Henry de Rouville

contre-ténor français
Henry de Rouville
Description de cette image, également commentée ci-après
Henry de Rouville en 1986.
Nom de naissance Henry Gervais de Rouville
Naissance
Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine, Drapeau de la France France
Décès (à 33 ans)
Paris 15e, Drapeau de la France France
Activité principale Artiste lyrique
Contreténor
Style musique et opéra baroques
Musique contemporaine
Maîtres Aafje Heynis
Alfred Deller
René Jacobs
Ascendants François Guizot

Henry Gervais de Rouville dit Henry de Rouville est un contreténor français né le à Neuilly-sur-Seine, mort le à Paris 15e.

Formation et carrière musicale modifier

Après des études d'histoire en Sorbonne, Henry de Rouville dépose (à dix-huit ans) ses premières compositions musicales à la Sacem : deux pièces pour flûte traversière. Il s'oriente vers le chant en 1977, lorsqu'il rencontre le haute-contre britannique Alfred Deller dont il reçoit les conseils. Élève de la contralto néerlandaise Aafje Heynis[1], il suit plusieurs stages sous la direction de Deller qu'il considère comme son maître et avec qui il garde des rapports privilégiés[2].

Il appartient pendant deux ans à l’ensemble vocal de musique baroque La Chapelle royale, dirigé par Philippe Herreweghe, où il perfectionne son approche de la musique ancienne. Il aborde ensuite le répertoire contemporain en devenant, de 1979 à 1981, membre du Groupe vocal de France conduit par John Alldis.

Au cours de cette période, il forme un duo avec Catherine Caumont (clavecin) en 1979, un duo avec Philippe Huelle (luth) en 1980 et un duo avec Yves Cuenot (orgue) en 1981. En parallèle, il se produit en France dans divers festivals (Saintes, Strasbourg, Paris) et à l'étranger (Yougoslavie, Pologne, Italie, Portugal, notamment), ainsi que pour plusieurs stations de radios et chaînes de télévision.

Il participe en tant que choriste à deux enregistrements discographiques consacrés à Roland de Lassus et Francis Poulenc ».
Henry de Rouville, qui est également journaliste, écrit quelques chroniques musicales dans le quotidien régional La Dépêche du Midi et l’hebdomadaire Le Tarn Libre ainsi que pour la revue spécialisée Opéra international.

Entre-temps, en 1980, Henry de Rouville est lauréat de la Fondation de la vocation, créée par Marcel Bleustein-Blanchet, président de l'agence de communication Publicis[3].

À partir de 1983, en dehors des récitals qu’il donne en France et à l’étranger, Henry de Rouville se rend régulièrement à la Schola Cantorum de Bâle pour suivre les cours du contreténor belge René Jacobs, un des disciples d’Alfred Deller.

En , accompagné au luth par Philippe Huelle, il enregistre six chansons anglaises de l'époque Tudor, en l’église luthérienne Saint-Jean de Paris. Il en édite un disque. Sur la scène de l’Opéra-Comique (salle Favard) de Paris, il chante en costume le rôle de David du David et Jonathas de Marc-Antoine Charpentier.

En 1985, il s’attelle à la rédaction d’un livre consacré à la musique anglaise. L’ouvrage, dédié à la mémoire d’Alfred Deller, paraît en .

Le , il crée la « Cantate n° 2, Op.20 » composée par Frédérick Martin sur un poème de Friedrich Hölderlin[4].

Le lundi , Henry de Rouville donne son dernier concert en l’église luthérienne Saint-Jean, à Paris.

Vie privée modifier

Henry de Rouville est le fils de Guy Gervais de Rouville, industriel et résistant, principal organisateur du Maquis de Vabre durant la Seconde Guerre mondiale et d'Odile Schlumberger[5], par laquelle il est l’un des descendants de François Guizot.

Il meurt à l’âge de 33 ans, le jeudi à l'hôpital de l'Institut Pasteur de Paris[6].

Il est inhumé le vendredi , dans l'enclos familial du cimetière protestant de la commune de Vabre, dans le Tarn.

Postérité modifier

En 1992, ses parents ont légué ses partitions à la médiathèque Nadia-Boulanger du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon[7].

