Gerson Gu-Konu

homme politique togolais
Gerson Gu-Konu
Fonction
Député
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Kwadzo Gaglo Gu-KonuVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Gerson Gu-Konu (né en 1932 à Kuma-Adame et décédé le à Ho), également connu sous le nom de Gerson Konu, originaire de Kwadzo Gaglo Gù-Konu, était un militant pour la paix et les droits de l'homme, parlementaire togolais.

Biographie modifier

Gerson Gu-Konu étudie à l'école primaire à Kpalimé, dans le sud-ouest du Togo. Il poursuit ses études secondaires jusqu'en 1949 au Collège moderne de Lomé (alors appelé Petit Dakar). Il commence sa vie professionnelle comme enseignant de la Mission évangélique, d'abord à Kpalimé, puis à Lomé jusqu'en 1954, avant de retourner à Kpalimé, où il enseigne Collège Espoir jusqu'en 1956[1].

Volontariat modifier

 
Photo de groupe des Volontaires au travail avec Gerson Gu-Konu (debout, 6e à partir de la gauche), un chef de village et Max Hildesheim (au centre)[2].

En 1955, Gu-Konu fonde une association appelée Les Volontaires au travail (LVT), qui deviendra plus tard l'Association togolaise des volontaires au travail (ASTOVOCT)[3]. En 1957, il découvre des camps de travail volontaires internationaux au Ghana voisin et entend parler du Service civil international (SCI) pour la première fois.[réf. nécessaire]

Les volontaires LVT construisent des écoles et des centres de santé dans plusieurs villages de Klouto en collaboration avec la population locale et en collaboration avec des jeunes de France, d'Angleterre, des Pays-Bas et du Ghana. Les camps de travail répondent aux besoins du nouvel État en encourageant les populations locales à prendre leur développement en main. Des villageois, des étudiants et des volontaires étrangers, africains et européens, travaillent ensemble.[réf. nécessaire] Parallèlement à ces camps de travail, Gerson organisent des programmes d'alphabétisation dans la langue locale. Ces initiatives sont couronnées de succès parce qu'elles correspondent aux attentes des populations, d'autant plus qu'elles s'inscrivent dans les coutumes locales de convivialité[4].

Carrière politique modifier

Après l'indépendance du Togo en 1960, Gu-Konu est élu au député de la région de Kpalimé en tant que membre du parti Comité de l'union togolaise (CUT) et partisan du premier président, Sylvanus Olympio[5]. Cela fait de lui le plus jeune membre de la première Assemblée nationale formée après la victoire des nationalistes aux élections[4].

Le lendemain du coup d'État militaire du , Gerson Gu-Konu rassemble un groupe de femmes et d'hommes pour entrer dans la clandestinité et organiser la résistance contre la junte qui venait de prendre le pouvoir à Lomé. Ce groupe prend les armes s'organise pour bloquer la route d'accès au commandement militaire envoyé par les putschistes de Lomé pour écraser la résistance à Kpalimé. Plusieurs jours plus tard, lui et plusieurs de ses amis sont arrêtés, torturés, finalement jugés et condamnés à cinq ans de prison.[réf. nécessaire] Il est libéré le grâce aux efforts d'Amnesty International et du Service volontaire international (IVS), la branche britannique de SCI. Il s'enfuit ensuite en France, où il devint permanent au bureau du SCI à Paris[6]. De 1970 à 1978, il est secrétaire international de SCI pour l'Afrique de l'Ouest. Il développe des liens entre le SCI et des associations partenaires en Afrique. Il fonde l'UACVAO, l'Union des associations de chantiers ouest-africains, et lance également des projets à long terme avec les communautés locales. En France, il fonde un certain nombre de groupes qui s'engagent dans des échanges à long terme avec des partenaires africains, dont « Femmes et Développement », qui travaille avec des villageoises en Afrique, et « Vendée - Afrique », qui entretient un échange avec les agriculteurs africains et artisans.[réf. nécessaire] En 1978, il passe du SCI au Secrétariat international d'Amnesty International à Londres[6]. Il est alors responsable de la mise en place et du soutien des branches d'Amnesty en Afrique.[réf. souhaitée]

Pendant tout son exil, il est menacé par le régime togolais et ne peut se rendre dans son pays d'origine. Il tombe malade et, après avoir pris sa retraite en 1995, passe son temps entre Londres et Ho, une ville au Ghana non loin de la frontière togolaise. Il lance ensuite des projets de développement basés sur la confiance dans l'initiative locale et soutient des groupes de défense des droits de l'homme en Afrique.

Après sa mort le , un service religieux est organisé en sa mémoire.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Gerson Konu (1932-2006), in: Words about Deeds : cent ans de service volontaire international pour la paix : Service Civil International 1920–2020, éd. par Chantal Doran, Heinz Gabathuler, Philipp Rodriguez. Anvers: Secrétariat international de SCI ; La Chaux-de-Fonds: SCI International Archives, Bibliothèque de la Ville 2019, (ISBN 9789463965385) . p. 83-86.
  • Nigel Watt, Premier communiste à Fort Jameson, souvenirs de l'Afrique et d'autres endroits 1955-2018, Londres, Livres d'Afrique, (ISBN 9780993503672), p. 140.
  • Olivier Bertrand, Briser les barrières 1945-1975, 30 ans de volontariat pour la paix avec le Service Civil International, Paris, .

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Emmanuel Boccovi, « Togo: Hommage à Gerson Kadzo Gu-Konu », sur letogolais.com, (consulté le ).
  2. « Max Hildesheim », sur archives.sci.ngo (consulté le )
  3. (en) Stories from 70 years of CCIVS (Coordinating Committee for International Voluntary Service), Nigel Watt, Paul Winter, (lire en ligne [PDF]), p. 38.
  4. a et b Godwin Tete, « Gerson GU-KONU : “ Un militant actif de l’indépendance du Togo” », Revue de la jeunesse citoyenne, no 1,‎ (lire en ligne [PDF]).
  5. Annuaire parlementaire des états d'Afrique noire: députés et conseilleurs économiques des républiques d'expression française, Annuaire Afrique, (lire en ligne).
  6. a et b (en) Nigel Watt, « Gerson Gu-Konu », The Guardian, (consulté le ).