Henri-Félix de Lamothe

administrateur colonial français

Henri-Félix de Lamothe[1], né le à Metz et mort le à Paris, est un administrateur colonial français. Gouverneur du Sénégal de 1890 en 1895, il appartint à la Ligue coloniale, à l'Union coloniale et au Comité d'action républicaine aux Colonies.

Henri-Félix de Lamothe
M. de Lamothe, commissaire général du Congo français
Fonctions
Résident supérieur au Cambodge
1902-1904
Lieutenant-gouverneur de Cochinchine
1901-1902
Commissaire général du Congo français
1897-1900
Gouverneur de la Guyane française
1895-1896
Gouverneur du Sénégal
1890-1895
Commandant puis gouverneur de Saint-Pierre-et-Miquelon
1886-1887, 1888-1889
Biographie
Naissance
Décès
(à 82 ans)
Paris
Nationalité
Activités
Fratrie
Autres informations
Distinction

Biographie

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Fils de Benjamin de Lamothe[2] et de Maire-Caroline Luchaire, Henri Félix de Lamothe naît le à Metz[3], une ville de garnison animée. Le jeune Henri Félix se destine à une carrière scientifique. Il intègre donc l'École polytechnique (France). Le cours de sa vie va changer au début des années 1860.

Carrière militaire (jusqu'en 1871)

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En 1862, il s'enrôle en Italie dans la légion hongroise formée par Kossuth et qui avait combattu au côté des troupes franco-piémontaises en 1859. Kossuth avait espéré que la guerre contre l'Autriche aurait pu se prolonger par la libération de la Hongrie et permettre la formation d'une Confédération Danubienne regroupant la Hongrie, la Transylvanie, la Roumanie, la Croatie et en cas de désintégration de l'Empire ottoman, la Serbie et les autres pays slaves du sud. Mais ce projet était condamné par les principales puissances qui préférèrent le Compromis austro-hongrois signé à Vienne le .

La légion hongroise avait combattu au côté des chemises rouges de Garibaldi. Ce dernier avait demandé en de soutenir une alliance roumano-hongroise pour libérer l'Europe du Sud-Est. Les plans d'action balkaniques ne se réalisèrent pas, ni 1861, ni en 1862.

Dans la nuit du 22 au est déclenché la troisième insurrection polonaise. La légion hongroise ne pouvant agir pour libérer la Hongrie, il décide de se rendre en Pologne. Il combat dans les rangs des insurgés. Mais cette insurrection échoue. Son dernier chef, Romuald Traugutt, est pendu en .

En 1865, après un séjour en Italie, il s'engage en France au 8e régiment d'infanterie.

Entre 1867 et 1871, il est au Sénégal avec le 8e régiment d'infanterie.

Carrière journalistique (1871-1886)

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En 1871, il quitte son régiment et se lance dans une carrière de journaliste en écrivant dans différents journaux algériens.

Entre 1873 et 1874, le gouvernement canadien lui confie un voyage d'études au Canada dont il publie la relation dans Le Tour du monde. Nouveau journal des voyages, sous le titre « Excursion au Canada et à la rivière Rouge du nord »[4]. Ce voyage et la description du pays visité devait, dans l'esprit du gouvernement canadien, faire la promotion du pays pour encourager l'immigration de Français.

Entre juillet et , il devient correspondant au journal Le Temps, et à ce titre, il assiste à l'insurrection de l'Herzégovine.

Du à , soulèvement de patriotes bulgares réprimé dans le sang par les troupes turques et les troupes irrégulières, les bachi-bouzouks.

, massacre de Batak en Bulgarie. Entre 3 000 et 5 000 personnes sont tuées et le village incendié par l'armée turque.

, la Serbie et le Monténégro déclarent la guerre à la Turquie. La Serbie veut récupérer la Bosnie et le Monténégro, l'Herzégovine.

, entrevue de Reichstadt, en Bohème entre les empereurs de Russie et d'Autriche. Ils se partagent leurs zones d'influence dans les Balkans. À l'Autriche, la tutelle de la Serbie et l'annexion de l'Herzégovine. La Russie se réserve la tutelle de la Bulgarie et l'annexion de la Bessarabie et l'Anatolie orientale. Ils se proposent d'offrir la Thessalie et l'Épire à la Grèce.

Du au , exposition universelle de Philadelphie pour le centenaire de l'Indépendance américaine (Centennial Exhibition of Arts, Manufactures and Products of the sol and mine). À cette occasion, Henri de Lamothe passe dix huit mois en Amérique, visitant la Louisiane, Cuba et Haïti.

, Otto von Bismarck se prononce pour la neutralité de l'Allemagne dans la guerre des Balkans, mais est favorable au respect de l'intégrité de l'Autriche-Hongrie.

En 1877, Henri de Lamothe est de retour en France, il suit alors la guerre russo-turque de 1877-1878, sur le Danube et dans les Balkans.

, la Russie, alliée à la Roumanie, la Serbie et le Monténégro, déclare la guerre à la Turquie.

, il assiste à la bataille de Plevna pendant le siège de Plevna.

Du 5 au , victoire russe sur la Turquie à la quatrième bataille de la passe de Chipka en Bulgarie. Les Turcs demandent un armistice.

, victoire russe à la bataille de Plovdiv, en Bulgarie.

, prise d'Andrinople par les Russes. Les troupes russes entrent dans Batak où elles sont accueillies avec enthousiasme par la population bulgare.

, armistice russo-turc d'Andrinople.

, traité de San Stefano-Hagios Stephanos, quartier de Constantinople. Il reconnaît la suprématie de la Russie sur les régions slaves et orthodoxes. La Roumanie, la Serbie et le Monténégro obtiennent leur complète indépendance.

Entre le et le , conférence des Nations ou congrès de Berlin. La Grande Bulgarie prend fin. La partie sud, la Roumélie, est rendue à la Turquie. L'Autriche-Hongrie met la main sur la Bosnie-Herzégovine. Les Russes reprennent la Bessarabie méridionale à la Roumanie qui obtient la Dobroudja et le delta du Danube.

Entre 1879 et 1881, Henri de Lamothe rend compte des opérations militaires de l'Aurès (Algérie) et de la campagne de Tunisie.

