Ingrid Daubechies

physicienne et mathématicienne belge, naturalisée américaine
Ingrid Daubechies
Ingrid Daubechies en 2018.
Titre de noblesse
Baronne
Biographie
Naissance
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Robert Calderbank (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
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Directeurs de thèse
Jean Reignier (d), Alex GrossmannVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions
Prix Princesse des Asturies de la recherche scientifique et technique ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

Ingrid, baronne Daubechies (née le [1],[2] à Houthalen en Belgique) est une physicienne et mathématicienne belge, naturalisée américaine en 1996[3].

Biographie modifier

Elle a effectué ses études universitaires à la Vrije Universiteit Brussel, où elle obtient son doctorat en physique en 1980. Elle part ensuite aux États-Unis, en tant que chercheur post-doctoral, puis revient en tant qu'enseignante à la Vrije Universiteit Brussel, au département de physique théorique. Son travail portait sur des opérateurs de physique quantique. Elle s'installe définitivement aux États-Unis en 1987, employée d'abord aux Laboratoires Bell, puis obtient un poste de professeur à Princeton en 1994, première femme à y occuper une telle position en mathématiques.

Prix et distinctions modifier

Elle est élue à l'Académie américaine des arts et des sciences en 1993 et à l'Académie nationale des sciences en 1998 où elle sera par ailleurs la première femme à se voir décerner le prix de mathématiques (en 2000). Elle est aussi élue comme membre étranger de l'Académie des sciences (France) en 2009. Elle a reçu le prix Ruth-Lyttle-Satter en 1997 et en 2005, elle est docteur honoris causa de l'université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC)[4]. En 2005 elle est lauréate de la Conférence Sofia Kovalevskaïa décernée par la Society for Industrial and Applied Mathematics (SIAM) conjointement avec l'Association for Women in Mathematics (AWM). Elle a donné une conférence Noether en 2006 puis une conférence von Neumann en 2011. En 2008, l'université de Hasselt lui accorde le titre de docteur honoris causa[5].

Le , elle devient la première femme à prendre la présidence de l'Union mathématique internationale[6].

Elle bénéficie d'une faveur nobiliaire accordée par le roi Philippe, sous la forme d'une concession de noblesse personnelle et du titre personnel de baronne, en 2014 [7],[8].

En 2015, elle est lauréate de la Conférence Gauss.

En , son nom est donné à l'astéroïde aréocroiseur (42609) Daubechies[9].

En 2019, elle reçoit le prix l'Oréal-Unesco pour les femmes et la science pour sa contribution exceptionnelle au traitement numérique de l’image et du signal[10] et figure dans la première liste Inspiring Fifty pour la Belgique[11].

En 2020, elle reçoit le prix Princesse des Asturies (catégorie Recherche scientifique et technique)[12] conjointement avec Yves Meyer, Terence Tao et Emmanuel Candès.

En 2023, elle reçoit le prix Wolf de mathématiques[13] pour ses travaux sur la théorie des ondelettes et l'analyse harmonique appliquée[14]. Daubechies devient la première femme à recevoir ce prix[1].

Travaux modifier

Son domaine d'études porte principalement sur la transformée en ondelettes avec des applications comme l'imagerie médicale, la détection des ondes gravitationnelles[15], le cinéma numérique[16], le codage numérique[17].

Son travail le plus connu est la construction d'ondelettes à support compact en 1988[18], propriété essentielle pour l'utilisation numérique pratique de ce type d'outil. Son nom a été donné aux ondelettes de Daubechies, utilisées dans le standard JPEG 2000[19].

Parmi ses mentors, elle cite Alex Grossmann, John Klauder (de) et Yves Meyer[20].

Notes et références modifier

  1. a et b « Ingrid Daubechies' Curriculum Vitae », sur www.pacm.princeton.edu (consulté le )
  2. « Ingrid Daubechies' Personal Biography », sur web.math.princeton.edu (consulté le )
  3. Ingrid Daubechies' Curriculum Vitæ.
  4. Page des DHC 2005 de l'université UPMC.
  5. (en) « Honorary doctorate recipients », sur UHasselt (consulté le )
  6. « Ingrid Daubechies, présidente de l'IMU », Fondation Sciences Mathématiques de Paris, 2010.
  7. Comte Humbert de Marnix de Sainte Aldegonde, État présent de la noblesse belge, Annuaire de 2015 - Albert II, Bruxelles, Collection "État présent" ASBL, , 240 p., p. 91
  8. « Ingrid Daubechies, la baronne des maths », Le Monde, 15 juillet 2014.
  9. (en) « (42609) Daubechies », sur le site du Centre des planètes mineures (consulté le )
  10. « News Press - 21e édition du prix international L'Oréal-UNESCO pour les femmes et la science - UNESCO - Organisation des Nations unies pour l'Education la Science et la Culture », sur www.newspress.fr,
  11. (nl) Benny Debruyne, « Inspiring Fifty zoekt vijftig nieuwe rolmodellen in de Belgische techsector », sur Site-Trends-NL, (consulté le )
  12. (en) « Yves Meyer, Ingrid Daubechies, Terence Tao and Emmanuel Candès », sur The Princess of Asturias Foundation (consulté le ).
  13. (en) « Daubechies to Receive 2023 Wolf Prize in Mathematics », News from the AMS, sur AMS, (consulté le )
  14. (en-US) « Congratulations! 2023 Wolf Prize Laureates were announced », sur Wolf Foundation, (consulté le )
  15. La première détection des ondes gravitationnelles a par exemple été réalisée avec l'algorithme de Sergey Klimenko, le 14 septembre 2015, basé sur l'analyse temps-fréquence.
  16. La première projection de cinéma numérique en Europe a par exemple été réalisée par Philippe Binant, le 2 février 2000, avec pour le traitement de l'image l'analyse par ondelettes.
  17. Prix Abel 2017.
  18. Daubechies. Orthonormal bases of compactly supported wavelets. Comm. Pure Applied Math., XLI(41):909--996, novembre 1988.
  19. (en-US) Siobhan Roberts, « The Godmother of the Digital Image », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  20. Ingrid Daubechies' Personal Biography.

Liens externes modifier