Grotte de Gournier

Lac d'entrée de la grotte de Gournier.

Localisation
Coordonnées	45° 04′ 37″ N, 5° 23′ 45″ E
Pays	France
Département	Isère
Massif	Vercors
Vallée	Bourne
Localité voisine	Choranche

Caractéristiques
Type	calcaire
Longueur connue	18 000 m

Localisation sur la carte d’Isère

Localisation sur la carte de Rhône-Alpes

Localisation sur la carte de France

La grotte de Gournier est située près de Choranche dans le massif du Vercors. La cavité s'ouvre à 572 m d'altitude au pied de la falaise du plateau de Presles. Elle est une des exsurgences du massif des Coulmes et la grotte est considérée par de nombreux spéléologues comme la plus belle rivière souterraine des Alpes^[1].

Historique modifier

Oscar Decombaz en 1899 visite en barque le lac d'entrée. En 1947 une escalade au-dessus du lac par Jean Deudon permet d'accéder à la galerie fossile. Une équipe dont fait partie André Bourgin explore sur près de deux kilomètres cette galerie souvent concrétionnée. Deux accès sont découverts pour rejoindre la rivière sous-jacente. Elle est remontée jusqu'à une cascade de douze mètres en 1949. Cette dernière est franchie en 1952 par Pierre Chevalier et la rivière est suivie jusqu'à une grande salle. Dans les années 1960 le spéléo club de la Seine trouve la suite et s'arrête à la cote +270 m ^{[N 1]} sur un siphon^[2]. Le spéléo club de Lyon en mars 1973 franchit l'obstacle mais un deuxième siphon se présente. En 1974, il est plongé et en novembre 1975 à 5,3 kilomètres de l'entrée la cote + 460 m est atteinte au pied d'une cascade de 5 mètres. En préparant une sortie pour passer l'obstacle en novembre 1976, trois spéléologues rhodaniens Michel Schmidt, Roland Chenevier et Daniel Trouilleux, sont emportés par une crue^[3].

Le spéléo club de Dijon reprend les explorations en mai 1981, et après la cascade de 5 mètres, 2200 mètres de galeries sont découvertes jusqu'à la cote + 605 m. En 1982 le terminus est atteint à + 680 m^[4]. Au-dessus de l'extrême amont des spéléologues creusent depuis plusieurs années des dolines en espérant rejoindre les galeries sous-jacentes^[5]^,^[6].

Description modifier

Le porche d'entrée donne sur un lac de 40 mètres de long. Au-dessus une galerie fossile de deux kilomètres, de 10 × 20 mètres de large, présente par endroits de beaux planchers stalagmitiques. Sous cette galerie quatre accès permettent d'atteindre la rivière souterraine. Une belle rivière avec cascades et plans d'eau peut être suivie jusqu'à la salle Chevalier. Après une partie complexe on peut retrouver la rivière. Le siphon Jérôme se présente mais on peut le passer à la nage^{[N 2]}. Un second siphon peut être évité puis la galerie devient grande avec une section de 20 × 20 mètres. On progresse dans une rue d'eau, l'Aquagalerie et à l'amont de la cascade de 5 mètres on poursuit la rivière. Après la salle des Burgondes la galerie devient plus grande puis le réseau devient méandriforme pour s'arrêter à + 680 m^[7].

Géologie modifier

La cavité se développe au contact Urgonien- Hauterivien. La rivière est creusée dans l'Hauterivien et les galeries fossiles dans l'Urgonien. Le réseau se développe sur une faille nord est-sud ouest^[8]. La galerie fossile a été vraisemblablement formée au Pliocène sous un climat subtropical, il y a 3-4 millions d'années^[9]. L'actif a été creusé lors des épisodes glaciaires du Riss II et du Würm^[10].

Captage modifier

Un captage pour alimenter le village de Presles a été envisagé en 1997^[11] mais une autre solution a été trouvée.

Galerie modifier

Aspects de la grotte de Gournier
Gours au début de la galerie fossile.
Début de la rivière.
Le lac d'entrée de la grotte de Gournier.
Un des tronçons admirables de la galerie fossile de Gournier.
La rivière, constituée de plans d'eau et de cascades.
Progression au dessus de la rivière.

Notes et références modifier

Notes modifier

↑ En spéléologie, les mesures négatives ou positives se définissent par rapport à un point de référence qui est l'entrée du réseau, connue, la plus élevée en altitude.
↑ Le niveau du seuil du siphon a été abaissé depuis la découverte.

Références modifier

↑ Serge Caillault, Dominique Haffner et Thierry Krattinger, Spéléo sportive dans le Vercors-Tome 1, Aix-en-Provence, Edisud, avril 1997, 160 p. (ISSN 0764-2520), p. 93.
↑ Alain Marbach et Michel Bugnet, Fédération française de spéléologie, « La grotte de Gournier », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, n^o 3,‎ 1974, p. 17-46 (ISSN 0336-0326, lire en ligne [PDF], consulté le 7 juin 2017)
↑ Le Monde, « Deux spéléologues lyonnais meurent noyés », sur lemonde.fr/archives, 1976.
↑ Patrick Degouve, « La grotte de Gournier », spélunca: revue de la Fédération française de spéléologie, n^o 11,‎ septembre 1983 (lire en ligne, consulté le 1^er juin 2017) .
↑ Pierrot Garcin, Fédération française de spéléologie, « Bilan des sorties FJS en 2016 à la grotte Roche et dans les Coulmes au Clos de la Bosse (quatrième campagne et onzième année) », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, n^o 3,‎ 2016, p. 60-61 (ISSN 0336-0326).
↑ Pierrot Garcin, Fédération française de spéléologie, « La désobstruction? Un passe-temps qui peut durer! », Spelunca., Paris, Fédération française de spéléologie, n^o 134,‎ 2014, p. 17-22 (ISSN 0249-0544, lire en ligne, consulté le 22 juin 2017).
↑ « Grotte de Gournier », fiche avec description de la grotte de Gournier (consulté le 16 juillet 2016).
↑ Baudouin Lismonde et Jean Michel Frachet, Fédération française de spéléologie, Grottes et scialets du Vercors: tome 2, le Vercors nord, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, 1979, 148-153 p. (ISSN 0336-0326).
↑ Jean-Jacques Delannoy, Christophe Gauchon, Fabien Hobléa, Stéphane Jaillet, Richard Maire, Yves Perrette, Anne-Sophie Perroux, Estelle Ployon et Nathalie Vanara, « Le karst : des archives paléogéographiques aux indicateurs de l’environnement », Géomorphologie : relief, processus, environnement, Paris, vol. 15, n^o 2,‎ 2009, p. 84-85 (ISSN 1266-5304, lire en ligne, consulté le 3 septembre 2017).
↑ Jean-Jacques Delannoy, Association française de karstologie, « Le Vercors: un massif de la moyenne montagne alpine », Karstologia : revue de karstologie et de spéléologie physique de la Fédération française de spéléologie et de l'Association française de karstologie, Paris, Fédération française de spéléologie, n^o 1,‎ 1^e semestre 1984, p. 44 (ISSN 0751-7688, lire en ligne, consulté le 12 juin 2017).
↑ Bernard Cruat, Fédération française de spéléologie, « Etude de la fiabilité d'un captage de la rivière de Gournier », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, n^o 26,‎ 1997, p. 49-58 (ISSN 0336-0326, lire en ligne [PDF], consulté le 13 octobre 2020).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

André Bourgin, « La Bourne et ses affluents souterrains », revue de géographie alpine, vol. 29,‎ 1941, p. 64 (lire en ligne, consulté le 8 juin 2017).
Alain Marbach et Michel Bugnet, Fédération française de spéléologie, « La grotte de Gournier », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, n^o 3,‎ 1974, p. 17-46 (ISSN 0336-0326, lire en ligne [PDF], consulté le 12 mai 2017).
Baudouin Lismonde et Jean Michel Frachet, Fédération française de spéléologie, Grottes et scialets du Vercors: tome 2, le Vercors nord, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, 1979, 148-153 p. (ISSN 0336-0326).
J Michel, Fédération française de spéléologie, « La grotte de Gournier », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, n^o 10,‎ 1981, p. 28-29 (ISSN 0336-0326, lire en ligne [PDF], consulté le 7 juin 2017).
Patrick Degouve, « La grotte de Gournier », spélunca: revue de la Fédération française de spéléologie, n^o 11,‎ septembre 1983 (lire en ligne, consulté le 1^er juin 2017)
Jean-Jacques Delannoy et Richard Maire, « Les grandes cavités alpines. Répartition et contexte hydrogéologique », revue Karstologia, vol. 3,‎ 1984, p. 61 (lire en ligne, consulté le 30 mai 2017).
Jean-Jacques Delannoy, Association française de karstologie, « Le Vercors : un massif de la moyenne montagne alpine », Karstologia : revue de karstologie et de spéléologie physique de la Fédération française de spéléologie et de l'Association française de karstologie, Paris, Fédération française de spéléologie, n^o 1,‎ 1^er semestre 1984, p. 34-45 (ISSN 0751-7688, lire en ligne, consulté le 14 mai 2017).
Serge Caillault, Dominique Haffner et Thierry Krattinger, Spéléo sportive dans le Vercors-Tome 1, Aix-en-Provence, Edisud, avril 1997, 160 p. (ISSN 0764-2520), p. 92-96.
Daniel Colliard, François Daniere et Tristan Despaigne, « La désobstruction du siphon de la grotte de Gournier », spélunca, n^o 71,‎ 1998, p. 33-36 (lire en ligne, consulté le 28 mai 2018)
Baudouin Lismonde, Les affluents souterrains de la Bourne, Généalogie et histoire locale, coll. « Les cahiers du Peuil » (n^o 6), 2006, 28-34 p., 30 cm (ISSN 1256-6314).
Ecole française de spéléologie-commission scientifique, Fédération française de spéléologie, Grotte de Gournier-Choranche,Isère- 18 au 23 aout 2008 (lire en ligne)

