Glisolles

commune française du département de l'Eure

Glisolles
Glisolles
Le château en 1905.
Blason de Glisolles
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Eure
Arrondissement Évreux
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Conches
Maire
Mandat
Bruno Leveque
2020-2026
Code postal 27190
Code commune 27287
Démographie
Gentilé Glisollois
Population
municipale
865 hab. (2021 en augmentation de 5,75 % par rapport à 2015)
Densité 79 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 59′ 03″ nord, 1° 01′ 17″ est
Altitude Min. 83 m
Max. 158 m
Superficie 10,92 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Évreux
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Conches-en-Ouche
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Glisolles

Glisolles[1] est une commune française située dans le département de l'Eure en région Normandie.

Ses habitants sont appelés les Glisollois.

Géographie modifier

Localisation modifier

Glisolles est une commune du Centre du département de l'Eure. Elle appartient à la région naturelle du pays d'Ouche[2].

Elle est limitée à l'est par La Bonneville-sur-Iton, au sud, par Gaudreville-la-Rivière, à l'ouest, par La Croisille et au nord par Ferrières-Haut-Clocher.

Lieux-dits et écarts modifier

Glisolles est constituée d'un bourg et de cinq lieux-dits : le Bois du Chêne, la Bretonnière, le Bois des Fortières, le Bois d'Oissel, Oissel-le-Noble (ancienne commune rattachée en 1808 à Ferrières-Haut-Clocher[4]) et Grenieuseville (ancienne commune rattachée en 1808[5]), littéralement « domaine rural grigneux », c'est-à-dire qui grigne « fait la grimace » → « triste domaine » c'est-à-dire « où le sol ridé est difficile à labourer » (homonymie avec Grigneuseville, Seine-Maritime).

Hydrographie modifier

Glisolles est bordée par le Rouloir.

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[7]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines du Bocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe du Pays d'Auge au Perche[8].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 635 mm, avec 10,6 jours de précipitations en janvier et 8 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Guichainville à 12 km à vol d'oiseau[9], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 659,6 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Glisolles est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[13],[14],[15].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Évreux, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 108 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[16],[17].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (53,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (57 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (44,6 %), forêts (39,7 %), zones urbanisées (6,8 %), zones agricoles hétérogènes (4,9 %), prairies (4 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous la forme latine Ecclesiola dès 705, puis Iglisoles en 1130 (charte du roi Henri Ier d’Angleterre)[19], Glisoliæ en 1200 (Gallia christiana), Gliseulles en 1201 (charte de la Noë), Glesol vers 1203 (charte de Luc, évêque d’Évreux), Glissoliæ en 1207 (charte de Philippe Auguste), Glesoles en 1274 (ch. de Saint-Étienne de Renneville), Grisolles en 1469, Grisselles en 1523, Grisolles en 1782[20].

Ecclesiola au VIIIe siècle, du bas latin ecclesiolas, dérivé en -olas, probablement un diminutif du latin ecclesia, qui a donné le mot français église[21], Iglisoles en 1130 avec le suffixe diminutif -olle[22]. Dans les diminutifs, la voyelle initiale a tendance à disparaître, d'où Glisolles[23].

Le passage de /e/ à /i/, puis son amuïssement, s'explique par l'accentuation différente de celui d' ecclesia.

La signification en est donc : la « petite église ». Le -s qui fait penser à un pluriel est purement factice et arbitraire comme ça arrive souvent en toponymie française ; il ne faut pas lui attribuer le sens du pluriel.

Homonymie avec les nombreux Griselles, Grisolles et Eglisolles.

Histoire modifier

La seigneurie de Glisolles appartient aux XVIe et XVIIe siècles aux familles de Boullenc, puis de Longueil. À la mort, en 1731, de Jean René de Longueil, président à mortier au Parlement de Paris, elle est vendue au banquier et financier Samuel Bernard. La seigneurie, puis le château de Glisolles se transmettent dans la descendance de celui-ci jusqu'en 1926.

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
ca 1852 1865 Aimé Marie Gaspard de Clermont-Tonnerre
5e duc de Clermont-Tonnerre
  conseiller général
1865 1889 Gaspard Louis Aimé de Clermont-Tonnerre
6e duc de Clermont-Tonnerre
  conseiller général
Les données manquantes sont à compléter.
2005 2008 Bernard Depuydt    
2008 2014 Martial Geslan    
2014 Mars 2020 Michel Blestel SE Retraité
Mars 2020 En cours Bruno Lévéque SE Retraité

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[25].

