Henri de La Tour d'Auvergne-Lauraguais

personnalité politique française (1823-1871)
Henri, prince de La Tour d'Auvergne-Lauraguais
Henri, Prince de La Tour d'Auvergne-Lauraguais, Ambassadeur de France à Londres, 1866.
Fonctions
Ministre des Affaires étrangères
-
Ambassadeur de France en Autriche
juillet -
Sénateur du Second Empire
janvier -
Ministre des Affaires étrangères
-
Ambassadeur de France au Royaume-Uni
-
Ambassadeur de France près le Saint-Siège
-
Ambassadeur de France en Prusse
-
Ministre plénipotentiaire
-
Titres de noblesse
Baron de l'Empire (d)
Marquis
Prince
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 47 ans)
AngliersVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Henri de La Tour d'Auvergne-LauraguaisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Famille
Fratrie
Autres informations
Distinctions

Henri Godefroi Bernard Alphonse de La Tour d'Auvergne-Lauraguais[1], né le à Paris et mort le à Angliers, est un diplomate, ministre des Affaires étrangères sous le Second Empire.

Prince pontifical[2], il devient 3e baron d'Empire de La Tour d'Auvergne et marquis de Saint-Paulet au décès de son père le .

Biographie modifier

Vie privée modifier

Fils de Charles Melchior Philippe Bernard de La Tour Saint-Paulet (1794-1849), devenu de La Tour d'Auvergne par usurpation du nom pendant la révolution française suivie d'une modification du nom en date du 3 août 1814, puis de La Tour d'Auvergne-Lauraguais par une nouvelle modification en date du 21 mai 1821. Baron de l'Empire, Marquis de Saint-Paulet[3], et de son épouse Laurence Marie Louise Félicité de Chauvigny de Blot (1798-1874), il est issu d'une vieille famille du Lauragais (et non de Lauragais) dont un illustre ascendant était capitoul de Toulouse[4]. Né dans le 1er arrondissement de Paris, il fréquente dans sa jeunesse le collège Stanislas.

Il épouse Émilie-Céleste Montault des Isles (1822-1857) le à Paris dans l'église Saint-Thomas-d'Aquin. Petite-nièce de l'évêque d'Angers Charles Montault des Îles, elle est l'héritière du château d'Angliers et du château de Glénay. Le , alors qu'il est en poste à Florence, elle meurt prématurément d'une maladie pulmonaire.

De cette union était né à Loudun, en 1852, Charles-Laurent-Bernard-Godefroy de La Tour d'Auvergne-Lauraguais.

Carrière diplomatique modifier

Débutant au ministère des Affaires étrangères en 1841, il est envoyé comme secrétaire d'ambassade à Rome en 1849, où il sera fait prince romain par bref pontifical du pape Pie IX le . Néanmoins, ce titre ne sera officiellement reconnu par le Second Empire qu'en .

Remarqué par l'Empereur, il est nommé ministre plénipotentiaire dans le grand-duché de Toscane en 1855. Il exerce ensuite cette même charge dans le royaume de Sardaigne en 1859, avant d'être nommé ambassadeur de France au royaume de Prusse en 1860.

Le , il devient ambassadeur de France près le Saint-Siège en remplacement de Charles de La Valette, démissionnaire. Bien qu'apprécié du pape Pie IX (son frère, Charles-Amable, fut archevêque de Bourges), il part l'année suivante pour Londres auprès de la reine Victoria. Il y incarnera la France jusqu'en 1869.

 
Traité de Londres de 1867, rédigé et signé par le Prince Henri de La Tour d’Auvergne-Lauraguais au nom de l’Empire Français

Il y représente notamment l'Empereur Napoléon III à la Conférence de 1867, convoquée par le Tsar Alexandre II pour enrayer une guerre Franco-Prussienne autour du statut du Luxembourg. Rédacteur et signataire du traité réaffirmant la neutralité du grand-duché et son affiliation aux Pays-Bas, il sera fait chevalier de l'ordre du Lion d'or de la maison de Nassau. L'empereur l'élèvera à la dignité de grand-croix de l'ordre de la Légion d'honneur quelques mois plus tard[5].

Carrière politique modifier

 
Prince Henri de La Tour d'Auvergne-Lauraguais, ministre des Affaires étrangères, vers 1869

Henri de la Tour d'Auvergne-Lauraguais est élu président du Conseil général de la Vienne de 1862 à 1869.

Nommé au ministère des Affaires étrangères le , il succède au marquis de La Valette, dans le cabinet de transition du gouvernement Louis-Napoléon Bonaparte. Ses opinions cléricales conservatrices étant bien connues, son arrivée est bien accueillie par le parti catholique car elle équilibre les tendances libérales des autres ministres. Il s'y maintient jusqu'au .

Nommé sénateur aussitôt après la démission du ministère, il rejoint Vienne le 16 juillet 1870 en tant qu'ambassadeur de France en Autriche-Hongrie. Il est rappelé un mois plus tard pour reprendre les fonctions de ministre des Affaires étrangère dans l'éphémère gouvernement Charles Cousin-Montauban du au .

Fin de vie modifier

Il meurt au château d'Angliers le à l’âge de 47 ans. Ses obsèques ont lieu le dans l'église Saint-Martin d'Angliers, et il est inhumé dans la crypte familiale du château de Saint-Paulet, dans l'Aude. Le domaine d'Angliers est vendu peu après sa mort, en 1884. Son épouse repose dans la crypte de l'église de Sammarçolles.

« Sentant chaque jour les assauts de l'implacable maladie, supportée avec courage et résignation progressivement, il s'affaiblit, malgré les efforts de son fidèle ami le docteur Léon-Gilles de La Tourette qui le vient voir à peu près quotidiennement et le 5 mai au matin ayant à son chevet sa pieuse mère, ses deux frères, le prince Édouard-Joseph-Louis-Melchior et le prince Charles-Amable, archevêque de Bourges, de son fidèle serviteur Jean Isain, le prince Henry, entra dans son éternité […] Il s'éteignit après avoir répété à son fils : “Souviens-toi que je n'ai jamais menti !” »[réf. nécessaire]

Distinctions modifier

Notes et références modifier

  1. Henri-Alphonse-Godefroy-Bernard, prince de Lauragais et de La Tour d'Auvergne selon Robert et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français sur le site du Sénat
  2. Bref pontifical du 31 octobre 1859, reconnu par l'État français en juillet 1869.
  3. Né de La Tour Saint-Paulet, devenu de La Tour d'Auvergne par usurpation du nom pendant la révolution française suivie d'une modification du nom en date du 3 août 1814, puis de La Tour d'Auvergne-Lauraguais par une nouvelle modification en date du 21 mai 1821.
  4. Guillaume de La Tour, seigneur de Lauzeville, plusieurs fois capitoul entre 1329 et 1363.
  5. Béatrice Wattel, Les grand'croix de la Légion d'honneur : de 1805 à nos jours : titulaires français et étrangers, Archives & Culture, (ISBN 978-2-35077-135-9 et 2-35077-135-0, OCLC 463284299, lire en ligne)
  6. Antti Ruokonen, Lion at the crossroads : orders of Luxembourg, A. Ruokonen, (ISBN 978-1-4936-0522-4 et 1-4936-0522-4, OCLC 909392426, lire en ligne)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier