Liban, où l'armée israélienne a intensifié ses bombardements contre le Hezbollah et menace d'une incursion terrestre. Ce vol partira mercredi de l'aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth. « La sécurité des citoyens britanniques au Liban est notre priorité absolue », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, dans un communiqué de son ministère[63].
  •   Italie : L'Italie évoque un possible « crime de guerre »[64] au sujet des tirs perpétrés contre la Finul, en plus de la convocation de l'ambassadeur d’Israël[64].

Amérique du Nord

  •   Canada : Le Canada a annoncé lundi 30 septembre, la réservation de 800 sièges sur des vols commerciaux pour faciliter l'évacuation de ses ressortissants du Liban, où l'armée israélienne a lancé une opération terrestre contre le Hezbollah dans le sud. « La situation sécuritaire au Liban devient de plus en plus dangereuse et volatile », a déclaré Mélanie Joly, ministre canadienne des Affaires étrangères, sur X[63].

Asie

  •   Iran : En réponse à l'opération israélienne sur le sol libanais qui inclue bombardements et élimination de chefs du Hezbollah (comme Hassan Nasrallah), après de multiples avertissements, l'armée iranienne tire, depuis son territoire, selon les sources, entre 180 et plus de 200 missiles en direction d'Israël[65], provoquant l'effroi à travers le pays[66]. Plusieurs infrastructures militaires stratégiques de l'État hébreu ont été visées par l'Iran[67]. La réponse israélienne est annoncée par Benyamin Netanyahou lors d'un discours où il affirme que « l'Iran a commis une grave erreur et en paiera le prix »[68].

Notes et références

Notes

  1. Depuis le 3 Octobre à la suite de la mort d'un de ses soldats.
  2. Depuis le 10 Octobre à la suite de deux blessés lors d'une attaque israélienne.
  3. Les pertes de l'armée israélienne restent incertaines en raison de l'absence de sources indépendantes fiables. Seuls le Hezbollah et Israël ont fourni des chiffres, mais sans vérification externe, aucune estimation précise n'a été retenue.
  4. Les pertes de l'armée du Hezbollah restent incertaines en raison de l'absence de sources indépendantes fiables. Seuls Israël et le Hezbollah ont fourni des chiffres, mais sans vérification externe, aucune estimation précise n'a été retenue.

Références

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  13. Traduction de passages de l'anglais en français des résolutions 425 et 428 des nations unis en mars et mai 1978 :
    "Décide, à la lumière de la demande du gouvernement libanais, d'établir immédiatement, sous son autorité, une force intérimaire des Nations Unies pour le sud du Liban, dans le but de confirmer le retrait des forces israéliennes, de rétablir la paix et la sécurité internationales et d'aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité effective dans la région, la force devant être composée de personnel provenant des États membres."
    "Décide que la Force intérimaire des Nations Unies au Liban sera établie conformément au rapport mentionné ci-dessus pour une période initiale de six mois, et qu'elle continuera à fonctionner par la suite, si nécessaire, sous réserve de la décision du Conseil de sécurité."
    "Approuve l'augmentation des effectifs de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban, demandée par le Secrétaire général, passant de 4 000 à environ 6 000 soldats."
    Résolutions 425 et 428 des nations unis en mars et mai 1978.
  14. "Le Conseil a décidé de prendre des mesures pour garantir la paix, notamment en autorisant l'augmentation des effectifs de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) à un maximum de 15.000 Casques bleus devant, entre autres, surveiller la cessation des hostilités, soutenir les forces armées libanaises lors du retrait d'Israël du sud du Liban et assurer le retour en toute sécurité des personnes déplacées."
    Résolution 1701 du Conseil de sécurité.
  15. "La force de maintien de la paix des Nations Unies au Liban (FINUL) a déclaré samedi (5 Octobre) qu'elle ne quitterait pas ses positions dans le sud malgré ce qu'elle a qualifié de demande israélienne de «se repositionner»"
    "«Les forces de maintien de la paix restent dans toutes les positions et le drapeau de l'ONU continue de flotter», a-t-elle ajouté."
    « Liban: la FINUL refuse de se repositionner malgré la demande d'Israël », sur Ici Beyrouth, (consulté le ).
  16. « Conflit au Proche-Orient : que fait la Finul, la force de l’ONU présente depuis 46 ans au Liban », sur La Croix, (consulté le ).
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Liens externes

  • « Israël mène des opérations terrestres dans le sud du Liban », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi