HMAS Nestor
illustration de HMAS Nestor (G02)
Le Nestor en 1941.

Type Destroyer
Classe N
Histoire
A servi dans  Royal Australian Navy
Constructeur Fairfield Shipbuilding and Engineering Company
Chantier naval Govan, Écosse
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Sabordé le
Équipage
Équipage 249 officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur 108,7 mètres
Maître-bau 10,9 mètres
Tirant d'eau 3,98 mètres
Déplacement 1 773 tonnes
Port en lourd 2 550 tonnes
Propulsion 2 turbines à vapeur à engrenage Parsons
2 chaudière à tubes d'eau Admiralty
2 hélices
Puissance 40 000 ch (30 000 kW)
Vitesse 36 nœuds (66,7 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 6 x canons QF Mark XII de 4,7 pouces (3 x 2)
1 x canon QF Mark V de 4 pouces
4 x canons AA de 20 mm Oerlikon (4 x 1)
4 x mitrailleuses de 0,5 pouce (2 x 2)
10 x tubes lance-torpilles de 533 mm Pentad (5 x 2)
45 x charges de profondeur, 2 x lanceurs, 1 x rack
Électronique ASDIC
Radar de tir type 285
Radar de recherche de surface type 286
Rayon d'action 5 500 milles marins (10 186 km) à 15 nœuds (27,8 km/h)
Carrière
Pavillon Australie
Indicatif G02
Coût £ 398 960
Localisation
Coordonnées 33° 36′ nord, 24° 30′ est
Géolocalisation sur la carte : mer Méditerranée
(Voir situation sur carte : mer Méditerranée)
HMAS Nestor
HMAS Nestor

Le HMAS Nestor (G02) est un destroyer de classe N en service dans la Royal Australian Navy pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le Nestor passa la plus grande partie de sa carrière à patrouiller et à servir de navire d'escorte dans l'océan Atlantique, en Méditerranée et en Extrême-Orient. En , le destroyer localisa et coula le sous-marin allemand U-127. En , il fit partie de la force d'escorte de l'opération Vigorous, protégeant un convoi de ravitaillement à destination de Malte. Dans la soirée du , le navire fut lourdement endommagé par une attaque aérienne. Malgré plusieurs tentatives de remorquage, le navire fut abandonné et sabordé au large de la Crète le lendemain matin. Le Nestor fut le seul navire de la Royal Australian Navy n'ayant jamais opéré dans les eaux australiennes[1].

Conception et construction modifier

Le Nestor avait une longueur hors-tout 108,7 mètres (longueur entre perpendiculaires de 69,95 mètres), un faisceau de 10,9 mètres et un tirant d'eau de 3,98 mètres, déplaçant 1 773 tonnes en charge standard et 2 550 tonnes à pleine charge[2]. Il était propulsé par deux turbines à vapeur à engrenage Parsons alimentés par 2 chaudière à tubes d'eau Admiralty et conduisant tous deux un arbre d'hélice[3]. Sa puissance était de 40 000 chevaux-vapeur (30 000 kW) produisant une vitesse de pointe de 36 nœuds (66,7 km/h)[2]. Son équipage se composait de 249 officiers et hommes d'équipage[3].

Son armement principal était composé de six canons QF Mark XII de 4,7 pouces en trois supports jumelés, un canon QF Mark V de 4 pouces, un canon « pom pom » de 2 livres, quatre mitrailleuses de 0,5 pouce, quatre canons antiaériens de 20 mm Oerlikon, quatre mitrailleuses .303 Lewis, dix tubes lance-torpilles de 533 mm Pentad, ainsi que deux lanceurs et un rack de charges de profondeur (emportant 45 grenades)[2]. Par la suite, son canon de 4 pouces fut retiré lors de son service opérationnel[2].

Propriété de la Royal Navy[3], le Nestor est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuilding and Engineering Company de Govan (Écosse) le , il est lancé le par la fille de l'un des directeurs du chantier naval[3]. Le destroyer est mis en service par la Royal Australian Navy le . Il est nommé d'après Nestor, un roi de la mythologie grecque[2]. Sa construction aura coûté 398 960 livres sterling[3].

Historique modifier

Lors de ses essais en mer, le Nestor effectua plusieurs déploiements au nord des îles Britanniques, où l'une fit l'objet d'une altercation entre membres d'équipage[4]. Le , une mutinerie eut lieu à bord en raison des lourdes beuveries répétitives du capitaine du navire et de deux autres officiers supérieurs. Les marins s'enfermèrent dans leurs chambres, refusant de servir sur le navire jusqu'à ce que les officiers soient relevés de leurs fonctions[4]. Le médecin du navire fit une visite à bord (le navire était alors basé à Scapa Flow); l'amiral envoya des marines afin d'arrêter les trois officiers, avant de nommer un nouveau commandant[4].

Après avoir terminé ses essais en mer, le Nestor fut affecté à des fonctions d'escorte et de patrouille dans l'Atlantique Nord[3]. Au cours du mois de mai, il fut impliqué dans la poursuite du cuirassé allemand Bismarck, avant d'être dérouté vers l'Islande afin de préserver du carburant lorsque la force alliée rencontra et coula le navire allemand[5]. Transféré en Méditerranée en , le destroyer participa aux opérations des convois de Malte, puis effectua des tâches d'escorte dans l'Atlantique Sud avant de retourner en Angleterre pour une remise en état en octobre[3]. Le destroyer fut remis en service en tant que destroyer d'escorte pour les convois de Malte en décembre[3]. Le , le Nestor localisa et coula avec ses charges de profondeur le sous-marin allemand U-127 au large du cap Saint-Vincent. La totalité des membres d'équipage du submersible moururent dans cette attaque[3].