En 1880, il est membre fondateur de la Société de Protection des indigènes.

En 1882, après un court séjour en Égypte, il revient à Paris et devient chargé de la partie coloniale du journal Le Temps.

, suppression de l'arrondissement de Gorée comme second arrondissement du Sénégal. Création du Territoire Autonome de la Casamance sous tutelle française ayant Gorée comme capitale. Ce Territoire est placé sous les ordres d'un lieutenant-gouverneur qui prend le titre d'Administrateur supérieur.

, traité de protectorat entre la République Française et le Royaume de Fouladou (Haute Casamance) représenté par le roi Moussa Molo Baldé. Le royaume comprenait une partie de la Gambie, de la Casamance et des deux Guinées. L'administrateur supérieur a un représentant à la cour de Moussa Molo Baldé à Hamdalahi.

En 1884, il est envoyé par Le Temps à Berlin pour suivre la Conférence Internationale relative à la constitution de l'État neutre du Congo et à la neutralisation du grand fleuve africain.

, création du Comité bulgare révolutionnaire secret de Plovdiv (Philippopoli).

En 1885, le résident général de France en Tunisie envoie Henri de Lamothe comme délégué à l'Exposition universelle d'Anvers.

, déclaration d'insurrection des Bulgares à Panaguyritché aux cris de "Bulgarie unifiée" et "À bas la Roumélie de l'Est".

, les chancelleries apprennent avec stupéfaction qu'une révolution a éclaté à Philippopoli (Plovdiv) dans la nuit du 7 au 8, que les autorités turques sont en fuite (le gouverneur Gavril Pacha est reconduit à la frontière) et que les Rouméliotes ont proclamé leur indépendance. Peu après la réunion avec la Bulgarie est solennellement déclarée et le prince de Bulgarie depuis 1879, Alexandre de Battenberg, russe d'origine allemande, s'y rend pour recevoir l'hommage de ses nouveaux sujets. Henri de Lamothe quitte alors la Belgique pour l'Orient et assiste dans les rangs de l'armée bulgare aux batailles de Slivnitza et de Pirot.

, les Serbes déclarent la guerre à la Bulgarie après l'union de la Bulgarie avec la Roumélie de l'Est.

Du 17 au , combats entre l'armée serbe qui s'oppose à l'union bulgare et la jeune armée bulgare près de Slivnitza à une trentaine de kilomètres de Sofia. L'armée bulgare réussit à repousser l'armée serbe. Les Serbes sont battus à Bélogradtchik. La guerre s'arrêtera le avec la menace de l'Empire Austro-Hongrois d'entrer dans le conflit.

, paix de Bucarest entre la Bulgarie et la Serbie.

, un firman ottoman confirme le prince Alexandre comme Prince de Bulgarie et lui transfère le gouvernement général de Roumélie orientale.

, convention de Tophane reconnaissant l'union Bulgarie-Roumélie orientale.

, convention entre la France et le Portugal. La Casamance est échangée contre le Lessine (nord-ouest de la Guinée-Bissau). Elle consacre l'unité de la Casamance de l'Atlantique à la Falémé. Ce sera un territoire autonome constitué en protectorat sous la tutelle de la colonie du Sénégal.

1886, Henri de Lamothe est nommé chevalier de la Légion d'honneur.

Saint-Pierre-et-Miquelon (1886-1889)

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C'est sur les recommandations de Charles de Freycinet, alors président du Conseil, qu'il entre dans l'administration coloniale[5].

Du au , Henri de Lamothe est nommé commandant à Saint-Pierre-et-Miquelon[6].

Du au , Henri de Lamothe devient gouverneur de Saint-Pierre-et-Miquelon.

au , après une période d'intérim, il est de nouveau à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Au Sénégal (1889-1895)

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Entre fin 1889 et 1895, Henri de Lamothe est gouverneur du Sénégal. Il y réalise de nombreuses améliorations, notamment la soumission des Toucouleurs du Fouta central, l'organisation des pays de protectorat, la création des budgets régionaux, véritable point de départ du développement financier de l'Afrique-Occidentale française, la réouverture de l'école des fils de chefs, supprimée depuis 1871, la suppression de l'impôt sur la circulation des marchandises en pays wolof. Il va profiter de la durée de sa présence et ses puissants appuis en métropole pour consolider la conquête, établir de nouvelles procédures pour le gouvernement colonial, et attaquer l'opposition qui avait mis l'administration dans l'embarras. Il interfère dans le processus électoral et dans les affaires du conseil municipal de Saint-Louis.

Depuis le , le lieutenant-colonel Joseph Simon Galliéni avait reçu le commandement supérieur du Haut-Fleuve (Sénégal) qui allait devenir le Soudan français. Il va combattre l'insurrection de Mamadou Lamine Dramé, annexer pacifiquement le Fouta-Djalon et obtenir de Samori Touré la signature d'un traité le lui faisant abandonner la souveraineté de la rive gauche du Niger à la France. Après son retour en France, Galliéni est nommé colonel le avec un nouveau poste au Tonkin comme commandant le 2e régiment tonkinois. C'est probablement entre 1889 et 1891 que Joseph Galliéni et Henri de Lamothe feront connaissance et s'apprécieront.

, Abel Jandet, arrivé de France en 1887 pour faire partie de la Direction des Affaires politiques du Sénégal, est tué par un soldat mécontent à Podor où il avait été envoyé en mission par le gouverneur Clément Thomas depuis 1888. Une enquête rapide avait conclu à un complot. L'assassin et deux "complices" sont condamnés et décapités sur la place publique. Un des suppliciés était le lam Toro Sidikh, ancien chef du protectorat du Toro qui avait été démis par Jeantet en 1887. Une coalition d'intérêts de Saint-Louis du Sénégal dirigée par la famille de Gaspard Devès et sa maison de commerce qui avaient des intérêts dans la région de Podor. Gaspard Devès va entrer en lutte contre l'administration locale en faisant appel Alexandre Isaac, défenseur des droits de l'Homme et sénateur de la Guadeloupe, et l'amiral Aristide Vallon qu'ils avaient poussé aux élections de 1889. De même, avec l'aide du directeur de l'Intérieur de la colonie avant l'arrivée de de Lamothe, ils vont faire agir la justice sénégalaise dirigée par Conrad Frédéric Ursleur [Cayene 1853 - Nouméa 1897] contre Louis Frédéric Tautain, commandant le poste de Podor, et un autre fonctionnaire. À l'arrivée de de Lamothe des décisions seront prises. Ursleur sera rappelé. L'institution judiciaire sénégalaise sera décapitée. L'enquête lancée par Ursleur sera abandonnée. Le conseil municipal de Saint-Louis qui était placée sous la direction d'un allié des Devès, sera révoqué et remplacé par une commission dirigée par l'avocat Jules Couchard (il devint député à la place de Vallon entre 1893 et 1898).

