Héctor Illueca

homme politique espagnol

Héctor Illueca
Illustration.
Héctor Illueca en 2020.
Fonctions
Second vice-président du conseil de la Généralité valencienne
Conseiller au Logement et à l'Architecture bioclimatique

(1 an, 10 mois et 9 jours)
Président Ximo Puig
Gouvernement Puig II
Prédécesseur Rubén Martínez Dalmau
Successeur Susana Camarero (2de VP & Logement)
Député aux Cortes Generales

(8 mois)
Élection
Réélection
Circonscription Valence
Législature XIIIe et XIVe
Groupe politique Unidas Podemos
Successeur Rosa Medel
Biographie
Nom de naissance Héctor Illueca Ballester
Date de naissance (48 ans)
Lieu de naissance Valence (Espagne)
Nationalité Espagnole
Parti politique Podemos
Diplômé de Université de Valence
Profession Inspecteur du travail

Héctor Illueca Ballester, né le à Valence, est un inspecteur du travail, universitaire et homme politique espagnol membre de Podemos.

Biographie modifier

Origines modifier

Héctor Illueca naît le à Valence au sein d'une famille ancrée à gauche et marquée par la guerre civile et la dictature franquiste. Le frère de son grand-père gît dans une fosse commune à Paterna, non loin du grand-père de Pablo Iglesias[1].

Études et profession modifier

Héctor Illueca suit des études de droit à l'université de Valence où il obtient une licence en 1998. Il y réalise ensuite son doctorat en soutenant une thèse portant sur la « décentralisation productive et la prévention des risques du travail dans les travaux de construction »[2]. Après avoir obtenu son concours en 2004, il devient inspecteur du travail et de la sécurité sociale avec affectation à Gérone en Catalogne. Il obtient un poste à Castelló de la Plana dans la Communauté valencienne en 2009[2]. Il est sympathisant de l'Union progressiste des inspecteurs du travail (UPIT)[3]. Il enseigne également le droit du travail à l'université de Valence.

Dans les années 1990, il milite au sein des Jeunesses communistes puis au sein de la Gauche unie du Pays valencien (EUPV). Lors de ses études, il est membre du Bloc d'Estudiants Agermanats (es) (BEA). Il y fait la rencontre de Mónica Oltra et de Rosa Pérez Garijo[2].

Collaboration avec Podemos puis député modifier

En 2012, il se rapproche du Front civique « Somos Mayoría » (FCSM) fondé par Julio Anguita, dirigeant historique du Parti communiste d'Espagne (PCE) et coordonnateur général d'Izquierda Unida qu'il qualifie de « maître et de référent politique ». Il prend alors contact avec Pablo Iglesias et Juan Carlos Monedero[3]. Il en devient président du bureau national[4]. Il est invité au programme La Tuerka — présenté par Iglesias — en 2017 et se montre très critique envers le président socialiste du conseil de la Généralité valencienne Ximo Puig qu'il accuse de faire partie de la « trama » ; un qualificatif utilisé par Podemos pour critiquer le système bipartite en place en Espagne depuis la Transition démocratique[2].

En sa qualité d'expert, il collabore sous la XIIe législature avec le groupe confédéral d'Unidos Podemos-En Comú Podem-En Marea sur des thèmes sociaux et participe notamment à la rédaction de trois propositions de lois relatives à la réforme des pensions de retraite, à l'égalité salariale entre les femmes et les hommes et à la lutte contre la précarité et pour la stabilité de l'emploi[5].

Lors des élections internes de , Pablo Iglesias souhaite développer la présence d'Héctor Illueca au sein de la direction de Podemos dans la Communauté valencienne[6],[7]. Ce dernier intègre alors la liste au Conseil citoyen conduite par la sénatrice Pilar Lima en deuxième position et qui soutient le projet politique du secrétaire général national de Podemos, Pablo Iglesias[8]. Cette liste fait face à celles d'Antonio Estañ et de Fabiola Meco, favorable aux vues d'Íñigo Errejón[9]. Illueca est ainsi notamment chargé de présenter le programme politique et organisationnel de la candidature Obrint Podem[10]. Le , Antonio Estañ est proclamé secrétaire général et forme une direction qui intègre des membres des trois listes concurrentes en suivant mais de laquelle Illueca reste en retrait[11].

