Hubertine Heijermans

peintre et graveuse néerlandaise
Hubertine Heijermans
Autoportrait (1959)
Naissance
Décès
(à 86 ans)
Ollon
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Jos Rovers, Gé Röling, Paul Froidevaux, Pietro Annigoni, Swietlan Kraczyna (en), Luis Camnitzer (en), David Finkbeiner
Lieux de travail
Mécène
A. Hans de Klerck (1958-1995)
Influencée par
Père
Herman Louis Heijermans (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Mérite Boyard 2013 (Ollon)
Site web
Œuvres principales
  • Isabelle Adjani (La Reine Margot)
  • Edythe Hughes (Jean-Paul Gaultier 2013[1])
  • Col de la Croix (héliogravure 1981)
  • Femme-Bouquet (1988)
  • Phénix (héliogravure 1988)

Hubertine Heijermans, née à Amsterdam le et morte à Ollon le , est une artiste peintre et graveuse néerlandaise vivant dans le canton de Vaud en Suisse à partir de 1958.

Biographie modifier

Formation modifier

Elle obtient en 1957 une bourse du gouvernement pour étudier à l’Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam. Elle rencontre Nils Tellander fin 1958 ; après leur mariage ils s'installent en Suisse[2] dans le quartier Chailly de Lausanne puis à Monnaz-sur-Morges. En 1968, elle s’inscrit pour un stage de trois ans à l’École Américaine Villa Schifanoia à Florence afin d’obtenir le diplôme maîtrise ès arts[3],[4],[5]. Swietlan Kraczyna (en), son professeur de gravure, lui trouve en 1970 un appartement et un atelier où elle installe une presse à taille-douce Bendini-Bologna[6].

Carrière modifier

En 1972, elle obtient une mention du Premio Brunelleschi[7] honoré par Piero Bargellini, Maire de Florence, pour sa participation avec sept toiles d'une Haïtienne. Au cours de la même année elle retourne en Suisse et y emmène sa presse, qu’elle installe dans son propre atelier « Le Carroz » à Saint-Triphon. Elle fait des eaux-fortes inspirées par la nature et par des sujets tels que l’Abbaye de Salaz et des maisons de la Dîme, de Nyon près de Genève jusqu'à l'Allex de Bex. Par l'usage de plusieurs plaques de la même taille, elle obtient des couleurs et diverses aquatintes.

En 1993 le musée Jenisch à Vevey accepte 50 eaux-fortes dans le Cabinet cantonal des estampes. Au musée de l’Élysée à Lausanne, le directeur Charles-Henri Favrod choisit 45 photogravures à grain réalisées par Heijermans depuis un stage de trois mois au Studio Camnitzer à Valdottavo en Italie durant l'été de 1981[8]. Des photographes et graveurs américains emmenaient des techniques de la photogravure du XIXe siècle vers l'Europe. En Suisse francophone un livre[9] décrit la venue du jeune photographe américain Jon Goodman à Saint-Prex dans l'Atelier de Pietro Sarto. Heijermans s'y rend dans le but d'y faire terminer un tirage, mais se voit refoulée[10].

Luis Camnitzer tenait, comme Jon Goodman, sa technique de photogravure (étant au bord de l'oubli) du photographe Alfred Stieglitz (1864-1946). Un autre livre édité en 1982 par le Musée de l'Élysée traite du même sujet[11]. Luis Camnitzer était professeur à l'Institut Pratt à New-York. Son œuvre se trouvait déjà au MoMA. Et au Studio Camnitzer, c'est David Finkbeiner qui venait l'assister et à tour de rôle enseigner la photogravure. Il montre la nécessité de l’usage multiple d'aquatintes tout en enseignant la manière noire, la technique de la gravure au sucre ainsi qu'au vernis mou. Camnitzer, de son côté montre que photogravure à grain est l’équivalent d’une photo, exposée en photo-labo à une lampe de forte puissance à peu de distance et durant au moins une demi-heure. Après ce transfert sur une plaque sensibilisée à la lumière celle-ci est imprimée sur une presse à taille-douce comme une eau-forte.