Vidéos modifier

[vidéo] Gournier, Patrice Roth (22 décembre 2014) Youtube. Consulté le 8 juin 2017. “9 min 21 s”.
[vidéo] Spéléo à la grotte de Gournier, Fabien Mullet (2 janvier 2015) Youtube. Consulté le 8 juin 2017. “5 min 18 s”.

Articles connexes modifier

Massif du Vercors
Spéléologie en France
Liste des plus longues cavités naturelles
gorges de la Bourne
Liste des cavités naturelles les plus longues de l'Isère
Gouffre Mirolda, baptisé du nom des trois victimes de la grotte

Liens externes modifier

« Grotte de Gournier », sur grottocenter.org (consulté le 2 juin 2020).
« Grotte de Gournier », article avec photographies de la grotte de Gournier, sur ilua.fr (consulté le 4 juin 2017).
Paul Courbon, « Chroniques-souterraines : Le naufrage de Gournier » [PDF], sur chroniques souterraines, 13 mars 2014 (consulté le 20 juin 2017).

[2] En spéléologie, les mesures négatives ou positives se définissent par rapport à un point de référence qui est l'entrée du réseau, connue, la plus élevée en altitude.

[8] Le niveau du seuil du siphon a été abaissé depuis la découverte.

[1] Serge Caillault, Dominique Haffner et Thierry Krattinger, Spéléo sportive dans le Vercors-Tome 1, Aix-en-Provence, Edisud, avril 1997, 160 p. (ISSN 0764-2520), p. 93.

[3] Alain Marbach et Michel Bugnet, Fédération française de spéléologie, « La grotte de Gournier », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, n^o 3,‎ 1974, p. 17-46 (ISSN 0336-0326, lire en ligne [PDF], consulté le 7 juin 2017)

[4] Le Monde, « Deux spéléologues lyonnais meurent noyés », sur lemonde.fr/archives, 1976.

[5] Patrick Degouve, « La grotte de Gournier », spélunca: revue de la Fédération française de spéléologie, n^o 11,‎ septembre 1983 (lire en ligne, consulté le 1^er juin 2017) .

[6] Pierrot Garcin, Fédération française de spéléologie, « Bilan des sorties FJS en 2016 à la grotte Roche et dans les Coulmes au Clos de la Bosse (quatrième campagne et onzième année) », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, n^o 3,‎ 2016, p. 60-61 (ISSN 0336-0326).

[7] Pierrot Garcin, Fédération française de spéléologie, « La désobstruction? Un passe-temps qui peut durer! », Spelunca., Paris, Fédération française de spéléologie, n^o 134,‎ 2014, p. 17-22 (ISSN 0249-0544, lire en ligne, consulté le 22 juin 2017).

[9] « Grotte de Gournier », fiche avec description de la grotte de Gournier (consulté le 16 juillet 2016).

[10] Baudouin Lismonde et Jean Michel Frachet, Fédération française de spéléologie, Grottes et scialets du Vercors: tome 2, le Vercors nord, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, 1979, 148-153 p. (ISSN 0336-0326).

[11] Jean-Jacques Delannoy, Christophe Gauchon, Fabien Hobléa, Stéphane Jaillet, Richard Maire, Yves Perrette, Anne-Sophie Perroux, Estelle Ployon et Nathalie Vanara, « Le karst : des archives paléogéographiques aux indicateurs de l’environnement », Géomorphologie : relief, processus, environnement, Paris, vol. 15, n^o 2,‎ 2009, p. 84-85 (ISSN 1266-5304, lire en ligne, consulté le 3 septembre 2017).

[12] Jean-Jacques Delannoy, Association française de karstologie, « Le Vercors: un massif de la moyenne montagne alpine », Karstologia : revue de karstologie et de spéléologie physique de la Fédération française de spéléologie et de l'Association française de karstologie, Paris, Fédération française de spéléologie, n^o 1,‎ 1^e semestre 1984, p. 44 (ISSN 0751-7688, lire en ligne, consulté le 12 juin 2017).

[13] Bernard Cruat, Fédération française de spéléologie, « Etude de la fiabilité d'un captage de la rivière de Gournier », Scialet : bulletin du CDS de l'Isère, Grenoble, Comité départemental de spéléologie de l'Isère, n^o 26,‎ 1997, p. 49-58 (ISSN 0336-0326, lire en ligne [PDF], consulté le 13 octobre 2020).

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