Henri Robin est le nom de scène d'Henri Joseph Donckèle, un illusionniste français né à Hazebrouck le et mort le à Paris.

Début de carrière modifier

Henri Joseph Donckèle naît le à Hazebrouck[1]. Il est le fils aîné de Léonard Henri Donckèle, qui exerce successivement les métiers de tailleur, de cabaretier et de marchand, et de Valentine Boncoure[2],[N 1]. On ne dispose d'aucun détail sur son enfance, ni sur ses débuts dans la prestidigitation[2].

Théâtre Robin et fantasmagories lumineuses modifier

Après plusieurs décennies d'itinérance en Europe, il ouvre le 11 décembre 1862 une salle de spectacle et de prestidigitation au 49, boulevard du Temple, à Paris[4]. Il y donne des projections animées à l'aide de lanternes magiques qu'il prénomme agioscopes et qui s'inscrivent dans une vogue plus générale pour les images animées sous le Second Empire.

Les travaux du baron d'Haussmann et la destruction du boulevard du crime contraignent Henri Robin à fermer son théâtre en 1867 et à le déplacer au n°36 de l'avenue Daumesnil[4]. Il y donne des spectacles de physique, d'optique et de magie tous les soirs à vingt heures.

La guerre de 1870 conduit l'illusionniste à mettre fin à ses activités : après la Commune de Paris, la fantasmagorie est moins en vogue. Henri Robin décède en 1874 dans la capitale, où il se fait enterrer civilement, selon son propre vœu[4]. Peu connu de nos jours, Henri Robin n'en demeure pas moins l'un des acteurs ayant joué un rôle important dans la technique précinématographique avec des pionniers comme Emile Reynaud.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Plusieurs auteurs ont cru, à l'instar de Pierre Larousse, que Robin se nommait en réalité Dunkel, qu'il était hollandais et né en 1805[3]. Son acte de naissance a été publié en 1959 par Robelly[2].

Références modifier

  1. Vanhoutte et Wynants 2018, p. 104.
  2. a b et c Robelly (Robert Rouet, dit), « Robin (1811-1874) », L'Escamoteur, no 32,‎ .
  3. Pierre Larousse, « Robin (Dunkel, dit) », dans Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, t. 13, Paris, (lire en ligne), p. 1264.
  4. a b et c Mannoni 1994.

Bibliographie modifier

  • (en) Martin Banham, The Cambridge Paperback Guide to Theatre, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 316.
  • (en) Edwin A. Dawes, Henri Robin: Expositor of science and magic, Abracadabra Press, .
  • Alfred Delvau, Les Plaisirs de Paris, Paris, (lire en ligne), p. 173.
  • Max Dif, Histoire illustrée de la prestidigitation, Paris, Maloine, .
  • (en) « Latest Intelligence », The Examiner,‎ (lire en ligne).
  • (en) Mia Fineman, Faking it: Manipulated Photography Before Photoshop, Metropolitan Museum of Art, (lire en ligne), p. 128.
  • A. Hermant, « M. Robin et les frères Davenport », Le Monde illustré,‎ (lire en ligne).
  • (en) Sofie Lachapelle, « Science on Stage: Amusing Physics and Scientific Wonder at the Nineteenth-Century French Theatre », History of Science, vol. 47,‎ , p. 297-315 (DOI 10.1177/007327530904700303).
  • (en) Sofie Lachapelle, Conjuring Science: A History of Scientific Entertainment and Stage Magic in Modern France, Springer, .
  • Laurent Mannoni, « La lanterne magique du Boulevard du Crime. Henri Robin, fantasmagore et magicien », Mille huit cent quatre-vingt-quinze, no 16,‎ (DOI 10.3406/1895.1994.1073).
  • Laurent Mannoni, Le Grand art de la lumière et de l'ombre : archéologie du cinéma, Paris, Nathan, .
  • Georges Moynet, La Machinerie théâtrale : trucs et décors, Paris, Librairie illustrée, (lire en ligne).
  • (en) Henry Ridgely Evans, The old and the new magic, Chicago, The Open court publishing co, (lire en ligne).
  • (en) John Henry Pepper, The true history of the ghost : and all about metempsychosis, Londres, Cassell & Company, (lire en ligne).
  • Frédéric Tabet et Pierre Taillefert, « Influence de l’occulte sur les formes magiques : l’anti-spiritisme spectaculaire, des Spectres d’Henri Robin au Spiritisme abracadabrant de Georges Méliès », Mille huit cent quatre-vingt-quinze, no 76,‎ (lire en ligne).
  • (nl) Kurt Vanhoutte et Nele Wynants, « Magie en wetenschap in de spektakelcultuur van de negentiende eeuw: Henri Robin in de Lage Landen », Tijdschrift voor Mediageschiedenis, vol. 20, no 2,‎ (lire en ligne).
  • (en) Kurt Vanhoutte et Nele Wynants, « On the Passage of a Man of the Theatre through a Rather Brief Moment in Time: Henri Robin, Performing Astronomy in Nineteenth Century Paris », Early Popular Visual Culture, vol. 15, no 2,‎ (DOI 10.1080/17460654.2017.1318520).
  • Kurt Vanhoutte et Nele Wynants, « Magie, science et apparences : le théâtre d’Henri Robin », dans Frank Kessler, Jean-Marc Larrue et Giusy Pisano, Machines, Magie, Médias, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, .
  • Leslie Villiaume, « La prestidigitation en Europe au xixe siècle : Le patrimoine culturel immatériel magique », dans Carlos Barciela López, Joaquin Melgarejo Moreno et María Inmaculada López Ortiz, Los bienes culturales y su aportación al desarrollo sostenible, Alicante, Universidad de Alicante, (lire en ligne).
  • Leslie Villiaume, « La prestidigitation au xixe siècle à Paris. Entre compréhension, domestication et détournement de la nature », Hypothèses, no 18,‎ (DOI 10.3917/hyp.141.0051).

Liens externes modifier