Hugo Boss (IMOCA, 2019)

IMOCA 60
(Redirigé depuis Hugo Boss (2019))

Hublot
(depuis 2022)
illustration de Hugo Boss (IMOCA, 2019)
Hublot à Lorient, son port d'attache, en avril 2022

Autres noms Rockcliffe Bill 3
Rasta Rocket (nom de baptême)
Hugo Boss
Type Monocoque
Classe IMOCA
Gréement Sloop
Histoire
Architecte VPLP, Pete Hobson
Chantier naval Carrington Boats
Lancement 2019
Équipage
Équipage Alex Thomson jusqu'en 2021
Alan Roura depuis 2022
Caractéristiques techniques
Longueur 18,28 m
Maître-bau 5,40 m
Tirant d'eau 4,50 m
Tirant d'air 29 m
Déplacement 7,7 t
Voilure près 330 m2, portant 630 m2
Carrière
Port d'attache Haslar (en) (jusqu'en 2021)
Lorient (depuis le )

Hugo Boss, septième Imoca du nom, est un voilier monocoque de 60 pieds conçu pour la course au large, mis à l'eau le . Il est barré par le Britannique Alex Thomson. En octobre 2021, il est vendu à un mécène suisse pour être confié au skipper Alan Roura. En mars 2022, il devient Hublot.

Conception et historique modifier

Hugo Boss, barré par Alex Thomson modifier

 
Hugo Boss au Havre avant le départ de la Transat Jacques-Vabre 2019.

Mis à l'eau le , le bateau est le septième monocoque à porter les couleurs de l'entreprise Hugo Boss[1],[2].

Issu d'un travail collaboratif entre les équipes d'Alex Thomson Racing et de VPLP, le voilier a spécialement été conçu pour le Vendée Globe 2020-2021[2].

Deuxième monocoque à foils de deuxième génération (après Charal), il se distingue notamment par son cockpit entièrement fermé, conçu pour s'adapter au mieux aux conditions du Vendée Globe et aux vitesses atteintes par le navire[3].

Le , Alex Thomson et Neal McDonald (en) prennent le départ de la Transat Jacques-Vabre, première course du monocoque. Le au matin, le voilier heurte un objet flottant non identifié, contraignant l'équipage à abandonner la course, puis à se défaire de la quille, qui risque d'endommager le bateau[4],[5].

Réparé, Hugo Boss est remis à l'eau en [6]. Le , Thomson annonce qu'il ne prendra pas le départ de la course Vendée-Arctique-Les Sables-d'Olonne. Il invoque des raisons de calendrier, de contraintes sanitaires dues à la pandémie de covid-19 et de risque de mener son bateau jusqu'au cercle arctique, à quatre mois du Vendée Globe. Ce qui est primordial à ses yeux, dans sa préparation, est « la qualité du temps sur l'eau[7]. »

Alors qu'il est en deuxième position sur la course du Vendée Globe 2020-2021, dans l'Atlantique Sud, Alex Thomson détecte des dommages structurels sur une poutre longitudinale à l’avant d'Hugo Boss, obligeant à ralentir plus de trois jours, le temps d'effectuer des travaux de consolidation[8]. Après quelques jours de reprise de la course, le , un choc avec un objet flottant non identifié endommage le safran tribord. Thomson ne peut le réparer. Le lendemain, il déclare abandonner le Vendée Globe[9].

Hublot, barré par Alan Roura modifier

 
Hublot à Lorient en avril 2022.

En octobre 2021, le bateau est acheté par un mécène suisse qui le met à la disposition du skipper Alan Roura[10],[11]. Le , il s'amarre à Lorient, son nouveau port d'attache[12]. En mars 2022, il devient Hublot, du nom du sponsor qui va couvrir les frais de fonctionnement, l'horloger suisse Hublot[13]. Le , il est mis à l'eau dans ses nouvelles couleurs[14].

 
Hublot à Lorient en juillet 2022.