Lors des élections générales du , il concourt comme tête de liste d'Unidas Podemos dans la circonscription de Valence[12]. Il critique le refus exprimé par Compromís de maintenir la coalition électorale avec Podemos qui avait permis à ces deux formations de dépasser le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) dans la Communauté valencienne[13]. Avec 211 527 voix et 14,52 % des suffrages, sa liste remporte deux des 15 sièges en jeu. Élu au Congrès des députés, il est choisi pour présider la commission du Travail, des Migrations et de la Sécurité sociale et comme premier vice-président de la commission du suivi et de l'évaluation des accords du pacte de Tolède en matière de pensions de retraite. Il est également porte-parole de son groupe à la commission de la Politique territoriale et de la Fonction publique[14]. Il est réélu lors du scrutin législatif anticipé du suivant.

Directeur de l'Inspection du travail modifier

 
La ministre du Travail Yolanda Díaz nomme Héctor Illueca directeur de l'Inspection du travail d'Espagne en .

Après la formation du gouvernement de coalition entre le PSOE et Unidas Podemos, la députée galicienne et membre d'Izquierda Unida Yolanda Díaz est nommée ministre du Travail et de l'Économie sociale ; un portefeuille d'où sont dégagées les compétences en matière de sécurité sociale qui reviennent au ministère de l'Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations dirigé par José Luis Escrivá. Après le rattachement de la direction de l'organisme autonome de l'Inspection du travail et de la sécurité sociale au ministère du Travail et de l'Économie sociale, Díaz propose la nomination d'Héctor Illueca à ce poste[5],[14]. Il entre en fonctions le après que sa désignation a été confirmée en conseil des ministres[15]. Il démissionne de son mandat parlementaire qui échoit à Rosa Medel.

Conformément au programme de coalition convenu entre le PSOE et Unidas Podemos, il est chargé de surveiller et exiger le respect de la réglementation du travail, notamment en matière de temps de travail et de travail non déclaré. Son mandat doit aussi être l'occasion de créer un bureau national de lutte contre la discrimination au sein de l'inspection du travail[14],[5]. Il déclare aussi que « l'Inspection a vécu 30 ans de coupes budgétaires, non seulement en matière budgétaire ou d'effectifs, mais aussi en matière de compétences » ; ce pourquoi il défend une augmentation du pouvoir de sanction des inspecteurs du travail, notamment dans le cadre du contrôle administratif des procédures de licenciement collectif. Il souligne également la participation de l'Inspection du travail dans l'identification des situations ayant abouti à l'adoption de la « loi Rider » qui permet de mieux protéger les travailleurs des plateformes numériques de distribution alimentaire[16]. Parallèlement, il devient responsable de l'Emploi de la commission exécutive de Podemos, issue du 3e congrès de la formation en [17].

Vice-président du gouvernement valencien modifier

 
Après plusieurs crises internes à Podemos, Rubén Martínez Dalmau demande à Héctor Illueca de le remplacer au gouvernement valencien.

Alors qu'il est en rupture avec la direction de Podemos dans la Communauté valencienne — incarnée depuis par Pilar Lima, en crise continue et minoritaire au sein du groupe parlementaire — depuis de nombreux mois et après avoir mis sa démission en jeu à plusieurs reprises, le chef de file électoral de Podemos lors des élections valenciennes du et second-vice président et conseiller au Logement et à l'Architecture bioclimatique du gouvernement de coalition entre le PSPV-PSOE, Compromís et Podemos, Rubén Martínez Dalmau, annonce en sa prochaine démission[18]. Dalmau appelle lui-même Héctor Illueca à lui succéder[19],[20],[21]. Illueca obtient alors l'appui de 80 % des membres du Conseil citoyen de Podemos[22].

