HMS Encounter (H10)

HMS Encounter
illustration de HMS Encounter (H10)
Le HMS Encounter en juillet 1938.

Type Destroyer
Classe E
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Constructeur Hawthorn Leslie and Company
Chantier naval Hebburn, Fleuve Tyne
Commandé
Quille posée
Lancement
Acquisition 252 250 livres sterling (£) excepté l'équipement fourni par le gouvernement comme l'armement.
Commission
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 145 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 100,3 m
Maître-bau 10,13 m
Tirant d'eau 3,81 m
Déplacement 1 428 tonnes
Port en lourd 1 970 tonnes
Propulsion 2 arbres
Turbines à engrenage Parsons
3 chaudières Admiralty
Puissance 36 000 ch
Vitesse 35,5 nœuds (66 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 4 canons de 120 mm
2 × 4 mit. de 12,7 mm
2 × 4 TLT de 533 mm
20 grenades ASM
Électronique ASDIC
Rayon d'action 6 350 milles marins (11 760 km) à 15 nœuds (28 km/h)
Carrière
Indicatif H10
Coût £ 252 250
Localisation
Coordonnées 5° sud, 111° est
Géolocalisation sur la carte : Indonésie
(Voir situation sur carte : Indonésie)
HMS Encounter
HMS Encounter

Le HMS Encounter (pennant number H10) est un destroyer de classe E lancé pour la Royal Navy en 1934.

Construction modifier

 
Profil d'un destroyer de la classe E.

L'Encounter, le sixième navire de ce nom à servir dans la Royal Navy, est commandé le à Hawthorn Leslie and Company à Hebburn dans le cadre du programme naval de 1931. Sa quille est posée le et il est lancé le . Le navire fut mis en service le , pour un coût total de 252 250 £, excepté l'équipement fourni par le gouvernement comme l'armement.

Le Encounter est un des 9 navires de la classe E, version allongée de la classe A de 1927 et sur la classe D précédente, permettant d'améliorer leur endurance. Ses quatre canons, en affût simple, sont de 120 mm (4,7 pouces). Ils sont superposés deux à la proue et les deux autres à la poupe. Deux plateformes de tubes lance-torpilles quadruples de 533 mm sont présentes dans l'axe du navire, installées après les deux cheminées et séparées par une plateforme projecteur. Il n'est pas équipé à l'origine comme dragueur de mines.

Les destroyers des classes E et F déplacent 1 428 t en charge normale et 1 970 t en pleine charge. Ils ont une longueur totale de 100,3 mètres, une largeur de 10,1 mètres et un tirant d'eau de 3,8 mètres. Ils sont propulsés par deux turbines à vapeur à engrenages Parsons, chacune entraînant un arbre d'hélice, utilisant la vapeur fournie par trois chaudières à trois tambours Almirauty qui fonctionnent à une pression de 20,7 bar (300 psi) et à une température de 327 °C. Les turbines développent une puissance totale de 36 000 chevaux-vapeur (27 000 kW) et atteignent une vitesse maximale de 35,5 nœuds (65,7 km/h). Les destroyers transportent un maximum de 470-480 tonnes de mazout, ce qui leur donne une autonomie de 6 350 milles nautiques (11 760 km) à 15 nœuds (28 km/h)[1].L'effectif du navire est de 145 officiers et matelots[2].

Une modernisation de temps de guerre est opérée dès 1940. À partir de mai 1940, le banc arrière des tubes de torpilles est retiré et remplacé par un canon antiaérien QF de 12 livres 20-cwt, le mât arrière et la cheminée étant coupés pour améliorer le champ de tir du canon. Quatre à huit canons Oerlikon QF de 20 mm sont ajoutés aux navires survivants, remplaçant généralement les supports de mitrailleuse de calibre .50 entre les cheminées. Au début de la guerre, le stockage des grenades sous-marines est passé à 38[3]. En 1943, on lui enlève son canon "Y" sur le pont arrière pour permettre un stockage supplémentaire de grenades sous-marines et l'installation de deux lanceurs de grenades sous-marines supplémentaires. Le canon de 12 livres est retiré pour permettre l'installation d'un radiogoniomètre Huff-Duff sur un mât principal court et pour permettre le stockage de charges sous-marines supplémentaires. On remplace son canon "A" ou "B" par un mortier Hedgehog anti-sous-marin, et sa tour de contrôle et son télémètre au-dessus du pont sont retirés en échange d'un radar de repérage de cible Type 271. Un radar de recherche de surface à courte portée de type 286, adapté du radar ASV de la Royal Air Force, est également ajouté.