, Henri de Lamothe qui vient de prendre ses fonctions envoie le télégramme suivant au Ministère des Colonies : "Après consultation du commandant des Troupes et devant intérêt supérieur - maintenir bonne harmonie avec gouvernement anglais - crois pas devoir maintenir objection prédécesseur relative action commune contre Fodé Kaba - Cependant Fogny étant incontestablement dans notre sphère d'influence - semble indispensable que direction nous appartienne si opérons conjointement. - Dans cas contraire, opérerons seuls dans le Fogny et Anglais dans voisinage immédiat de la frontière." Cependant l'absence de troupes aguerries va obliger le gouverneur à surseoir à l'expédition.

, Henri de Lamothe envisage une solution plus habile que la guerre contre Fodé Kaba. Il envoie le capitaine Forichon, administrateur de Sédhiou (Seju), pour entrer en contact avec Fodé Kaba et le sonder sur l'éventualité d'un traité ramenant un peu de tranquillité dans la région. Le capitaine Forichon rencontre Fodé Kaba à Médina. Fodé Kaba accepte un traité avec la France lui reconnaissant la possession du Kiang et du Fogny et le protégeant des agressions Joola. Le capitaine Forichon écrira au député Eugène Étienne, sous-secrétaire d'État aux Colonies, pour lui éviter une disgrâce pour son action. Cependant, le gouverneur de Lamothe approuva la convention passée en Fodé Kaba et le capitaine Forichon.

, Henri de Lamothe écrit au ministre pour expliquer que ce traité a l'avantage d'éviter une action commune avec les Anglais et d'assurer pour un temps la paix dans le Fogny pour mieux le contrôler.

, le capitaine Forichon est tué à Sédhiou (Seju) par 4 hommes qu'il était venu arrêter. Ils appartenaient à la caste des griots. Ils seront eux-mêmes tués ou arrêtés par les tirailleurs sénégalais.

1891, l'administrateur de la Casamance, Martin, chargé de faire un rapport sur la Casamance affirme que les populations de la Casamance sont anarchiques. Il recommande de placer à la tête des villages des chefs pris au Sénégal. Une commission Franco-Britannique fait la délimitation de la frontière de la Gambie.

, le gouverneur de Lamothe intervient dans les conflits dans les émirats maures qui perturbent la traite de la gomme qui est préjudiciable aux intérêts de Saint-Louis. Il fait reconnaître Ahmed Saloum II comme seul chef des Trarza.

, Henri de Lamothe conclut un traité avec Ahmed Saloum II[7] :

  • Article premier : Le gouvernement français reconnaît comme roi des Trarza Ahmed Saloum, fils d'Ely et petit-fils de Mohamed El Habib. En cas de mort, les Trarza choisiront un nouveau roi d'après leurs coutumes. Toutefois le Gouvernement français s'engage à ne pas reconnaître le nouveau roi s'il a assassiné ou fait assassiner son prédécesseur dans le but de le remplacer.
  • Article 2 : Ahmed Saloum agissant en son nom et au nom de ses successeurs demande que les Trarza soient placés sous protectorat français." Une coutume de 2 000 pièces de guinée lui est allouée pour l'aider à asseoir son autorité et payer les dettes de son prédécesseur.

, le pont Faidherbe reliant l'île de Saint-Louis du Sénégal à la terre étant trop exigu, il propose lors de l'ouverture du Conseil général du Sénégal que l'assemblée examine la possibilité de contracter un emprunt pour assurer le financement d'un nouveau pont et d'autres investissements.

, décret consacrant l'autonomie des Rivières du Sud (future Guinée française et dépendances) par rapport au Sénégal. Le gouverneur de Lamothe envoie une expédition militaire contre la région des Foulbé du Fouta-Djalon se trouvant en Guinée, accusant le gouverneur Ballay de mollesse.

1892, émancipation du Soudan par rapport au Sénégal. Le Conseil général du Sénégal proteste. Des divergences de vue apparaissent entre les autorités françaises du Sénégal, de Guinée et du Soudan vis-à-vis des Africains.

, les Anglais attaquent des villages du Kiang et tentent de s'emparer de Fodé Kaba. Le gouverneur de Lamothe en informe le ministre et dit qu'il était ennuyeux qu'ils n'aient pas respecté le statu quo sur les territoires indigènes, à cheval sur la frontière artificielle tracée par la Commission Franco-Britannique. Le ministre indique que les Anglais avaient demandé d'intervenir en territoire français mais que cela avait été refusé. Il autorise le le gouverneur à en discuter directement avec son homologue en Gambie.

, télégramme du gouverneur de Lamothe au ministre indiquant qu'après sa tournée en Casamance, les griefs formulés par les Anglais lui paraissent exagérés. Fodé Kaba a accepté l'établissement de postes provisoires de tirailleurs sur la frontière avec la Gambie.

Le , la chambre des députés a ratifié la Convention de Bruxelles bannissant la traite des esclaves en Afrique. En , de Lamothe étant revenu de Paris, il signe un traité avec les chefs Wolofs pro-français pour se mettre en accord avec la convention mais ce n'était compromis car les chefs Wolofs gardaient le droit d'avoir des esclaves pour leur usage personnel. En , Eugène Étienne, sous-secrétaire d'État aux colonies, lui demande de la mettre en application et de réprimer les derniers vestiges du commerce des esclaves[8].

, l'administrateur anglais de la Gambie, Llwelyn, écrit à Saint-Louis que l'existence des postes de contrôle n'empêche pas des incursions des guerriers de Fodé Kaba en Gambie. Llwelyn demande aux chefs du Jarra occidental et du Kiang oriental de reconnaître l'autorité britannique.