Alors que le PSPV-PSOE et Compromís qualifient cette situation de « spectacle lamentable », les trois partis appellent à sauver le « pacte du Jardin botanique » afin d'éviter que le Parti populaire de la Communauté valencienne (PPCV) et Vox ne prennent le pouvoir à l'occasion des prochaines élections[9],[23]. Le président de la Généralité Ximo Puig écarte ensuite la possibilité de procéder à un remaniement plus large en indiquant que « les conditions sont les mêmes, ma volonté et je crois que celle de Compromís aussi, est de maintenir cette équipe la plus soudée possible en pensant à l'intérêt général des citoyens »[9],[24].

Illueca est officiellement relevé de ses fonctions nationales le — il est remplacé par l'inspectrice du travail et membre de Podemos Carmen Collado Rosique — puis nommé au gouvernement valencien le lendemain[25],[26]. Dans le discours qu'il prononce à l'occasion de son entrée en fonction, il définit la politique du logement comme sa priorité afin de « garantir le droit au logement des citoyens », notamment en mobilisant les logements vides et en les louant à un prix abordable, en évitant les expulsions et en mettant en œuvre des loyers solidaires. Il indique également militer en faveur d'un encadrement du prix des loyers au niveau national ; la Communauté valencienne n'étant pas compétente dans ce domaine. En matière d'architecture bioclimatique, Illueca souhaite un changement de modèle productif, notamment par l'introduction de « critères de durabilité dans le secteur de la construction », important dans la communauté autonome. Il soutient le président Ximo Puig dans sa revendication d'un nouveau système de financement des communautés autonomes en pointant le manque de ressources de la Communauté valencienne[27]. Ses nouvelles fonctions le placent comme très potentiel candidat du parti lors des prochaines élections au Parlement valencien[28].

En effet, il indique, le , être candidat aux primaire de Podemos pour les élections régionales du 28 mai suivant, recevant aussitôt le soutien de Pilar Lima[29]. N'ayant aucun concurrent, il remporte le scrutin interne du avec plus de 3 200 voix, soit près de 50 % de plus que son prédécesseur lors des élections de 2019[30]. Son parti n'obtient toutefois aucun siège lors des élections du .

