Hoboken (New Jersey)

établissement humain en comté de Hudson, New Jersey, États-Unis

Hoboken
Hoboken (New Jersey)
Vue générale de la ville d'Hoboken.
Administration
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
État Drapeau du New Jersey New Jersey
Comté Hudson
Type de localité City
Maire Ravinder Bhalla
Code ZIP 07030
Code FIPS 3401732250
GNIS 0885257
Indicatif(s) téléphonique(s) local (locaux) 201 et 551
Démographie
Population 54 379 hab. (2016)
Densité 10 441 hab./km2
Géographie
Coordonnées 40° 45′ nord, 74° 02′ ouest
Altitude m
Superficie 520,8 ha = 5,208 km2
· dont terre 3,303 km2 (63,42 %)
· dont eau 1,91 km2 (36,58 %)
Fuseau horaire EST (UTC-5)
Divers
Municipalité depuis
Localisation
Localisation de Hoboken
Carte du comté de Hudson.
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
Voir sur la carte topographique des États-Unis
Hoboken
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
Voir sur la carte administrative des États-Unis
Hoboken
Géolocalisation sur la carte : New Jersey
Voir sur la carte topographique du New Jersey
Hoboken
Liens
Site web hobokennj.org

Hoboken est une ville très densément peuplée de l'État du New Jersey, aux États-Unis, située à proximité de la ville de New York. Au recensement en 2016, la population de la ville s'élevait à 54 379 habitants.

Géographie modifier

La ville s'étend sur 5,1 km2, dont 3,3 km2 sont habités, et sa densité de population est de 11 675,4 habitants/km2.

Les rives de l'Hudson à Hoboken vont du nord au sud, de Weehawken Cove au Hoboken Terminal, et font face aux quartiers de West Village et de Chelsea (Manhattan) à New York.

Démographie modifier

 
Situation par rapport à Manhattan
Évolution de la population[1],[2]
Année Habitants
1860 9 662
1870 20 297
1880 30 999
1890 43 648
1900 59 364
1910 70 324
1920 68 166
1930 59 261
Année Habitants
1940 50 115
1950 50 676
1960 48 441
1970 45 380
1980 42 460
1990 33 397
2000 38 577
2005 39 900[3]

Histoire modifier

Ère coloniale modifier

Au début du XVIIe siècle, Hoboken est une île de l'Hudson dominée à l'ouest par les falaises des New Jersey Palisades. Accessible à pied au gré des marées, c'est une retraite saisonnière des Indiens Hackensack, une phratrie des Lenapes, qui y ramassent des blocs de serpentine dans lesquels ils sculptent leurs pipes.

La première revendication de ce territoire par des Européens est celle d'Henry Hudson, un Anglais trafiquant pour le compte de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, qui débarque de son navire Halve Maen à Weehawken Cove le 2 octobre 1609[4]. Peu après, l'endroit est rattaché à la province de Nouvelle-Néerlande.

En 1630, Michael Reyniersz Pauw, bourgmestre d'Amsterdam et directeur de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales, obtient un privilège sur la rive ouest de l'Hudson (alors appelée « fleuve du Nord ») à la condition qu'il y établisse sous quatre années une colonie d'au moins 50 personnes. Trois tribus Lenape vendent les terres sur lesquelles il fonde Hoboken (et une partie de l'actuelle Jersey City), pour 80 brasses (146 m) de verroteries en collier, 20 brasses (37 m) de laine, 12 bouilloires, six arquebuses, deux couvertures, une double-bouilloire et un demi-tonneau de bière[4]. Ces transactions, qui s'étalent entre le 12 juillet et le 22 novembre 1630, constituent le premier achat de terre historiquement attesté dans cette région. Pauw (qui a donné à cette terre la forme latinisée de son nom, « Pavonia ») ne parvient cependant pas à atteindre les objectifs fixés par la Compagnie, et doit revendre ses droits en 1633.

 
Vue de l'Hudson au large d'Hoboken et de Jersey City dans les années 1880.

Les terres sont rachetées par Hendrick van Vorst, qui en afferme une partie à Ært Van Putten. En 1643, ce dernier construit sa maison et une brasserie au nord de l'actuel Castle Point. Il trouve la mort au cours de représailles des Indiens, et tous les colons de Pavonia sont rembarqués vers La Nouvelle-Amsterdam. Les relations tendues avec les Lenape et l'isolement de l'île dissuadent pendant trente ans de nouvelles tentatives.