, Ahmed Saloum II passe une convention avec Yamar Mbodj, chef supérieur du Walo, sous les auspices des autorités du Sénégal qui veulent affirmer son autorité face à son oncle Amar Saloum. Ce dernier multiplie les expéditions contre son neveu.

, le président Sadi Carnot signe le décret autorisant l'emprunt demandé par le Conseil général du Sénégal.

1893, un emprunt de 5 millions de francs sera obtenu auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations. Le coût de construction du pont sera soumissionné à 1 880 000 francs et adjugé à l'entreprise Nouguier, Kessler et Compagnie par le Conseil général du Sénégal contre l'avis des techniciens parisiens. Longueur du pont : 511 m.

Le choix de ce pont va entraîner de discussions âpres avec le maire de Saint-Louis, Jean-Jacques Alin Crespin (1837 - 1895). Sa mort va entraîner certaines personnes à proférer des accusations d'empoisonnement contre le gouverneur de Lamothe. Le gouverneur prononcera néanmoins son éloge funèbre en faisant part de la perte de l'un des remarquables représentants de l'esprit sénégalais mais en rappelant les dissentiments qui ont existé entre eux du fait de ses exagérations de langage et d'attitude.

Début , des négociations s'ouvrent à Saint-Louis entre Ahmed Saloum II et son oncle Amar Saloum. Henri de Lamothe propose une partition du Trarza. La partie orientale serait attribuée à Amar Saloum avec le titre de "Cheikh des Oulad Ahmed ben Dahmane". Amar Saloum, fort de son droit d'émir et de son droit d'ascendant, refuse. Les négociations échouent. Le gouverneur de Lamothe adresse alors le un télégramme à l'administrateur de Podor autorisant l'élimination d'Amar Saloum sur le chemin de retour passé le délai du sauf-conduit.

Du au , deux détachements sont envoyés vers le Fooñi (Fogny) pour soumettre les villages placés sous l'autorité de Fodé Kaba mais qui refusent de lui obéir. Les combats sont violents. Le capitaine Grand, administrateur de Sédhiou (Seju), adresse un rapport à Saint-Louis : "Les Diolas ne se soumettront jamais à Fodé Kaba. Ses guerriers ne sont que des pillards très forts et très courageux en plaine et dans la brousse lorsqu'ils ont affaire aux femmes et aux enfants qu'ils recherchent avant tout."

, le gouverneur de Lamothe est en tournée en Casamance. Il envoie un billet au capitaine Grand : "Veillez bien, je vous prie, à ce que Fodé et ses hommes ne tirent pas occasion du concours que les circonstances nous obligent à leur prêter en ce moment, pour se livrer à leurs procédés habituels de dépeuplement dont nos voisins de Gambie ne manqueraient pas d'exploiter et d'exagérer les nouvelles."

, traité de protectorat entre la République Française représenté par le gouverneur Henri de Lamothe et le Royaume de Fogny (Basse Casamance) représenté par le roi Fodé Kaba Doumbouya à Bona :

  • Article 1 : Fodé Kaba remet entre les mains du gouverneur, la province du Fogny pour en assurer la tranquillité.
  • Article 2 : En remplacement des revenus qui lui avaient été reconnus dans le Fogny, Fodé Kaba recevra du gouvernement français en rente de 5 000 francs par an, qui seront pris sur la totalité des ressources du Fogny.
  • Article 3 : Fodé s'engage à s'abstenir d'une manière absolue de toute incursion sur le territoire diola; le paiement du revenu de 5 000 francs étant subordonné à l'exécution de cette clause.
  • Article 4 : Le gouvernement français s'engage en raison de l'hostilité qui existe entre le Fogny et Fodé, à le protéger contre toute agression des Diolas, à moins qu'il ne soit prouvé que l'agression provienne du fait de Fodé ou de ses sujets.
  • Article 5 : La frontière entre le pays de Fodé et le Fogny sera déterminée ultérieurement par un arrangement entre Fodé et le commandant de district de la Casamance. Fait à Bona, le .

, Amar Saloum est fait prisonnier par les partisans de l'émir Ahmed Saloum II qui l'exécutent immédiatement.

Fin 1893, Ahmed Saloum II seul maître du Trarza montre des velléités d'indépendance et bloque un certain temps les pistes caravanières aboutissant à Diagana, violant le traité du . Il va aussi dénoncer la convention du avec Yamar Mbodj qui donne d'après lui trop de droits aux Walo-Walo.

1894, procès pour fraude contre François Devès, fils de Gaspard. Il sera acquitté. C'est finalement le gouverneur Chaudié qui lancera une enquête sur la Banque du Sénégal qui avait fait des prêts énormes aux Devès. La banque sera mise en liquidation judiciaire et ce qui restait de ses actifs seront transférés à la Banque de l'Afrique occidentale.

, le gouverneur Henri de Lamothe fait transférer la capitale de la Casamance de Gorée à Sédhiou. La Casamance est placée sous l'autorité du lieutenant-gouverneur Farque qui prend le titre d'administrateur supérieur.

, Fodé Silla, à la tête de 800 guerriers, attaque Bathurst en Gambie défendue par le capitaine Westmoreland et 250 hommes. Des renforts vont rapidement être envoyés pour les aider à reprendre la situation en main.

, le gouverneur de Lamothe réunit le Conseil de Défense et décide l'envoi d'une force suffisante en Casamance pour empêcher les Malinké de se joindre à Fodé Silla, et au besoin le capturer s'il venait à se réfugier en Casamance. Fodé Kaba respecta le traité qu'il avait signé avec la France.

, Fodé Silla se rend à l'administrateur français de Karabane après avoir franchi la frontière de la Gambie. Ses soldats peuvent rester en Casamance après leur désarmement et acceptation de payer un impôt.

, le gouverneur de Lamothe se plaint auprès du Ministre des Colonies de la non-observation par le gouverneur du Soudan, Grodet, de l'obligation de lui envoyer copie de ses rapports politiques.

