Henri Quentin

moine bénédictin français
Henri Quentin
À l'abbaye Saint-Maurice de Clervaux.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 62 ans)
RomeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Charles Henry QuentinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Ordre religieux
Distinction

Dom Henri Quentin est un moine bénédictin français, né le à Saint-Thierry (Marne) et mort le à Rome. Philologue spécialiste des textes bibliques et des martyrologes, chargé de la révision de la Vulgate, il est le créateur d'une méthode originale d'édition critique des textes anciens (qualifiée parfois de méthode néo-lachmanienne).

Éléments biographiques modifier

Après des études de théologie au grand séminaire de Reims, Henri Quentin intègre en 1892 l'abbaye de Maredsous (Belgique), puis en 1897 l'abbaye de Solesmes. En 1907, il est appelé à Rome pour diriger les travaux de la « Commission pontificale pour la révision de la Vulgate », nouvellement créée par le pape Pie X et confiée à l'ordre de Saint-Benoît. En , il est nommé consulteur de la section liturgique de la Congrégation des rites. La Commission de révision de la Vulgate est transformée en 1933 en une abbaye pontificale de Saint-Jérôme « in Urbe » (San Girolamo)[1], dont il devient le premier supérieur.

Méthode modifier

Confronté à la masse énorme des manuscrits de la Bible, et au rapport particulier des copistes avec ce texte, Dom Quentin est amené à modifier l'approche qu'il avait adoptée pour les martyrologes et à critiquer les méthodes traditionnellement appliquées à l'établissement d'un stemma codicum. Il rejette dans un premier temps la notion de faute pour celle de variante ou leçon différente. Il examine alors les « lieux variants ». Pour chaque variante, il compare les manuscrits par trois pour trouver les intermédiaires, et forme des chaînons. Ensuite il rapproche ces chaînons de trois pour reconstituer l'enchaînement des manuscrits, sans tenir compte de l'orientation, c'est-à-dire sans se demander où est la bonne leçon. La notion de faute ne retrouve qu'ensuite son rôle pour déterminer l'orientation de l'enchaînement.

Il compte les accords et les désaccords entre les témoins, deux à deux : les manuscrits sont d'autant plus proches que le nombre de leurs accords est grand. Puis trois par trois, en comptant les accords de deux contre un. Si deux manuscrits ne sont jamais d'accord contre un troisième, ce troisième est intermédiaire entre eux (soit leur ancêtre commun, soit une copie intermédiaire). C'est le « zéro caractéristique », qu'il nomme la « règle de fer ».

La méthode de Dom Quentin a été très discutée[2], mais elle a suscité récemment un regain d'intérêt par son caractère arithmétique et susceptible d'automatisation : on peut attendre d'un ordinateur qu'il compte les rapprochements entre les manuscrits et les classe[3].

Publications modifier

Bibliographie modifier

Notes et références modifier

  1. Institution qui a poursuivi le travail de révision de la Vulgate, puis a été supprimée en 1984.
  2. Par exemple, dans le domaine de la philologie romaniste, par Joseph Bédier, « La tradition manuscrite du Lai de l'Ombre : réflexions sur l'art d'éditer les anciens textes », Romania, t. 54, 1928, p. 161-196, 321-358.
  3. Dom Jacques Froger, La critique des textes et son automatisation, Paris, 1968 ; Ghislaine Viré, Informatique et classement des manuscrits : Essai méthodologique sur le De astronomia d'Hygin, Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles, 1986.
  4. Fiches de l'université pontificale du Latran