Grégoire Leclercq

syndicaliste et entrepreneur français
Grégoire Leclercq
Fonctions
Conseiller communautaire de Rambouillet Territoires
Mandature 2014-2020 des communes et intercommunalités de France (d)
Rambouillet
depuis le
Président
Fédération des auto-entrepreneurs
depuis
Conseiller municipal de Rambouillet
Mandature 2014-2020 des communes et intercommunalités de France (d)
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités

Grégoire Leclercq, né le à Valence, est un syndicaliste, entrepreneur et auteur français.

Il est directeur général délégué du groupe EBP[1]. Parallèlement à ses activités d'entrepreneur, il occupe le poste de président de la Fédération des auto-entrepreneurs depuis .

Activités syndicales modifier

Activités syndicales au sein de la FNAE modifier

En , Grégoire Leclercq crée la Fédération des auto-entrepreneurs, avec pour but de monter un mouvement d'accompagnement et de défense des créateurs installés sous ce nouveau régime.

Parmi ses sujets d'action figure notamment l'accompagnement des créateurs d'entreprise souvent peu outillés pour faire face aux enjeux juridiques, commerciaux, techniques, de communication ou de gestion d'une TPE. Il met en place une gamme de services pour les adhérents et s'efforce de brosser un état des lieux de l'autoentrepreneuriat en partant dans un tour de France en 2012[2]. L'analyse qu'il livre sur l'accompagnement fait débat[3]

Mais c'est surtout dans la défense du régime de l'autoentreprise qu'il veut engager la FNAE. Il est à ce titre régulièrement auditionné au Sénat[4] et à l'Assemblée Nationale sur les enjeux de ce nouveau régime et sa place dans le paysage entrepreneurial. Dès , à l'approche des élections présidentielles, il publie un premier Livre Blanc[5] dans lequel il invite les responsables politiques et notamment les candidats à l'élection présidentielle à s'inspirer du modèle "autoentrepreneur" pour l'élargir à toutes les entreprises individuelles[6]. Il est ainsi régulièrement invité à prendre la parole dans la Presse pour promouvoir une simplification des démarches administratives, un allègement des charges des entreprises, et une plus grande flexibilité du travail. Il revient très largement sur le sujet de la protection sociale[7].

Il est réélu à la présidence de la FNAE le et le [8].

A l'occasion des 10 ans du régime autoentrepreneur, il plaide pour un acte 2 qui améliore la protection sociale et revienne sur les critères de requalification en salariat de nombreux indépendants[9].

L'épisode des Poussins modifier

En septembre 2012, il commence un long cycle de rencontres avec le gouvernement Ayrault pour devancer les premières pistes de réforme en profondeur évoquées par Sylvia Pinel, alors ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme. Entre avril et [10], il s'oppose longuement et fermement aux pistes de réforme du régime qu'il juge dignes d'un grand plan social[11]. La tension monte très fortement entre "Les Poussins", vocable utilisé pour désigner les autoentrepreneurs, et le gouvernement, mais Sylvia Pinel dépose malgré tout un projet de Loi sans notion de seuils, ce qu'il dénonce comme une volonté d'empécher "un débat parlementaire honnête et clair sur les enjeux de cette réforme"[12]. À la suite de nombreux passages média[13],[14] et à une forte mobilisation sur les réseaux sociaux, une porte de sortie est trouvée avec l'aide du député Laurent Grandguillaume, qui mène une commission de travail sur le sujet à l'Assemblée Nationale pendant 4 mois[15].

La réforme qui fait consensus est soutenue par Grégoire Leclercq qui, tout en regrettant la complexité qui va naître de ces aménagements, est soulagé que le régime soit sauvé [16]. Il publie un second livre blanc sur le régime. En , il attribue à la réforme Pinel-ACTPE les très mauvais chiffres de la création en 2015[17] et demande un retour en arrière, soutenu par Emmanuel Macron[18].

Prises de positions diverses modifier

Il poursuit alors son travail de promotion du régime à de multiples reprises.

Il est régulièrement consulté sur la fiscalité locale des entreprises individuelles, en particulier sur la Cotisation foncière des entreprises qui dès 2010 "mettrait en péril 300 000 auto-entrepreneurs[19]" d'après lui. Ses efforts pour en faire modifier le mode de calcul en pourcentage du chiffre d'affaires ont toujours été vains.

Il est notamment intervenu auprès de Nicolas Sarkozy à la suite d'une prise de parole sur l'autoentrepreneur et le « caillou dans sa chaussure »[20]. Il lui propose "de se pencher sur l'ouverture de la simplicité du régime d'auto entrepreneur à d'autres régimes et statuts, plutôt qu'étendre la complexification et les réglementations"[21].