Notes et références modifier

  1. (es) Marisa Cruz, « Héctor Illueca, el profesor que busca horizontes para indignados. », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c et d (es) Lucas Marco, « De ver a Ximo Puig en "la trama" de las élites a convertirse en su vicepresidente, el viaje de ida y vuelta de Héctor Illueca. », Eldiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b (es) « Héctor Illueca: Sello morado con Anguita en el corazón. », Las Provincias,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) Carmen Reina, « El Frente Cívico de Anguita promueve una convocatoria sociopolítica de unidad popular de cara a las generales. », Eldiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. a b et c (es) « Yolanda Díaz pone al frente de la Inspección de Trabajo al diputado de Unidas Podemos Héctor Illueca. », Eldiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) Víctor Romero, « La apuesta ‘anguitista’ de Iglesias balcaniza Podemos Valencia y pone en guardia a Puig. », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) Ximo Aguar, « Guía para salir indemne del laberinto 'podemita' del Vistalegre valenciano. », Valencia Plaza,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (es) Marta Gozalbo et Ximo Aguar, « Estas son las listas para dirigir Podemos en la Comunitat Valenciana. », Valencia Plaza,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. a b et c (es) Lucas Marco, « La trituradora de Podem saca de la pista a su vicepresidente en el Gobierno valenciano y prepara a Héctor Illueca como nueva figura institucional. », Eldiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (es) Marta Gozalbo, « Los 'pablistas' se lanzan a la carrera del Vistalegre valenciano con Pilar Lima y Héctor Illueca. », Valencia Plaza,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (es) Voro Maroto, « 12 mujeres y 5 hombres para el cambio: Quién es quién en la dirección de Podem. », Eldiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (es) Espagne. « Candidaturas proclamadas para las elecciones al Congreso de los Diputados y al Senado, convocadas por Real Decreto 129/2019, de 4 de marzo. », Bulletin officiel de l'État. (version en vigueur : 2 avril 2019) [lire en ligne (page consultée le 8 septembre 2021)].
  13. (es) Arturo Cervellera, « «Compromís pagará el precio de romper con Podemos y generar frustración». », Las Provincias,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. a b et c (es) « Yolanda Díaz pone al frente de la Inspección de Trabajo al diputado de Podemos Héctor Illueca. », Público,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (es) Espagne. « Real Decreto 118/2020, de 21 de enero, por el que se nombra Director del organismo autónomo Organismo Estatal Inspección de Trabajo y Seguridad Social a don Héctor Illueca Ballester. », Bulletin officiel de l'État. (version en vigueur : 22 janvier 2020) [lire en ligne (page consultée le 8 septembre 2021)].
  16. (es) Laura Olías, « El director de la Inspección de Trabajo: "Pondremos en marcha un dispositivo para que se cumpla la Ley Rider". », Eldiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (es) Rocío Esteban, « Esta es la nueva Ejecutiva de Podemos: Isa Serra será la portavoz y entra Jaume Asens en el círculo de confianza de Iglesias. », La Razón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (es) María Fabra, « El vicepresidente Rubén Dalmau comunica su intención de abandonar el Gobierno valenciano. », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (es) A. Rallo, « Dalmau habla tras 72 horas de silencio: «He propuesto a Illueca para sustituirme». », Las Provincias,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (es) Carlos Alós, « Héctor Illueca: El "pablista" en la sombra que apunta a vicepresidente. », Levante-EMV,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (es) Víctor Romero, « Illueca, el amigo de Anguita al que llamaron 'rojipardo', nuevo vicepresidente valenciano. », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. (es) Hèctor Sanjuán et Salvador Enguix Oliver, « Puig y Lima aceleran el nombramiento de Illueca y se conjuran para "cuidar" el Botànic. », La Vanguardia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. (es) Lucas Marco, « Podem aplaza la sustitución de Martínez Dalmau en medio del malestar de sus socios del Pacte del Botànic. », Eldiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. (es) Lucas Marco, « "Botànic o barbarie": Pilar Lima intenta cerrar la crisis por la salida de su vicepresidente y asegura que Podem es "más fuerte que hace un año". », Eldiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. (es) Espagne. « Real Decreto 791/2021, de 7 de septiembre, por el que se dispone el cese de don Héctor Illueca Ballester como Director del Organismo Autónomo Organismo Estatal Inspección de Trabajo y Seguridad Social. », Bulletin officiel de l'État. (version en vigueur : 9 septembre 2021) [lire en ligne (page consultée le 15 septembre 2021)].
  26. (es) Espagne, Communauté valencienne. « DECRETO 29/2021, de 10 de septiembre, del president de la Generalitat, por el que se dispone el cese y el nombramiento de la persona titular de la Vicepresidencia Segunda y Consellería de Vivienda y Arquitectura Bioclimática. », Journal officiel de la Généralité valencienne. (version en vigueur : 10 septembre 2021) [lire en ligne (page consultée le 15 septembre 2021)].
  27. (es) Sato Díaz, « Héctor Illueca: "Vamos a hacer toda la fuerza para que la ley estatal regule los precios del alquiler". », Público,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. (es) Joan Canela, « Nueva crisis en Podem justo en el relevo del vicepresident valenciano. », Público,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. (es) EFE, « Héctor Illueca optará a ser el candidato de Podem a la Presidencia de la Generalitat Valenciana », Valencia Plaza,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. (es) Europa Press, « Héctor Illueca, ratificado como candidato de Podem a la Generalitat Valenciana », Valencia Plaza,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • Fiche sur le site du Congrès des députés : XIIIe et XIVe législatures.
  • Fiche sur le site de Podemos.