Hussein Ghrer

journaliste, blogueur et militant syrien
Hussein Ghrer
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (44 ans)
Nationalité
Activités
Autres informations
Lieu de détention
Prison d'Al-Khatib (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Hussein Ghrer né le 4 novembre 1979 est un journaliste, blogueur et militant des droits humains syrien.

Biographie modifier

Originaire d'Alep, Hussein Ghrer fait des études d'ingénieur à Damas et devient ingénieur en informatique. En 2006, il commence un blog sous pseudonyme car il aborde des questions politiques, les droits des femmes, ou dénonce la corruption, ce qui le met en danger[1],[2]. En 2008, espérant un assouplissement du régime, il apparaît cette fois sous sa véritable identité. Il est alors sommé de modifier les sujets de ses articles. Il persiste, bien que sachant qu'il risque plusieurs années de prison[1].

Entre 2010 et 2011, il intervient au sein d’un organisme de la radio britannique BBC pour la formation des journalistes syriens. Il est emprisonné du 24 octobre au 1er décembre 2011 au sein de la branche 251 des services de renseignements[1]. À sa libération, il travaille pour le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM), fondé par Mazen Darwish et basé à Damas, qui collecte des informations sur les violations graves et systématiques des droits de l’homme en Syrie.

Disparition forcée et emprisonnement modifier

Quelques semaines plus tard, Hussein Ghrer est de nouveau arrêté[3]. En février 2012, Hussein Ghreer, Mazen Darwish, Yara Bader et douze autres membres du SCM sont arrêtés par une centaine d'agents des services de renseignement de l’armée de l’air et emmenés au centre de détention de l’aéroport de Mezzeh, où ils sont séparés[4]. Hussein Ghrer est en réalité victime de disparition forcée, détenu au secret, personne, pas même sa femme ni ses enfants, ne peut avoir aucune nouvelle pendant plus de neuf mois, jusqu'en novembre : « J’étais conscient que ma famille ne savait pas si j’étais vivant ou mort. C'est une autre forme de torture »[2]. Il est torturé, mais affirme que comparé à d'autres détenus, dont certains sont morts, ce qu'il subit « n'est rien » : il est entassé dans des cellules minuscules, régulièrement battu, à coup de bâton ou de câbles électriques, privé de sommeil[5], maintenu aveuglé et attaché, il doit écouter les cris d’autres détenus suppliciés pendant les interrogatoires.

Après neuf mois au secret, Hussein est présenté devant le tribunal antiterroriste, qui organise des « parodies de procès », où il condamne 35 personnes en 12 minutes, où les avocats sont totalement impuissants. Hussein Ghrer est condamné pour « diffusion d’informations sur les actes terroristes » et est transféré à la prison civile d'Adra[6]. Il fait partie des prisonniers qui bénéficient d’une amnistie décidée en juin 2014 mais n'est relâché que le 17 juillet 2015, plus de trois ans après son arrestation, et avec l'intervention d'ONG internationales dont Amnesty international[7] et Human Rights Watch[8].

Militantisme pour les droits humains et la justice modifier

Après sa libération, Hussein Ghrer se réfugie en Allemagne, où il retrouve sa famille[2]. Hussein Ghreer fait partie des victimes qui se constituent partie civile et témoignent lors du procès de Coblence[9], où comparaissent Anwar Raslan et Eyad al-Gharib, deux anciens agents de la branche 251, dite « branche al-Khatib », où il a été détenu fin 2011[10]. Hussein Ghrer témoigne de son expérience, car de nombreux détenus sont actuellement torturés en Syrie[11].

Articles connexes modifier

Lien externe modifier

Références modifier

  1. a b et c « Hussein Ghrer, survivant des geôles syriennes », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c « Hussein Ghrer, trois ans dans les geôles du régime syrien », sur L'Obs (consulté le )
  3. « J’étais vraiment en train de mourir dans cette cellule », sur Les Jours, (consulté le )
  4. « Syrie : leur meilleure défense, c’est l’enquête », sur Les Jours, (consulté le )
  5. « Témoignage exceptionnel : Hussein Ghrer a passé plus de 3 ans dans les geôles de Bachar Al Assad », France Info,‎ (lire en ligne)
  6. « SYRIE - Hussein Ghrer, « journaliste citoyen », ne « veut plus se taire ». Seulement deux verres d’eau par jour et peu de sommeil », sur www.dna.fr (consulté le )
  7. « Disparition forcée - Amnesty International France », sur Amnesty France (consulté le )
  8. (en) « Syria: Campaign to Free Detainees », sur Human Rights Watch, (consulté le )
  9. Par Le Parisien avec AFP Le 23 avril 2020 à 16h42, « Allemagne : procès historique pour des tortures «inhumaines» commises en Syrie », sur leparisien.fr, (consulté le )
  10. « Un tortionnaire de journalistes syriens jugé en Allemagne | Reporters sans frontières », sur RSF, (consulté le )
  11. « Colonel Raslan », le podcast sur les traces de « La traque », sur Les Jours, (consulté le )