Hugues Lallement

sculpteur français
Hugues Lallement
Hugues Lallement, Diane surprise au bain par Actéon, château d'Écouen
Naissance
Décès
Vers 1570
Châlons-en-Champagne
Pseudonyme
Huguet
Nationalité
Française
Activité

Hugues Lallement, également appelé Huguet, est un sculpteur français né avant 1520 à Châlons-en-Champagne où il vécut et où il est mort vers 1570.

Biographie modifier

Hugues Lallement est le fils d'un « maître tanneur, position assez considérable dans la bourgeoise de Châlons où la tannerie occupait la première place industrielle »[1], et sa vie se déroule, s'accordent à énoncer Amédée Lhote[2] et Louis Grignon[3], « de 1530 à 1570 environ », Charles Bauchal le confirmant pour sa part « maître d'œuvre et sculpteur vivant à Châlons vers 1550 »[4]. Stanislas Lami prend toutefois le parti d'une naissance bien antérieure puisque c'est lui qui identifie (ce que cautionne le Dictionnaire Bénézit) Hugues Lallement comme étant Huguet qui, en 1535 déjà, exécute en collaboration avec Simon Avrigny et Jean Lecomte la chaire en pierre du couvent des Augustins de Châlons[5].

Musées et collections publiques modifier

 
Schouw (door Hugues Lallemand) in het Musée de Cluny, Parijs Musée de Cluny.- Cheminée du XVIe Siècle, par Hugues Lallemand (titel op object), RP-F-F16628
  • Musée de Cluny, Paris, première cheminée monumentale provenant de la maison (aujourd'hui détruite) dite de « la belle Gabrielle », située à Châlons, n°32, rue de Vaux, face à l'abside de la collégiale Notre-Dame-en-Vaux : Christ à la fontaine, entouré de génies et de trophées d'armes, haut-relief, 1562[6].
  • Château d'Écouen : seconde cheminée monumentale provenant de la même maison châlonnaise et inspirée d'une gravure de Jean Mignon d'après Luca Penni : Diane surprise au bain par Actéon qu'elle punit en le transformant en cerf et en le faisant dévorer par ses propres chiens, haut-relief, 1562[7].

Églises modifier

Controverse historique modifier

On trouve dans la Topographie historique de la ville de Châlons de Louis Grignon[9] un relevé assez précis de la rue de Vaux qui « a pris quelquefois le nom de rue du Grez-des-Vaux, autrefois la rue des Bombardes (1560) ; nous y trouvons la maison "où soulait" (sic) prendre pour enseigne l'Ostel de la Magdeleine. En 1548 elle appartenait à Jean Lallement et la même enseigne y pendait. Il y a quelque apparence que cette maison est celle où existaient naguère deux hautes cheminées sculptées dont une porte le nom de Hugues Lallement et la date de 1562, maison dite depuis maison de la belle Gabrielle, aujourd'hui n°32 ».

François Waldruche de Montremy, tout en rappelant que l'église Notre-Dame-en-Vaux et la maison aux deux cheminées ne sont séparées que de quelques mètres, affirme avoir retrouvé dans les archives paroissiales un acte de baptême daté de 1563 où le parrain est désigné « Noble homme Hugues Lallement, gnal », cette dernière abréviatiion qu'il interprète comme signifiant « trésorier général des finances »[10]. Si Montremy, inclinant de la sorte à penser que l'inscription n'est pas la signature de l'artiste mais la désignation du propriétaire étranger à la vocation de sculpteur, remet en cause toutes les connaissances antérieures à 1920 sur la vie et l'œuvre de Hugues Lallement, il reconnaît cependant qu'il raisonne dans l'incertitude de l'à priori.

Références modifier

  1. Revue de la Société savante de la France et de l'étranger, 1864, page 570.
  2. Amédée Lhote, Biographie châlonnaise avec documents inédits, Éditions T. Martin, 1870.
  3. Louis Grignon, Description de l'église Notre-Dame-en-Vaux de Châlons, « Annales de la Société d'agriculture, commerce, sciences et art du département de la Marne », Imprimerie F. Thionville, 1885.
  4. Charles Bauchal, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, André, Daly Fils & Cie, 1887.
  5. Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l'école française du Moyen Âge au règne de Louis XIV, Honoré Champion, libraire éditeur, 1898.
  6. Musée de Cluny, Cheminée avec haut-relief, "Christ à la fontaine"
  7. Amédée Lhote, Biographie châlonnaise avec documents inédits, Éditions T. Martin, 1870.
  8. L'un des vantaux est reproduit par la gravure par Louis Barbat dans Histoire de la ville de Châlons-sur-Marne et de ses monuments depuis son origine jusqu'à l'époque actuelle, vol.2, Éditions T. Martin, 1860.
  9. Louis Grignon Topographie historique de la ville de Châlons, Martin Frères, imprimeurs-éditeurs, 1889.
  10. François Waldruche de Montremy, La légende de Hugues Lallement, sculpteur châlonnais « bulletin monumental de la Société française d'archéologie », 70e volume, 1920, pages 250-259.

Bibliographie modifier

  • Louis Barbat, Histoire de la ville de Châlons-sur-Marne et de ses monuments depuis son origine jusqu'à l'époqque actuelle (2 volumes), Éditions T. Martin, Châlons-sur-Marne, 1855-1860.
  • Chaubry de Troncenord, « Hugues Lallement », Mémoire de la Société d'agriculture, commerce, sciences et art du département de la Marne, 1862.
  • Amédée Lhote, Biographie châlonnaise avec documents inédits, Éditions T. Martin, 1870 ; réédition Slatkine Reprints, Genève, 1870.
  • Edmond Du Sommerard, Musée des Thermes et de l'Hôtel de Cluny - Catalogue et description des objets d'art de l'Antiquité, du Moyen Âge et de la Renaissance exposés au musée, Hôtel de Cluny, Paris, 1884.
  • Louis Grignon, Description de l'église Notre-Dame-en-Vaux de Châlons, collégiale et paroissiale, mémoire extrait des Annales de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne et récompensé d'une médaille d'or en 1881, Imprimerie F. Thouille, Chälons, 1885.
  • Charles Bauchal, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, André, Daly Fils & Cie, 1887.
  • Louis Grignon, Topographie historique de la ville de Châlons, Martin Frères, imprimeurs-éditeurs, Châlons-sur-Marne, 1889.
  • Stanislas Lami (préface de Gustave Larroumet, secrétaire perpétuel de l'Académie des beaux-arts), Dictionnaire des sculpteurs de l'école française du Moyen Âge au règne de Louis XIV, Honoré Champion, libraire éditeur, 1898.
  • François Waldruche de Montremy, « La légende de Hugues Lallement, sculpteur châlonnais », dans Bulletin monumental, 1920, tome 79, p. 250-259 (lire en ligne)
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999 (voir Huguet, volume 7, page 254).