Grand Prismatic Spring

plus grande source chaude des États-Unis située dans le parc national de Yellowstone, Wyoming

Grand Prismatic Spring
Vue aérienne de Grand Prismatic Spring.
Vue aérienne de Grand Prismatic Spring.
Localisation
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
État Drapeau du Wyoming Wyoming
Comté Teton
Zone volcanique Caldeira de Yellowstone
Protection Parc national de Yellowstone
Coordonnées géographiques 44° 31′ 30″ N, 110° 50′ 18″ O
Caractéristiques
Altitude 2 220 m
pH 8,3[2]
Conductivité électrique 1 500 μS/cm[2]
Température 70 °C[1]
Minéraux rejeté(s) Soufre, oxyde de fer
Débit 2 100 L/min
Profondeur 50 m[1]
Origine du nom Donné en raison de ses couleurs
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Grand Prismatic Spring
Géolocalisation sur la carte : Wyoming
(Voir situation sur carte : Wyoming)
Grand Prismatic Spring
Géolocalisation sur la carte : Parc national de Yellowstone
(Voir situation sur carte : Parc national de Yellowstone)
Grand Prismatic Spring

Grand Prismatic Spring est une grande source chaude située dans le parc national de Yellowstone aux États-Unis.

Accéléré de Grand Prismatic Spring.

Il s'agit de la plus grande source chaude américaine connue, et la troisième plus importante au niveau mondial. Avec son dégradé de couleurs, qui s'explique par des facteurs physiques, chimiques et biologiques, c'est l'une des attractions touristiques les plus prisées du parc national, avec les Mammoth Hot Springs et l'Old Faithful.

Description modifier

Avec un diamètre de plus de 80-90 mètres et une profondeur de 50 mètres[1], ce cratère géant d'eau chaude est en majorité composé de soufre et d'oxyde de fer. Chaque minute, plus de deux mille litres d'eau brûlante montent des entrailles de la Terre et viennent remplir cette cuvette volcanique aux anneaux bleus, verts, jaunes et ocre.

Vie bactérienne modifier

Des organismes thermophiles bruns, jaunes, verts et bleus vivent dans ces eaux chaudes et sont responsables de leur coloration. Chaque couleur du lac correspond à la fois à une espèce différente et à la température du liquide dans laquelle elle s'acclimate[3],[4]. Parmi elles, ont été recensées les suivantes : Calothrix, Phormidium, Aquifex et Synechococcus[5]. L'existence de ces thermophiles évoluant dans les sources du parc national de Yellowstone avait été révélée par le microbiologiste américain Thomas D. Brock en 1967[6],[7].

Le centre de la source est composé principalement d'eau pure, où l'intensité de la chaleur empêche le développement des thermophiles. D'où sa couleur bleue. La bande jaune où la température, d'approximativement 74 °C, est liée à la présence de Synechococcus. Plus on s'éloigne du centre de la source, où la température est la plus élevée, plus il existe une diversité de bactéries[8]. La différence de couleurs s'explique aussi par la photosynthèse réalisée par ces bactéries[9].

Histoire modifier

Le nom de « Grand Prismatic Spring » lui a été attribué par le géologue américain Ferdinand Vandeveer Hayden, qui a observé la source lors de son expédition de 1871[10]. Il fait référence aux couleurs de la source qui couvrent le spectre visible[11]. Le géologiste américain Albert Charles Peale se rend à son tour auprès de la source en 1878[12].

En France, l'existence de Grand Prismatic Spring se fait davantage connaître après 1999 grâce au succès des ventes du livre La Terre vue du ciel de Yann-Arthus Bertrand, spécialiste de clichés aériens, où la source figure en photo[13],[14].

Le lieu est un espace protégé. En , un touriste néerlandais a écopé d'une amende pour avoir laissé s'écraser son drone, qui n'a pas pu être récupéré, au milieu de la source[15]. En 2016, quatre touristes canadiens, des blogueurs vidéo, étaient recherchés après avoir posté sur les réseaux sociaux des photos d'eux en train de marcher dans la source[16]. Deux d'entre eux sont condamnés à une semaine de prison ferme[17]. Ces deux hommes meurent deux ans plus tard en se noyant dans la chute d'eau de Shannon Falls, au Canada[18],[19].