Histoire modifier

À sa mise en service, il est attribué à la Home Fleet lors de sa croisière aux Antilles entre janvier et avant de rejoindre la Mediterranean Fleet en pendant la crise d'Abyssinie. Il entre en collision son sister-ship HMS Echo le lors d'un exercice de nuit au large d'Alexandrie. Pendant la guerre civile espagnole de 1936-39, il patrouille au large du pays et dans le golfe de Gascogne, faisant respecter le blocus des armes imposé par la Grande-Bretagne et la France des deux côtés du conflit. Il est gravement endommagé lors d'une autre collision le . Réparé à Hebburn, il effectue des patrouilles de non-intervention au large de Gibraltar durant les trois premiers mois de 1939.

L'Encounter est ensuite assigné à l'escorte de convois et aux patrouilles anti-sous-marines dans les atterrages occidentaux, lorsque la Seconde Guerre mondiale débute en . Il participa à la campagne norvégienne, où il escorte notamment les porte-avions Ark Royal et Glorious, et les cuirassés Warspite et Valiant dans les eaux norvégiennes. Au milieu des années 1940, il rejoint Force H, participant aux batailles de Dakar et du cap Teulada plus tard dans l'année. Le navire est transféré à la Mediterranean Fleet en 1941 où il escorte des convois à Malte.

Alors en cale sèche à Malte en , le destroyer est gravement endommagé à deux reprises lors de bombardements, quelques semaines après son arrivée en Méditerranée. Il est brièvement réaffectée à Force H après ses réparations avant de rejoindre de nouveau la Mediterranean Fleet la même année, notamment en mouillant des mines au large de Livourne, en Italie. Brièvement affecté au Commandement de l'Atlantique Sud en septembre, le navire est transféré dans l'Eastern Fleet à Singapour le mois suivant, où il passe les premiers mois de 1942 à escorter des convois entre Singapour et les Indes orientales néerlandaises avec la Force Z, sous le contrôle ABDACOM. Il fut l'un des navires alliés retenus pour intercepter les convois d'invasion japonais lors de la campagne des Indes néerlandaises en et participa à la Première bataille de la mer de Java.

Lors de la Seconde bataille de la mer de Java, les HMS Exeter, Encounter et le destroyer américain USS Pope reçoivent l'ordre de se rendre à Colombo par le détroit de la Sonde. Partis dans la soirée du , ils sont interceptés par les croiseurs lourds japonais Nachi, Haguro , Myōkō et Ashigara et les destroyers Akebono, Inazuma, Yamakaze et Kawakaze au matin du 1er mars. L'Encounter est gravement endommagé alors qu'il protégeait avec un écran de fumée l'Exeter immobilisé. Le Lieutenant commander Eric Morgan, capitaine du destroyer, ordonna son sabordage pour éviter qu'il ne tombe aux mains des japonais. Le navire chavira et coula vers 12 h 10. Huit hommes d'équipage furent tués et les 149 survivants furent sauvés par le destroyer japonais Ikazuchi le jour suivant. Prisonniers de guerre, environ un quart d'entre eux moururent en captivité avant la fin de la guerre en 1945.

L'épave du navire fut découverte le à une profondeur de 60 à 61 mètres. Lors d'une expédition sur le site en 2016, elle fut presque entièrement renflouée par des opérations de pillage illégales.