, une nouvelle convention est signée avec Ahmed Saloum II stipulant que les Walo-Walo devaient repasser le fleuve et qu'Yamar Mbodj recevrait 5 000 pièces de guinée pour son aide dans l'élimination d'Amar Saloum. Par ailleurs, la colonie du Sénégal se réservait le droit d'opérer des retenues sur les coutumes d'Ahmed Saloum II s'il ne respectait pas les conventions.

1895, la création du gouvernement général de l'Afrique occidentale va conduire au changement de poste d'Henri de Lamothe. Jean-Baptiste Chaudié sera le premier gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française.

Au Congo (1895-1900)

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au , après avoir été promu à la première classe de son grade, il est envoyé comme gouverneur en mission temporaire en Guyane.

, inauguration du pont Faidherbe.

, décret sur la réorganisation du Congo français : l'Oubangui est rattaché aux territoires du Congo français, les deux lieutenants-gouverneurs généraux du Congo français et de l'Oubangui-Chari sont maintenus mais placés sous les ordres directs du commissaire général. Second décret sur le service de la justice au Congo français qui entraîne la rupture du lien entre la justice du Congo français avec celle du Sénégal. Création d'une cour d'appel au Congo. Ces textes réorganisaient d'une manière formelle la colonie sans s'attaquer aux problèmes posés par l'exploitation de ces nouvelles colonies.

Du [9] au , Henri de Lamothe est Commissaire général du Congo français en remplacement de Savorgnan de Brazza. Il va instaurer l'impôt de capitation dans le territoire qui était demandé par les sociétés concessionnaires. Mais la rareté de la monnaie française au Congo français faisait que cet impôt était payable en nature.

Fin 1897, il est délégué par le gouvernement français pour le représenter à l'inauguration du chemin de fer Matadi-Kinshasa (Léopoldville).

, la première mission d'Émile Gentil qui a remonté le fleuve Congo depuis [10], puis l'Oubangui et enfin le Chari arrive sur le territoire du sultan (Mbang) du Baguirmi, Mohamed Abd er Rhaman Gaourang II, avec lequel il signe un traité d'alliance qui confie à la France le protectorat sur le Baguirmi pour le protéger de Rabah, venu du Bahr-el-Ghazal[11],[12],[13],[14].

, la mission commandée par Émile Gentil (1866-1914) pénètre le territoire de Rabah et atteint le lac Tchad. Il rentre ensuite en France.

1898, Henri de Lamothe est rappelé à Paris par le gouvernement qui souhaite avoir son avis sur un régime de concession prévoyant de grandes concessions territoriales destinées à mettre en valeur nos possessions congolaises sur le modèle, apparemment prometteur, de ce qui se faisait dans l'État indépendant du Congo. Il fit alors de nombreuses réserves sur les résultats probables de ce système. Mais ce système perdurera au-delà de 1930 et aura des incidences négatives. Ce système faisait du concessionnaire le maître des terres qui lui étaient allouées. Ce système est surtout marqué par l'inexistence d'une Administration locale malgré son conseil d'administration. La concession de grandes étendues du territoire à des sociétés concessionnaires va poser un problème pour le recouvrement des impôts directs en nature. En effet les compagnies considéraient que tout ce qui était produit était leur propriété. Le ministère des Colonies donna l'ordre de recouvrer l'impôt en espèces en encourageant les compagnies à acheter des produits africains avec des devises. Les compagnies offrirent de se charger du recouvrement de l'impôt. Assez rapidement ce système engendra des abus scandaleux qui vont amener en 1905 la mission d'enquête de Brazza alors que Gentil est commissaire général. De retour au Congo, il soutient énergiquement la mission Gentil, au moment précis où le désastre de la colonne Vouet-Chanoine, le massacre du détachement Bretonnet et les hésitations de l'Administration centrale exigent une prompte et vigoureuse initiative.

, le commissaire général Henri de Lamothe signe l'arrêté mettant en application le décret signé le créant un nouvel ordre judiciaire au Congo indépendant de la cour d'appel du Sénégal sur le modèle de ce qui existait déjà en Côte d'Ivoire ou au Dahomey.

, le secrétaire d'État aux Colonies, André Lebon, décide l'envoi de la "Mission Afrique Centrale-Tchad" à partir du Niger pour conquérir le Tchad après voir fait sa jonction avec la mission Foureau-Lamy partie d'Algérie, et la mission Gentil partie du Moyen-Congo.

, la mission Voulet-Chanoine (les capitaines Paul Voulet et Julien Chanoine) quittent le fleuve Niger pour atteindre par l'ouest le lac Tchad. La colonne va s'avancer vers l'est à la lueur des incendies. On viole, on pend, on décapite, on pose les têtes sur la nappe du souper. Le lieutenant Peteau, renvoyé de la mission, écrit à sa fiancée le récit des atrocités. Cette lettre arrive sur le bureau du ministre Guillain en avril. Le chef du gouvernement, Charles Dupuy, alerté décide l'arrêt de la colonne.

Du au , le colonel Jean-François Klobb qui commande à Tombouctou est chargé d'arrêter la colonne. Après une poursuite de 2 000 kilomètres, aux portes de Zinder, près du village de Dankori, Klobb rejoint la colonne Voulet-Chanoine dont il pouvait suivre la trace à l'odeur de mort qu'elle laissait. Klobb se met en grand uniforme avec sa légion d'honneur. Voulet fait ouvrir le feu. Klobb tombe mort. Son adjoint, le lieutenant Meynier, est blessé. Voulet déclare alors à ses soldats qu'il n'est plus Français mais un chef noir. C'est finalement la troupe noire qui va rétablir la légalité. Chanoine est tué le et Voulet le 17. La colonne va continuer sa mission sous le nom des lieutenants, mission Joalland-Meynier.

, la colonne commandée par Henri Bretonnet atteint le poste français de Kouno sur le Chari. Elle comprend 50 tirailleurs sénégalais, 2 officiers et 3 canons. Elle est rejointe par 400 hommes du sultan Gaourang. Cette colonne est une avant-garde de la mission Gentil.

, Bretonnet écrit à Gentil qu'il ne croit pas aux rumeurs indiquant que Rabah marche avec son armée sur Kouno, mais il demande quand même des renforts à Gentil. Malheureusement quand la lettre arrive à Gentil, il est déjà trop tard. Rabah avait atteint la colonne Bretonnet avec 2 700 hommes armés et 10 000 auxiliaires.

