HMS Sceptre
illustration de HMS Sceptre (P215)
Le HMS Sceptre juste après sa mise en service

Type Sous-marin
Classe S - 3e groupe
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Commanditaire Royal Navy
Constructeur Scotts Shipbuilding and Engineering Company
Chantier naval Greenock - Écosse
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Vendu pour la ferraille en septembre 1949
Équipage
Équipage 48 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 66,1 m
Maître-bau 7,16 m
Tirant d'eau 3,4 m
Déplacement 856 tonnes en surface / 1006 tonnes en immersion
Propulsion 2 moteurs Diesel
2 moteurs électriques
2 arbres à hélice
Puissance Diesel : 1 900 ch (1 400 kW)
électrique : 1 300 ch (970 kW)
Vitesse 14,75 nœuds (27,32 km/h) en surface)
8 nœuds (15 km/h) en immersion
Profondeur 91 m
Caractéristiques militaires
Armement 6 tubes lance-torpilles de 533 mm
13 torpilles ou 12 mines
1 canon de pont de 76 mm
1 canon AA de 20 mm Oerlikon
3 mitrailleuses de 7,7 mm
Électronique ASDIC type 129AR ou 138
Radar d'alerte précoce type 291
Rayon d'action 6 000 milles marins (11 112 km) à 10 nœuds (67-92 tonnes de fuel)
Carrière
Indicatif P215

Le HMS Sceptre[Note 1] (numéro de coque P215) était un sous-marin de la troisième série d'unités de la classe S, construit pour la Royal Navy pendant la Seconde Guerre mondiale par Scotts Shipbuilding and Engineering Company à Greenock en Écosse.

Conception et description modifier

 
Schéma d'un sous-marin de classe S

Les sous-marins de la classe S ont été conçus pour patrouiller dans les eaux resserrées de la mer du Nord et de la mer Méditerranée. Les sous-marins de la troisième série de cette classe étaient légèrement plus grands et améliorés par rapport à la série précédente. Ces sous-marins avaient une longueur hors tout de 66,1 mètres, une largeur de 7,2 m et un tirant d'eau de 4,5 m. Leur déplacement était de 879 tonnes en surface et 1 006 tonnes en immersion. Les sous-marins de la classe S avaient un équipage de 48 officiers et matelots. Ils pouvaient plonger jusqu'à la profondeur de 90 m.

Pour la navigation en surface, ces navires étaient propulsés par deux moteurs Diesel de 950 ch (708 kW), chacun entraînant un arbre et une hélice distincte. En immersion, les hélices étaient entraînées par un moteur électrique de 650 ch (485 kW). Ils pouvaient atteindre 15 nœuds (28 km/h) en surface et 10 nœuds (19 km/h) en plongée. Les sous-marins de la troisième série avaient une autonomie en surface de 6 000 milles marins (11 000 km) à 10 nœuds (19 km/h), et en plongée de 120 milles (220 km) à 3 nœuds (5,6 km/h).

Ces navires étaient armés de sept tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm). Une demi-douzaine de ces tubes étaient à l'avant, et il y avait un tube externe à l'arrière. Ils transportaient six torpilles de rechange pour les tubes d'étrave, et un total de treize torpilles. Douze mines pouvaient être transportées à la place des torpilles stockées à l’intérieur. Ils étaient également armés d'un canon de pont de 3 pouces (76 mm). Les navires du troisième groupe de la classe S étaient équipés d’un système ASDIC de type 129AR ou 138 et d'un radar d'alerte précoce de type 291 ou 291 W.

Construction et carrière modifier

Commandé le dans le cadre du programme de construction de 1939, le HMS Sceptre est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding and Engineering Company à Greenock en Écosse le , lancé le [1]. Le , le Sceptre, sous le commandement du lieutenant Ian McIntosh, quitte les chantiers naval pour se rendre à Holy Loch, où il a été mis en service plus tard dans la journée[1].

Après avoir effectué des exercices d'entraînement au large de Scapa Flow et de Holy Loch, le Sceptre s'embarque le pour une patrouille anti-sous-marine au large de la Norvège. La patrouille se déroule sans incident et le sous-marin rentre au port le [1].

