Hôtel des Trésoriers de France

édifice urbain historique de Montpellier, France
Hôtel des Trésoriers de France
Présentation
Type
Architecte
Construction
vers 1432, puis 1632 et 1676
Propriétaire
Patrimonialité
Localisation
Adresse
Rue des Trésoriers-de-France et rue Jacques CœurVoir et modifier les données sur Wikidata
34000 Montpellier, Hérault
 France
Coordonnées
Carte

L'hôtel des Trésoriers de France ou hôtel de Lunaret, dit aussi palais Jacques-Cœur de Montpellier, est situé entre la rue des Trésoriers-de-France et la rue Jacques Cœur. Il est l'un des plus anciens hôtels particuliers de cette ville.

Historique modifier

Cette demeure fut le pied-à-terre des souverains en visite en Languedoc : François Ier en 1537, Henri de Navarre en 1632, Anne d'Autriche et d'autres y séjournèrent[1].

Il a été bâti pour Jacques Cœur vers 1448 par l'architecte Simon de Beaujeu[2], au moment où le grand argentier de Charles VII choisit Montpellier pour en faire le centre de ses activités commerciales.

Il abrite ensuite, au XVe et XVIe siècles la Cour des Aides, puis la Chambre des Compte.

Contrairement à ce qui est souvent écrit, Louis XIII n'est pas venu logé dans l'hôtel après la prise de Montpellier , en 1622, mais dix ans plus tard, en 1632. Louis XIII y logea durant douze jours avant de se rendre à Toulouse pour réprimer la révolte de son frère, le duc d'Orléans, et Henri II de Rohan. Il a été la résidence du marquis de Valençay, gouverneur du Languedoc de 1622 à 1626 après le siège de Montpellier. L'hôtel a longtemps appartenu à la famille de Jean Gaudette, seigneur d'Urcières et de Castelnau, avant de passer par mariage au conseiller Pierre Dampmartin[3]

Il est acquis par les trésoriers et grands voyers de France en 1632. Il est presque entièrement reconstruit à partir de 1676 par Ponce Alexis de La Feuille, ingénieur du roi, inspecteur des travaux du canal royal du Languedoc, assisté du maître maçon Antoine Arman[2]. Il se caractérise par l'absence de façade extérieure, peut-être pour ne pas attirer l'attention du dehors alors que la paix n'était pas encore entièrement assurée. Par ailleurs, Alexis de La Feuille a développé dans ses constructions des dispositions inspirées de ce qui se faisait en région parisienne. Il a choisi de construire une façade imposant donnant sur la cour rectangulaire. Elle est constituée de deux colonnades superposées occupant route la largeur de la cour. Derrière les colonnes, de style dorique au rez-de-chaussée, corinthiennes au premier étage, se trouve un grand escalier donnant sur une loggia au premier étage. Au second étage les colonnes sont remplacées par des pilastres au milieu desquels se trouve une fenêtre au centre et soleils sculptés de part et d'autre avec une banderole sur laquelle est sculptée la devise nec pluribus impar. Ces dispositions sont reprises à l'hôtel de ville de Beaucaire par Alexis de La Feuille. Le dôme que surmontait l'édifice a été remplacé par un étage qui rompt avec cette façade harmonieuse. Jean de Troy a peint un plafond sur le thème la « Découverte de la Vérité par la Justice[4] ».

L'hôtel est acheté au lendemain de la Révolution par Jean-Jacques Tandon[5] qui le céda en 1826 à François-Xavier de Lunaret, grand-père d'Henri de Lunaret[6]. L'hôtel est propriété de la famille de Lunaret au XIXe siècle et au début du XXe siècle.

Il appartient, depuis un legs reçu en 1910 d'Henri de Lunaret, à la Société archéologique de Montpellier qui y a installé, en 1992, le musée languedocien présentant au public d'importantes collections rassemblées depuis sa création en 1833, qui s'étendent de la préhistoire au XIXe siècle.

Le , l'hôtel des Trésoriers de France est classé parmi les monuments historiques, à l'exception de son attique[7].

Description modifier

Situé dans le quartier de l'Écusson, l'hôtel des Trésoriers de France demeure entre deux rues parallèles portant le nom de ses propriétaires : no 7 de la rue Jacques Cœur (anciennement rue Sainte-Foy) et no 5 de la rue des Trésoriers-de-France (anciennement rue Embouque d'Or)[1].

Cette demeure aristocratique déploie ses fastes sur trois étages.

Notes et références modifier

  1. a et b « Hôtel des Trésoriers de France (ou hôtel de Lunaret) », notice no PA00103592, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. a et b « Inventaire général : Hôtel des Trésoriers de France », notice no IA34000260, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Grasset-Morel, « Un ancien quartier de Montpellier », Mémoires de la Société archéologique de Montpellier, Montpellier, Société archéologique de Montpellier, t. 8,‎ , 29 cm, p. 476, 534 (OCLC 903587479, BNF 32813242, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. Fliche 1951, p. 47-48
  5. Fabrice Bertrand, Montpellier, une vraie ville bourgeoise aux origines de la ville contemporaine, Publications de l'Université Paul Valéry Montpellier 3, 2001, p. 25.
  6. Société archéologique de Montpellier, Mémoires de la Société archéologique de Montpellier, t. X (2e série), Montpellier, Imp. de la charité (Pierre-Rouge), 1932-34, 318 p., 24 cm (BNF 32813242, lire en ligne sur Gallica, lire en ligne sur Gallica), p. 266.
  7. Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts, « Arrêté et plan cadastral » [PDF], sur Ministère de la Culture, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Augustin Fliche, « Les hôtels montpelliérains des XVIIe et XVIIIe siècles : hôtel des Trésoriers de France », dans Congrès archéologique de France. 108e session. Montpellier. 1950, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 47-48, 50
  • Michelin, Guide Vert Languedoc-Roussillon, Michelin Éditions du Voyage, Collection « Le Guide Vert », 2010, 701 p.

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