Gouvernement de Tornaco

gouvernement du Luxembourg en fonction du 26 septembre 1860 au 3 décembre 1867
Gouvernement de Tornaco
(lb) Regierung de Tornaco

Description de cette image, également commentée ci-après
Le Président du gouvernement, Victor de Tornaco.
Grand-duc Guillaume III
Président du gouvernement Victor de Tornaco
Formation
Fin
Durée 7 ans, 2 mois et 7 jours
Composition initiale
Femmes 0
Hommes 3
Drapeau du Luxembourg

Le gouvernement de Tornaco (luxembourgeois : Regierung de Tornaco), est le gouvernement du Luxembourg en fonction du au .

La transition modifier

Les élections de 1857 renforcent les rangs des opposants au gouvernement Simons au sein de l’Assemblée des États. Il devient de plus en plus difficile aux ministres du « coup d'État » de 1856 de gouverner face à la majorité de l’opposition. Invoquant une « petite difficulté avec le Souverain», Charles-Mathias Simons présente sa démission le . Le baron Victor de Tornaco, ancien allié de Norbert Metz et député de l’opposition, est chargé de former un nouveau gouvernement.

Composition modifier

Initiale (26 septembre 1860) modifier

Portefeuille Titulaire
Ministre d'État
Président du gouvernement
Directeur général des Affaires étrangères
Directeur général des Travaux publics
Victor de Tornaco
Directeur général des Finances Jean Ulveling
Directeur général de l'Intérieur et de la Justice Michel Jonas

Remaniement du 9 septembre 1863 modifier

  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique.
Portefeuille Titulaire
Ministre d'État
Président du gouvernement
Directeur général des Affaires étrangères
Directeur général des Travaux publics
Victor de Tornaco
Directeur général des Finances Jean Ulveling
Directeur général de l'Intérieur et de la Justice Bernard-Hubert Neuman

Remaniement du 31 mars 1864 modifier

  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique.
Portefeuille Titulaire
Ministre d'État
Président du gouvernement
Directeur général des Affaires étrangères
Victor de Tornaco
Directeur général des Finances Jean Ulveling
Directeur général de l'Intérieur et des Travaux publics Ernest Simons
Directeur général de la Justice Henri Vannérus

Remaniement du 26 janvier 1866 modifier

  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique.
Portefeuille Titulaire
Ministre d'État
Président du gouvernement
Directeur général des Affaires étrangères
Victor de Tornaco
Directeur général de l'Intérieur Jean Ulveling
Directeur général des Finances Ernest Simons
Directeur général de la Justice Henri Vannérus

Remaniement du 3 décembre 1866 modifier

  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique.
Portefeuille Titulaire
Ministre d'État
Président du gouvernement
Directeur général des Affaires étrangères
Victor de Tornaco
Directeur général de l'Intérieur Jean Ulveling
Directeur général de la Justice et des Finances Léon de La Fontaine

Remaniement du 14 décembre 1866 modifier

  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique.
Portefeuille Titulaire
Ministre d'État
Président du gouvernement
Directeur général des Affaires étrangères
Victor de Tornaco
Directeur général de la Justice Léon de La Fontaine
Directeur général des Finances Alexandre de Colnet-d'Huart
Directeur général de l'Intérieur Félix de Blochausen

Remaniement du 18 juin 1867 modifier

  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique.

Les services ressortissant de la Direction générale de la Justice sont attribués provisoirement aux autres départements.

Portefeuille Titulaire
Ministre d'État
Président du gouvernement
Directeur général des Affaires étrangères
Victor de Tornaco
Directeur général des Finances Alexandre de Colnet-d'Huart
Directeur général de l'Intérieur Félix de Blochausen

La politique extérieure modifier

Sur le plan extérieur, le gouvernement de Tornaco doit affronter une grave crise qui, de 1866 à 1867, menacera l’indépendance du Grand-Duché. La guerre austro-prussienne de 1866 entraîne la dissolution de la Confédération germanique. Bien que le Luxembourg n’entre pas dans la nouvelle Confédération de l’Allemagne du Nord formée par la Prusse, cette dernière continue à maintenir une garnison dans la forteresse. D’autre part, la France, qui est restée neutre lors du conflit, exige une compensation territoriale. Napoléon III propose un marché au roi grand-duc : le Grand-Duché en échange de cinq millions de francs or. Guillaume III accepte, mais Bismarck, qui doit compter avec le nationalisme allemand, s’y oppose. Pour résoudre cette crise dans laquelle Napoléon III risque de perdre la face, les grandes puissances se réunissent à Londres. Elles trouvent finalement une solution : la Prusse retire sa garnison, la forteresse est démantelée et le Grand-Duché déclaré perpétuellement neutre. En contrepartie, la France renonce à ses prétentions territoriales. Le gouvernement de Tornaco observe une stricte neutralité lors de la guerre qui oppose l’Autriche à la Prusse pour la suprématie en Allemagne. Lors des négociations à Londres, les responsables luxembourgeois adoptent une attitude attentiste, voire résignée. Alors que le principal souci du conseil communal de la Ville de Luxembourg semble être de garantir les revenus des boutiquiers de la ville qui souffriront du départ de la garnison, de Tornaco craint les coûts que provoquera le démantèlement des ouvrages de fortification.

La politique intérieure modifier

Dès son arrivée à la tête du gouvernement, le baron de Tornaco s’engage dans la voie de la conciliation sur le plan intérieur. Il abroge un certain nombre d’ordonnances qui ont été octroyées à la suite de la révision constitutionnelle de 1856. Cependant, le monde politique luxembourgeois reste singulièrement divisé. Dans son autobiographie, Emmanuel Servais décrit les luttes politiques qui agitent l’élite luxembourgeoise de l’époque : « Ce n’étaient pas des questions politiques, mais des animosités personnelles qui excitaient les passions. Les luttes électorales étaient parfois conduites avec une vivacité extraordinaire et donnaient lieu à des dépenses fabuleuses ; les discussions à la Chambre étaient irritantes quand même elles n’avaient pour objet que des affaires de moindre importance ; la polémique des journaux était d’une insolence excessive. »

La politique économique modifier

La construction du réseau ferroviaire se poursuit sous le gouvernement de Tornaco. L’année 1861 voit l’inauguration de la ligne de Luxembourg à Wasserbillig et Trèves, suivie en 1862 par celle de la ligne du Nord jusqu’à Ettelbruck, étendue en 1866 jusqu’à Gouvy. L’extension du rail donne un coup de fouet à l’économie grand-ducale et prépare le terrain à l’essor de la sidérurgie moderne. En 1865, la société Metz implante une nouvelle usine entièrement basée sur l’utilisation du coke à proximité de la gare de Dommeldange. Les années de Tornaco sont également marquées par la libéralisation du commerce international. La Prusse conclut des traités de libre-échange avec la France (1862) et la Belgique (1863), dont le Luxembourg profite en tant que membre du Zollverein.

Repères chronologiques modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier