Haut conseil de sécurité

Le Haut conseil de sécurité (HCS) est une instance consultative algérienne. Elle est « chargée de donner au président de la République des avis sur toutes les questions relatives à la sécurité nationale », selon la Constitution.

Composition modifier

Le HCS est instauré par la constitution de 1976 par son article 125. Ses modalités de fonctionnement ont été décrétées en 1980 comme étant composé du président de l'Assemblée nationale, du coordinateur du parti (unique à l'époque), du Premier ministre, du ministre de la Défense nationale ou son représentant, du ministre des Affaires étrangères et du ministre de l'Intérieur[1].

Il est modifié en 1984 pour modifier sa composition, le coordonnateur du FLN est remplacé par le responsable du secrétariat permanent du comité central du même parti. Et le ministre de la Défense est remplacé par le secrétaire général du ministère de la Défense s'ajoutent, le ministre de la Justice, le ministre de l'Information, le membre du secrétariat permanent du comité central du FLN chargé des Relations extérieures ainsi que le secrétaire permanent du Haut conseil de sécurité[2].

Il est modifié une nouvelle fois en 1989 et voit la disparition de toute référence au parti après l'instauration du multipartisme ainsi que le ministre de l'information. C'est désormais le chef d'État Major de l'Armée qui représente la Défense. S'ajoute aussi le ministre de l'Économie[3].

L'article 208 de la constitution algérienne de 2020, stipule que le HCS est présidé par le président de la République et que ce dernier détermine les modalités de son organisation et de son fonctionnement, sans préciser sa composition.

Le décret présidentiel n° 21-539 du , fixe la composition du Haut conseil de sécurité, présidé par le président de la République, comme suit[4] :

Le président de la République peut, en fonction de l’ordre du jour, inviter à prendre part aux réunions du Haut conseil de sécurité :

  • d’autres membres du Gouvernement ou des responsables d’organismes publics ;
  • des experts et des compétences, pour fournir, à titre consultatif, des informations ou des éléments d’appréciation ou une évaluation juridique, technique ou autre sur un ou des points à l’ordre du jour, en vue d’éclairer les travaux du Haut conseil de sécurité.

Intervention politique du HCS modifier

Proclamation de l'état de siège en 1991 modifier

Après avoir réuni le Haut conseil de sécurité le , le Président de la République a décrété l'état de siège[5].

14 janvier 1992 modifier

Le Haut conseil de sécurité s'est réuni du 12 au à la suite de la démission de Chadli Bendjedid de la Présidence de la République pour institué le Haut Comité d'État. Il était alors composé de Sid Ahmed Ghozali Chef du Gouvernement, ministre de l'Économie, Khaled Nezzar ministre de la Défense nationale, Larbi Belkheir ministre de l'Intérieur, Hamdani Benkhelil ministre de la Justice, Lakhdar Brahimi ministre des Affaires étrangères et Abdelmalek Guenaizia chef d'État Major de l'armée.

Le , le conseil fait la déclaration suivante :

« Convoqué en session immédiate, le Haut conseil de sécurité, après avoir pris acte de l’état de vide constitutionnel résultant de la conjonction de vacance de la présidence de la République par démission et de l’Assemblée populaire nationale par dissolution, a constaté l’impossibilité de la poursuite du processus électoral et décidé de siéger sans discontinuité »[6].

Le , est publié au Journal Officiel une proclamation portant création du Haut Comité d'État signée par les membres du Haut conseil de sécurité[7].

9 février 1992 modifier

Après avoir réuni le Haut conseil de sécurité le , le président du Haut comité d’État Mohamed Boudiaf a décrété l'état d’urgence pour une durée de douze (12) mois à compter du , sur tout le territoire national[8].

19 décembre 1993 modifier

Le Haut conseil de sécurité s'est réuni le , composé du président du Haut Comité d'État, Ali Kafi, du chef du gouvernement Redha Malek, du ministre de la Défense nationale Liamine Zéroual, du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salah Dembri, du ministre de l'Intérieur Salim Saadi, du ministre de la Justice Mohamed Teguia, du ministre de l'Économie Mourad Benachenhou eu du chéf d'État Major de l'armée Mohamed Lamari.