, anéantissement à Togbao, près de Kouno, de la colonne commandée par Bretonnet dans le Chari par l'armée de Rabah.

, la presse est informée des massacres de la colonne Voulet-Chanoine. En France, l'affaire Dreyfus va conduire le gouvernement et l'armée à étouffer l'affaire en accusant les capitaines Voulet et Chanoine d'être atteints de folie ("soudanite aiguë"). Ils semblent plutôt avoir été victimes de la syphilis au denier stade.

, deuxième mission Gentil. Le sultan Gouarang battu par Rabah fait appel à la France en vertu de son traité d'alliance. Gentil atteint Goura. Il y apprend la mort de Bretonnet.

, la mission Gentil attaque à Kouno la plus importante garnison de Rabah qu'il bat.

, à Mandjafa, jonction des missions Gentil, Foureau-Lamy et Joalland-Meynier.

, affrontement final des troupes françaises (regroupement des missions Lamy, Gentil et Joalland-Meynier) avec celles de Rabah à Kousséri. Le commandant Lamy qui les commandait est tué. Gentil prend le commandement.

, fondation par Gentil de Fort-Lamy, actuellement Ndjamena.

, Henri de Lamothe rentre en France à sa demande.

, ce qui reste des colonnes Voulet-Chanoine et Klobb est de retour sur le bord du Niger. Le lieutenant Joalland, le médecin Henric et les sous-officiers qui faisaient partie de la colonne Voulet-Chanoine échapperont au conseil de guerre après la conquête du Tchad à laquelle ils avaient participé.

En Asie (1901-1907)

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Entre 1901 et 1902, Henri de Lamothe est lieutenant-gouverneur de Cochinchine.

Du au , Henri de Lamothe est Résident supérieur du Cambodge.

, signature du traité entre la France et le Siam (Thaïlande) pour fixer la frontière entre le Cambodge et le Siam. Une Commission mixte Franco-Siamoise est prévue pour faire ce travail.

, mort du roi du Cambodge Norodom Ier. Son demi-frère Sisowath est désigné par le Conseil de Régence et le Résident supérieur plutôt que les enfants du roi. Cette situation donne à Henri de Lamothe l'occasion de présider à l'intronisation du roi Sisowath, ce qu'il fait avec le plus extrême respect des traditions cambodgiennes et sans le moindre déploiement de force militaire.

Du au , Louis Jules Morel est Résident supérieur au Cambodge avant d'être nommé au Tonkin.

, ouverture du Musée d'archéologie de Phnom Penh pour accueillir les travaux de l'École française d'Extrême Orient.

Du au , Olivier Charles Arthur de Lalande-Calan est Résident supérieur par intérim au Cambodge.

De fin 1905 jusqu'en 1906, au moment où il allait rentrer en France pour prendre sa retraite, Henri de Lamothe se voit confier une mission d'études à Java et aux îles Philippines. Les conclusions de son rapport signalent l'urgente nécessité de substituer, en Indochine, la politique d'association à la politique de domination. En conclusion de son rapport qu'il a écrit en 1908, il reprend les idées d'association qu'il a déjà développées dans son rapport à la suite de sa visite aux Philippines en 1905[15] :

« Pour assurer le maintien du statu quo territorial [en Indochine], il faudra obtenir leurs concours effectifs [des populations indochinoises] et ce concours on ne l'obtiendra qu'en substituant [...] le régime de l'association à celui de la domination. Avant dix ans, les Philippines en seront arrivées par la pratique du self-government à cet état d'esprit où un peuple est capable de faire un effort pour la défense d'un état de choses qui lui assure les bienfaits de l'autonomie intérieure et une participation si large à la gestion de ses propres affaires qu'il équivaut presque à l'indépendance [...] Peut-on arriver à un résultat analogue pour l'Indochine française[16] ? »

Elles furent adoptées par M. Clémentel, le ministre des Colonies d'alors, qui l'envoie de nouveau en Extrême-Orient pour poursuivre aux Indes anglaises ses études sur les différents procédés de gouvernement colonial.

Dans le rapport qu'il fait à la suite de sa visite des Indes néerlandaises, en 1905, il conclut : « je ne crois pas que nous puissions y trouver beaucoup d'exemples à suivre en matière d'orientation politique ou d'administration[17] ». Il critique le régime presque paternel, la séparation entre Européens et autochtones et la mauvaise qualité du système éducatif.

La retraite

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Le , Henri de Lamothe prend définitivement sa retraite. Il continue à s'intéresser aux questions coloniales françaises et étrangères et préconise dans la presse, ainsi qu'aux différents congrès, ses idées d'accession progressive des populations indigènes à la gestion des affaires de nos colonies de domination. Il collabore au Temps et à L'Illustration et publie des études sur la représentation coloniale au Parlement et sur les sociétés concessionnaires au Congo français.

En 1910, Henri de Lamothe se rend acquéreur avec M. Boulloche de 1 000 hectares à Prey Nop au Cambodge pour y tenter la culture des hévéas. En 1916, les terres reviennent au domaine. Henri Félix de Lamothe décéda paisiblement le (à 82 ans), à Paris.

