Gouvernement Truss
Le gouvernement Truss (en anglais : Truss ministry) est le gouvernement du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord entre le et le , sous la 58e législature de la Chambre des communes.
(en) Truss ministry
Monarques |
Élisabeth II Charles III |
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Première ministre | Liz Truss |
Vice-Première ministre | Thérèse Coffey |
Élection | 12 décembre 2019 |
Législature | 58e |
Formation | |
Fin | |
Durée | 1 mois et 19 jours |
Parti politique | Conservateur |
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Ministres | 22 |
Femmes | 7 |
Hommes | 15 |
Chambre des communes |
357 / 650 |
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Chef de l'opposition | Keir Starmer |
Il est dirigé par la conservatrice Liz Truss à la suite de son élection comme cheffe du Parti conservateur en remplacement de Boris Johnson, contraint à la démission. Il succède au gouvernement Johnson II et cède le pouvoir au gouvernement Sunak après sa désignation à la direction du Parti conservateur.
Historique du mandat
modifierCe gouvernement est dirigé par la nouvelle Première ministre Liz Truss, précédemment secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Il est constitué et soutenu par le Parti conservateur, qui dispose seul de 357 députés sur 650, soit 54,9 % des sièges de la Chambre des communes.
Il est formé à la suite d'une crise gouvernementale ayant conduit à la démission de Boris Johnson, au pouvoir depuis .
Il succède donc au gouvernement Johnson II, constitué et soutenu dans les mêmes conditions.
Formation
modifierÀ la suite d'un grand nombre de démissions à tous les échelons du gouvernement en raison de scandales entourant son exercice du pouvoir, Boris Johnson annonce le sa démission de la direction du Parti conservateur, déclenchant une élection pour le remplacer, son successeur étant appelé à devenir Premier ministre[1].
Après un processus de pré-sélection opéré au sein du groupe parlementaire, la secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Liz Truss, est élue cheffe du parti par les adhérents, remportant 57 % des voix contre 43 % à son concurrent, le chancelier de l'Échiquier, Rishi Sunak, le suivant[2]. Le lendemain, la reine Élisabeth II lui confie la charge de constituer le nouveau gouvernement du Royaume-Uni lors d'une rencontre formelle au château de Balmoral et non au palais de Buckingham, en raison des difficultés de la souveraine à se déplacer[3]. Elle procède le soir-même à la nomination des membres de son cabinet[4].
En confiant les postes-clés de chancelier de l'Échiquier, secrétaire d'État aux Affaires étrangères et secrétaire d'État à l'Intérieur à Kwasi Kwarteng, James Cleverly et Suella Braverman, tous trois issus de l'immigration, la nouvelle Première ministre forme un cabinet encore plus divers que le précédent. Elle nomme vice-Première ministre sa directrice de campagne pour l'élection interne au Parti conservateur, Thérèse Coffey, et récompense ses soutiens de la première heure, Kwarteng et Cleverly, avec des responsabilités de premier plan. Les promotions de Braverman, Jacob Rees-Mogg comme secrétaire d'État à l'Énergie, ou encore Chris Heaton-Harris, secrétaire d'État pour l'Irlande du Nord, marquent un virage à droite encore plus marqué que le deuxième gouvernement Johnson. De celui-ci, ne sont pas reconduits aussi bien Rishi Sunak que des personnalités de poids, tels Dominic Raab ou Michael Gove. À l'inverse, des secrétaires d'État de premier ordre que sont James Cleverly et Suella Braverman n'ont qu'une faible expérience gouvernementale, ayant intégré l'exécutif depuis moins de quatre ans[5].
Évolution
modifierKwasi Kwarteng annonce le qu'il a démissionné de ses fonctions de chancelier de l'Échiquier, conformément à la demande formulée par la Première ministre. Il avait annoncé trois semaines plus tôt un plan fiscal prévoyant d'importantes baisses d'impôt non-financées, ce qui avait eu pour effet de déstabiliser les marchés financiers et faire chuter le cours de la livre sterling[6]. Il est remplacé quelques heures plus tard par Jeremy Hunt, qui avait apporté son soutien à Rishi Sunak dans la campagne de l'élection à la direction du Parti conservateur[7].
Cinq jours plus tard, le , Suella Braverman remet à son tour sa démission. Reconnaissant avoir utilisé une adresse électronique personnelle pour transmettre des documents confidentiels à un député, elle met en cause le programme du gouvernement, dénonçant le renoncement à des engagements dans le domaine de la lutte contre l'immigration illégale, et critique directement la gouvernance de Liz Truss. Cette dernière pourvoie le poste de secrétaire d'État à l'Intérieur par la nomination de Grant Shapps, ancien secrétaire d'État aux Transports sous Boris Johnson et lui aussi soutien de Rishi Sunak lors de la dernière élection du chef des Tories[8].
Succession
modifierAprès plusieurs semaines de crise, déclenchée par la présentation des mesures fiscales en , et face à une fronde de plus en plus intense au sein du groupe parlementaire, Liz Truss annonce le sa démission de la direction du Parti conservateur[9]. Avec un mandat de 44 jours, elle établit le record du plus court mandat au 10 Downing Street, détenu depuis près de deux siècles par un autre conservateur, George Canning[10].
Le , date limite de dépôt des parrainages requis pour participer à l'élection à la direction du Parti conservateur, seul Rishi Sunak remplit les conditions pour postuler comme chef du parti, ce qui lui permet d'être automatiquement désigné[11]. Le lendemain, Liz Truss rencontre le roi Charles III et lui remet sa démission, qu'il accepte aussitôt[12], avant de nommer Rishi Sunak à sa succession[13].
Composition
modifier- Par rapport au gouvernement Johnson II, les nouveaux membres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions le sont en italique.
Notes et références
modifier- « DIRECT. Royaume-Uni : Boris Johnson laissera au prochain Premier ministre les "décisions budgétaires majeures" », France Info, (lire en ligne, consulté le ).
- « Royaume-Uni : le Parti conservateur désigne Liz Truss pour succéder à Boris Johnson », France 24, (lire en ligne, consulté le ).
- « Liz Truss devient officiellement première ministre du Royaume-Uni », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « New cabinet: who is in and who is out in Liz Truss reshuffle? », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
- Cécile Ducourtieux, « Liz Truss, la première ministre britannique, nomme un gouvernement de fidèles », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Kwasi Kwarteng, le ministre des finances britannique, a été démis de ses fonctions », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Royaume-Uni. Le ministre des Finances Kwasi Kwarteng démissionne, Jeremy Hunt lui succède », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
- « Royaume-Uni : la ministre de l’intérieur annonce sa démission après avoir utilisé une adresse e-mail personnelle », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Royaume-Uni : Liz Truss démissionne après seulement six semaines au pouvoir », L'Obs, (lire en ligne, consulté le ).
- Glenn Gillet, « Avec 44 jours en poste, Liz Truss est la Première ministre britannique la plus éphémère de l'histoire », BFM TV, (lire en ligne, consulté le ).
- Arnaud De La Grange, « Royaume-Uni: Rishi Sunak, dernier espoir des tories, officiellement nommé premier ministre ce mardi », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- Agence France-Presse, « Liz Truss souhaite le «succès» à son successeur Rishi Sunak avant de quitter Downing Street », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- Agence France-Presse, « Nommé premier ministre britannique, Rishi Sunak veut réparer «immédiatement» les «erreurs» commises sous Liz Truss », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).