Groupe scolaire Jean-Macé

école à Lens (Pas-de-Calais)
Groupe scolaire Jean-Macé
Une des ailes.
Présentation
Destination initiale
Groupe scolaire
Construction
Fin XIXe siècle, début XXe siècle
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
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Le groupe scolaire Jean-Macé, également dénommé écoles des cités de la fosse no 12 des mines de Lens ou écoles du 12 de Lens, est une école primaire située à Lens, dans le Pas-de-Calais en France, dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Il s'agit à l'origine d'une école maternelle, d'une école élémentaire pour garçons et d'une autre pour filles bâties par la Compagnie des mines de Lens pour les enfants des familles des mineurs de sa fosse no 12.

En ce sens, elle est située au cœur des cités du 12, de part et d'autre de l'église Saint-Édouard. Les premières écoles sont bâties entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Détruites pendant la Première Guerre mondiale, elles sont reconstruites dans les années 1920. Il est plus tard baptisé en l'honneur de Jean Macé. Au début du XXIe siècle, les écoles sont toujours utilisées en tant que tel. Les écoles ainsi que la maison du directeur sont inscrites aux monuments historiques le . Le , le maire de Lens Guy Delcourt fait détruite en partie la maison du directeur, ce qui entraîne de nombreuses réactions. Le groupe scolaire et le logement du directeur ont été inscrits le sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

Historique modifier

 
La fosse no 12, avant-guerre.

Contexte modifier

C'est en 1891 que la Compagnie des mines de Lens commence à Loos-en-Gohelle, près des limites avec Lens, le fonçage de sa fosse no 12[SB 1]. Le fonçage du puits est prend fin le [A 1]. La fosse commence à extraire le [A 1]. Cette nouvelle fosse étant assez éloignée du centre-ville de Lens, un nombre assez important de logements est très rapidement construit sur le territoire de Lens, dont la population passe de 3 000 à 20 000 habitants[1],[note 1] en moins d'une cinquantaine d'années[2].

Période d'avant-guerre modifier

Élie Reumaux réalise en 1896 un plan d'ensemble de la cité. La maison de l'ingénieur, l'habitation du chef-porion, 204 maisons, l'école des filles, le logement des sœurs, l'école de garçons, une maison curiale, une salle d'asile, un ouvroir, des jardins scolaires et des logements de fonction pour le personnel enseignant sont construits la même année. Une chapelle provisoire est bénie l'année suivante, et l'église Saint-Édouard est construite en 1899 d'après les plans des architectes Louis Croïn et Louis Marie Cordonnier[1].

Période d'après-guerre modifier

 
L'église dans les années 1920, entourée par les écoles.

La plupart des installations de la cité, dont les écoles et l'église, sont détruits par les bombardements de la Première Guerre mondiale. Une chapelle provisoire prend à nouveau la place de l'église, celle-ci est reconstruite à l'identique à partir de 1924 sur les plans de Louis Marie Cordonnier, en même temps que les écoles. Les ailes des écoles sont reconstruites avec l'adjonction d'un niveau supplémentaire. Le groupe scolaire, l'église et les bâtiments annexes forment un ensemble cohérent au cœur des corons[1].

Le groupe scolaire est ultérieurement baptisé en l'honneur de Jean Macé[1], sans que la date ne soit indiquée.

Intérêt architectural modifier

L'ensemble des façades et toitures du groupe scolaire, de l'ancienne habitation du directeur des écoles et de l'ancien patronage de la cité no 12, situés de part et d'autre de l'église Saint-Édouard, font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1]. Cette inscription est motivée par une reconnaissance de l’ensemble du bassin minier au patrimoine mondial de l'UNESCO, et constitue un préalable à la présentation du dossier[3].

Le jeudi , Guy Delcourt, maire de Lens, a fait entamer la destruction de l'ancienne maison du directeur des écoles, abandonnée depuis de nombreuses années. Après constat par le conservateur régional des Monuments historiques[4], un arrêté préfectoral l'oblige dès le lendemain à interrompre cette démolition, d'autant plus que celle-ci n'est pas motivée par l'état de délabrement du bâtiment, mais par une volonté de se faire entendre pour avoir l'autorisation de démolir des logements miniers situés tout près de l'église, elle-même également inscrite. L'affaire connaît une grande médiatisation[5],[6],[7],[8],[9],[10]. Le maire de Lens s'exécute, tout en confiant à l'État la charge de ce site[4].

Le groupe scolaire et l'habitation du directeur font partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été inscrits le sur la liste patrimoine mondial de l'Unesco. Ils constituent une partie du site no 63[11]. Les habitudes du maire de Lens et de sa majorité municipale continuent, puisqu'à peine un mois après cette inscription, un coron constitué de vingt-six logements et long de 131 mètres, voisin des écoles, est entièrement détruit, malgré son classement[12].

Notes et références modifier

Notes
  1. D'après la notice communale de Lens sur le site de Cassini, la commune compte 2 796 habitants en 1851 (lorsque la Compagnie de Lens découvre la houille), elle en compte 9 383 en 1876, 11 780 en 1886, 17 227 en 1896 et 24 370 en 1901.
Références
  1. a b c d et e Notice no PA62000088, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Lens », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  3. LeJournaldesArts.fr, « Soixante-neuf sites miniers inscrits aux monuments historiques dans le Nord-Pas-de-Calais », http://www.artclair.com/, .
  4. a et b « « Dégradation de monuments historiques » : le maire de Lens prend un PV », Nord Éclair, .
  5. « Candidature du bassin minier à l'Unesco : Guy Delcourt ordonne la démolition d'un bâtiment protégé », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, .
  6. « La candidature à l'UNESCO mise à mal par un conflit entre Lens et les Bâtiments de France ? », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, .
  7. « Verbalisé, le maire de Lens stoppe la démolition de l'édifice classé mais continue l'épreuve de force », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, .
  8. « Classement du bassin minier : à quel prix ? », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, .
  9. « Démolition de la maison du directeur : Guy Delcourt veut « garder la face » », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, .
  10. Matthieu Millecamps, « Guy Delcourt décide de détruire un « monument historique » », Nord Éclair, jeudi 19 août 2010 à 18 h 45.
  11. « Bassin Minier Nord-Pas de Calais », sur whc.unesco.org, Unesco
  12. Jérémy Jännick, « Un coron détruit à Lens malgré son inscription à l'Unesco », Wikinews, .
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a et b Dubois et Minot 1991, p. 114
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Soubeiran 1895, p. 329

Annexes modifier

 

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Articles connexes modifier

Wikinews modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 114.  
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris, , p. 329.