Les résultats de l'année 2022 ne sont pas à la hauteur des attentes de Roura. Hublot termine 15e sur 24 dans la Bermudes 1000 Race[15], 7e sur 25 dans la Vendée-Arctique[16], 13e sur 24 dans les 48 Heures Solo du Défi Azimut[17]. En novembre, dans la Route du Rhum, il termine 21e sur 38 Imoca[18]. À l'arrivée, Roura ne cache pas sa frustration :

« Ce résultat est une grosse déception, c’est dur, je sens qu’il y a un truc qui n’est pas fini. J’ai passé des heures et des heures à essayer de comprendre, à changer de voiles, à essayer des réglages... Je bute, je n’ai pas le mode d’emploi dans certaines conditions[18] […] C'est un bateau, il faut vraiment l'apprendre[19] […] Au près, j’ai presque sauvé les meubles, mais au portant ça n’a pas bien marché[18] […] Les alizés n’étaient pas très bien établis, la mer était formée : le bateau n’a pas volé une seule fois au portant, il était sous l’eau tout le temps. Je n’ai pas vraiment vu son potentiel[20] […] Ces bateaux sont brusques, difficiles et pour aller vite il faut vraiment trouver la petite chose[18]. »

Après un chantier d'hiver, Hublot est remis à l'eau le . En avril, Roura s'entraîne à son bord au large de Cascais. Alex Thomson se joint à lui pendant trois jours[21]. À diverses reprises, en cours d'année, des techniciens du Team de Thomson ayant participé à la conception du bateau vont venir naviguer à son bord pour livrer un diagnostic[22].

En mai, barré par Roura et Simon Koster, Hublot termine 8e sur 13 dans la Bermudes 1000 Race[23]. En juillet, Roura et Koster se classent 17es sur 29 Imoca dans la Fastnet Race[24]. En septembre, dans les 48 heures du Défi Azimut, ils sont 18es sur 33[21]. En novembre, dans la Transat Jacques-Vabre, ils sont 19es sur 40 Imoca[25],[21]. Dans le Retour à la Base, course en solitaire Fort-de-France-Lorient, Roura termine 15e sur 32[26]. L'année 2023, où il a beaucoup navigué en double avec Simon Koster, prouve à Roura que les performances décevantes viennent en bonne partie du bateau :

« Simon est un sacré régatier et un sacré marin, il fait 2e à la Transat Jacques-Vabre et 4e à la Route du Rhum en Class40, et quand on se retrouve tous les deux en Imoca, on a tout de même de la peine à faire marcher notre bateau. Autrement dit : le problème ne vient pas directement de moi, ou du moins pas que de moi[27]. »

Dans une flottille d'Imoca neufs et d'Imoca anciens optimisés, à l'étrave spatulée, aux foils polyvalents permettant de voler au près par 15 nœuds de vent[22], Hublot détonne, car il n'a subi aucune modification structurelle depuis 2019[27]. Il a toujours ses foils en C conçus pour le portant, sa carène pour mer plate et conditions légères, son étrave « classique » qui se fait aspirer dans l'eau, provoquant des enfournements qui ralentissent le bateau et rendent la vie à bord difficile[22]. Le chantier de l'hiver 2023-2024 fournit l'occasion de le doter à son tour d'une étrave spatulée. Comme les foils sont implantés très en arrière, il faut changer considérablement la ligne du bateau. Le but est de « rebondir au-dessus de l'eau tout en gardant de la puissance[22] ». Le dessin des modifications revient à VPLP, qui a conçu le bateau. La construction du nouveau fond de coque est confiée au chantier Magma, à Questembert[22]. En ce qui concerne un remplacement des foils, il est remis à plus tard pour des raisons budgétaires[27].

