Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis
L'Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL), en allemand : Deutsch-Französisches Forschungsinstitut Saint-Louis, est un institut de recherche pour la science et la défense fondé en à Saint-Louis dans le Haut-Rhin. Il est issu d'une coopération franco-allemande. À son ouverture, il disposait de l'ordinateur Zuse 4.
Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis | |
Situation | |
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Création | 1958 |
Type | Institut de recherche |
Siège | ![]() |
Coordonnées | 47° 35′ 09″ N, 7° 33′ 49″ E |
Langue | Allemand Français |
Budget | 49,213 millions d'€ ()[1] |
Organisation | |
Membres | ![]() ![]() |
Effectifs | 2016 : 408 |
Directeurs | ![]() ![]() |
Dépend de | Ministère des Armées français Ministère fédéral de la Défense allemand |
Site web | www.isl.eu |
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Histoire
modifierDès la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France propose au Professeur Hubert Schardin, scientifique allemand et expert en balistique de renom, de s’installer dans des locaux industriels à Saint-Louis pour travailler au bénéfice de la France. Bien que cette installation n’ait qu’un but provisoire au départ, la qualité et l’originalité des travaux amenèrent le maintien de cette situation ainsi qu’un développement des activités et une augmentation des moyens. Le centre devient alors le Laboratoire de recherche de Saint-Louis (LRSL) sous la direction du chef d'escadron Robert Cassagnou.
À la création de la Bundeswehr (Force de défense fédérale allemande) en , il paraît anormal de garder les activités du LRSL (conduites en partie par des scientifiques allemands) au service exclusif de la défense française. L’ingénieur général de l'armement Cassagnou et le professeur Schardin proposent alors de continuer les activités du LRSL sous une nouvelle forme binationale. Cette proposition fut retenue et mène en à la signature d’un accord permettant la mise en place en de l’ISL. Cet accord anticipe le rapprochement entre les deux pays, solennellement affirmé en avec le Traité de l'Élysée. L’effectif passe en une dizaine d’années à 460 personnes, français et allemands.
Aujourd'hui
modifierSelon le site officiel, environ 400 collaborateurs contribuent à la recherche à l'institut. La recherche est répartie en quatre domaines clés[3] :
- Matériaux de protection avancés et énergétiques : physique et chimie des nanomatériaux (caractérisation pyrotechnique, poudres propulsives, explosifs) ; caractérisation et développement de matériaux « avancés » (matériaux à base de céramique, métallurgie des poudres) ; développement de nouveaux matériaux énergétiques (allumage, accélération de petits projectiles, poudres) ; physique des chocs et détonique (physique de la combustion, de la déflagration et de la détonation, explosifs très insensibles).
- Techniques de vol des projectiles : aérodynamique et balistique intérieure (comportement en vol de nouvelles architectures aérodynamiques, simulations de trajectoires) ; capteurs, télémétrie et communication (conception, intégration et tenue aux accélérations des systèmes de communication, unités de navigation à bas coût) ; aérodynamique en soufflerie et pilotage, navigation et contrôle (algorithmes de guidage, navigation).
- Laser et technologies électromagnétiques : technologies laser (développement de nouvelles sources laser, nouvelles fibres, schémas de pompage) ; semi-conducteurs de puissance (technologie originale de thyristors SiC, technologie du courant pulsé) et accélération électromagnétique (lanceurs électromagnétiques (railguns) au nombre de 2).
- Techniques de protection, sécurité et perception de la situation : visionique avancée (détection de drones, imagerie avancée), acoustique et protection du soldat (protection de l’appareil auditif, protection contre les ondes de choc, détection acoustique), protection contre les engins explosifs (caractérisation de la menace, atténuation des effets de l’explosion), interaction rayonnement matière (interaction laser-matière, spectroscopie TeraHertz avec application dans la détection de médicaments contrefaits) et traitement de l’information intégrée aux capteurs (capteurs autonomes pour surveillance des zones, capteurs auto-adaptifs).
Notes et références
modifier- ↑ (en) « Annual Report / » [PDF], sur isl.eu, Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis, (version du sur Internet Archive), p. 8.
- ↑ (de) « Michael Meinl ist deutscher Direktor am ISL », sur esut.de, Europäische Sicherheit & Technik (de), (consulté le ).
- ↑ « Recherche », sur isl.eu, Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (version du sur Internet Archive).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (de) Ansbert Baumann, « Die Gründung des Institut Saint-Louis », dans Ulrich Pfeil (dir.), Deutsch-französische Kultur- und Wissenschaftsbeziehungen im 20. Jahrhundert : ein institutionengeschichtlicher Ansatz (colloque Kulturelle und wissenschaftliche Beziehungen zwischen Deutschland und Frankreich im 20. Jahrhundert, Institut historique allemand, Maison Heinrich Heine, Paris, – ), Munich, Oldenbourg, coll. « Pariser historische Studien » (no 81), , 395 p. (ISBN 978-3-486-58180-5), p. 237–256 [lire en ligne].
- Ansbert Baumann, « Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL) », dans Nicole Colin (dir.), Corine Defrance (dir.), Ulrich Pfeil (dir.), Joachim Umlauf (dir.), avec la collab. d'Anja Ernst, Dictionnaire des relations culturelles franco-allemandes depuis , Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, , 669 p. (ISBN 978-2-7574-3808-4 et 978-2-7574-3818-3), p. 325–326 [lire en ligne].
- Nassima Bougherara, « La coopération militaire atomique franco-allemande dans le contexte général géopolitique et technologique de la guerre froide (-) », dans Paul Vaiss (dir.) et Klaus Morgenroth (dir.), Les relations internationales au temps de la guerre froide (colloque international organisé par le CRIPMA, Centre de recherches interdisciplinaires et plurilingues sur le monde d'aujourd'hui, – à l'Université Paris-X), Berne, Peter Lang, coll. « Travaux interdisciplinaires et plurilingues en langues étrangères appliquées » (no 9), , X-228 p. (ISBN 3-03911-201-5), § 3.5 « L'Institut franco-allemand de Saint-Louis : un organisme de recherches pour les «armes modernes» ? », p. 57–58 [lire en ligne].
- (de) Joachim Gruber, « Die deutsch-französische Zusammenarbeit auf völkerrechtlichinstitutionalisierter Ebene : Die Deutsch-Französische Hochschule, das Deutsch-Französische Jugendwerk und das Deutsch-Französische Forschungsinstitut Saint-Louis », dans Tilman Bezzenberger (dir.), Joachim Gruber (dir.), Stephanie Rohlfing-Dijoux (dir.), Die deutsch-französischen Rechtsbeziehungen, Europa und die Welt, Baden-Baden, Nomos (de), , 570 p. (ISBN 978-3-8487-1119-2 et 978-3-8452-5252-0, DOI 10.5771/9783845252520), p. 179–194.
- Paul-Bernard Munch, Société d'histoire de Saint-Louis - les Amis du patrimoine, Robert Cassagnou - Hubert Schardin à Saint-Louis (-) : les pionniers de la coopération franco-allemande, Kembs, Éditions Wilo, , 149 p. (ISBN 979-10-97215-13-2).
Liens externes
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- (de) Site officiel
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative aux organisations :