Georges Pitard

avocat et résistant français
Georges Pitard
Photo publiée dans L'Humanité en septembre 1944.
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Georges Émile PitardVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions
Plaque commémorative, 18 rue Séguier (Paris).

Georges Pitard, né le à Paris et mort fusillé comme otage le au Mont-Valérien, est un avocat, syndicaliste et communiste.

Biographie modifier

Georges, Émile Pitard est le fils d’un tapissier et d’une télégraphiste[1].

Il participe à la Première Guerre mondiale et, après avoir suivi une formation à l'École d'officiers de St-Maixent, il est lieutenant au moment de sa démobilisation en [2].

Il obtient une licence en droit, adhère aux Jeunesses socialistes et au Parti socialiste dans le 15e arrondissement de Paris, puis il entre au Parti communiste après le congrès de Tours[2].

Attiré par le théâtre, il suit des cours à l’école du Vieux Colombier, puis se lance dans sa carrière d'avocat. Il ouvre un cabinet où travaillera également Michel Rolnikas. Il est avocat auprès du conseil des prud'hommes, fait partie du conseil juridique de la Fédération CGTU puis CGT des PTT et de l’Union des syndicats de la Seine, du Secours rouge international. Il écrit des articles dans les journaux La Défense et L'Humanité[2].

Il est mobilisé en 1939 comme lieutenant et démobilisé le . Il continue à plaider la cause des militants syndicalistes et communistes poursuivis[3]. Victime à son tour de la politique répressive de Vichy, il est arrêté par la police le , mis en prison au Cherche-Midi, puis interné au camp de Royallieu à Compiègne en juillet. Le , il est fusillé comme otage par les Allemands en même temps que ses amis les avocats Antoine Hajje et Michel Rolnikas[4].

La veille, il écrit à sa femme : « Moi, je m'en vais fier de mon passé, fier de ma vie. Je n'ai jamais fait que le bien, jamais pensé qu'à soulager la misère... Vois le bâtonnier, je n'ai pas la possibilité de lui écrire ; dis-lui que je crois avoir honoré l'Ordre des avocats... »[4] et à sa mère : « Je suis fier de ma vie. Je l’ai suivie toute droite et si courte qu’elle soit, je l’estime enviable. J’ai passionnément aimé ma profession et je crois l’avoir honorée ; je l’ai servie avec foi, j’ai aidé les faibles et les malheureux, j’ai secouru la misère, combattu l’injustice[5] »

Hommages modifier

La rue Jeanne, dans le 15e arrondissement de Paris, où il avait ouvert son cabinet d'avocat en 1926, prend le nom de rue Georges-Pitard par arrêté du .

Par ailleurs, une plaque commémorative a été apposée le au no 18 de la rue Séguier dans le 6e arrondissement de Paris, où il avait installé son cabinet après son mariage.

Distinctions modifier

À titre posthume, Georges Pitard a été cité à l’ordre de la Nation, décoré de la Médaille de la Résistance et de la Croix de la Légion d’honneur.

La mention « Mort pour la France » lui a été attribuée par le Ministère des Anciens Combattants le [6].

Notes et références modifier

  1. Archives de Paris, cote V4E 8640, acte n°1029.
  2. a b et c Jean Maitron, Claude Pennetier, « PITARD Georges », sur maitron.fr.
  3. Il assume par exemple la défense, comme ses confrères Antoine Hajje et Michel Rolnikas, de jeunes communistes des 14e et 15e arrondissements lors de leur procès du devant la 15e chambre du tribunal correctionnel de Paris (voir : Décembre 1940 : arrestations et procès des Jeunes Communistes des 14e et 15e arrondissements de Paris).
  4. a et b Charles Lederman, « La mémoire de trois avocats communistes », sur l'Humanité, .
  5. La vie à en mourir - Lettres de fusillés 1941-1944, Guy Krivopissko, Taillandier, 2003.
  6. Mémoire des hommes.

Annexes modifier

Publication modifier

  • Luigi Bastoni: un innocent emprisonné à Caen pour vingt ans, discours de Maître Georges Pitard au premier Congrès national du Secours Populaire de France et des Colonies, Paris, 23-24-25-26 juin 1938, Paris. Ed. du Secours Populaire de France et des Colonies.

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