Le conseil prenant en compte le fait que le HCE ne saurait exéder la fin du mandat présidentiel issu des élections de 1988 expirant le , proclame la prorogation sa mission jusqu'au et que son mandat prendra fin dès la prestation de serment de la nouvelle instance présidentielle issue de la conférence nationale qui se tiendra du 25 au .

30 janvier 1994 modifier

Le Haut conseil de sécurité s'est réuni le , composé du président du Haut Comité d'État, Ali Kafi, du chef du gouvernement Redha Malek, du ministre de la Défense nationale Liamine Zéroual, du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salah Dembri, du ministre de l'Intérieur Salim Saadi, du ministre de la Justice Mohamed Teguia, du ministre de l'Économie Mourad Benachenhou et du Chef d'État Major de l'armée Mohamed Lamari.

À la suite de la publication de la plate-forme portant consensus national sur la période de transition et notamment l'article 6 qui dit que la présidence de l'État est assurée par un président de l'État désigné par le Haut Comité de sécurité[9], le HCS, proclame que Liamine Zeroual est désigné en qualité de président de l'État[10].

31 janvier 2011 modifier

Le Haut conseil de sécurité s'est réuni le pour la première fois depuis l'accession d'Abdelaziz Bouteflika à la présidence. Le ministre délégué à la Défense nationale Abdelmalek Guenaizia, le Premier ministre Ahmed Ouyahia, le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, le ministre de l'Intérieur Dahou Ould Kablia, le ministre de la Justice Tayeb Belaiz et le chef d'État Major de l'armée Ahmed Gaïd Salah.

À la suite du soulèvement en Tunisie et du renversement de Ben Ali, des manifestations ont lieu à Alger à partir du . Trois semaines après la réunion du HCS, l'état d'urgence instauré le , a été levé officiellement le après près de 19 ans[11],[12].

Durant la présidence de Abdelmadjid Tebboune modifier

Contrairement aux chefs d'État passés, Abdelmadjid Tebboune convoque fréquemment, depuis son accession à la présidence de la République le , le Haut conseil de sécurité.

Le , le président Abdelmadjid Tebboune préside une réunion du Haut conseil de sécurité, où « la situation dans la région, notamment au niveau des frontières avec la Libye et le Mali » est examinée. Il décide que le Haut Conseil de sécurité sera réuni de manière périodique, à chaque fois que la situation l'impose[13].

Ainsi, le [14], le [15], le [16], le [17], le [18], le [19] et le [20], le HCS s'est réuni pour traiter essentiellement du sujet de la pandémie de Covid-19 en Algérie.

Le , le HCS traite de la préparation des élections législatives du , il s'est également penché sur « les actes subversifs et les graves dérapages émanant de milieux séparatistes et de mouvances illégales proches du terrorisme, qui exploitent les marches hebdomadaires »[21].

Le , le HCS classe l’association islamiste Rachad et le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) comme « organisations terroristes »[22].

Le , le HCS traite de la préparation des élections législatives du [23].

Le , le HCS traite des situations sécuritaire et sanitaire, ainsi que des préparatifs pour les prochaines échéances locales[24].

Le , une réunion du HCS est consacré aux feux de forêts qui ont ravagé le pays et « aux actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc et son allié, l'entité sioniste, contre l'Algérie »[25]. Le , l'Algérie annonce via son ministre des Affaires étrangères la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc.

Le , le HCS décide de « la fermeture immédiate de l'espace aérien de l'Algérie à tous les aéronefs civils et militaires marocains ainsi qu'à ceux qui portent un numéro d'immatriculation marocain »[26].

Le [27], puis le , le Haut Conseil de Sécurité se réunit, afin d'évaluer la « situation générale dans le pays »[28], les communiqués de la Présidence de la République ne fournissant pas plus de détails.