En 1664, les Anglais s'emparent presque sans combat de La Nouvelle-Amsterdam, et en 1668 ils font valoir un privilège ancien de leur compatriote Nicolas Verlett pour confisquer les terres. En 1674–75, la Pavonia est annexée à East Jersey, et la province divisée en quatre districts administratifs, Hoboken étant rattachée au Comté de Bergen, situation qui prend fin avec la fondation du Comté de Hudson le 22 février 1840. Les colons anglophones (certains venus de Nouvelle-Angleterre) se mêlent aux colons néerlandais. Le pays, voué à l'agriculture, est encore peu peuplé.

Finalement, ces terres échoient à William Bayard, d'abord partisan de l'indépendance des treize colonies, mais qui se rallie aux Loyalistes après la chute de New York en 1776, toute la rive ouest de l'Hudson étant aux mains des Britanniques. À la fin de la Guerre d'indépendance, les députés du New Jersey confisquent ses terres, vendues aux enchères comme William Bayard's farm at Hoebuck pour 18 360 £[4] (soit 90 000 $).

XIXe siècle modifier

Au début du XIXe siècle, le colonel John Stevens (1749 – 1838) aménage le littoral en site résidentiel pour les New-Yorkais[5]. Le 11 octobre 1811, il lance un service de bac à travers l'Hudson avec un vapeur, le Juliana, reliant Manhattan à Hoboken[6]. En 1825, il fait construire une locomotive à vapeur capable d'embarquer tous les passagers jusqu'à ses lotissements[7]. Il organise à partir de 1832 des visites vers une grotte abritant une source naturelle, appelée « Grotte de la Sybille » (Sybil's Cave) : les touristes paient l'entrée 1 penny pour boire un verre de l'eau de cette source, réputée thérapeutique[8]. La publication d'une énigme policière d'Edgar Allan Poe, Le mystère de Marie Roget (1841) ajoute à l'attractivité de la ville, car le roman s'inspire d'un crime survenu dans cette grotte[9]. L'eau de la source ayant été contaminée, la grotte est fermée dans les années 1880, et l'entrée est condamnée par un bouchon de béton dans les années 1930, avant qu'on ne la ré-ouvre au public en 2008[10]. Juste avant sa mort, en 1838, Stevens fonde une société immobilière, Hoboken Land and Improvement Company Building, afin de tracer le réseau des rues, de créer les quartiers et d'accueillir des entreprises. Le tracé des rues de cette époque s'est conservé, ainsi que quelques maisons d'origine : des immeubles en pierre de trois à cinq étages[11].

Lieux d'intérêt modifier

 
Le Frank Sinatra Park. Au fond, l'Empire State Building.

On peut trouver à Castle Point le Stevens Castle, une résidence de quarante chambres, acquise par l'Institut de technologie Stevens (une université) en 1910 et servant de bâtiment administratif et résidentiel jusqu'en 1959. Le Castle Point Park est un parc public bordant l'Hudson et offrant un panorama sur Manhattan. Il va du Frank Sinatra Park au Nord jusqu'à la 10e rue au Sud. Parmi les autres parcs, on peut citer Church Square Park, qui est entouré par plusieurs bâtiments municipaux, une école et un hôpital, et Columbus Park.

Hoboken est la ville où se serait déroulé le premier match de baseball de l'histoire, le . Bien que cette affirmation ne soit pas exacte, il en a été décidé ainsi par convention.

C'est la ville de naissance du chanteur et acteur Frank Sinatra. Hoboken lui a abondamment rendu hommage, bien que Sinatra ait toujours détesté sa ville[12].

Un mémorial rendant hommage aux victimes des attentats du 11 septembre 2001, qui s'appellera Hoboken Island, est en projet. Il sera relié au Pier A, endroit duquel de nombreuses personnes assistèrent aux attentats.

Administration modifier

Hoboken est une City dirigée par un Maire et un conseil municipal de neuf membres, dont trois sont élus par tous les habitants, et six autres sont élus par les résidents de l'une des six circonscriptions municipales. Leur mandat est de quatre ans. Le maire actuel, élu en , est Ravinder Bhalla (en), premier sikh à occuper une telle fonction aux États-Unis[13].