Famille

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  • Auguste Delamothe (vers 1760- ), avocat, magistrat, marié en 1795 à Anne Alberte Jamet (vers 1775-1824)
    • Adèle de Lamothe (1796- ), mariée à Richelieu en 1827 à Hippolyte Savatier (1795- ), avoué
      • Céleste Adèle Savatier (1828- )
    • Benjamin de Lamothe (Chizerai, Richelieu, 1799-1884), colonel directeur d'artillerie, officier de la Légion d'honneur[18], marié le à Verdun à Marie-Caroline Luchaire (1815- ), fille d'Amédée Jean Louis Félix Luchaire (1789-1862), directeur des contributions indirectes de l'arrondissement de Verdun en 1834, et de Marie Sophie Rollin †1834), dont il a eu :
      • Jules Auguste de Lamothe (Avignon, 1835- ), garde général puis inspecteur des forêts, marié en 1864 à Bouvesse-Quirieu à Marie Aimée Clémence Drier de Laporte ( Saint-Didier-de-La-Tour, 1835- )
        • Marie Clément Maurice de Lamothe (1866-1929), général de division, commandant de la division d'Oran[19],[20], grand-croix de la Légion d'honneur en 1928[21], marié en 1890 à Marie Antoinette de Paillot (Mâcon, 1869-1965)
          • Marie Élisabeth Berthe Caroline de Lamothe (1891-1962) mariée à Vérissey en 1909 à Louis Roserot (1877-1957)
            • Patrice Roserot de Melin (1911-2004) marié à Barbentane en 1939 à Régine de Puget de Barbentane (1911-1986)
          • François de Lamothe (1894-1916)
        • Charles Joseph de Lamothe (1872-1951), administrateur des colonies, marié en 1912 à Hélène de Chivré (1885-1913)
      • Henri Félix de Lamothe (1843-1926), administrateur colonial, officier de la Légion d'honneur[22], marié à Victorine Dondeine, dont il a eu :
        • Édouard de Lamothe (1885-1927), pilote d'essai des avions Lioré et Olivier, qui battit le record mondial de vitesse et de distance le avec Robert Bajac[23], avant de se tuer le au cours d'un essai[24],[25].
      • Léon Jean Benjamin de Lamothe (1849-1936)[26],général de division, grand officier de la Légion d'honneur[27].

Publications

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  • Excursion au Canada et à la rivière Rouge du Nord, Le Tour du monde, volumes 30 et 35, 1875-1878. — .
  • Cinq mois chez les Français d'Amérique. Voyage au Canada et à la rivière Rouge du Nord, Librairie Hachette, 1880, 373 p. (texte intégral sur Gallica : lire en ligne)
  • L'Avenir de la question indigène en Algérie, 1880, 18 p.
  • La Représentation coloniale, Comité de l'action républicaine aux colonies françaises, 1909, 52 p. (texte intégral sur Gallica : lire en ligne)
  • Pour la représentation coloniale au Parlement. Avant-propos. Communication de M. de Lamothe... Rapport de M. Georges Boussenot... Discussion générale. Résolutions adoptées, Comité d'action républicaine aux colonies françaises, 1909, 112 p.
  • (préface) Le Triomphe définitif en Indochine du mode de transcription de la langue annamite à l'aide des caractères romains ou "quôc ngû’, conférence faite le à la mairie du VIe arrondissement de Paris... par le capitaine Jules Roux... Avec une lettre-préface de M. H. de Lamothe, 8 p., dans Bibliothèque de la Revue indigène, 1912 (lire en ligne)
  • (collaboration) Souvenirs des journalistes français anciens correspondants de guerre. Sur les champs de bataille. Collaborateurs : Jules Clarétie - Édouard Lockroy - E.-A. Spoll - Gustave de Coutouly - Gaston Lemay - Henri de Lamothe - Bertrand Millanvoye - Paul Ginisty - François Deloncle - Ch. Wehrung - Georges Fillion - G. Presseq-Rolland - Georges Gaulis - Pierre Mille - Henri Turot - Jean Hess - Jean Carrère - Maurice Gandolphe - Henri Dumolard - Réginald Kahn - Ludovic Naudeau - Raymond Recouly - Jean Rodes - Pierre Giffard. Campagne d'Italie - Les Mille - Guerre franco-allemande - Insurrection carliste - Guerre serbo-turque - Guerre russo-turque - En Tunisie - En Bosnie, Égypte, Birmanie et Japon - Au Tonkin - Guerre serbo-bulgare - Guerre gréco-turque - A Cheick-Saïd - Insurrection crétoise - A Manille - Guerre du Transvaal - En Chine - Au Maroc - Guerre russo-japonaise - Paul Ollendorf éditeur - 1911 - 340 pages
  • « La politique américaine aux Philippines », Bulletin du Comité de l'Asie française, no 51,‎ , p. 235-244 (lire en ligne)
  • « Le gouvernement de l'Insulinde : Java », Bulletin du Comité de l'Asie française, no 53,‎ , p. 315-318 (lire en ligne)

Décorations

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Notes et références

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  1. Henri Félix de Lamothe, Henri de Lamothe, Henri Lamothe, Félix Lamothe.
  2. Benjamin de Lamothe, né le 30 septembre 1799 à Chizeray.
  3. Base Léonore : Archives Nationales - Légion d'Honneur - Henri Félix de Lamothe.
  4. Le Tour du monde, 1875, 2e semestre, p. 97-144 ; suite publiée en 1878, 1er semestre, p. 225-288, articles complets en ligne sur Gallica [1] et [2]
  5. Marcel Blanchard, Administrateurs d'Afrique Noire, dans Revue d'histoire des colonies, 1953, tome 40, no 140, p. 402-406 (lire en ligne)
  6. Photo d'Henri de Lamothe, gouverneur des îles Saint-Pierre et Miquelon, 1889
  7. [PDF] Université de Nouakchott. LERHI
  8. Trevor R. Getz, Slavery and Reform in West Africa. Toward Emancipation in Nineteenth-Century. Senegal and Gold Coast, Ohio University Press, Athens, 2004, p. 178 (ISBN 0-8214-1520-4) (lire en ligne)
  9. Marcel Blanchard, « Administrateurs d'Afrique Noire : Lamothe, Henri Félix de », Revue d'histoire des colonies, t. 40, nos 140-141,‎ , p. 387, 402-406, 425-426 note 1 (lire en ligne)
  10. Carte de l'itinéraire de la mission Gentil entre l’Oubangui et le Tchad 1895-1898 Carto-mondo.fr
  11. Pierre Prins, Une histoire inconnue de l’Afrique centrale, tomes 1 & 2, cths (collection Format no 74), Paris, 2014 (ISBN 978-2-7355-0810-5) ; p. 400 et p. 584
  12. Alain Vivien, « L’expansion esclavagiste du Baguirmi dans les régions animistes du Logone pendant la dernière décennie du XIXe siècle », Journal des africanistes, t. 86, no 2,‎ , p. 143-157 (lire en ligne)
  13. René Garnier, « Conférence sur la mission Gentil », Bulletin de la Société de géographie d'Alger et de l'Afrique du Nord,‎ 1er trimestre 1901, p. 112-128 (lire en ligne)
  14. Émile Gentil, La chute de l'empire de Rabah, Paris, Hachette et Cie, (lire en ligne)
  15. Bulletin du Comité de l'Asie française, juin 1905, p. 244.
  16. Agathe Larcher, « La voie étroite des réformes coloniales et la « collaboration franco-annamite » (1917-1928) », Revue française d'histoire d'Outre-Mer, no 309,‎ , p. 391 (lire en ligne)
  17. Hendrik L. Wesseling, « Le Modèle colonial hollandais dans la théorie coloniale française, 1880-1914 », Revue française d'histoire d'outre-mer, t. 63, no 231,‎ , p. 245-246 (lire en ligne)
  18. « Lamothe, Benjamin de », base Léonore, ministère français de la Culture
  19. « Le général de Lamothe. Rapports et correspondances avec les maréchaux Franchet d'Esperey et Lyautey », La Koumia, no 129,‎ , p. 13-22 (lire en ligne)
  20. Vahé Tachjian, La France en Cilicie et en Haute-Mésopotamie. Aux confins de la Turquie, de la Syrie et de l'Irak (1919-1933), Karthala, (ISBN 2-84586-441-8, lire en ligne), p. 129, 172, 433
  21. Base Léonore : de Lamothe, Marie Clément Maurice
  22. « Lamothe, Henri Félix de », base Léonore, ministère français de la Culture
  23. Les pilotes Bajac et de Lamothe battent des records, dans Le Petit Parisien, 17 septembre 1926, no 18098
  24. Le pilote de Lamothe carbonisé, dans Le Temps, 22 décembre 1927, no 24233, p. 4 (lire en ligne)
  25. « De Lamothe s'est tué », L'Auto, no 9867,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  26. Annales des Mines : Léon Jean Benjamin de Lamothe (1849-1936)
  27. « Lamothe », base Léonore, ministère français de la Culture
  28. « Lamothe de, Henri Félix », base Léonore, ministère français de la Culture