Opération Source modifier

 
Le Scharnhorst en mer

Le , le Sceptre s'entraîne à Port HHZ, en Écosse, avec des sous-marins de poche de classe X en préparation de l'opération Source, une attaque contre les cuirassés allemands en Norvège à l'aide de sous-marins de poche. Le , le sous-marin quitte le port en remorquant le sous-marin de poche X10 vers sa cible, le cuirassé allemand Scharnhorst[2],[3]. Un équipage auxiliaire était à bord pendant le passage, qui devait changer avec l'équipage opérationnel près de la cible. Le , le sous-marin de poche est libéré pour attaquer le cuirassé Tirpitz, mais il connait des problèmes de moteur et doit abandonner la mission. Le Sceptre revient à Lerwick le , mais le , le X10 est contraint de se saborder en raison de problèmes mécaniques[3],[1].

Patrouilles du Nord modifier

Le Sceptre effectue une autre patrouille sans incident dans les eaux arctiques du au , puis, lors de sa patrouille suivante, il tire quatre torpilles sur le navire marchand norvégien Nina, mais le manque. Le sous-marin commence alors une autre patrouille dans les eaux du Nord à partir du . Après six jours en mer, le Sceptre attaque un convoi de navires marchands avec quatre torpilles, mais on ne sait pas si elles ont touché un navire. Deux jours plus tard, le sous-marin a attaqué ce qui semblait être un sous-marin allemand, mais celui-ci n'a pas été touché ; aucun sous-marin allemand ne se trouvait à proximité à ce moment-là, il se peut donc qu'il ait pris un autre navire de surface pour un sous-marin. Le Sceptre a ensuite mis fin à sa patrouille en Écosse le [1].

Le sous-marin reprend la mer le , patrouillant à nouveau dans l'Arctique. Le , le Sceptre tire deux torpilles sur un navire marchand d'un convoi, mais il le manque. Le lendemain, le Sceptre aperçoit à nouveau un convoi et réussit à infliger de lourds dégâts avec ses torpilles au navire marchand allemand Lippe ; ce dernier est contraint de s'échouer et se brise le lendemain. Les 12 et , le sous-marin tire des torpilles sur les navires marchands Kong Harald et Gordias, mais ne réussit pas à les toucher. Le Sceptre rentre au port le [1].

Du au , le Sceptre participe de nouveau à des opérations d'entraînement avec des sous-marins de classe X, après quoi il part pour une opération spéciale, l'opération Guidance. Cette opération était similaire à l'attaque précédente du Tirpitz en ce sens que des sous-marins de poche de classe X seraient utilisés pour pénétrer dans une zone fortement défendue et attaquer des cibles sous l'eau avec des mines limpet. La cible de cette mission était une cale sèche flottante à Bergen, en Norvège. Le , le Sceptre se met en route vers Bergen avec le sous-marin de poche X24 en remorquage, et le lâche le lendemain. Le X24 réussit à entrer dans le port deux jours plus tard, mais des renseignements erronés et des cartes incorrectes firent que les charges explosives furent déposées sur le navire marchand allemand Barenfels et non sur le quai[4]. Le navire est coulé et le quai endommagé, et le X24 retrouve le Sceptre et les deux sous-marins quittent la zone à pleine vitesse ; ce n'est que plus tard que le X24 est à nouveau pris en remorque. Les deux sous-marins reviennent à Port HZZ le [1].

Le , le Sceptre quitte le port pour une patrouille dans la région du Golfe de Gascogne, au large du nord de l'Espagne. Deux semaines plus tard, le sous-marin torpille et coule le navire marchand allemand Hochheimer au large de Bilbao, en Espagne. Le Sceptre poursuit sur cette lancée en coulant le navire marchand Baldur au large de Punta Lamie, en Espagne, trois jours plus tard. Le sous-marin termine sa patrouille à Gibraltar le . Le Sceptre retourne en Angleterre entre le et le 1er juillet[1].

Après un entraînement aux opérations avec des sous-marins de poche de classe X à Port HZZ, le Sceptre part le , remorquant le X24 vers sa cible, la même cale sèche flottante à Bergen. Le Sceptre largue le X24 dans la soirée du ; le X24 pénètre dans le port en plein jour, en évitant les remorqueurs et les navires, et réussit à placer ses charges explosives sous le quai ciblé. Le sous-marin de poche rencontre le Sceptre plus tard dans la journée, et les deux sous-marins rentrent à leur base indemnes, tandis que les charges sous le quai explosent, le cassant en deux et le faisant couler[1].

Le Sceptre se met en route pour une autre patrouille dans les eaux du Nord le  ; six jours plus tard, il attaque un caboteur avec trois torpilles, qui explosent toutes sur la plage après avoir manqué leur cible ; plus tard dans la journée, le Sceptre attaque le navire marchand norvégien Vela et le coule avec une salve complète de six torpilles. Le sous-marin met fin à sa patrouille le . Le Sceptre effectue ensuite une autre patrouille du 15 au , coulant le chasseur de sous-marins allemand UJ 1111[1].

Transformation en sous-marin cible modifier

Le , le Sceptre arrive à Sheerness où il est largement réaménagé et modifié pour être utilisé comme sous-marin cible. Son canon de pont est enlevé et sa coque est rationalisée, et il est équipé de batteries plus puissantes. Il est affecté à la 7e flottille de sous-marins et utilisé pour l'entraînement, basé à Sheerness. Il continue à fonctionner comme unité d'entraînement basée à Portland jusqu'en . Après avoir subi des dommages dus à l'explosion d'une batterie le , il est vendu à la BISCo pour être mis à la ferraille en [1].

Palmarès modifier

Au cours de son service dans la Royal Navy, le Sceptre a coulé cinq navires pour un total de 15 084 tonneaux de jauge brute (TJB)[1].

Date Nom du navire Tonnage Nationalité Destin et position
Lippe 7 849   Allemagne nazie Sévèrement endommagé par des torpilles au 64° 32′ N, 10° 38′ E, échoué et mis à la ferraille le jour suivant
Hochheimer 1 894   Allemagne nazie Torpillé et coulé au 43° 31′ N, 2° 52′ O
Baldur 3 630   Allemagne nazie Torpillé et coulé au 43° 21,3′ N, 3° 10,3′ O
Vela 1 184   Norvège Torpillé et coulé au 58° 19′ N, 5° 35′ E
UJ 1111 527   Allemagne nazie Torpillé et coulé au 58° 34′ N, 5° 28,5′ E

Commandants modifier

  • Lieutenant (Lt.) Ian Stewart McIntosh (RN) du au
  • Lieutenant (Lt.) Hilary John Bartlett (RN) du au
  • Lieutenant (Lt.) Robert Francis Park (RN) du au
  • Lieutenant (Lt.) William St. George Anderson (RNR) du à ?
  • Lieutenant (Lt.) Robert Francis Park (RN) du ? au
  • Lieutenant (Lt.) Lindsay Arthur Pirie (RN) du au

Notes: RN = Royal Navy - RNR = Royal Naval Reserve

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin

Références modifier

  1. a b c d e f g h i j k et l (en) Guðmundur Helgason, « HMS Sceptre (P 215) », sur uboat.net (consulté le ).
  2. Grove, p. 127
  3. a et b Akermann, p. 455
  4. « Cutting cables » [archive du ], Department of Veterans Affairs,

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Paul Akermann, Encyclopaedia of British Submarines 1901–1955, Penzance, Cornwall, Periscope Publishing, (ISBN 1-904381-05-7).
  • (en) Erminio Bagnasco, Submarines of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-962-6).
  • (en) Brian Best, The Forgotten VCs: The Victoria Crosses of the War in the Far East During WW2, Oxford, UK, (ISBN 1-52671-800-6).
  • (en) Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships 1922–1946, Greenwich, UK, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-146-7).
  • (en) Karl, Eric Heden, Sunken Ships, World War II: U.S. Naval Chronology Including Submarine Losses of the United States, England, Germany, Japan, Italy, History Reference Center, Branden Books, (ISBN 0-82832-118-3).
  • (en) Innes McCartney, British Submarines 1939–1945, vol. 129, Oxford, UK, Osprey, (ISBN 1-84603-007-2).
  • (it) Alberto Santoni, Il vero traditore. Il ruolo documentato di Ultra nella guerra del Mediterraneo, Milan, Ugo Mursia Editore, (ISBN 8-84253-329-7), p. 257–258.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier