Givaudan
logo de Givaudan

Création 1895
Forme juridique Société anonyme
Action SIX : GIVN
Slogan Human by nature
Siège social Vernier
Drapeau de la Suisse Suisse
Direction Gilles Andrier, CEO
Calvin Grieder, Chairman[1]
Activité Parfums et arômes
Filiales Givaudan (France) (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif > 16.263 (2023)
Site web www.givaudan.com

Chiffre d'affaires 6 915 millions CHF (2023)
Résultat net 920 millions CHF en 2023[2]
Société précédente Fritzsche, Dodge and Olcott (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Givaudan (prononcé : [ʒivodɑ̃]) est un fabricant suisse d’arômes, de parfums et d’ingrédients actifs cosmétiques. Domiciliée en Suisse et employant plus de 16 263 personnes sur plus de 166 sites, la société est depuis 2007 la plus grande entreprise mondiale du secteur des arômes et de la parfumerie[3].

En 2023, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 6,9 milliards de francs suisses. Givaudan compte parmi les 30 plus grandes entreprises de Suisse en matière de capitalisation boursière et fait partie du Swiss Market Index avec une cotation primaire au SIX Swiss Exchange.

Les principaux concurrents sont Firmenich, International Flavours and Fragrances et Symrise.

Givaudan fait partie des sept membres réguliers de l'Association internationale du parfum (IFRA)[4].

Histoire modifier

Givaudan est fondée en 1895, à Zurich, par Léon et Xavier Givaudan[5], mais ses racines remontent à 1768 et aux parfumeries établies à Grasse, en France[6],[7],[8].

En 1898, Givaudan se déplace à Genève et construit une usine à Vernier[9],[10],[11].

En 1946, Givaudan ouvre une école de parfumerie, qui, depuis, forme le tiers des parfumeurs dans le monde. En 1948, l'entreprise a racheté Ersolko SA, qui a permis à Givaudan d'effectuer une transition vers l'industrie des arômes[12]. En 1963, Givaudan a été acquise par Roche et en 1964 ce dernier a acquis Roure-Bertrand, fondé à Grasse en 1820, un des concurrents de Givaudan[13]. En 1937, Roure avait créé le premier parfum de designer : Shocking pour Schiaparelli[14],[15].

Le siège pour la branche américaine parfumerie aux États-Unis, à Teaneck, New Jersey, a été construit en 1972 par Der Scutt, architecte de la tour One Astor Plaza[16]. L'entreprise a ensuite déménagé a East Hanover, NJ[17].

Givaudan-Roure modifier

En 1991, Givaudan et Roure ont fusionné pour former Givaudan-Roure[18]. Givaudan est alors le plus grand producteur suisse de bases synthétiques pour l’industrie du parfum[12].

En 1991, la société a fait l'acquisition de Fritzsche, Dodge et Olcott[12]. En 1997, elle rachète Tastemaker basée à Cincinnati.

Les années 2000 modifier

En 2000, Givaudan-Roure, se sépare de Hoffmann-La Roche, redevient Givaudan et intègre la Bourse suisse (code GIVN.VX) ; le groupe fait partie du Swiss Market Index[18].

En 2002, Givaudan fait l'acquisition de FIS, une division de Nestlé spécialisée dans les arômes[19], et Nestlé reçoit une participation de 10 % dans l’entreprise[20]. L'année suivante, Givaudan a acheté l'entreprise d'arômes de fromage IBF, une entreprise américaine de technologies de fermentation[12]. En 2004, la société a élargi ses activités en Chine, où elle était présente depuis les années 1990[21].

Le , Givaudan a annoncé l'acquisition de Quest International pour le 1er trimestre 2007[22],[23]. Le montant de la transaction a été fixé à 1,2 milliard de livres, soit quelque 1,8 milliard d'euros (et 2,8 milliards de francs suisses). Le , l' UE a approuvé la fusion de Givaudan et Quest, réglant le dernier obstacle réglementaire à la fusion après que les autorités des États-Unis l’aient approuvé plus tôt dans le mois[24]. La fusion a été conclue le . Cette acquisition a fait de Givaudan le leader mondial dans la parfumerie fine ainsi que la parfumerie fonctionnelle; elle était déjà leader dans les arômes et l'acquisition de Quest International a renforcé sa position[25]. L'acquisition de Quest a permis d'augmenter les ventes de 42 %, passant de 2 909 millions CHF en 2006 à 4 132 millions CHF en 2007[26].