En 1988, on peut constater dans l'œuvre graphique de l'artiste un changement d'état d'âme. Une solitude s'est installée et il est temps d'une introspection[réf. nécessaire]. Une gravure au burin est sous-titrée Déchirure et il y a d'autres témoignages d'introspection, comme un chalet enchainé, pourtant suivi par des œuvres exprimant la survie, tel que le Phénix. Le travail en art graphique d'Hubertine Heijermans et les années passées au laboratoire photographique se situent entre 1972 et 1994.

Mort modifier

Hubertine Heijermans meurt le à Ollon, où elle est enterrée le [12].

Expositions modifier

En 1960 a lieu sa première exposition, à Lausanne en Suisse. D’autres ont suivi à Montreux, Vevey, Aigle, Fribourg, Sion et à la Galerie Etraz, Lausanne. Elle expose à Fiesole sur Florence en Italie en 1970 à la Galleria Mazzuchelli à San Domenico di Fiesole, annexe de la Villa Schifanoia.

Entre 1978 et 1986, elle expose à Porrentruy, Villars-sur-Ollon, Bulle, Bex et à l’étranger à Amsterdam, Delft et Leyde.

De 1994 en 1995 ses peintures et œuvres graphiques sont accrochées dans trois salles à Orchard Road, Singapour. En 1997 elle expose à Villeneuve dans la Galerie Coloris-Art et en 1999 à Leysin, en 2004-2006 à Orbe, Yverdon-les-Bains, et Aubonne, dans la Galerie du Clocher. En 2012 se tient une Exposition au Musée Historique du Chablais[13]. En 2015 elle participe à la Galerie 'Mosaico' à Fully en Valais à une exposition collective.

Peinture à l’huile modifier

Hubertine Heijermans réalise des portraits d’Emmanuelle Béart, d’Isabelle Adjani et de Carla Bruni, ainsi que des modèles d’Yves Saint Laurent, Dries van Noten, Karl Lagerfeld, Jean-Paul Gaultier et John Galliano[14].

En 1995-2005, elle passe les hivers en Espagne et peint les amandiers en fleurs et les basiliques de Finestrat et d’Altea. Elle travaille de 2006 à 2015 dans le Languedoc-Roussillon en France après la découverte de plusieurs lieux : le port de Bages[15], le village de Peyriac, le parc des Dosses et plus au sud le port de Collioure.

Galerie modifier

Publications modifier

  • Monnaz-sur-Morges : survol pittoresque du village : dans la période de 1961-1971, St. Triphon : Atelier Le Carroz, H. Heijermans, 2010, 85 p. (ISBN 978-2-8399-0683-8) (OCLC 718616914)

Conservation modifier

Notes et références modifier

  1. Hubertine Heijermans Fashion and Portrait.
  2. « BCUL - Personnalités vaudoises », sur dbserv1-bcu.unil.ch (consulté le ).
  3. Genillard 2008, p. 39.
  4. École Américaine Villa Schifanoia.
  5. CQFD Informatique, « ArtGallery.ch The Switzerland Web Art Gallery », sur www.artgallery.ch (consulté le ).
  6. (en) « Etching press in Atelier Le Carroz », sur eenvoud-boeit.exto.org, Hubertine Heijermans (consulté le ). Photographie de la presse dans l'atelier de l'artiste.
  7. Genillard 2008, p. 34-35.
  8. Genillard 2008, p. 74.
  9. Graver la lumière : L’Héliogravure d’Alfred Stieglitz à nos jours ou la reconquête d’un instrument perdu (lire en ligne).
  10. Genillard 2008, p. 270.
  11. De Niépce à Stieglitz : La Photographie en taille-douce : 19 novembre 1982-20 février, 1983 (lire en ligne).
  12. « Hubertine Heijermans | Hommages », sur www.hommages.ch (consulté le )
  13. « Une artiste hollandaise immortalise le Chablais », Le Chablais,‎ (lire en ligne)
  14. Voir Portraits.
  15. Voir Bages.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Pierre-Alain Genillard (texte), Hubertine Heijermans : Parcours d’une artiste-peintre, Ollon, Multicopy Montreux, , 292 p. (ISBN 978-2-9700240-4-0 et 2-9700240-4-7).
  • Pierre-Alain Genillard (texte), Hubertine Heijermans : Parcours d’une artiste-peintre II, Ollon, Multicopy Montreux, , 285 p. (ISBN 978-2-8399-0715-6).

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