Honneurs de bataille modifier

  • ATLANTIC 1939
  • NORWAY 1940
  • SPARTIVENTO 1940
  • LIBYA 1941
  • MALTA CONVOYS 1941
  • MEDITERRANEAN 1941

Participation aux convois modifier

Le Encounter a navigué avec les convois suivants au cours de sa carrière:

Commandement modifier

  • Lieutenant Commander (Lt.Cdr.) Aubrey St. Clair-Ford (RN) du au
  • Lieutenant Commander (Lt.Cdr.) Eric Vernon St. John Morgan (RN) du au

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

  1. Lenton, p. 156, 58
  2. Lenton, p. 156
  3. Friedman, p. 236–37

Bibliographie modifier

  • Admiralty Historical Section, The Royal Navy and the Mediterranean, vol. Vol. 2, November 1940 – December 1941, London, Whitehall History in association with Frank Cass, (ISBN 0-7146-5205-9)
  • Paul S. Dull, A Battle History of the Imperial Japanese Navy, 1941–1945, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 402 p. (ISBN 978-1-59114-219-5 et 1-59114-219-9)
  • John English, Amazon to Ivanhoe : British Standard Destroyers of the 1930s, Kendal, England, World Ship Society, (ISBN 0-905617-64-9)
  • Arthur S. Evans, Destroyer Down : An Account of HM Destroyer Losses 1939–1945, Barnsley, South Yorkshire, UK, Pen & Sword Maritime, (ISBN 978-1-84884-270-0 et 1-84884-270-8)
  • Norman Friedman, British Destroyers From Earliest Days to the Second World War, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-081-8)
  • G. Hermon Gill, Australia in the War of 1939–1945 : Series Two Navy : Volume I : The Royal Australian Navy, 1939–1942, Canberra, Australia, Australian War Memorial, , 484–512 p. (OCLC 848228, lire en ligne), « Chapter 14: South–West Pacific Area »
  • G. Hermon Gill, Australia in the War of 1939–1945 : Series Two Navy : Volume I : The Royal Australian Navy, 1939–1942, Canberra, Australia, Australian War Memorial, , 513–72 p. (OCLC 848228, lire en ligne), « Chapter 15: ABDA and ANZAC »
  • G. Hermon Gill, Australia in the War of 1939–1945 : Series Two Navy : Volume I : The Royal Australian Navy, 1939–1942, Canberra, Australia, Australian War Memorial, , 571–624 p. (OCLC 848228, lire en ligne), « Chapter 16: Defeat in ABDA »
  • Eric Grove, Sea Battles in Close Up : World War 2, vol. 2, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 224 p. (ISBN 1-55750-758-9)
  • Geirr H. Haarr, The Battle for Norway : April–June 1940, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-051-1)
  • Eric Lacroix et Linton Wells, Japanese Cruisers of the Pacific War, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 882 p. (ISBN 0-87021-311-3)
  • (en) Henry Trevor Lenton, British & empire warships of the Second World War, London Annapolis, Md, Greenhill Books Naval Institute Press, , 766 p. (ISBN 978-1-853-67277-4 et 978-1-557-50048-9, OCLC 39245871)
  • Martin Middlebrook et Patrick Mahoney, The Sinking of the Prince of Wales and Repulse : The End of the Battleship Era, Barnsley, Leo Cooper, (ISBN 978-1-84415-075-5)
  • Roger Nailer, Warship 1990, London, Naval Institute Press, , 151–65 p. (ISBN 1-55750-903-4), « Aircraft to Malta »
  • (en) Jürgen Rohwer, Gerhard Hümmelchen et Thomas Weis (Chronik des Seekrieges, 1939-1945.), Chronology of the War at Sea, 1939–1945: The Naval History of World War Two, Annapolis, US Naval Institute Press, , 3e éd., 532 p. (ISBN 978-1-861-76257-3 et 978-1-591-14119-8, OCLC 76797349)
  • Christopher Shores, Brian Cull et Yasuho Izawa, Bloody Shambles : Volume Two : The Defence of Sumatra to the Fall of Burma, London, Grub Street, , 494 p. (ISBN 0-948817-67-4)
  • M. J. Whitley, Destroyers of World War Two : An International Encyclopedia, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 320 p. (ISBN 0-87021-326-1)

Liens externes modifier