Il s'oppose aussi à la gestion désordonnée de la CIPAV épinglée par un rapport de la Cour des Comptes du [22], et dans lequel la cour reproche à la caisse de délaisser les droits des auto-entrepreneurs, entre autres[23]. Un débat identique naît autour du RSI et de son rapprochement avec la Sécurité Sociale, qu'il propose[24].

Il s'oppose au monopole des chambres de métiers dans la mise en œuvre du Stage Préalable à l'Installation, qu'il juge "mal adapté, trop long et trop cher" et remet en cause le choc de complexification de la réforme[25]. Il obtient gain de cause dans la Loi PACTE en 2019.

Il est auditionné par le CNNum sur le rapport "Travail, emploi, numérique : les nouvelles trajectoires", à l'occasion de quoi il demande une protection effective des travailleurs indépendants mais économiquement dépendants, une redéfinition du lien de subordination et des obligations des donneurs d'ordre en matière de protection sociale[26],[27],[28].

Ubérisation et économie collaborative modifier

Il cofonde en avec Denis Jacquet l'Observatoire de l'Ubérisation, dans le but de mieux définir le phénomène, de l'analyser et de faire des propositions sur les sujets du droit social, de la fiscalité et du dialogue social. L'observatoire est animé par un comité de pilotage de 26 personnes[29]. Ses prises de paroles nombreuses défendent ce modèle comme "une opportunité à réguler"[30],[31], car destructrice d'emplois[32] mais créatrice de croissance[33]. D'après lui, l’ubérisation va petit à petit modifier notre relation au travail, notre modèle social[34], nos réflexes juridiques[35] : loin des modèles 100 % salariaux, ce modèle appuie l’indépendance, la liberté de travailler, l'adaptation des modèles du passé, y compris politiques[36] pour les transformer en systèmes collaboratifs, qualitatifs et économiques[37]. Il réalise un tour de France en 2016 sur le sujet, intervenant en conférence dans les CCI[38], les salons[39], les colloques[40], les clubs d'entrepreneurs, ou dans la Presse internationale[41],[42].

Il est auditionné au Conseil d'État, chez France Stratégie et dans le cadre du rapport de l'IGAS sur les plateformes collaboratives[43].

Il est reçu avec 12 start-up collaboratives le par Myriam el Khomri pour finaliser des propositions sur la responsabilité sociale des plateformes[44] dans le cadre de la Loi Travail[45]. Il plaide pour un rapprochement entre l'ESS et la French Tech sur ces sujets. Il reçoit la 2e mention d'honneur du Prix Turgot 2017 pour son ouvrage sur l'ubérisation[46].

En 2020 et 2021, il contribue au Rapport FROUIN, et s'oppose à une logique de "tout salariat" qui "nuirait aux plus petites plateformes"[47]. Il y défend la notion de "précompte des cotisations" par les plateformes, précompte finalement adopté par le gouvernement en 2023[48] pour une mise en œuvre en 2026[49]. Il met en garde contre les effets du projet de directive européenne sur les travailleurs de plateforme[50].

Crise COVID modifier

Il mène avec la FNAE un travail d'accompagnement des travailleurs indépendants sous le régime de la microentreprise pendant le confinement[51] et se bat en particulier pour que les fonds de soutien soient maintenus en automne 2020[52]. L'observatoire de la relance mène 7 enquêtes de conjonctures entre mars 2020 et février 2021 pour apporter des données fiables sur le sujet au gouvernement et aux instances de protection sociale, en particulier au Haut Conseil pour le financement de la protection sociale (HCFIPS). Il pointe avec la FNAE les difficultés rencontrées par la mise en œuvre du fonds de solidarité[53], et fait en parallèle le constat que la reprise est lente, car "pour que les toutes petites entreprises se remettent en marche, il faut que les plus grandes se stabilisent"[54].

Il met en garde sur la création d'entreprise, particulièrement dynamique en pleine crise, notamment sur la durabilité des structures qui émergent dans ces conditions très particulières[55].

