Inés Echeverría Bello

écrivaine chilienne
Inés Echeverría Bello
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Inés Echeverría Bello ou Inés Echeverría de Larraín, née à Santiago du Chili le où elle est morte le , connue sous les pseudonymes d'Iris, Inés Bello ou encore Arc-en-ciel, est une romancière, essayiste et journaliste chilienne, active de 1904 jusqu'à sa mort.

Elle est la figure la plus représentative du Spiritualisme d'Avant-garde et une des principales femmes du Féminisme Aristocratique de son époque.

Biographie modifier

 
Joaquín Larraín Alcalde, son époux.

Elle nait au sein d’une famille de la grande bourgeoisie. Elle est l’arrière-petite-fille d’Andrés Bello, étant l’unique fille de Félix Echeverría y Valdés et de son épouse Inés Bello y Reyes. À sa naissance, sa mère meurt des suites de l’accouchement. Elle est donc élevée par sa tante paternelle Dolores Echeverría y Valdés.

Elle est cousine de Rebeca Matte Bello et demi-sœur de Vicente Echeverría Larraín[1], journaliste et diplomate. En plus d’être l’amie intime d’Eliodoro Yáñez et Arturo Alessandri, avec qui elle collabore à partir des années 1910.

A la fin du XIXe siècle, les familles aisées élevaient encore leurs filles dans leur foyer par l’intermédiaire d'institutrices, bien que l’éducation scolaire féminine ait été instauré par quelques congrégations à la même époque, et que l’autorisation pour que les femmes puissent accéder à l’université a été décrétée en 1877 (décret Amunátegui). De par la nature conservatrice et catholique de la famille Echeverría, Inés a été élevée à l’ancienne : religion, musique, broderie, français et anglais.

Le elle se marie avec le capitaine d'Armée Joaquín Larraín Alcalde, fils de José Patricio Larraín Gandarillas et de Carolina Alcalde Velasco. Ils s’installent dans la maison paternelle d’Inés ; de ce mariage naissent quatre filles : Rebeca, Iris, Luz et Inesita.

Production littéraire  modifier

Dès toute petite, elle commence un journal intime[2], qu’elle écrit en français. Elle déclare une fois adulte durant une interview donnée à Amanda Labarca en 1915, qu’elle préfère cette langue au castillan, car cette dernière est la langue qui représente la société qui opprime la  femme, en plus d'être la langue de la cuisinière. Toutefois, la plus grande partie de son œuvre a été écrite en castillan. Elle n’a jamais vécu à l’étranger, même si elle a passé de longues périodes dans divers lieux d’Europe, principalement à Paris, et a fait également un pèlerinage à Jérusalem.    

Catholique jusqu'à la trentaine, elle commence sa transformation théosophique et spiritualiste au début du XXe siècle, même si elle n’a jamais perdu son attachement aux figures chrétiennes qui pour elles étaient capitales.

Inès Echeverria Bello a été une rebelle face aux conventions conservatrices de sa classe sociale par rapport au rôle de la femme[3]. En 1904, elle publie le livre Vers l’Orient de manière anonyme. Après elle utilise plus communément le pseudonyme Iris, mais aussi Inés Bello et Rainbow.

La seule œuvre qu’elle publie avec son vrai nom est Por él, un livre dans lequel elle témoigne de toutes les circonstances de la tragédie dans laquelle le mari de sa fille Rebecca, Roberto Barcelo, l'assassina. Le livre est en même temps une plaidoirie pour obtenir justice. Roberto Barcelo sera fusillé.    

Après un long voyage en Europe et en Terre Sainte, en 1905, puis la naissance de sa quatrième et dernière fille et la publication de son premier livre, elle initie dans sa maison, des après-midi littéraires auxquelles assiste l’élite intellectuelle de l’époque, telle que Augusto D'Halmar, Luis Orrego Luco, Hernán Díaz Arrieta (Alone), Joaquín Edwards Bello, Mariano Latorre, Luis Arrieta Cañas, Mariana Cox Méndez (Shade), Fernando Santiván, Teresa Prats, Vera Zouroff, entre autres.

En 1910, elle publie quatre livres qui ont secoué l’entourage par son contenu critique : Perfiles Vagos, Tierra Virgen, Emociones Teatrales y Hojas caidas.

En 1922, elle devient la première femme académicienne de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université du Chili.

