Ibrutinib

composé chimique

L'ibrutinib est une molécule inhibant la tyrosine kinase de Bruton et utilisé comme médicament par voie orale, dans certaines leucémies. Le médicament Imbruvica a pour principe actif l'ibrutinib.

Mode d'action modifier

Il s'agit d'un inhibiteur irréversible de la tyrosine kinase de Bruton[1]. Cette dernière est une enzyme dont l'expression est augmentée par les lymphocytes B mutées responsable de la leucémie lymphoïde chronique[2]. Son inhibition provoque l'apoptose (mort cellulaire) de ces dernières[2].

Des résistances ont été décrites à l'ibrutinib, soit par mutation de son enzyme cible, soit par mutation de la PLCγ2, se situant un peu aval dans la cascade de réaction dépendant de la tyrosine kinase de Bruton[3].

Efficacité modifier

Les cibles sont les cancers concernant les lymphocytes B, essentiellement la leucémie lymphoïde chronique (LLC) mais aussi certains lymphomes[4], dont celui du manteau[5]. Il est actif, en association avec le rituximab, dans la maladie de Waldenström[6].

Dans la LLC, elle parvient à obtenir des rémissions prolongées, même sur des formes réfractaires aux traitements habituels ou des formes récidivantes[7]. Donné en première intention, elle s'avère supérieur au chlorambucil en termes de réponse hématologique et de durée de vie[8]. Elle peut être utilisé en combinaison avec le venetoclax[9].

Autorisation de mise sur le marché modifier

En France modifier

Fevrier 2014 L'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) délivre une ATU (autorisation temporaire d'utilisation) pour certains cas de LLC leucémie lymphoide chronique (LLC) et le lymphome du manteau (LCM)

La Haute autorité de santé étudie la demande du laboratoire pour les deux usages suivants :

  • lymphome à cellules du manteau (LCM) en rechute ou réfractaire,
  • leucémie lymphoïde chronique (LLC) ayant reçu au moins un traitement antérieur, ou en première ligne en cas de délétion 17p ou de mutation sur le gène TP53 chez les patients pour lesquels une immuno-chimiothérapie est inadaptée.

Notes et références modifier

  1. Honigberg LA, Smith AM, Sirisawad M et al. (http://www.pnas.org/content/107/29/13075 The Bruton tyrosine kinase inhibitor PCI-32765 blocks B-cell activation and is efficacious in models of autoimmune disease and B-cell malignancy], Proc Natl Acad Sci U S A, 2010;107:13075-13080
  2. a et b Herman SE, Gordon AL, Hertlein E et al. Bruton tyrosine kinase represents a promising therapeutic target for treatment of chronic lymphocytic leukemia and is effectively targeted by PCI-32765, Blood, 2011;117:6287-6296
  3. Woyach JA, Furman RR, Liu TM et al. Resistance mechanisms for the Bruton's tyrosine kinase inhibitor Ibrutinib, N Engl J Med, 2014;370:2286-2294
  4. Advani RH, Buggy JJ, Sharman JP et al. Bruton tyrosine kinase inhibitor ibrutinib (PCI-32765) has significant activity in patients with relapsed/refractory B-cell malignancies, J Clin Oncol, 2013;31:88-94
  5. Dreyling M, Jurczak W, Jerkeman M et al. Ibrutinib versus temsirolimus in patients with relapsed or refractory mantle-cell lymphoma: an international, randomised, open-label, phase 3 study, Lancet, 2016;387:770–778
  6. Dimopoulos MA, Tedeschi A, Trotman J et al. Phase 3 trial of ibrutinib plus rituximab in Waldenström’s macroglobulinemia, N Engl J Med, 2018;378:2399-2410
  7. Byrd JC, Furman RR, Coutre SE et al. Targeting BTK with ibrutinib in relapsed chronic lymphocytic leukemia, N Engl J Med, 2013;369:32-42
  8. Burger JA, Tedeschi A, Barr PM et al. Ibrutinib as initial therapy for patients with chronic lymphocytic leukemia, N Engl J Med, 2015;373:2425-2437
  9. Jain N, Keating M, Thompson P et al. Ibrutinib and venetoclax for first-line treatment of CLL, N Engl J Med, 2019;380:2095-2103