Notes et références modifier

  1. http://www.joradp.dz/Jo6283/1980/014/FP363.pdf http://www.joradp.dz/Jo6283/1980/014/FP364.pdf - Décret n°80-87 du 30 mars 1980 relatif aux modalités d'organisation et de fonctionnement du haut conseil de sécurité
  2. « Décret n°84-62 du 10 mars 1984 modifiant le décret n°80-87 relatif aux modalités d'organisation et de fonctionnement du Haut Comité de sécurité », JORADP,‎ 13 marsl 1984, p. 228 (lire en ligne)
  3. http://www.joradp.dz/Jo8499/1989/045/FP996.pdf, http://www.joradp.dz/Jo8499/1989/045/FP997.pdf - Décret présidentiel n°89-196 du 24 octobre 1989 portant organisation et fonctionnement du Haut Comité de sécurité
  4. Journal officiel, « JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE N° 99 », (consulté le )
  5. Décret présidentiel n°91-196 du 4 juin 1991 portant proclamation de l'état de siège http://www.joradp.dz/JO8499/1991/029/FP903.pdf
  6. Journal El Moudjahid du 13 janvier 1992
  7. Proclamation du 14 janvier 1992 instituant un comité d'état - Journal Officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire n°3 du 15 janvier 1992 http://www.joradp.dz/JO8499/1992/003/FP64.pdf http://www.joradp.dz/JO8499/1992/003/FP65.pdf
  8. [1]
  9. http://www.joradp.dz/Jo8499/1994/006/FP8.pdf - Décret présidentiel n°94-10 du 29 janvier 1994 relatif à la publication de la plate-forme portant consensus national sur la période de transition - Journal Officiel de la République Algérienne Populaire et Démocratique no 6 du 31 janvier 1994 page 8
  10. http://www.joradp.dz/Jo8499/1994/006/FP15.pdf - Proclamation - Le Haut Comité de sécurité réuni le 30 janvier 1994 au siège de la Présidence de la République - Journal Officiel de la République Algérienne Populaire et Démocratique no 6 du 31 janvier 1994 page 15
  11. arezki ait larbi, « En Algérie, Bouteflika veut désamorcer la contestation », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  12. Ordonnance n° 11-01 du 23 février 2011 PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE JO N° 12 du 23 février 2011, Page 4 Portant levée de l'état d'urgence
  13. « Tebboune réunit le Haut conseil de sécurité », sur TSA, (consulté le )
  14. « Coronavirus : Tebboune donne des instructions "fermes" pour maintenir un haut degré de vigilance », sur aps.dz, (consulté le )
  15. « Le Président de la République préside une réunion du Haut Conseil de Sécurité », sur aps.dz, (consulté le )
  16. « Le Président Tebboune préside une réunion du Haut Conseil de Sécurité consacrée à la pandémie du COVID-19 », sur aps.dz, (consulté le )
  17. « Tebboune préside une réunion du Haut conseil de sécurité », sur algerie360.com, (consulté le )
  18. « Covid-19 : Le Président Tebboune préside une réunion du Haut conseil de sécurité », sur aps.dz, (consulté le )
  19. « Le président Tebboune préside une réunion du Haut Conseil de Sécurité », sur aps.dz, (consulté le )
  20. « Tebboune préside une réunion périodique du Haut Conseil de Sécurité », sur aps.dz, (consulté le )
  21. « Le Président Tebboune préside la réunion périodique du Haut Conseil de Sécurité », sur aps.dz, (consulté le )
  22. Algérie : Le MAK et Rachad classés comme « organisations terroristes », site observalgerie.com, 18 mai 2021.
  23. « Le Président Tebboune préside une réunion du Haut Conseil de Sécurité », sur aps.dz, (consulté le )
  24. « Une réunion périodique du Haut Conseil de Sécurité mercredi », sur aps.dz, (consulté le )
  25. « Tebboune préside une réunion extraordinaire du Haut Conseil de Sécurité », sur aps.dz, (consulté le )
  26. « Le Président Tebboune préside une réunion du Haut Conseil de Sécurité », sur aps.dz, (consulté le )
  27. « Le Président Tebboune préside une réunion du Haut Conseil de Sécurité », (consulté le )
  28. « Le Président Tebboune préside une réunion du Haut Conseil de Sécurité », (consulté le )

Articles connexes modifier