Indice de Manning

rapport entre la longueur de l'index et celle de l'annulaire

L'indice de Manning (ou indice 2D:4D ou encore ratio digital) est donné par le calcul du rapport entre la longueur de l'index (doigt 2D) et celle de l'annulaire (doigt 4D) de la main droite posée à plat. Le ratio entre ces deux doigts présenterait un dimorphisme sexuel : bien que la longueur absolue de l'index soit en moyenne plus courte chez les femmes, la différence de longueur entre index et annulaire est en moyenne plus grande chez les hommes que chez les femmes.

Main droite où l'annulaire n'est pas de même longueur que l'index

Cet indice est censé refléter le taux de testostérone auquel le fœtus a été exposé, hypothèse contestée par des méta-analyses récentes[1],[2],[3].

Études sur l'indice de Manning modifier

 
Main avec l'index plus petit que l'annulaire (faible ratio 2D:4D) mettant en avant une exposition importante à la testostérone dans l'utérus.

La longueur de l'index serait influencée par le taux d'œstrogènes, et celle de l'annulaire par celui de la testostérone. Le rapport serait en moyenne d'environ 1 pour les femmes, et de 0,96 pour les hommes. Cette différence a permis de mettre au point des logiciels déterminant l'appartenance sexuelle des empreintes de mains sur les parois des grottes préhistoriques[4]. L'existence d'écart type indique cependant qu'un rapport de 1 ne signifie pas avec certitude que c'est une femme.

La différence suivant les sexes de la longueur des 2e et 4e doigt apporte des informations :

  • chez la femme adulte, la prépondérance de l'index sur l'annulaire (2D:4D > 1) existe chez près de la moitié des individus (46 %) alors qu'elle est chez l'homme de 15 % ;
  • chez l'homme adulte, le trait significatif de la prépondérance de l'annulaire sur l'index est de 30 % (2D:4D < 1), alors qu'elle est de 12 % chez la femme[5].

Cet indice a été utilisé pour suggérer que des mains négatives de l'art pariétal sont effectuées à la fois par des hommes et par des femmes, alors que les préhistoriens pensaient jusqu'alors que ces empreintes n'avaient été faites que par des hommes[4],[6]. L'anthropologie médico-légale montre que cet indice ne peut être considéré comme une méthode fiable pour discriminer le sexe des empreintes de mains en art pariétal[7].

L'indice de Manning est faible chez les primates polygames, élevé chez les espèces monogames[8].

Un indice faible peut aussi être retrouvé chez des enfants autistes[9].

Références modifier

  1. (en) Sheri A Berenbaum, Kristina Korman Bryk, Nicole Nowak, Charmian A Quigley et Scott Moffat, « Fingers as a marker of prenatal androgen exposure », Endocrinology, Los Angeles, The Endocrine Society, inconnu et OUP, vol. 150, no 11,‎ , p. 5119-24 (ISSN 0013-7227 et 1945-7170, OCLC 818916544 et 1567879, PMID 19819951, PMCID 2775980, DOI 10.1210/EN.2009-0774) 
  2. (en) Martin Voracek, « No effects of androgen receptor gene CAG and GGC repeat polymorphisms on digit ratio (2D:4D): a comprehensive meta-analysis and critical evaluation of research », Evolution and Human Behavior, Elsevier, vol. 35, no 5,‎ , p. 430-437 (ISSN 1090-5138 et 1879-0607, OCLC 35307676, DOI 10.1016/J.EVOLHUMBEHAV.2014.05.009) 
  3. (en) Elizabeth Hampson et Janani S. Sankar, « Re-examining the Manning hypothesis: androgen receptor polymorphism and the 2D:4D digit ratio », Evolution and Human Behavior, Elsevier, vol. 33, no 5,‎ , p. 557-561 (ISSN 1090-5138 et 1879-0607, OCLC 35307676, DOI 10.1016/J.EVOLHUMBEHAV.2012.02.003) 
  4. a et b Camille Lamotte, « Les empreintes de mains se donnent un genre », Journal du CNRS, CNRS, no 192,‎ (lire en ligne)
  5. J-P. Charvet, « L'inégalité de longueur entre l'index et l'annulaire a-t-elle un caractère sexuel ? » Biom. Hum. et anthropol. 2006;24(1-2):95-104.
  6. (en) Kevin Sharpe, Leslie Van Gelder, « The Study of Finger Flutings », Cambridge Archaeological Journal, vol. 16, no 3,‎ , p. 281-295 (DOI 10.1017/S0959774306000175).
  7. Jaroslav Bruzek, Martina Láznickova-Galetová, Patrik Galeta, Jéremy Maestracci, « Les empreintes de mains dans l'art pariétal : possibilités et limites d'interprétations mises en relief par l’anthropologie médico-légale », Préhistoire, art et sociétés: bulletin de la Société Préhistorique de l'Ariège, nos 65-66,‎ 2010-2011, p. 210-211 (lire en ligne).
  8. (en) Emma Nelson et al., « Digit ratios predict polygyny in early apes, Ardipithecus, Neanderthals and early modern humans but not in Australopithecus », Proceedings of the Royal Society B,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) JT Manning et al., « The 2nd to 4th digit ratio and autism », Developmental medicine and child neurology, vol. 43, no 3,‎ , p. 160+164 (ISSN 0012-1622, PMID 11263685)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (en) John T. Manning, Digit Ratio, a Pointer to Fertility, Behaviour and Health, New Brunswick, Rutgers University Press, , 173 p. (ISBN 0-8135-3029-6 et 0-8135-3030-X, résumé)
  • Charvet, J.-P. (2006). L'inégalité de longueur entre l'index et l'annulaire a-t-elle un caractère sexuel? Biom. Hum. et Anthropol., 24 (1-2), 95–104.

Article connexe modifier

Liens externes modifier