En , il fut réaffecté en Extrême-Orient[3]. Pendant le voyage, le Nestor et plusieurs de ses sister-ships escortèrent le porte-avions HMS Indomitable lors de tentatives de livraison d'avions en Malaisie[3]. Après cette mission, le Nestor rejoint l'Eastern Fleet basé à Colombo. En , la ville d'Andover, dans le Hampshire, adopta le Nestor après avoir récolté 214 467 livres sterling au cours d'une Warship Week[6]. En , le destroyer retourna en Méditerranée[3].

Perte modifier

Le , le Nestor appareilla de Haïfa en tant que membre de la grande force d'escorte pour l'opération Vigorous ; un convoi de Malte composé de 11 navires marchands transportant de la nourriture, du carburant et des fournitures pour l'île assiégée[3],[5]. Le harcèlement aérien du convoi débuta quasiment immédiatement après son départ du port. Dans l'après-midi du , le convoi apprit qu'un second convoi (opération Harpoon) venant de l'ouest était arrivé avec succès et, compte tenu de la quantité d'attaques aériennes et des renseignements mentionnant une flotte italienne dans la région, il fut décidé de dérouter le convoi vers Alexandrie[3],[5].

 
Naufrage du Nestor après son sabordage au matin du 16 juin.

Vers 18 h 0, au large de la Crète, un bombardier italien attaqua le Nestor au but, tuant quatre marins et endommageant gravement les salles des machines[3],[5]. Le HMS Javelin lui porta assistance, mais à h 30 le , la quantité d'eau s'étant infiltré dans le navire ne permettait plus au Javelin de le remorquer. Ses membres d'équipage furent transférés sur le destroyer, qui fut ensuite sabordé avec des charges de profondeur[3],[5]. Le Nestor fut le seul navire de la Royal Australian Navy n'ayant jamais opéré dans les eaux australiennes[1].

Le destroyer fut décoré de quatre honneurs de bataille pour son service lors de la traque du Bismark en 1941, ses services dans l'Atlantique en 1941, pendant les convois de Malte en 1941-42 et dans l'océan Indien en 1942[7],[8]. Sa cloche fut récupérée puis exposée au musée du HMAS Cerberus[5].

Notes et références modifier

  1. a et b Bastock, Australia's Ships of War, p. 152
  2. a b c d et e Cassells, The Destroyers, p. 61
  3. a b c d e f g h i j k l m n o et p Cassells, The Destroyers, p. 62
  4. a b et c Frame & Baker, Mutiny!, p. 155
  5. a b c d e et f « HMAS Nestor », Royal Australian Navy (consulté le )
  6. Andover Advertiser archives in the Hampshire Records Office, Winchester
  7. « Navy Marks 109th Birthday With Historic Changes To Battle Honours », Royal Australian Navy,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Royal Australian Navy Ship/Unit Battle Honours » [archive du ], Royal Australian Navy, (consulté le )

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • John Bastock, Australia's Ships of War, Cremorne, NSW, Angus and Robertson, (ISBN 0-207-12927-4)
  • Vic Cassells, The Destroyers : Their Battles and Their Badges, East Roseville, New South Wales, Simon & Schuster, , 250 p. (ISBN 0-7318-0893-2)
  • Tom Frame et Baker, Kevin, Mutiny! Naval Insurrections in Australia and New Zealand, St. Leonards, New South Wales, Allen & Unwin, (ISBN 1-86508-351-8)
  • (en) John English, Amazon to Ivanhoe : British Standard Destroyers of the 1930s, Kendal, England, World Ship Society, , 144 p.
  • (en) Norman Friedman, British destroyers & frigates : the Second World War and after, London, Chatham, , 256 p. (ISBN 1-861-76137-6)
  • Ross Gillett et Colin Graham, Warships of Australia, Adelaide, South Australia, Rigby, (ISBN 0-7270-0472-7)
  • Peter Hodges et Friedman, Norman, Destroyer Weapons of World War 2, Greenwich, Conway Maritime Press, (ISBN 978-0-85177-137-3)
  • (en) Christopher Langtree, The Kelly's : British J, K, and N class destroyers of World War II, Annapolis, Md, Naval Institute Press, , 224 p. (ISBN 1-557-50422-9)
  • (en) Henry Trevor Lenton, British & empire warships of the Second World War, London Annapolis, Md, Greenhill Books Naval Institute Press, , 766 p. (ISBN 1-853-67277-7)
  • Edgar J. March, British Destroyers : A History of Development, 1892–1953; Drawn by Admiralty Permission From Official Records & Returns, Ships' Covers & Building Plans, London, Seeley Service, (OCLC 164893555)
  • (en) Jürgen Rohwer, Gerhard Hümmelchen et Thomas Weis (Chronik des Seekrieges, 1939-1945.), Chronology of the War at Sea, 1939–1945: The Naval History of World War Two, Annapolis, US Naval Institute Press, , 532 p. (ISBN 978-1-861-76257-3 et 978-1-591-14119-8)
  • M. J. Whitley, Destroyers of World War Two : An International Encyclopedia, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-326-1)

Liens externes modifier