À proximité de l'Excelsior Geyser modifier

Près de Grand Prismatic Spring se trouve un autre bassin thermal géant, l'Excelsior Geyser. Beaucoup plus actif et bouillonnant, il contient une haute teneur en soufre. Il s'agit en fait d'un large pan de terre, de glaise et d'argile qui s'est effondré sur lui-même après une importante explosion de nappe aquifère surchauffée. Des constructions organiques ressemblant à des « structures type stromatolithe » apparaissent dans certaines zones du bassin.

Galerie modifier

 
Bassin thermal devant l'Excelsior Geyser, depuis la colline sud-est.

Notes et références modifier

  1. a b et c (en) « Grand Prismatic Spring », Geyser Observation and Study Association (version du sur Internet Archive).
  2. a et b (en) « Grand Prismatic Spring », Montana State University.
  3. (en) Julie Angle et Nichole Jones, « Some Like It Hot »  , sur National Science Teaching Association, (consulté le )
  4. Yann Lelièvre, « Habitats de l’extrême: quand la nature devient une artiste », Dire, Fonds d'investissement des cycles supérieurs de l'Université de Montréal,‎ (lire en ligne   [PDF], consulté le ).
  5. (en-US) Anna Schwenn et University of Wisconsin-Madison, « Thermophilic Life in Yellowstone National Park Challenges the Physical and Chemical Limits of Survival »  , sur ICJS - International Collegiate Journal of Science, (consulté le ).
  6. (en) Thomas D. Brock, « Life at High Temperatures: Evolutionary, ecological, and biochemical significance of organisms living in hot springs is discussed. », Science, vol. 158, no 3804,‎ , p. 1012–1019 (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, DOI 10.1126/science.158.3804.1012, lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) Thomas D. Brock, « The road to Yellowstone - and beyond », Annual Review of Microbiology, vol. 49, no 1,‎ , p. 1–29 (ISSN 0066-4227 et 1545-3251, DOI 10.1146/annurev.mi.49.100195.000245, lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) « What Makes Yellowstone's Hot Springs So Colorful? »  , sur Live Science, (consulté le ).
  9. (en) Paul W. Nugent, Joseph A. Shaw et Michael Vollmer, « Colors of thermal pools at Yellowstone National Park », Applied Optics (en), vol. 54, no 4,‎ , B128–B139 (ISSN 2155-3165, DOI 10.1364/AO.54.00B128, lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) Traci Bryan, Joyce Heinsz, Leslie Machen et Peggy McCracken, « Grand Prismatic Spring »  , sur Lunar and Planetary Institute, (consulté le ).
  11. (en) Natasha Geiling, « The Science Behind Yellowstone's Rainbow Hot Spring »  , sur Smithsonian Magazine, (consulté le )
  12. S. F. Emmons, « The Geology of Government Explorations », Science, vol. 5, no 106,‎ , p. 42–51 (ISSN 0036-8075, lire en ligne   [PDF], consulté le ).
  13. « Source chaude du grand Prismatic, Parc national de Yellowstone, Wyoming, Etats-Unis © Y.Arthus-Bertrand — Français », sur www.bam.mons.be (consulté le ).
  14. « Etats Unis, Wyoming : Grand Prismatic Spring, autres bassins thermaux et geyser | INA » (consulté le ).
  15. (en) Denver Nicks, « Dutch Man Fined for Crashing Drone into Yellowstone Hot Spring »  , sur Time, (consulté le ).
  16. (en) Emma Breysse, « Four men under investigation for walk on Grand Prismatic Spring »  , sur Jackson Hole News&Guide (en), (consulté le ).
  17. (en) Gavin Fisher, « 2 'High on Life' Canadians given jail time for violating rules in U.S. parks », CBC News,‎ (lire en ligne  ).
  18. Paris Match avec AFP, « Le drame : les blogueurs vidéo Ryker Gamble, Alexey Lyakh et Megan Scraper se noient à Vancouver »  , sur Paris Match, (consulté le ).
  19. (en) « High On Life vloggers killed in accident in British Columbia »  , sur Jackson Hole News&Guide, (consulté le ).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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