Ingrid Boulting

yogi sud-africaine/américaine
Ingrid Boulting
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Biographie
Naissance
Pseudonyme
Ingrid BrettVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Mère
Enid Boulting (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Beau-parent

Ingrid Boulting, née dans le Transvaal en 1947 est une danseuse et un modèle, avant de se lancer dans une carrière d'actrice fin des années 1960. Elle joue notamment, en 1976, un des principaux rôles du film Le Dernier Nabab, d'Elia Kazan.  Elle disparaît ensuite des feux de la rampe, devient enseignante de yoga, réapparaît ponctuellement dans un film en 2006, mais c'est son souvenir dans le film d'Elia Kazan qui subsiste et intrigue.

Eléments biographiques modifier

Née en 1947[1], elle est la belle-fille d'un réalisateur et producteur anglais, Roy Boulting, avec qui sa mère, Enid Boulting, ancienne top-model sud-africaine, s'est remariée[2],[3], et la nièce des réalisateurs et producteurs britanniques John Boulting et Sydney Boulting (deux frères jumeaux).  Elle se lance dans une carrière artistique, initialement comme danseuse et modèle[4]. En tant que modèle, elle incarne notamment une figure, devenue iconique, figurant sur des affiches des produits Biba Cosmetics. Ces affiches sont conçues en 1968 par l'artiste anglais Steve Thomas et photographiée par Sarah Moon pour le magasin Biba de Barbara Hulanicki à Londres..

Dans cette même période de la deuxième moitié des années 1960, elle est retenue dans différents castings de films britanniques, avec des rôles significatifs : dans un film d'horreur, The Witches (titre français : Pacte avec le diable), de Cyril Frankel, sorti en 1966, puis dans une comédie, The Jokers, de Michael Winner, et dans un film du réalisateur Anthony Page, Inadmissible Evidence, sorti en 1968. Elle figure également dans les seconds rôles de la distribution d'un fim historique germano-italien, Kampf um Rom (titre en français : Pour la conquête de Rome ou Le dernier des Romains), sorti en deux épisodes en 1968 (avec Robert Siodmak aux manettes de la réalisation)[5],[6], et en 1969 (réalisé par Sergiu Nicolaescu et Andrew Marton). Dans ce dernier film, les premiers rôles sont tenus notamment par Orson Welles, Laurence Harvey, Sylva Koscina et Honor Blackman.

Mais elle marque surtout les esprits en 1976, en interprétant un des premiers rôles dans Le Dernier Nabab, du réalisateur Elia Kazan, au milieu d'une distribution impressionnante (Robert De Niro, Tony Curtis, Robert Mitchum, Jeanne Moreau, Jack Nicholson, Donald Pleasence, Ray Milland, Dana Andrews, etc.). Le scénario est écrit par Harold Pinter et est basé sur un roman éponyme de F. Scott Fitzgerald. Il est produit par Sam Spiegel[7],[8],[9]. Elle y incarne une femme qui résiste à un producteur de cinéma surdoué, un des hommes les plus puissants d'Hollywood. Cet homme, joué par De Niro, croit voir en elle le sosie parfait de sa femme décédée[9],[10],[11]. Ce long métrage, le dernier réalisé par Elia Kazan, est un échec commercial lorsqu'il sort, mais s'impose progressivement comme un des plus beaux adieux au cinéma qui soit[9],[10],[12]. Les premiers rôles du film sont des acteurs déjà très célèbres, sauf deux femmes : Theresa Russell, et Ingrid Boulting. Ce sont pourtant les deux interprétations que retient Vincent Canby, critique de cinéma du New York Times, dans un article de 1976, décrivant Ingrid Boulting comme une belle femme excentrique aux grands yeux, qui suggère parfaitement les qualités étranges et oniriques rendant fou De Niro[8]. En France, le critique Jean de Baroncelli est plus nuancé, écrivant dans le journal Le Monde en 1977 : « Les rôles de Cecilia, la fille de Brady, et de Kathleen ont, en revanche, été réservés à deux inconnues, Theresa Russel et Ingrid Boulting. C'est naturellement cette dernière qui avait la tâche la plus difficile. Elle s'en acquitte avec une grâce très fitzgéraldienne, mais sans mystère ni rayonnement véritable »[13]. Trente-sept ans plus tard, commentant le même film dans le même quotidien, Isabelle Regnier trouve l'interprétation d'Ingrid Boulting « parfaite »[10].

Elle disparaît ensuite des écrans, et devient, quelques années plus tard, professeure de yoga à Ojai, en Californie[14]. En 2006, elle réapparaît toutefois dans le film Conversations with God, de Stephen Deutsch, d'après l'œuvre éponyme de Neale Donald Walsch (s'inscrivant dans le mouvement New Age)[15].

Films modifier

Références modifier

  1. (en) John Willis, Screen World 1998, Hal Leonard Corporation, , 336 p. (ISBN 978-1-55783-341-9, lire en ligne), p. 270–
  2. (en) « Earl Weds Mrs. Enid Boulting », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « Enid Boulting », sur npg.org.uk/
  4. (en) Michael Gross, Model : The Ugly Business of Beautiful Women, HarperCollins, (ISBN 978-0-06-206790-6, lire en ligne), p. 224–
  5. « Pour la conquête de Rome I » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
  6. a et b « Le Dernier des Romains (Pour la conquête de Rome) site= Peplvm. Images de l'Antiquité »
  7. (en) Wilbert Takken, « Every Elia Kazan Movie: The Last Tycoon (1976) »
  8. a b et c (en) Vincent Canby, « Movie Review : 'Tycoon' Echoes 30's Hollywood », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  9. a b et c François-Guillaume Lorrain, « Qu'est devenue Ingrid Boulting ? », Le Point,‎ (lire en ligne)
  10. a b c et d Isabelle Regnier, « Le Dernier Nabab : adieux élégiaques d'Elia Kazan au cinéma », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  11. « Le Dernier Nabab d'Elia Kazan (1976) avec Ingrid Boulting (portfolio) », Le Soir,‎ (lire en ligne)
  12. Samuel Blumenfeld, « Le dernier Nabab », Les Inrocks,‎ (lire en ligne)
  13. Jean de Baroncelli, « Le néant des rêves », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  14. (en) « The Life and Accomplishments of Ingrid Boulting », sur Balance Magazine
  15. a et b (en) « Conversations with God », sur IMDB (consulté le )
  16. (en) « Kampf um Rom II », sur IMDB (consulté le )

Liens externes modifier