Liste des maires d'Hoboken[14] :

Rang Maire Mandats
1 Cornelius V. Clickener 1855-1857
2 Franklin B. Carpenter 1857-1858, 1859-1860
3 George W. Morton 1858-1859
4 John R. Johnson 1860-1863
5 Lorenzo Elder 1863-1864
6 Charles T. Perry 1864-1865
7 Frederick B. Ogden 1865-1867
8 Frederick W. Bohnsted 1867-1869
9 Hazen Kimball 1869-1871
10 Frederick H. Schmersahl 1871-1873
11 Peter McGavisk 1873-1875
12 Joseph Russel 1875-1878
13 E.V.S. Besson 1878-1880, 1881-1883
14 John A. O'Neill 1880-1881
15 Herman L. Timken 1883-1886
16 Edwin J. Kerr 1886-1888
17 August Grassman 1888-1891
18 Edward R. Stanton 1891-1892
19 William Ellis 1892-1893
20 Lawrence Fagan 1894-1901
21 Adolph Lankering 1901-1906
22 George Steil 1906-1910
23 George Gonzales 1910-1912
24 Martin Cooke 1912-1915
25 Patrick R. Griffin 1915-1926
26 Gustav Bach 1926-1929
27 Bernard N. McFeely 1930-1947
28 Fred M. De Sapio 1947-1953
29 John J. Grogan 1953-1965
30 Louis De Pascale 1965, 1965-1973
31 Silvio Failla 1965
32 Steve Cappiello 1973-1985
33 Thomas Vezzetti 1985-1988
34 Patrick Pasculli 1988-1993
35 Anthony Russo 1993-2001
36 David Roberts 2001-2009
37 Peter Cammarano 2009
38 Dawn Zimmer 2009-2017
39 Ravinder Bhalla Depuis 2018

Notes et références modifier

  1. (en) « New Jersey Resident Population by Municipality: 1930 - 1990 » (consulté le )
  2. (en) Campbell Gibson, « Population of the 100 Largest Cities and Other Urban Places in The United States: 1790 TO 1990 » [archive du ], Bureau du recensement, (consulté le )
  3. Census data for Hoboken city, Bureau du recensement des États-Unis - consulté le 17 juin 2007.
  4. a b et c « Short History of Hoboken », sur Hoboken Historical Museum, (version du sur Internet Archive).
  5. (en) Thomas Francis Gordon, « A Gazetteer of the State of New Jersey: Comprehending a General View of Its Physical and Moral Condition, Together with a Topographical and Statistical Account of Its Counties, Towns, Villages, Canals, Rail Roads, &c., Accompanied by a Map »,
  6. D'après (en) « History: Steamboats », sur Stevens Institute of Technology, (version du sur Internet Archive). « C'est ainsi qu'en 1811 le colonel acquit une licence d'exploitation d'un bac auprès de l’État de New York et commença avec un bac hâlé par des chevaux, tout en mettant en chantier un bac à vapeur, le Juliana. Lorsque le Juliana entra en service entre Hoboken et New York, les Stevenses inaugurèrent ce que l'on pense être la première ligne de vapeur de l'histoire. »
  7. (en) Edward C. Burks, « Hoboken to Pay Tribute To 5‐Wheel Locomotive », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  8. Tom Jennemann, « Excavation of Sybil's Cave to begin Tuesday Site was location of natural spring, inspiration for Poe murder mystery », (version du sur Internet Archive), The Hudson Reporter, 25 janvier 2005.
  9. (en) Kareem Fahim, « Open Sesame' Just Won't Do: Hoboken Tries to Unlock Its Cave », The New York Times,‎ (lire en ligne) : « En 1841, le corps sanglant de Mary Cecilia Rogers avait dérivé le long du fleuve jusqu'en face de l'entrée de la Grotte de la Sybille, et selon la tradition, cela aurait fourni la matière d'un roman policier d'Edgar Allan Poe. »
  10. (en) Carly Baldwin, « Sybil's Cave reopened -- amid controversy », The Jersey Journal/ NJ.com,‎ (lire en ligne)
  11. (en) Patricia Florio Colrick, Hoboken, Arcadia Publishing, (ISBN 0-7385-3730-6), p. 6.
  12. (en) Norm Goldstein, Frank Sinatra, ol' blue eyes, Holt, Rinehart, and Winston, , p. 2.
  13. (en-US) Philip Lewis et Willa Frej, « Here's A List Of Historic Victories Democrats Had On Election Day », Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. 28 mars 2005; 150 Years of Hoboken Anniversary Journal (A publication of the Hoboken Reporter), p. 62

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Article connexe modifier

Liens externes modifier