Antoine Chiris[27] est le premier à faire de la production artisanale de substances aromatiques, initialement conçue pour neutraliser les odeurs dégagées par le tannage dans l’industrie de la ganterie, une activité d’envergure industrielle. Chiris est achetée en 1966 par UOP Fragrances, elle-même vendue ultérieurement à Naarden. Cette dernière est ensuite acquise par Unilever, qui la fusionne en 1987 avec PPF (Proprietary Perfumes and Flavours) pour en faire Quest, rachetée par Givaudan à la société Imperial Chemical Industries (ICI) en 2007.

En 2013, Nestlé vend sa participation de 10 % dans Givaudan pour 1,08 milliard de francs suisse[28]. En 2014, la société a atteint environ 4,6 milliards de dollars de revenu. Cette année-là, la société a effectué sa première acquisition depuis Quest, en achetant Soliance[29] et d’Induchem[30] pour créer Active Beauty. Givaudan a également lancé sa solution d’arôme TasteSolutions Richness. En 2013, Givaudan crée la Fondation Givaudan[31], une organisation à but non lucratif qui vient en aide aux communautés dans lesquelles Givaudan est active. En 2016, la Fondation Givaudan lève des fonds à hauteur de 579 000 de francs suisses[32]

En 2016, la société rachète Spicetec Flavors and Seasonings à ConAgra Foods[33] ; en 2017, Activ International[34] et Vika B.V.[35] sont intégrées à Givaudan, ce qui permet au groupe d’étendre ses capacités dans le domaine des solutions intégrées et de consolider son portefeuille d’arômes naturels, d’ingrédients laitiers, de mélanges pour assaisonnements, d’extraits et d’épices.

En , Givaudan annonce l'acquisition de Naturex, entreprise française ayant 1 700 employés spécialisée dans les ingrédients d'origines végétales, pour 1,3 milliard d'euros, après avoir acquis une participation minoritaire dans ce dernier pour 522 millions d'euros[36]. En , Givaudan reçoit le feu vert de l'AMF sur son projet d'offre publique d'achat sur le solde du capital de Naturex[37]. En juin de la même année, le groupe annonce l'acquisition de la PME française Expressions Parfumées, maison française de création de parfums installée à Grasse[38]. Le montant de la transaction n'est pas dévoilé.

Produits modifier

Les parfums et les arômes de la société sont développés pour les fabricants d'aliments et de boissons, et également utilisés dans les produits ménagers et de lessive, d’hygiène et dans la parfumerie fine. Les parfums et arômes de Givaudan sont généralement fabriqués sur mesure et vendus en vertu de conventions de confidentialité[39]. Givaudan utilise ScentTrek, une technologie qui capture la composition chimique de l'odeur des plantes vivantes[40]. La société est présente en Europe, Afrique, Moyen-Orient, Amérique du Nord, Amérique Latine et Asie Pacifique[41]. En 2023, Givaudan a atteint un revenu de 6,9 milliards CHF. C'est l'une des 30 plus grandes sociétés cotées en Suisse pour la capitalisation boursière.

Controverses modifier

Talc Morhange modifier

En 1972, la société Givaudan est mise en cause dans l'affaire du talc Morhange, qui tua 36 bébés et en intoxiqua plus d'une centaine[42]. Les responsables condamnés ont été amnistiés en 1981 par François Mitterrand, sur le conseil de Robert Badinter, qui était à la fois avocat de Givaudan (filiale d'Hoffmann-La Roche jusqu'en 2000) et ministre de la Justice du nouveau gouvernement[43].

Seveso modifier

En 1976, c'est le réacteur de l'usine chimique Icmesa (propriété de la société Givaudan)[44],[45], située à proximité de la petite ville de Seveso, qui laisse échapper un nuage toxique contenant plusieurs produits mal identifiés sur le moment. C'est seulement au bout de quatre jours, quand apparurent les premiers cas de chloracné, que les laboratoires Hoffmann-Laroche identifièrent l'agent responsable, le 2,3,7,8-TCDD, produit plus connu sous le nom de dioxine de Seveso[46]. C'est la catastrophe de Seveso. Le directeur général de Givaudan dut reconnaitre qu'aucun plan d'urgence n'avait été prévu pour gérer cet événement, ce qui enclencha la rédaction des directives Seveso par l'Union européenne, afin de surveiller ce genre de sites et d'obliger les industriels à prendre des mesures de prévention de ces risques[47].

Actionnaires modifier

Liste des principaux actionnaires au [48].

