Giambattista Marino

poète italien
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Giambattista Marino
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L'Adone (d), La strage degli innocenti (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Giambattista Marino, mieux connu en France sous le nom de Cavalier Marin ou encore Jean-Baptiste Marini, né le à Naples et mort le dans la même ville, est un poète italien.

Biographie modifier

Les premiers vers de Marino, échappé de la maison paternelle pour ne pas étudier le droit, lui valurent la protection du grand amiral de Naples, puis à Rome celle du cardinal Pietro Aldobrandini. Il suivit celui-ci dans son ambassade à la cour de Turin, où il s’attira de mauvaises affaires par son esprit satirique. En 1615, Marie de Médicis, épouse du roi de France dont il était devenu le protégé l’appela en France où Louis XIII le retint par une pension de 2 000 écus.

C’est dans les loisirs que lui laissaient la fréquentation de l’hôtel de Rambouillet et ses liaisons avec les gens de lettres en faveur, Du Bartas, Voiture, Madeleine de Scudéry et Guez de Balzac, qu’il écrivit son plus célèbre ouvrage, l’Adone (1623), un poème de 40 000 vers (répartis en 20 chants et environ 5 000 stances de huit décasyllabes) qui raconte l’histoire d’Adonis et Vénus.

Le succès de cette composition souleva tant d’admiration et de critiques, inspira la mode du marinisme dans son pays natal et y ralluma les querelles d’école. L’Adone, qui a pour sujet la fable mythologique d’Adonis, met un style vif, gracieux et pittoresque au service d’une imagination débridée. On lui a principalement reproché de se montrer incapable de suivre son sujet et d’obéir à toutes ses distractions ; les diverses parties de son œuvre, tout ensemble héroïque, mythologique, satirique et romanesque, semblent former autant d’ouvrages distincts. Dans un temps où le bel esprit tendait à remplacer le sentiment, les traits recherchés, les faux brillants, provoquèrent néanmoins l’enthousiasme. Les concetti de Marini trouvèrent en France une faveur particulière sous l’appellation de pointes.

Marini avait conçu le plan d’un grand poème épique, ayant pour sujet le Massacre des Innocents (la Strage degl’innocenti), dont il n’écrivit que quatre chants et qu’il abandonna pour travailler à son Adonis. Avant de venir en France, il avait publié un recueil de diverses poésies amoureuses (Rime amorose, Varie, 1602), composé de sonnets, d’idylles et de pièces mêlées.

En Piémont, une querelle avec Murtola, qui avait tenté de l’assassiner, lui inspira contre ce poète une suite de sonnets qui forment tout un volume, la Murtoléide (1626). On a encore de Marini Lettere gravi, argute, facete (1627, in-8°). Ses ouvrages furent souvent réimprimés durant tout le XVIIe siècle. Il a également écrit la Galeria (1620), qui réactualise l’ouvrage Les Tableaux de Platte Peinture de Philostrate.

Une belle édition de l’Adone, de la Strage degl’Innocenti, suivis d’un choix de poésies lyriques a été donnée à Paris en 1849 (in-8°, 2 vol.).

Considéré durant longtemps comme un poète maniériste sans profondeur, et attaqué par l’Église catholique en tant que « libertin », il est perçu aujourd’hui comme un poète philosophe[1]. En 1615, au sortir des guerres de religion qu'il tenta d'analyser, il écrivit : « La France est toute pleine de contradictions et de disproportions, lesquelles cependant forment une discorde concordante, qui la perpétue. Des coutumes bizarres, des fureurs terribles, des mutations continuelles, des extrêmes sans demi-mesure, des tumultes, des querelles, des désaccords et des confusions : tout cela, en somme, devrait la détruire et, par miracle, la tient debout ».

Œuvres modifier

 
  • Rime amorose (1602)
  • La Lira (1614), dont La Bella Vedova, et La Bella schiava
  • Le Dicerie sacre (1614)
  • La Sampogna (1620)
  • La Galeria (1620)
  • L'Adone (1623). Un court extrait, traduit par J.-Ch. Vegliante, dans "Les Langues Néo-Latines" 288, 1994 (p. 170).
  • La Murtoléide (1626)
  • Lettere gravi, argute, facete (1627)
  • La Strage degli Innocenti (le Massacre des Innocents) (1632)

