Guerre arméno-géorgienne

Guerre arméno-géorgienne

Informations générales
Date 13 -
Lieu Arménie du nord
Géorgie sud-orientale
Issue Cessez-le-feu sous l'égide du Royaume-Uni et de la France.
Changements territoriaux Administration conjointe arméno-géorgienne du district de Lorri, administration géorgienne d'Akhalkalaki
Belligérants
RD d'Arménie RD de Géorgie
Commandants
Drastamat Kanayan Guiorgui Mazniachvili
Guiorgui Kvinitadzé
Valiko Djoughéli

La guerre arméno-géorgienne désigne un court conflit frontalier entre la République démocratique de Géorgie et la République démocratique d'Arménie du 13 au pour le contrôle des districts contestés du Lorri, d'Akhalkalaki (Akhalkalak en arménien) et de Bortchalo (aujourd'hui Marneouli), qui étaient historiquement des marches arméno-géorgiennes mais en grande partie peuplés par des Arméniens depuis le XIXe siècle. Le conflit n'est définitivement réglé qu'en 1921.

Contexte modifier

Avant la Première Guerre mondiale, les territoires contestés faisaient partie de l'Empire russe :

À l'issue de la guerre, Akhalkalaki et le sud du Lorri sont cédés à l'Empire ottoman par les traités de Batoum, signés en respectivement par la Géorgie et par l'Arménie, alors que les Géorgiens, aidés des Allemands, prennent le contrôle du Nord du Lorri[3]. À ce moment naissent les prétentions rivales arméno-géorgiennes[4]. En cependant, les Turcs se retirent du Sud du Lorri, qui passe sous le contrôle des Arméniens, mieux informés[5] et qui en profitent pour faire une incursion dans le Nord du Lorri avant de s'en retirer ; la tension reste cependant sérieuse à la frontière entre les deux républiques[6]. Quant à Akhalkalaki, il est évacué par les Turcs conformément à l'armistice de Moudros[7] et passe sous contrôle géorgien début [8]. Un bref affrontement a lieu du 8 au entre Arméniens et Géorgiens au sud du district[9]. C'est alors qu'un soulèvement arménien dans le Nord du Lorri, source d'accusations réciproques, précipite les deux républiques dans la guerre[10].

Guerre modifier

À la suite d'un ultimatum arménien aux Géorgiens leur enjoignant de mettre fin à leurs opérations[11], les forces arméniennes entrent en territoire contrôlé par les Géorgiens le , sous le commandement du général Dro (Drastamat Kanayan)[12]. Du 14 au 15, Sanahin (emplacement des quartiers géorgiens), Vorontsovka, Privolnoye, Mikhayelovka et Alaverdi sont pris[13]. Le 16, Ayrum tombe, et le 18, les Géorgiens sont repoussés sur Sadakhlo (en), sans pouvoir empêcher la prise de Shulaveri (en) le 20 puis de Sadakhlo même le 23[14]. La rivière Khrami est alors presque atteinte et Tiflis n'est plus qu'à 50 km, quand une trêve est proposée à l'initiative des Britanniques et des Français[15]. Shulaveri est entre-temps reprise par les Géorgiens le 28, et Sadakhlo est disputée jusqu'au 31[16].

Cette trêve, négociée avec les Géorgiens avant d'être soumise aux Arméniens, intervient le [17].

Résolution modifier

Une commission se réunit dès le [18], en présence des belligérants du 9 au 17[19]. Elle place provisoirement Akhalkalaki sous administration géorgienne, sous contrôle britannique et avec participation arménienne, et crée une zone neutre également provisoire sur le Lorri et Bortchalo, tout en renvoyant la résolution définitive du conflit à la Conférence de paix de Paris (1919)[12].

La question n'est cependant tranchée qu'après la soviétisation des deux républiques : en présence de Staline, le bureau caucasien du Comité central du parti bolchevik, auparavant favorable à l'Arménie, maintient Akhalkalaki sous contrôle de la République socialiste soviétique de Géorgie et divise le Lorri entre celle-ci et la République socialiste soviétique d'Arménie, le [20].

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier