Ode à Aphrodite

hymne de Sappho
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Ode à Aphrodite
Image illustrative de l’article Ode à Aphrodite
Fresque de Pompeï représentant Sappho

Auteur Sappho Σαπφώ
Pays Grèce antique
Genre Ode
Version originale
Langue Grec ancien

L'Ode à Aphrodite, ou Ode I, est l'unique texte de Sappho qui nous soit parvenu dans son intégralité. Le poème a été conservé dans le traité sur "la composition stylistique" du rhéteur et historien grec Denys d'Halicarnasse (54 av. J.-C.- 8 ap. J.-C.) où il est reproduit intégralement. L'Ode à Aphrodite est une prière adressée par Sappho à la déesse Aphrodite pour que la jeune fille qu'elle désire réponde à son amour.

Le poème, datant du VIe siècle av. J.-C. est écrit dans le dialecte éolien de l'île de Lesbos, en strophes sapphiques, métrique attribuée à la poétesse où un vers adonique de 5 syllabes fait suite à 3 vers hendécasyllabes sapphiques (ou grands sapphiques) L'influence homérique, sensible dans l'ensemble du texte, est particulièrement claire dans la troisième strophe[1].

Poème modifier

L'Ode à Aphrodite de Sappho traduite par Théodore Reinach avec la collaboration d'Aimé Puech (Éd. Les Belles Lettres, première éd. 1937) :

ποικιλόθρον' ἀθανάτ' Αφρόδιτα,
παῖ Διός δολόπλοκε, λίσσομαί σε,
μή μ' ἄσαισι μηδ' ὀνίαισι δάμνα,
πότνια, θῦμον,

ἀλλὰ τυίδ' ἔλθ', αἴ ποτα κἀτέρωτα
τὰς ἔμας αὔδας ἀίοισα πήλοι
ἔκλυες, πάτρος δὲ δόμον λίποισα
χρύσιον ἦλθες

ἄρμ' ὐπασδεύξαισα, κάλοι δέ σ' ἆγον
ὤκεες στροῦθοι περὶ γᾶς μελαίνας
πύπνα δίννεντες πτέρ' ἀπ' ὠράνωἴθε-
ρος διὰ μέσσω.

αἶψα δ' ἐξίκοντο, σὺ δ', ὦ μάκαιρα,
μειδιαίσαισ' ἀθανάτωι προσώπωι
ἤρε' ὄττι δηὖτε πέπονθα κὤττι
δηὖτε κάλημμι

κὤττι μοι μάλιστα θέλω γένεσθαι
μαινόλαι θύμωι. τίνα δηὖτε πείθω
ἄψ σ' ἄγην ἐς σὰν φιλότατα;τίς σ', ὦ
Ψάπφ', ἀδικήει;

καὶ γὰρ αἰ φεύγει, ταχέως διώξει,
αἰ δὲ δῶρα μὴ δέκετ',ἀλλὰ δώσει,
αἰ δὲ μὴ φίλει, ταχέως φιλήσει
κωὐκ ἐθέλοισα.

ἔλθε μοι καὶ νῦν, χαλέπαν δὲ λῦσον
ἐκ μερίμναν, ὄσσα δέ μοι τέλεσσαι
θῦμος ἰμέρρει, τέλεσον,σὺ δ' αὔτα
σύμμαχος ἔσσο.

Toi dont le trône étincelle, ô immortelle Aphrodite, fille de Zeus, ourdisseuse de trames, je t'implore : ne laisse pas, ô souveraine, dégoûts ou chagrins affliger mon âme,

Mais viens ici, si jamais autrefois entendant de loin ma voix, tu m'as écoutée, quand, quittant la demeure dorée de ton père tu venais, Après avoir attelé ton char,

de beaux passereaux rapides t'entraînaient autour de la terre sombre, secouant leurs ailes serrées et du haut du ciel tirant droit à travers l'éther.

Vite ils étaient là. Et toi, bienheureuse, éclairant d'un sourire ton immortel visage, tu demandais, quelle était cette nouvelle souffrance, pourquoi de nouveau j'avais crié vers toi,

Quel désir ardent travaillait mon cœur insensé : « Quelle est donc celle que, de nouveau, tu supplies la Persuasive d'amener vers ton amour ? qui, ma Sappho, t'a fait injure ?

Parle : si elle te fuit, bientôt elle courra après toi ; si elle refuse tes présents, elle t'en offrira elle-même ; si elle ne t'aime pas, elle t'aimera bientôt, qu'elle le veuille ou non. »

Cette fois encore, viens à moi, délivre moi de mes âpres soucis, tout ce que désire mon âme exauce-le, et sois toi-même mon soutien dans le combat.

Références modifier

  1. (en) Keith Stanley, « The Role of Aphrodite in Sappho Fr. », Greek, Roman, and Byzantine Studies, vol. 17,‎ , p. 308

Articles connexes modifier