William H Gates III and Melinda French Gates 13,86%
BlackRock, Inc. 5,06%
Haldor Foundation 3,01%

Notes et références modifier

  1. « Our Management », givaudan.com
  2. (en) « 2020 Full year results », sur givaudan.com (consulté le ).
  3. « Flavor & Fragrance Industry - Top 10 », leffingwell.com
  4. (en) « Members & Regions »  , sur Association internationale du parfum (consulté le )
  5. « New Perfume Handbook », google.ca
  6. Wolfgang Legrum, Riechstoffe, zwischen Gestank und Duft: Vorkommen, Eigenschaften und Anwendung von Riechstoffen und deren Gemischen, Springer-Verlag, (lire en ligne), p. 209
  7. Leading Sensory Innovation, vol. 104, Chemical Engineering Progress, (lire en ligne), p. 77
  8. Thom Votteler, International Directory of Company Histories, Volume 43, St. James Press, (lire en ligne), p. 192
  9. (en) Wolfgang Legrum, Riechstoffe, zwischen Gestank und Duft: Vorkommen, Eigenschaften und Anwendung von Riechstoffen und deren Gemischen, Springer-Verlag, (lire en ligne), p. 209
  10. (en) Leading Sensory Innovation, vol. 104, Chemical Engineering Progress, (lire en ligne), p. 77
  11. (en) Thom Votteler, International Directory of Company Histories, Volume 43, St. James Press, (lire en ligne), p. 192
  12. a b c et d Chris Rowley, Jayantee Saha et David Ang, Succeed or Sink: Business Sustainability Under Globalisation, Elsevier, (lire en ligne), p. 72
  13. Notice no PA06000024, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  14. (it) Bruno Ziglioli, La mina vagante. Il disastro di Seveso e la solidarietà nazionale, FrancoAngeli, (lire en ligne), p. 169
  15. (en) « New Perfume Handbook », google.ca
  16. Chadderdon, Lisa. "The Sweet Smell of Success: A building in Teaneck, New Jersey is the source of some of the world's most popular fragrances. Meet Givaudan Roure's perfumers, the 'ghostwriters' behind your favorite scents.", Fast Company (magazine), March 1998. Accessed 22 August 2007
  17. (en) Howard Prosnitz, « Major Teaneck ratable remains vacant », North Jersey Record, (consulté le )
  18. a et b (en) David Rowe, Chemistry and Technology of Flavours and Fragrances, John Wiley & Sons, (lire en ligne), p. 4
  19. (en) « Nestlé drops Givaudan from balance sheet », Swiss Info, (consulté le )
  20. (en) John Revill, « Nestlé to Sell Its 10% Stake in Givaudan », Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. (en) « Givaudan Smells Opportunity in China », Chemical & Engineering News, (consulté le )
  22. (en) « Givaudan - engage your senses », givaudan.com
  23. CNBC Interview with CEO Gilles Andrier on Quest acquisition
  24. EU approval for merger.
  25. Quest acquisition closure.
  26. (en) « Corporate publications », givaudan.com
  27. « The fragrance house of Antoine Chiris », perfumeprojects.com
  28. Nestle sells Givaudan stake as it trims portfolio, Caroline Copley et Blaise Robinson, Reuters, 6 décembre 2013
  29. « Givaudan buys France's Soliance in first acquisition since 2007 », Reuters
  30. « Givaudan acquires Induchem », cosmeticsbusiness.com
  31. « Givaudan launches charitable foundation », CosmeticsDesign-Europe.com
  32. « Givaudan Foundation »
  33. « ConAgra Foods to Sell Spicetec Flavors & Seasonings to Givaudan », conagrabrands.com/
  34. « Givaudan says acquires Activ International », Reuters.com
  35. « Givaudan acquires Vika B.V. to strengthen dairy portfolio », Reuters.com
  36. « Givaudan launches 1.3 billion euro bid for France's Naturex », sur Reuters,
  37. « Feu vert de l'AMF pour l'OPA de Givaudan sur le solde de Naturex », Capital.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  38. « communiqué de presse, givaudan.com »
  39. (en) Raffi Katchadourian, « The Taste Makers », Condé Nast, no 23 November,‎ , p. 86–99 (lire en ligne)
  40. (en) « The Ecotourism-Extraction Nexus », google.ca
  41. (en) « File Viewer », sur givaudan.com (consulté le ).
  42. « Le scandale du talc Morhange », La Dernière Heure,‎ (lire en ligne).
  43. « Du Talc Morhange aux Toyota : inventaire de rappels tristement célèbres », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  44. Marc-Ambroise Rendu, « Quinze mille habitants de la région de Seveso pourraient être évacués », Le Monde,‎ .
  45. « Le 10 juillet 1976 : Seveso », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  46. (de) « Les Finances - Finanzen - Investment - Kredit », sur Les Finances (consulté le ).
  47. « Qu’est-ce que la castrophe de Seveso ? », Natura Sciences,‎ (lire en ligne)
  48. Zone Bourse, « GIVAUDAN : Actionnaires », sur www.zonebourse.com (consulté le )

Liens externes modifier