Index de pression systolique

rapport entre les pressions artérielle systolique (à la cheville) et systolique brachiale

L'index de pression systolique (IPS) ou indice tibio-brachial (aussi ITB ou ABI, de l'anglais : Ankle Brachial Index) est le rapport entre la pression artérielle systolique (PAS) mesurée à la cheville et la pression artérielle systolique brachiale.

Il s'agit d'une technique non invasive utilisée en médecine vasculaire pour le diagnostic de l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs[1] et dans le dépistage de cette dernière[2]. L'IPS est également un marqueur du risque de maladies cardiovasculaires.

Technique modifier

La pression artérielle à la cheville est mesurée avec un tensiomètre manuel et l'aide d'un Doppler ultrasonore pour écouter le flux de l'artère tibiale postérieure ou celui de l'artère dorsale du pied, celle du membre supérieur avec le flux de l'artère humérale.

Le patient est allongé depuis 5 à 10 minutes, immobile, bras le long du corps. Le brassard est placé à la cheville, son bord inférieur situé à 20 mm au-dessus de la malléole médiale. Il doit être enroulé en gardant ses bords parallèles y compris si la cheville a une morphologie conique. La sonde Doppler est placée en regard de l'artère tibiale postérieure ou de l'artère dorsale du pied, de façon à enregistrer un signal clair. Le brassard est alors gonflé jusqu'à 20 mmHg au-dessus de la pression qui interrompt le flux, puis dégonflé lentement jusqu'à la pression qui laisse réapparaitre le signal. La mesure est réalisée sur les deux artères (tibiale postérieure et dorsale du pied) ; on retient la valeur la plus élevée. La mesure est ensuite réalisée de la même façon sur l'autre membre inférieur. Aux membres supérieurs, la pression doit aussi être enregistrée avec la même méthode Doppler.

L'indice tibio-brachéal est le rapport de la plus haute mesure systolique (tibiale postérieure ou pédieuse) et le bras avec la plus haute mesure (droite ou gauche). les indices droit et gauche doivent être mesurés[3]. Un indice normal est supérieur à 1. Un indice inférieur à 0.9 est évocateur d'une artériopathie oblitérante des membres inférieurs. Entre ces deux valeurs, le test est peu discriminant[2]. Il peut parfois être très élevé, supérieur à 1.4, témoignant d'une incompressibilité des artères des membres inférieurs et l'indice n'a, alors, plus de valeur.

Un indice alternatif consiste au calcul du rapport de la pression systolique la plus basse entre l'artère tibiale postérieure et la pédieuse, et la pression systolique brachiale la plus élevée (droite ou gauche). Cet indice serait encore plus sensible[4].

Calcul modifier

Pour chaque jambe :

 

Avec PASCheville la pression systolique de l'artère tibiale postérieure ou de l'artère du dos du pied, et PASBras la pression systolique la plus élevée entre les deux membres supérieurs.

Objectifs modifier

En prenant comme référence l'échographie Doppler vasculaire, la spécificité est proche de 90 % mais la sensibilité est plus basse, à 70 %[5].

Il serait également un marqueur de risque de survenue d'une maladie cardiovasculaire[6].

Il est plus élevé chez l'afro-américain, même en absence d'artériopathie[7].

Résultats modifier

Valeur d'IPS Interprétation en tant qu'examen diagnostic Interprétation en tant que marqueur de risque vasculaire
≤ 0,9 Diagnostic d'artériopathie oblitérante des membres inférieurs Risque cardiovasculaire augmenté
0,91 - 0,99 Douteux

Recourir à un autre examen si le contexte clinique est évocateur

Risque incertain ; à réévaluer
1 - 1,4 Normal
> 1,4 Artères incompressibles

Recourir à une mesure de pression d'orteil ou à un autre examen

Risque cardiovasculaire augmenté

Notes et références modifier

  1. (en) Oyelade, Bolaji O. et al., « The prevalence of peripheral arterial disease in diabetic subjects in south-west Nigeria (disponible sous une licence CC-by) », Afr J Prm Health Care Fam Med, vol. 4, no 1,‎ , p. 1-6 (DOI 10.4102/phcfm.v4i1.354, lire en ligne)
  2. a et b (en) Gerhard-Herman MD, Gornik HL, Barrett C, « 2016 AHA/ACC guideline on the management of patients with lower extremity peripheral artery disease: A report of the American College of Cardiology/American Heart Association Task Force on clinical practice guidelines », J Am Coll Cardiol. 2017;69:e71-e126.
  3. (en) Aboyans V, Criqui MH, Abraham P et al. « Measurement and interpretation of the ankle-brachial index: a scientific statement from the American Heart Association », Circulation, 2012;126:2890–909.
  4. (en) Schröder F, Diehm N, Kareem S et al. « A modified calculation of ankle-brachial pressure index is far more sensitive in the detection of peripheral arterial disease », J Vasc Surg. 2006;44:531–6.
  5. (en) Premalatha G, Ravikumar R, Sanjay R et al. « Comparison of colour duplex ultrasound and ankle-brachial pressure index measurements in peripheral vascular disease in type 2 diabetic patients with foot infections », J Assoc Physicians India, 2002;50:1240–4.
  6. (en) Yeboah J, Young R, McClelland RL et al. « Utility of nontraditional risk markers in atherosclerotic cardiovascular disease risk Assessment », JACC, 2016;67:139-47.
  7. (en) Singh S, Bailey KR, Kullo IJ, « Ethnic differences in ankle brachial index are present in middle-aged individuals without peripheral arterial disease », Int J Cardiol. 2013;162:228-33.

Liens externes modifier