Annexes

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Bibliographie et sources

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  • Bulletin des lois de la République française. Partie supplémentaire no 510- État no 371 d'Alsaciens et Lorrains qui ont opté pour la nationalité française en exécution du traité du ratifié par la loi du 18 du même mois, et de la convention du , ratifiée par la loi du , XIIe série, p. 13336-13337 (lire en ligne)
  • Nérée Quépat, Dictionnaire biographique de l'ancien département de la Moselle contenant toutes les personnes notables de cette région, Alphonse Picard éditeur, Paris, 1887, p. 555 (lire en ligne)
  • Angelo De Gubernatis, Dictionnaire international des écrivains du jour, tome 2, Louis Niccolai éditeur-imprimeur, Florence, 1890, p. 1309 (lire en ligne)
  • Henri Henrique-Duluc (préf. Amédée de La Porte), « M. de Lamothe, gouverneur de 1re classe des colonies », dans Nos contemporains : galerie coloniale et diplomatique, t. 3, Paris, La Politique coloniale, (lire en ligne), p. 71-77
  • « Arrêté accordant à M. de Lamothe (Henri-Félix), Gouverneur des colonies en retraite, domicilié à Paris, la concession d'un terrain de 10 000 hectares. Brazzaville, le 11 juillet 1906. Martineau », dans Journal officiel de la colonie du Gabon, , 5e année, no 16, p. 229 (lire en ligne)
  • Antoine Brébion, « Lamothe (Henri-Félix de) », dans Dictionnaire de bio-bibliographie générale, ancienne et moderne de l'Indochine française, Académie des sciences coloniales/Société d'éditions géographiques, maritimes et coloniales, (lire en ligne), p. 219-220
  • Marcel Blanchard, « Administrateurs d'Afrique Noire », Outre-Mers. Revue d'histoire, nos 140-141,‎ , p. 387-388, 402-406, 425-426 (lire en ligne)
  • Christian Roche, Histoire de la Casamance : conquête et résistance : 1850-1920, Paris, ditions Karthala, coll. « Hommes et sociétés », (1re éd. 1976), 401 p. (ISBN 978-2-865-37125-9, OCLC 1104227537, lire en ligne)* David Robinson (trad. de l'anglais par Henry Tourneux), Sociétés musulmanes et pouvoir colonial français au Sénégal et en Mauritanie, 1880-1920 : parcours d'accomodation, Paris, Karthala, coll. « Hommes et sociétés », , 410 p. (ISBN 978-2-845-86485-6, OCLC 424324183, lire en ligne)
  • François Manchuelle (trad. de l'anglais par Raphaëlle Masseault), Les diasporas des travailleurs soninké : 1848-1960 : migrants volontaires [« Willing migrants »], Paris, Karthala, coll. « Hommes et sociétés », , 348 p. (ISBN 978-2-845-86535-8, OCLC 501205433, lire en ligne)
  • Alain Forest, Le Cambodge et la colonisation française : Histoire d'une colonisation sans heurts (1897 - 1920), vol. 1, Éditions L'Harmattan, coll. « Centre de documentation et de recherches sur l'Asie du Sud-Est et le monde insulindien », , 546 p. (ISBN 9782858021390)
  • Henri Brunschwig, Noirs et blancs dans l'Afrique noire française ou comment le colonisé devient colonisateur (1870 - 1914, Paris, Flammarion, coll. « Nouvelle bibliothèque scientifique », , 243 p. (ISBN 978-2-082-11141-6, OCLC 476318372)
  • G. Wesley Johnson (trad. François Manchuelle, préf. Marc Michel), Naissance du Sénégal contemporain : aux origines de la vie politique moderne (1900-1920, Paris, Karthala, coll. « Hommes et sociétés », , 297 p. (ISBN 978-2-865-37277-5, lire en ligne)
  • François Zuccarelli, La vie politique sénégalaise, Paris, Centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes Diffusion la Documentation française, , 2 v. (158, 208 p.) Vol. 1, 1789-1940 ; vol. 2, 1940-1988. (ISBN 978-2-903-18223-6 et 978-2-903-18224-3, OCLC 949048987)

Articles connexes

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Liens externes

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