En 2021, la commune comptait 865 habitants[Note 3], en augmentation de 5,75 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
312316311255297334337380334
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
342341349271311283285290250
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
247249240240278254191271273
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
318224311525846872874874821
2018 2021 - - - - - - -
862865-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

  • Église Notre-Dame
  • Ancien château de Glisolles[28], bâti au milieu du XVIIIe siècle par le président Bernard de Boulainvilliers, petit-fils du banquier et financier Samuel Bernard. Le château se composait d'un vaste corps de logis élevé en brique et pierre sur onze travées et deux niveaux, surmontés d'un comble en brisis. Sur chaque façade, la travée centrale était marquée par un avant-corps tout en pierre et plus élevé, surmonté d'un petit fronton triangulaire. Sur son côté nord, le château était prolongé par une aile plus basse en retour côté cour, comportant, notamment une chapelle. Le château se trouvait au fond d'une terrasse surplombant le bourg de Glisolles sur son flanc nord, en bordure de la forêt. La fille du président de Boulainvilliers, Anne Marie Louise Bernard de Boulainvilliers, épouse en 1779 Gaspard Paulin, 4e duc de Clermont-Tonnerre. Le château reste dans leur descendance, la branche ducale de la maison de Clermont-Tonnerre, jusqu'à sa vente en 1926 par Aimé François Philibert de Clermont-Tonnerre, le 8e duc de Clermont-Tonnerre. Revendu en 1931, il est acheté par un marchand de biens qui morcelle le domaine. Repris un temps par La Renaissance Sanitaire, les travaux sont interrompus. En 1938, l'édifice à l'abandon est acheté par la Société nationale des constructions aéronautiques du Nord pour y entreposer ses archives aéronautiques[29]. Un entrepôt est alors édifié dans la cour d'honneur, où un stock de carburant est entreposé pendant la drôle de guerre. Des militaires britanniques en fuite devant l'ennemi en juin 1940 ayant décidé de brûler ce stock de carburant, le feu se communique au château, qui brule entièrement. En 1956, ses murs étaient encore debout, presque intacts. Il n'en subsiste plus aujourd'hui que quelques fragments.
  • Chapelle sépulcrale de la Maison de Clermont-Tonnerre, de style néo-classique, bâtie face au portail de l'église.
  • L'intersection du 49e parallèle nord et du 1er méridien à l'est de Greenwich se trouve sur le territoire de la commune (voir aussi le Degree Confluence Project).

Personnalités liées à la commune modifier

Patrimoine naturel modifier

La forêt d'Évreux (dont une partie se trouve comprise sur le territoire de la commune), est en zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique[31].

Héraldique modifier

Les armes de la commune de Glisolles se blasonnent ainsi :
taillé, au premier de gueules au léopard d'or, au second de sinople aux tiges passées en sautoir, à la barre d'or chargée de trois sapins arrachés de sinople brochant sur la partition

Le léopard d'or des armoiries de Glisolles rappelle les armoiries de la Normandie.

Voir aussi modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. « commune de glisolles ».
  2. « Le pays d'Ouche », sur Atlas des paysages de la Haute-Normandie (consulté le ).
  3. « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
  4. François de Beaurepaire, op. cit., p. 154.
  5. François de Beaurepaire, op. cit., p. 117.
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  7. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  8. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  9. « Orthodromie entre Glisolles et Guichainville », sur fr.distance.to (consulté le ).
  10. « Station Météo-France « Guichainville » (commune de Guichainville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  11. « Station Météo-France « Guichainville » (commune de Guichainville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  12. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  13. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  14. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  15. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  16. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  17. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  18. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  19. François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3, OCLC 9675154), p. 117.
  20. Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 98.
  21. François de Beaurepaire, op. cit..
  22. Stéphane Gendron - 2003 - Les noms des lieux en France: essai de toponymie - Page 145.
  23. Jacques Cellard, Éric Vial - 2017 - Trésors des noms de famille, des noms de villes et de villages - (ISBN 241001223X).
  24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  28. Le Journal de Rouen du 7 mars 1938 [1], coordonnées des ruines 48° 59′ 12″ N, 1° 01′ 16″ E .
  29. Les avions Potez, Jean Louis Coroller
  30. Encyclopédie des gens du monde: répertoire universel des sciences, des lettres et des arts; avec des notices sur les principales familles historiques et sur les personnages célèbres, morts et vivans, Artaud de Montor, Librairie de Treuttel et Würtz, 1836, v. 6, p.186.
  31. « ZNIEFF n°230000816, La forêt d'Évreux », sur Inventaire National du Patrimoine Naturel (consulté le ).