Selon quelques auteurs, son travail pourrait se catégoriser dans ce qu’on appelle le féminisme aristocratique[4], ou se trouve également quelques auteurs comme Vera Zouroff, Mariana Cox Méndez, Teresa Wilms Montt, María Luisa Fernández de García Huidobro et Ximena Morla Lynch, entre autres[4]. Au total, elle publie 18 livres et une centaine d’articles dans des journaux, comme La Nación et El Mercurio, et dans des revues tels que Zig-Zag et La Familia, entre autres.

Féminisme et participation politique modifier

En 1915 Inès Echeverria Bello participe à la fondation du Club de Lecture, et entre 1916 et 1923, du Club des Dames, deux lieux où les femmes de l’aristocratie bourgeoise de la capitale chilienne pouvaient avoir des discussions intellectuelles, politiques. C’est dans ces lieux également où évoluera le mouvement féministe au début du XXe siècle. Ces femmes, en même temps, entrent dans une relation étroite avec la jeunesse avant-gardiste, des jeunes étudiants universitaires avec des intérêts artistiques, politiques et sociaux, qui ont généralement appuyé la candidature d’Alessandri pour 1920.

La participation à cette candidature populiste de la part d’Inès Echeverria et toute l’effervescence sociale et intellectuelle du moment est longuement racontée dans ses Mémoires, publiées après sa mort par sa petite-fille en 2005.

Œuvres modifier

 
Inés Echeverría Bello.
  • 1910 : Emociones teatrales, Santiago, Imprenta Barcelona
  • 1910 : Hojas caídas, Santiago, Imprenta Universitaria
  • 1914 : Entre deux mondes, Paris, Bernard Grasset éditeur
  • 1918 : La Hora de queda, Santiago, Imprenta Universitaria
  • 1930 : Cuando mi tierra nació, Santiago, Nascimento
  • 1930 : Nuestra raza: a la memoria de Andrés Bello: su 4ª generación, Santiago, Universitaria
  • vers 1932 : Alessandri: evocaciones y resonancias, Santiago, Empresa Letras
  • 1934 : Por él, Santiago, Imprenta Universitaria
  • 1937 : Entre dos siglos, Santiago, Eds. Ercilla
  • 1942 : Cuando mi tierra era niña', Santiago, Nascimento, 2 vol
  • 1943-1946 : Cuando mi tierra fue moza, Santiago, Nascimento, 3 vol
  • 1948 : Au-delà-- : poème de la doleur et de la mort: fragments d'un journal de la mort, Santiago, Imprenta La Sudamericana
  • 1950 : Fue el enviado: no lo olvidemos, Santiago, Nascimento (posthume)
  • 2005 : Memorias de Iris. 1899-1925, Santiago, Aguilar

Notes et références modifier

  1. (es) Lefebre, « Vicente Echeverria Larrain. Diplomático, periodista. », sur MariaLefebre.cl (consulté le )
  2. (es) « La vida del espíritu - Memoria Chilena », sur Memoria Chilena (consulté le )
  3. (es) Patricia Poblete Alday et Carla Rivera Aravena, « El Feminismo Aristocratico : Violencia simbolica y ruptura Soterrada a comienzos del siglo XX », Revista de Historia Social y de las Mentalidades, vol. 1, no 7,‎ (ISSN 0719-4749, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b (es) « Iris y el Feminismo Artistocratico », Revista Chilena de Literatura,‎ , p. 283-290 (Iris y el Feminismo Aristocrático)