Compositions modifier

Discographie modifier

Choriste modifier

Face 1
  1. Exultate deo, motet pour les fêtes solennelles, pour chœur mixte a cappella
  2. Litanies à la Vierge noire, pour chœur de femmes
  3. Quatre motets pour un temps de pénitence, pour chœur mixte a cappella
  4. Salve Regina, pour chœur mixte a cappella
Face 2
  1. Laudes de Saint-Antoine de Padoue, pour chœur d’hommes a cappella
  2. Ave verum corpus, motet à 3 voix de femmes
  3. Quatre motets pour le temps de Noël, pour chœur mixte a cappella

Soliste modifier

  • 1982 : Henry de Rouville (chant), Philippe Huelle (luth), Chansons anglaises de l'époque Tudor, 33 tours 17cm, stéréo, éd. H. de Rouville (7A)[12].
Face 1
  1. Coventry Carol (en) (chant de Noël), anonyme du XVe siècle[13].
  2. O Mistress Mine, Thomas Morley (1557-1630)[14].
  3. The Three Ravens (romance), anonyme du XVIe siècle.
  4. When To Her Lute Corina Sings, Thomas Campian (1576-1620)[15].
Face 2
  1. Barbara Allen (ballade), anonyme du XVe siècle.
  2. Come, Kiss Me Sweet ; Oh, My Love ; Arise Thou Northwind et Who Is This?, Orlando Gibbons (1583-1625)[16].
  3. Once I Loved a Maiden Fair (pièce pour luth), anonyme du XVIIe siècle.

Écrits modifier

Essai modifier

Notices pour des albums modifier

Notes et références modifier

  1. Jean-Charles Hoffelé, Diapason, 21 décembre 2015.
  2. Henry de Rouville a rédigé un texte pour l’album d’Alfred Deller paru en 1979 (voir « Notes pour des albums »).
  3. Toutes les étapes de sa carrière, exposées jusqu’ici, sont issues d’une plaquette promotionnelle, rédigée et éditée par Henry de Rouville en 1981.
  4. Steven L. Rickards, Twentieth-Century Countertenor Repertoire – A Guide, The Scarecrow Press. Inc. 2008, USA (ISBN 978-0-8108-6103-9), page 194. En écoute : un extrait de la « Cantate n° 2 », chantée par Henry de Rouville, enregistrée sur cassette audio, dans les studios de Radio France « MARTIN Frédérick », sur CDMC.
  5. Fille de Maurice Schlumberger (1886-1977). Deux de ses oncles, Conrad et Marcel Schlumberger, sont les créateurs de la Société de Prospection Électrique, devenue l’entreprise multinationale d’équipements pétroliers. Son grand-père paternel, Paul Schlumberger (1846-1926), était un industriel du textile à Mulhouse, sa grand-mère paternelle, Marguerite de Witt (1853-1924), directrice de la « Ligue internationale pour le vote des femmes », était la petite-fille du ministre François Guizot (1787-1874).
  6. Le Figaro du samedi 26 - dimanche 27 novembre 1988, in « Carnet du jour » – Le Nouvel Observateur, n° 1257 du 8 au 14 décembre 1988, p. 124.
  7. La quasi-totalité de sa bibliothèque a été mise au prêt. Il s'agit essentiellement du répertoire pour voix de haute-contre ou de contreténor.
  8. Références sur catalogue de la Bibliothèque nationale de France : [1].
  9. Robert Hériché (1906-1991), compositeur, flûtiste et professeur de flûte.
  10. Références sur site de la Bibliothèque nationale de France : [2].
  11. Note de pochette : enregistré du 19 au 23 février 1981, en l'église Saint-Germain de Saint-Germain-en-Laye, France.
  12. Note au verso de la pochette : enregistrements effectués les 24, 25 et 26 septembre 1984, en l’église luthérienne Saint-Jean de Paris.
  13. Note au verso de la pochette : Œuvre se référant au Massacre des Innocents, écrite pour la fête des tailleurs. Ce chant de Noël prend la forme d'une berceuse chantée par les mères de la région de Bethléem, à la suite de l’ordre d’Hérode de tuer tous les nourrissons de sexe masculin âgés de moins de deux ans.
  14. Note au verso de la pochette : Adaptation (XXe siècle) d’un texte — issu de La Nuit des rois (Twelfth Night) de William Shakespeare —, à une musique instrumentale, First Book of Consort Lessons (1599).
  15. Note au verso de la pochette : Extrait du Rosseter’s Book of Ayres (1601).
  16. Note au verso de la pochette : Quatre textes du Cantique des Cantiques mis en musique par Gibbons dans Hymns and Songs of the Church (1623).

Liens externes modifier