Annexes modifier

Publications modifier

  • Livre Blanc de l’auto-entrepreneur : 12 mesures à prendre en 2012,
  • Loi Pinel sur l'auto-entrepreneuriat : un an après, le bilan, [56]
  • Grégoire Leclercq, L'auto-entrepreneur pour les Nuls, Editis, coll. « Pour les Nuls / Pour les Nuls Business/Droit/Management », (1re éd. 2010), 320 p. (ISBN 978-2-7540-5927-5, 978-2-7540-8015-6 et 2-7540-5927-X)
  • Grégoire Leclercq, Sylvaine Castellano, Adnane Maâlaoui, L'autoentrepreneur dans tous ses états : Une approche transdisciplinaire, Éditions L'Harmattan, - 220 p. (ISBN 2343010064)
  • En collaboration avec G9+ et Luc Bretones, 100 idées pour une France numérique, DIATEINO,  (ISBN 9782354562427)
  • Denis Jacquet et Grégoire Leclercq, Ubérisation - Un ennemi qui vous veut du bien ?, Dunod (ISBN 9782100754540)
  • Grégoire Leclercq, Pour un renouveau du travail indépendant : guide pratique à l'usage des candidats à la présidentielle, #HappyAE2017, Orcemont, FEDAE, , 24 p. (ISBN 978-2-9559787-0-2, EAN 9782955978702, lire en ligne)
  • Grégoire Leclercq, Le petit livre de l'auto-entrepreneur, Paris/impr. en Italie, Editis, coll. « Petit livre de », , 160 p. (ISBN 978-2-412-04290-8 et 2-412-04290-X, EAN 978-2412042908)
  • Grégoire Leclercq, Devenir auto-entrepreneur, Paris/impr. en Italie, Editis, , 395 p. (ISBN 978-2-412-059678)
  • En collaboration avec Gulsen Yildirim et Alain Rivet, Les difficultés des petites entreprises : Regards croisés Droit et Gestion, Paris/14-Condé-sur-Noireau, L'Harmattan, , 182 p. (ISBN 978-2343199252, lire en ligne), p. 139

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. « Dirigeants Responsables EBP France »
  2. « Tour de France à la rencontre des Auto-Entrepreneurs », FEDAE, 2 juillet 2012.
  3. Barnier, L. M., Conti, M., & Levy-Tadjine, T. (2012). Le statut d'auto-entrepreneur joue-t-il contre l'accompagnement? Premiers questionnements et agenda de recherche.
  4. « Travaux de commission, Bilan du régime de l'auto-entrepreneur. M. Grégoire LECLERCQ (Fédération des auto-entrepreneurs) », sur Sénat
  5. « Livre Blanc de l’auto-entrepreneur : 12 mesures à prendre en 2012 », FEDAE, 19 janvier 2012.
  6. Etienne Gless, « Les autoentrepreneurs se rebiffent », L'entreprise,‎ (lire en ligne)
  7. « Piste n°4 pour réformer la France: imaginer une vraie Sécu pour les indépendants », LExpansion.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. lefigaro.fr, « Grégoire Leclercq, « patron » et avocat pugnace des autoentrepreneurs », sur Le Figaro (consulté le )
  9. « Grégoire Leclercq (Fedae): «Un chemin existe entre protection des salariés et essor de l’auto-entrepreneuriat» », L'Opinion,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Laurent Calixte, « Pourquoi nous sommes contre la réforme des auto-entrepreneurs », Challenges,‎ (lire en ligne)
  11. « Autoentrepreneurs : Grégoire Leclercq craint un « grand plan social », Les Échos, 6 juin 2013.
  12. « Grégoire Leclercq: "les auto-entrepreneurs veulent de la stabilité" », BFM Business,‎ (lire en ligne)
  13. « Grégoire Leclercq: "la réforme des auto-entrepreneurs ne correspond pas à nos attentes" », BFM, 15 juillet 2013.
  14. « Grégoire Leclercq : "L'auto-entrepreneur est un régime rentable pour la France" », Les Échos, 31 mai 2013.
  15. Laurent Martinet, « Rapport Grandguillaume: "Les artisans peuvent dire merci aux auto-entrepreneurs" », L'Express,‎ (lire en ligne)
  16. « Que penser de la réforme du statut d'auto-entrepreneur? », Challenges, 17 décembre 2013.
  17. « La France accuse une baisse de la création d'entreprises en 2015 », sur Le Figaro (consulté le )
  18. « Bercy veut alléger le régime des auto-entrepreneurs », sur lesechos.fr (consulté le )
  19. « Les auto-entrepreneurs vont devoir s'acquitter d'une taxe », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  20. « Lettre ouverte des auto-entrepreneurs à Nicolas Sarkozy », sur Le Figaro (consulté le )
  21. « Auto-entrepreneurs. Le "coup de menton inutile" de Sarkozy », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  22. « La CIPAV - Cour des comptes »,
  23. « CIPAV : quand la retraite tourne au cauchemar / France Inter », sur France Inter (consulté le )
  24. « RSI : les indépendants et salariés doivent être "à la même enseigne" », sur RTL.fr (consulté le )
  25. Denis Cosnard, « Les créations d’autoentreprises en chute libre », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  26. « Rapport travail, emploi, numérique : les nouvelles trajectoires | Conseil national du numérique », sur www.cnnumerique.fr (consulté le )
  27. « Travailleurs indépendants et économie numérique : ces solutions tellement plus pragmatiques à côté desquelles est passée la ministre du Travail », sur Atlantico.fr (consulté le )
  28. « La santé des auto-entrepreneurs appelée à être mieux prise en compte », Web,‎ (lire en ligne)
  29. LÉLIA DE MATHAREL, « Exclusif : L'Observatoire de l'uberisation veut secouer le code du travail », L'Usine Digitale,‎ (lire en ligne).
  30. « L'Uberisation, une nouvelle manière de consommer du service », sur francetv info (consulté le ).
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  32. La-Croix.com, « La fin du salariat, vraiment ? », sur La Croix (consulté le ).
  33. « Le numérique favorise-t-il l'ubérisation de l'emploi ? », sur BFM BUSINESS (consulté le ).
  34. Lara Charmeil, « Pour "un droit social plus adapté", ils créent l'Observatoire de l'ubérisation », sur We Demain, une revue pour changer d'époque (consulté le ).
  35. « Réformer le droit du travail (.) : Convergence des droits sociaux : vers le bas ou vers le haut ? », sur France Culture (consulté le ).
  36. « Ces plateformes citoyennes qui veulent "ubériser" la politique », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  37. « Ubérisation de l'économie : une révolution en marche ? – Entreprendre.fr », sur www.entreprendre.fr (consulté le ).
  38. « L’économie de demain en mode « uber » ? | CCI Maine et Loire », sur www.maineetloire.cci.fr (consulté le ).
  39. « En séance plénière : Bienvenue en 2026 ! Comment travaillerons-nous toutes dans dix ans ? - Elle », sur www.elle.fr, (consulté le ).
  40. « La Maison de l'Europe | « Réinventer le travail : une révolution en marche – Vers la rupture entre emploi et travail ? » », sur www.paris-europe.eu (consulté le ).
  41. « Grégoire Leclercq, président de la Fédération des Auto-Entrepreneurs », sur rts.ch (consulté le ).
  42. «L’ubérisation de l’énergie, c’est peut-être l’âge d’or des barrages», sur www.lenouvelliste.ch (consulté le ).
  43. « Les plateformes collaboratives, l’emploi et la protection sociale - IGAS - Inspection générale des affaires sociales », sur www.igas.gouv.fr (consulté le ).
  44. lefigaro.fr, « Pourquoi et comment El Khomri veut protéger les travailleurs des plateformes collaboratives », sur Le Figaro (consulté le ).
  45. « Ubérisation : Les défenseurs des plates-formes à la manœuvre », sur www.wk-rh.fr (consulté le ).
  46. « Remise du 30e Prix Turgot, le 7 mars », sur Le portail des ministères économiques et financiers (consulté le ).
  47. « France, Grande-Bretagne, États-Unis: quel impact de la justice sur le modèle économique d'Uber? », sur RFI, (consulté le )
  48. MicroDesk, « Auto-entrepreneur : bientôt le précompte des cotisations », sur microdesk.fr, (consulté le )
  49. Florence Pijaudier-Cabot, « 30/05/2023 - Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics, annonce un plan de lutte contre la fraude sociale », sur Presse - Ministère des Finances, (consulté le )
  50. « PODCAST : Grégoire Leclercq, président de la Fédération Nationale des Auto-Entrepreneurs (FNAE) - 14/12 », sur BFM BUSINESS (consulté le )
  51. « «Plan d’urgence économique: ne laissons pas de côté les auto-entrepreneurs». La tribune de Riadh Alimi et Grégoire Leclercq », sur L'Opinion, (consulté le )
  52. « « La situation est alarmante » : les auto-entrepreneurs frappés par la crise du coronavirus », sur Ouest France,
  53. « Fonds de solidarité: 37% des auto-entrepreneurs n'ont pas encore reçu l'aide du mois de décembre », sur LEFIGARO (consulté le )
  54. « Reprise économique: les chefs d'entreprises ont à nouveau confiance », sur BFM BUSINESS (consulté le )
  55. « Hausse du nombre d'auto-entrepreneurs : "Le phénomène n'est pas nouveau" et a "tendance à exploser" en période de crise, selon la FNAE », sur Franceinfo, (consulté le )
  56. « Loi Pinel : un an après, le bilan ! | Fédération autoentrepreneur », sur www.federation-auto-entrepreneur.fr (consulté le )