Bibliographie modifier

  • Alone, Pretérito imperfecto: memorias de un crítico literario, Santiago: Nascimento, 1976
  • Claudia Aburto Guzmán, La mutagénesis de las escritoras chilenas a principios del siglo XX, Universidad de Arizona: Tesis de Doctorado, 1998
  • Marina Alvarado Cornejo, Contra-tradición: prácticas críticas y desestabilizadoras de escritoras chilenas de principios del siglo XX, Ogigia. Revista Electrónica de Estudios Hispánicos 5, 2009, p. 41-51.
  • Lorena Amaro Castro, Que les perdonen la vida: autobiografías y memorias en el campo literario chileno, Revista Chilena de Literatura 78, 2011, p. 5-28.
  • Lorena Amaro Castro, Estrategias del yo: construcción del sujeto autorial en los textos de cinco autobiógrafas chilenas, Literatura y Lingüística 26, 2012, p. 15-28.
  • Lorena Amaro Castro, Encuadres de la memoria: Cartografías y genealogías en los textos de Martina Barros e Inés Echeverría, Anales de Literatura Chilena 19 (14), 2013, p. 137-157.
  • Magda Arce, Mariano Latorre, novelista chileno contemporáneo, Revista Iberoamericana 9 (5), 1942, p. 121-130.
  • María Teresa Cárdenas, El otro alumbramiento: mujeres escritoras en la literatura chilena, Revista Universum, 23 (1), 2008, p. 289-298.
  • Mónica Echeverría, Agonía de una irreverente, Santiago de Chile: Sudamericana, 1996
  • Patricia H. Espinosa, La subjetividad nómade de Inés Echeverría Bello: Entre dos Siglos (Diario Íntimo) , Inti: Revista de Literatura Hispánica 65, 2007, p. 133-151.
  • Carlos Ferreiro González, La prosa narrativa de vanguardia en Chile, Universidade da Coruña: Tesis de Doctorado, 2006.
  • Sandra Garabano, Subjetividad, bilingüismo y nación en las Memorias de Inés Echeverría Bello, Letras Femeninas, 2 (36), 2016, p. 109-121.
  • María Carolina Geel, Chile, in El hombre en la literatura de la mujer, Else Hoppe (ed.), Madrid: Gredos, 1964, p. 418-422.
  • Ruth González-Vergara, Nuestras escritoras chilenas: una historia por descifrar, Santiago de Chile: Guerra y Vergara, 1993.
  • María de la Luz Hurtado, Escribir como mujer en los albores del siglo XX: construcción de identidades de género y nación en la crítica de Inés Echeverría (Iris) a las puestas en escena de teatro moderno de compañías europeas en Chile, Revista Aisthesis 44, 2008, p. 11-52.
  • Andrea Kottow, Feminismo y femineidad: escritura y género en las primeras escritoras feministas en Chile, Atenea 508, 2013, p. 151-169.
  • Josefina Lecaros, Una semblanza de Iris (Inés Echeverría de Larraín) a los 50 años de su muerte (1949-1999), Universidad Finis Terrae (Chile): Tesis de Licenciatura en Historia, 1999.
  • Darío Oses, La conversación literaria: un capítulo de la historia de la lectura en Chile. Salones, tertulias, ateneos, en Chile, en los siglos XIX y XX, Anales de Literatura Chilena, 17 (13), 2012, p. 35-59.
  • Patricia Poblete Alday et Carla Rivera Aravena, El feminismo aristocrático: violencia simbólica y ruptura soterrada a comienzos del siglo XX, Revista de Historia Social y de las Mentalidades 7, 2003, p. 57-79.
  • Marcela Prado Traverso, Inés Echeverría Bello (Iris) (1868-1949), in Escritoras Chilenas. Tercer Volumen. Novela y Cuento, Santiago de Chile: Cuarto Propio, 1999, p. 43-66.
  • Marcela Prado Traverso, Escritoras chilenas de la transición. Siglo XIX – XX, Valparaíso: Universidad de Playa Ancha, 2005.
  • Luis Alberto Sánchez, Proceso y contenido de la Novela Hispano-Americana, Madrid: Editorial Gredos, 1953, réédition 1976
  • Bernardo Subercaseaux, Historia de las ideas y la cultura en Chile, tome III : El Centenario y las Vanguardias, Santiago de Chile: Universitaria, 2004.
  • Bernardo Subercaseaux, Las mujeres también escriben malas novelas (sujeto escindido e híbrido narrativo), Revista Chilena de Literatura 56, 2000, p. 93-103.
  • Ana Traverso Münnich, Primeras escritoras en Chile y autorización del oficio literario, Anales de Literatura Chilena 17 (13), 2012, p. 61-80.
  • Ana Traverso Münnich, Ser Mujer y escribir en Chile: Canon, crítica y concepciones de género, Anales de Literatura Chilena 20 (14), 2013, p. 67-90.
  • Manuel Vicuña, La Belle Époque chilena. Alta sociedad y mujeres de elite en el cambio de siglo, Santiago de Chile: Catalonia, 2001, réédition 2010.
  • María Inés Zaldívar, Luis Omar Cáceres y su búsqueda de la emoción desnuda, Anales de Literatura Chilena 23 (16), 2015, p. 203-211.

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