Gorsedd des bardes de l'île de Bretagne
La Gorsedd des bardes de l’île de Bretagne (nom officiel en gallois : Gorsedd Beirdd Ynys Prydain) est une association littéraire et culturelle britannique créée à Londres en 1792 par Edward Williams, qui se faisait appeler Iolo Morganwg[1].
Les buts principaux sont de promouvoir la littérature, le savoir littéraire, la poésie et la musique du pays de Galles. Les cérémonies d’admission de nouveaux membres et de célébration de la fraternité celtique et de la paix visent à reproduire des pratiques des druides anciens. Comme ses filiales bretonnes, la Gorsedd de Bretagne, et la Gorseth de Cornouailles britannique, cette société est qualifiée de néo-druidique.
Filiations historiques
modifierEdward Williams a édité des textes gallois anciens qu’il donnait pour issus d’une tradition ininterrompue depuis les druides de l’Ancienne Bretagne (la Grande-Bretagne d’aujourd’hui). Il était aussi en relation avec des françs-maçons, comme ceux qui établirent l’Ancient Druid Order fondé, entre autres, par John Toland, un Irlandais établi à Londres.
Il a été prouvé qu’une partie des textes sur lesquels Edward Williams a établi les rites et les principes résultent de sa propre industrie, comme en témoigne sa biographie. Le rituel est aussi très influencé par le christianisme et a été largement enrichi dans les années 1930 par celui qui deviendra l’archidruide Cynan (1950–1954)[réf. nécessaire].
Manifestations publiques
modifierLes bardes du Moyen Âge gallois étaient des musiciens professionnels, aptes à composer des chansons poétiques et payés par les seigneurs, et ils peuvent être comparés aux trouvères et aux troubadours. Une tradition de jeux floraux, c’est-à-dire de compétition entre poètes et musiciens en langue galloise, a laissé des traces historiques aussi anciennes que le XIIe siècle. Ces compétitions artistiques sont appelées Eisteddfod en gallois.
La tradition a été rénovée au XVIIIe siècle et la Gorsedd des bardes, étant une association d’écrivains et de musiciens y a trouvé une place en 1819 avant de devenir un élément majeur de l’organisation. Les cérémonies sont des célébrations spéciales accompagnées de proclamation de prix pour les artistes en compétition. Elles sont télévisées sur des chaînes locales et nationales.
Des "congrès panceltiques" étaient organisés, par exemple les 14 et à Riec-sur-Bélon[3].
Dignités et symbole de l’inspiration
modifierIl y a trois rangs de dignité :
- les druides (saies blanches) au sommet ;
- les bardes (saies bleues) ;
- les ovates (saies vertes).
L’archidruide, élu pour trois ans et qui porte une saie dorée, est l’officiant principal des cérémonies à l’Eisteddfod. La Gorsedd de Bretagne a les mêmes triples rangs sous la conduite d’un Grand druide, alors que la Gorseth de Cornouailles n’a de des bardes menés par un Grand barde.
Les membres du collège portent des toques ou talgen arborant le symbole de la ligne verticale accostée de deux obliques (/|\) dénommé awen qui, en gallois comme en breton, signifie l’inspiration.
Admission
modifierLes candidats doivent passer un examen prouvant leur capacité en gallois. Les druides sont élus par les druides déjà admis. Pour devenir archidruide, il faut avoir gagné l'un des trois prix décernés à l’Eisteddfod, la Couronne, le Trône et la Médaille de littérature en prose.
En 2003, pour la première fois, l’archidruide a été un titulaire de la Médaille et aussi le premier à être élu par tous les membres du collège. Parfois, les dignités sont accordées pour un investissement dans la culture galloise et la reine Élisabeth II a été investie comme druide pour ce motif.
Cérémonies de remise de prix
modifier- Le couronnement du barde (le meilleur poème est primé)
- La médaille de prose
- L’intronisation du barde (le meilleur des longs poèmes est primé)
Pour chacune de ces cérémonies, le rituel est le suivant :
- L’archdruide et les autres membres du Gorsedd viennent sur scène revêtus de leurs saies.
- Lorsque l’archidruide dévoile le nom du vainqueur, le Cor national (Corn Gwlad, une sorte de trompe) est sonné par le druide porte-cor en appelant symboliquement les quatre coins du pays.
- L’archidruide sort un glaive de son fourreau en demandant : « La paix est-elle établie ? » (Oes heddwch?) et il lui est répondu : « Elle l’est » (Heddwch).
- Une jeune femme mariée du pays lui présente alors la Corne d’abondance (Hirlas) qui lui demande de boire le « vin de l’hospitalité ». Une jeune fille offre alors des « fleurs de la terre et du sol du pays » et une danse florale est exécutée.
Notes et références
modifier- Petit Édouard du (comté de) Glamorgan
- photo publiée dans un article de la "Revue illustrée" intitulé "Fêtes celtiques au Pays de Galles" (Tome relié 1902)
- "La Pensée française", août 1927, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5595884p/f14.image.r=Pont-Aven