Palmarès modifier

2019-2021. Hugo Boss – Alex Thomson modifier

Depuis 2022. Hublot – Alan Roura modifier

Notes et références modifier

  1. « Imoca. Alex Thomson : après la carène et le cockpit, voici les foils », sur Le Telegramme, (consulté le )
  2. a et b ActuNautique Magazine, « Le nouvel Imoca Hugo Boss d'Alex Thomson tout juste dévoilé ! », sur ActuNautique.com (consulté le )
  3. Publié par ScanVoile, « Hugo Boss, un IMOCA strictement conçu pour le Vendée Globe 2020, le cabinet VPLP fait le point » (consulté le )
  4. « Transat Jacques-Vabre: avarie pour Hugo Boss, contraint à l'abandon - Voile - T. Jacques-Vabre », sur L'Équipe (consulté le )
  5. « Transat Jacques Vabre. Après 800 milles sans quille, Hugo Boss d’Alex Thomson arrivé au Cap-Vert », sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, 8 novembre 2019 (consulté le 9 avril 2022).
  6. Gael Robic, « Alex Thomson, l'insatiable quête du Vendée Globe malgré les embûches et le coronavirus », sur sport.francetvinfo.fr, 22 avril 2020 (consulté le 31 mai 2020).
  7. Martin Couturié, « Alex Thomson la joue (encore) en cachette avant le Vendée Globe », sur sport24.lefigaro.fr, 12 juin 2020 (consulté le 13 juin 2020).
  8. « Vendée Globe : Alex Thomson, l’un des favoris de la course, contraint à des réparations », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Alex Thomson (Hugo Boss) abandonne sur le Vendée Globe », sur L'Équipe (consulté le )
  10. Jacques Guyader, « Vendée Globe. Alan Roura : « On était plusieurs à vouloir acheter Hugo Boss », sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, 27 octobre 2021 (consulté le 28 octobre 2021).
  11. Grégoire Surdez, « Alan Roura voulait une fusée, il a eu un sous-marin », sur tdg.ch, 26 octobre 2023 (consulté le 21 février 2024).
  12. « Alan Roura : « C’est plutôt agréable de boire son café, au sec, à plus de 30 nœuds », sur seasailsurf.fr, 8 décembre 2021 (consulté le 11 mars 2022).
  13. Grégoire Surdez, « Alan Roura avait le bateau, il a aussi le sponsor », sur lematin.ch, 22 mars 2022 (consulté le 22 mars 2022).
  14. Grégoire Surdez, « Alan Roura dévoile enfin « son » bateau », sur lematin.ch, 6 avril 2022 (consulté le 8 avril 2022).
  15. a et b « Classement de la course », sur guyaderbermudes1000race.com, 16 mai 2022 (consulté le 15 janvier 2023).
  16. a et b « Vendée-Arctique. Dalin vainqueur, Beyou et Ruyant sur le podium : le classement définitif », sur ouest-france.fr, 17 juin 2022 (consulté le 15 janvier 2023).
  17. a et b « Classements », sur defi-azimut.net, 2022 (consulté le 14 janvier 2023).
  18. a b c d et e « Alan Roura (Hublot), 21e en Imoca », sur imoca.org, 23 novembre 2022 (consulté le 14 janvier 2023).
  19. Sur la vidéo de « Route du Rhum : « Il y a une grosse déception. Je suis frustré » (Alan Roura, 21e de l'épreuve) », sur rts.ch, 24 novembre 2022 (consulté le 15 janvier 2023).
  20. « Route du Rhum : « Je suis très frustré », sur alaroura.com, 23 novembre 2022 (consulté le 15 janvier 2023).
  21. a b c d et e « A39 Rockliffe Bill III, GBR 99 », sur histoiredeshalfs.com, 2023 (consulté le 20 février 2024).
  22. a b c d et e « Une nouvelle étrave pour Hublot », sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, (consulté le 20 février 2024).
  23. a et b « Guyader Bermudes 1000 Race – 2023 », sur imoca.org (consulté le 20 février 2024).
  24. a et b « Rolex Fastnet Race – 2023 », sur imoca.org (consulté le 21 février 2024).
  25. a et b « Transat Jacques-Vabre : Alan Roura et Simon Koster 19es, sur televersoix.ch (consulté le 21 février 2024).
  26. a et b Grégoire Surdez, « Alan Roura au bout de l’effort », sur lematin.ch, 12 décembre 2023 (consulté le 21 février 2024).
  27. a b et c « L’heure des bilans pour Alan Roura. Une année 2023 « positive » malgré des déceptions », sur voilesetvoiliers.ouest-france, 28 décembre 2023 (consulté le 21 février 2024).
  28. « https://www.imoca.org/fr/bateaux/hublot »

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier