Henri Collignon

haut fonctionnaire français
Henri Collignon
Fonctions
Secrétaire général de la présidence de la République
-
Préfet du Finistère
-
Jean Arnaud (d)
François Ramonet (d)
Préfet de l'Aveyron
Préfet de la Corrèze
-
Sous-préfet d'Arles
à partir de
Sous-préfet de Mayenne
à partir de
Biographie
Naissance
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Monument dédié à Henri Collignon au pied de la butte de Vauquois.

Henri Paul François Marie Collignon (né le à Caudéran en Gironde et mort le à Vauquois dans la Meuse) est un haut fonctionnaire français. Il s’engagea comme simple soldat, à 58 ans, au début de la Première Guerre mondiale, et fut tué lors des combats de la butte de Vauquois moins d’un an plus tard.

Biographie modifier

Docteur en droit, il fit une carrière dans la préfectorale. Il fut attaché au cabinet du préfet de la Gironde (1880-1881) puis dans les cabinets ministériels de René Goblet et d’Armand Fallières (1881-1883)[2], secrétaire général de l’Indre (1883-1885), sous-préfet de Mayenne, sous-préfet d’Arles (1889-1895)[3], directeur de cabinet du préfet de la Seine[3], préfet de la Corrèze (1896-1898)[2], préfet de l’Aveyron (1898)[4], directeur du personnel et du secrétariat du ministère (1898-1899)[2] puis préfet du Finistère (1899-1906) [il dut notamment procéder à l'expulsion des Sœurs en vertu de la Loi sur les congrégations][2],[5]. Il se mit ensuite en disponibilité jusqu’en 1912, se consacrant à ses livres. Cette même année, il fut élu conseiller municipal de la ville de Saint-Georges-de-Didonne, près de Royan, en Charente-Inférieure[6]. Il fut rappelé par le président Armand Fallières et devint le secrétaire général de la présidence de la République française, poste qu’il continua d’occuper sous la première année de la présidence de Raymond Poincaré[2]. Il fut ensuite, en 1913, conseiller d’État[2].

Au début de la Première Guerre mondiale, il s’engagea, bien qu’âgé alors de 58 ans. Il demanda à servir comme simple soldat dans le 46e régiment d’infanterie où il fut porte-drapeau. Il fut tué à l’ennemi le dans les combats de la butte de Vauquois dans la Meuse.

Louis Gallouédec a décrit en ces termes l'engagement militaire de l'ancien préfet du Finistère, qui se porta volontaire :

« On le vit à 58 ans s'astreindre, comme simple soldat, aux obligations militaires, mener la vie dure des tranchées dans un des secteurs les plus périlleux de l'Argonne, accomplissant simplement et bravement son devoir quotidien, encourageant les jeunes par son exemple et sa parole (...). On voulut lui donner le grade de sous-lieutenant, il le refusa, n'ambitionnant, comme « le premier grenadier de la France », que l'honneur de servir. Alors le colonel lui donna le drapeau à porter. (...) Le le régiment occupait Vauquois en ruine. (...) Une rafale d'obus continuait à déferler sur ces décombres. Soudain, on signale, non loin du lieu où le soldat Collignon était abrité, un blessé qui appelait au secours. Le vaillant troupier n'hésite pas et se précipite. Il fit quelques pas à peine, un obus lui trancha la carotide[7]. »

L’illustrateur alsacien Hansi (1873-1951) raconte, dans la préface du Professeur Knatschké que c’est Collignon qui non seulement a traduit l’ouvrage mais a réussi à le persuader de le laisser paraître en français ; Hansi avait jusque-là refusé toute traduction du livre paru à l’origine en allemand et qu’il estimait impossible à rendre dans une autre langue, du fait du style et des jeux de mots.

Franc-maçon[8], il devint vénérable de la loge Alsace-Lorraine le [9].

Plusieurs rues en France portent son nom dont une à Paris dans le 16e arrondissement, la rue du Conseiller-Collignon. Une salle de travail lui est par ailleurs dédiée au Conseil d'Etat.

Il a été surnommé « La Tour d'Auvergne de la Troisième République ».

Bibliographie modifier

  • Notice « Collignon (Henri, Paul, François, Marie) » (1856-1915), page 139 in Archives nationales (France) (répertoire nominatif par Christiane Lamoussière, revu et complété par Patrick Laharie ; répertoire territorial et introduction par Patrick Laharie), Le Personnel de l’administration préfectorale, 1881-1926, Paris : Centre historique des Archives nationales, 2001, 774 pages, 27 cm, (ISBN 2-86000-290-1).
  • Notice « Collignon (Henri Paul François Marie) », page 163 in René Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets : septembre 1870-mai 1982, Paris, Archives nationales, , 555 p., 26 cm [détail de l’édition] (ISBN 978-2-86000-232-5, OCLC 848687573).
  • J. Feller, « Collignon (Henri) », colonnes 280-281 in Dictionnaire de biographie française (DBF), tome 9 (notices de CLESINGER à DALLIERE), Letouzey et Ané, Paris, 1961, 764 colonnes.

Notes et références modifier

  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_457 »
  2. a b c d e et f Hélène Barbey-Say et Verena Feola, Cent préfets pour la Corrèze, 2000, p. 43.
  3. a et b Notice « Collignon (Henri, Paul, François, Marie) » (1856-1915), page 139 in Archives nationales (France) (répertoire nominatif par Christiane Lamoussière, revu et complété par Patrick Laharie ; répertoire territorial et introduction par Patrick Laharie), Le Personnel de l’administration préfectorale, 1881-1926, Paris : Centre historique des Archives nationales, 2001, 774 pages, 27 cm, (ISBN 2-86000-290-1).
  4. Camille Couderc, Bibliographie historique du Rouergue, 1960, page 263.
  5. Georges-Michel Thomas, Brest la rouge, 1847-1906, 1962, page 123.
  6. Henri Paul Collignon, site Saint-Georges-de-Didonne hier
  7. Louis Gallouédec, La Bretagne, Hachette et Cie, .
  8. Notice « Collignon (Henri Paul François Marie) », page 163, in René Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets (septembre 1870-mai 1982), Paris, édité par les Archives nationales, 1994, 555 pages, 26 cm, (ISBN 2-86000-232-4).
  9. J. Feller, « Collignon (Henri) », colonnes 280-281 in Dictionnaire de biographie française (DBF), tome 9 (notices de CLESINGER à DALLIERE), Letouzey et Ané, Paris, 1961, 764 colonnes, colonne 281.

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