Bibliographie modifier

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Lira, 1674
  • Marziano Guglielminetti, Tecnica e invenzione nell’opera di Giambattista Marino, Messina 1964.
  • Carmela Colombo, Cultura e tradizione nell'Adone di Giovan Battista Marino, Padova 1967.
  • Ottavio Besomi, Ricerche intorno alla Lira di G. B. Marino, Padua 1969.
  • Bruno Porcelli: Le misure della fabbrica. Studi sull'Adone del Marino e sulla Fiera del Buonarotti, Milano 1980.
  • Michele Dell’Ambrogio: Tradurre, imitare, rubare: appunti sugli "Epitalami" del Marino, in: Forme e vicende. Per Giovanni Pozzi, a cura di Ottavio Besomi. Padova 1988, p. 269-293
  • Francesco Guardiani, La meravigliosa retorica dell’Adone di G. B. Marino, Florenz 1989.
  • Marzio Pieri, Marino e i Marinisti, a Napoli di nuovo, Neapel 1990.
  • Maurice Slawinski, The Poet’s Senses: G-B. Marino’s Epic Poem "L’Adone" and the New Science, in: Comparative Criticiscm: A Yearbook 13 (1991), p. 51-81
  • The Sense of Marino: Literature, fine Arts, and Music of the Italian Baroque. A cura di Francesco Guardiani New York 1994.
  • Francesco Guardiani: Giovan Battista Marino’s L’Adone: A Key to Baroque Civilisation, in: The Image of the Baroque. A cura di Aldo Scaglione, Gianni Eugenio Viola New York 1995, p.73-91
  • Rainer Stillers, Mythologische Poetik in der Dichtung Giovan Battista Marino, in: Mythos und Text. Kolloquium zu Ehren von Ludwig Schrader am 11. März 1992 an der Heinrich-Heine-Universität Düsseldorf. A cura di Siegfried Jüttner. Düsseldorf 1997, p. 1-17.
  • Ulrich Schulz-Buschhaus, Intertextualität und Modernismus bei Giovan Battista Marino. Interpretationen zu den Idilli pastorali "La bruna pastorella" und "La ninfa avara", in: Diskurse des Barock. Dezentrierte oder rezentrierte Welt, a cura di Joachim Küpper, Friedrich Wolfzettel, München 2000 (Romanistisches Kolloquium IX), p. 331-357.
  • Winfried Wehle, Diaphora – Barock: eine Reflexionsfigur von Renaissance. Wandlungen Arkadiens bei Sannazaro, Tasso und Marino, in: Diskurse des Barock. Dezentrierte oder rezentrierte Welt, a cura di Joachim Küpper, Friedrich Wolfzettel. München 2000, p. 95-145
  • Marie-France Tristan, La Scène de l’écriture : essai sur la poésie philosophique du Cavalier Marin, (1569-1625), Préf. Yves Hersant, Paris, Champion, 2002 (ISBN 2-7453-0670-7)
  • Marie-France Tristan, La Poésie scientifique du Cavalier Marin, dans La Naissance de la science dans l’Italie antique et moderne (collectif), éd. crit. Luigi De Poli et Yves Lehmann, Actes du Colloque de Mulhouse (1er et ), Peter Lang, 2004, p. 229-250[2]
  • Paolo Cherchi, Marino and the "Meraviglia", in: Culture and Authority in the Baroque, a cura di Massimo Ciavolella, Patrick Coleman Toronto 2005, p. 63-72.
  • Pasquale Sabbatino, "Una montagna aspra e erta" e "un bellissimo piano e dilettevole". Il modello narrativo del Decameron e La Galeria del Marino nelle Vite di Bellori, in "Cahiers d'études italiennes. Filigrana", n. 8, 2008 (Boccace à la Renaissance. Lectures, traductions, influences en Italie et en France. Actes du Colloque Héritage et fortune de Boccace, 12- à l'université Stendhal-Grenoble 3), pp. 149-175, (ISBN 978-2-84310-122-9).
  • Marino e il Barocco, da Napoli a Parigi, a cura di Emilio Russo Alessandria 2009.
  • Jörn Steigerwald, Amors Gedenken an Psyche: Die novelletta in Giambattista Marinos "Adone", in: Geschichte – Erinnerung – Ästhetik. Tagung zum 65. Geburtstag von Dietmar Rieger, a cura di Kirsten Dickhaut, Stefanie Wodianka, Tübingen 2010, p. 175-194.

Sources modifier

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1336-1337.

Notes et références modifier

  1. Voir M.-F. Tristan, La Scène de l'écriture..., op. cit.
  2. Voir site de M.-France Tristan.

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