Georges Moustaki

chanteur gréco-français
Georges Moustaki
Biographie
Naissance
Décès
(à 79 ans)
Nice (France)
Sépulture
Nom de naissance
Giuseppe Mustacchi, Yussef Mustacchi[1].
Pseudonyme
Georges MoustakiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Période d'activité
Père
Nessim Moustaki (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Élisabeth Diane Moustaki (d)
Marcelle Rosnay (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Yanick Varech (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Pia Moustaki (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Taille
1,72 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Instrument
Label
Genre artistique
Site web
Distinctions
Discographie

Georges Moustaki, né Giuseppe Mustacchi ou Yussef Mustacchi le à Alexandrie (Égypte) et mort le à Nice, est un auteur-compositeur-interprète d'origine italo-grecque naturalisé français en 1985. Il est aussi artiste-peintre, écrivain et acteur.

Biographie modifier

Débuts modifier

Né en Égypte, de parents grecs de religion juive, romaniotes et de langue italienne[2], originaires de l'île de Corfou, il grandit dans un environnement multiculturel (juif, albanais, turc, italien, arabe, français) et se passionne vite pour la littérature et la chanson française ; pour le linguiste Louis-Jean Calvet, « né à Alexandrie d’une famille juive grecque mais de langue italienne, baptisé Giuseppe par ses parents, inscrit à l’état civil égyptien sous le nom de Youssef, appelé à l’école française Joseph, puis Jo, un diminutif qui a fait croire, lorsqu’il est arrivé en France, qu’il s’appelait Georges, ce qu’il a laissé faire par admiration pour Brassens, il symbolise par cette simple succession de prénoms l’univers méditerranéen[3] ».

Il y avait à Alexandrie une très grande famille Mustacchi[4]. Son père, libraire francophone, l'inscrit ainsi que ses deux sœurs Élisabeth et Marcelle au lycée français d'Alexandrie[5].

Installation en France modifier

Georges vient en 1951 à Paris où il s'installe chez Marcelle et son époux le poète Jean-Pierre Rosnay, lui aussi libraire et pour qui il fait du porte-à-porte en vendant des livres de poésie[5].

Il exerce par la suite la profession de journaliste[6], puis de barman dans un piano-bar, ce qui l'amène à fréquenter des personnalités du monde musical de l'époque, notamment dans le haut lieu de la vie intellectuelle et culturelle parisienne, le quartier Saint-Germain-des-Prés.

Il entend ainsi Georges Brassens se produire un soir ; c'est pour lui une révélation : il n'aura de cesse par la suite de faire référence à ce maître, allant jusqu'à adopter son prénom en guise de pseudonyme. Ils s'entendent très bien, et Brassens lui prodigue des conseils.

 
Georges Moustaki en 1961.

En 1958, le guitariste Henri Crolla[7] lui présente Édith Piaf[8] pour laquelle il écrit quelque temps plus tard une de ses chansons les plus connues, Milord[9], et avec qui il connaîtra une courte et fougueuse liaison d'un an ; c'est lui qui présente Georges Brassens à Édith Piaf, quelque peu hermétique aux chanteurs solistes, qui s'accompagnent à la guitare, dits « rive gauche ». Elle incite Moustaki à sortir de ce mouvement.

 
Moustaki en 1955. Photo d'identité Sacem.

Tout au long des années 1960, Moustaki se positionne comme un compositeur et parolier pour les grands noms de la chanson française comme Yves Montand, Barbara et Serge Reggiani, avec qui il se lie d'amitié. Sa différence d'âge avec Piaf de 18 ans son aînée lui inspire Sarah[10], qui sera tout d'abord interprétée par Reggiani, avant que lui-même ne l'enregistre à son tour avec son aval[réf. nécessaire].

Carrière modifier

Il crée alors des chansons qui resteront parmi ses plus grands succès : Ma solitude, Joseph et Ma liberté ou encore La Dame brune qu'il interprète alors en duo avec Barbara. Sa devise, tirée d'un écrit d'Antoine Blondin[11] est « l'homme descend du songe »[12].

En 1968, artiste engagé au moment des événements de Mai 68, il écrit, compose et interprète Le Métèque, ballade romantique qui parle d'un étranger un peu éthéré, doux rêveur, sans attache. C'est un grand succès international qui marque un nouveau début de sa carrière d'artiste.

En , il fait son premier grand concert en vedette à Bobino. On découvre alors un artiste qui privilégie une ambiance chaleureuse, de proximité avec son public.

 
Georges Moustaki à la guitare en 1974.

En 1973, son album Déclaration, prend ses racines dans la musique populaire brésilienne (MPB). On y trouve la chanson Les Eaux de mars, traduite de la chanson Águas de Março sur des paroles de Vinícius de Moraes et une musique du compositeur Antônio Carlos Jobim.

Pendant les trois décennies suivantes, il parcourt le monde pour se produire, mais surtout trouver de nouvelles inspirations ; il écrit entre autres La Vieillesse à 50 ans.

Le , Georges Moustaki monte sur scène, à Barcelone, et explique au public que ses problèmes respiratoires ne lui permettent pas d'assurer le concert[13]. Le , le chanteur annonce à la presse qu'il est définitivement incapable de chanter[14].

Grand amateur de la guitare, son instrument de prédilection, auquel il rend hommage dans plusieurs de ses chansons, il noue des liens d'amitié avec le guitariste virtuose Alexandre Lagoya, comme lui né à Alexandrie, et d'origine familiale gréco-italienne.

Engagements politiques modifier

Il est aussi proche des mouvements trotskistes comme le montre sa chanson Sans la nommer où il personnifie la révolution permanente, une des théories principales de Léon Trotski.

Lors de l'élection présidentielle française de 2012, il donne son soutien au candidat du NPA Philippe Poutou[15].

Fin de vie et mort modifier

 
Tombe de Georges Moustaki au cimetière du Père-Lachaise (division 95).

Hospitalisé à la clinique Maison du Mineur à Vence (Alpes-Maritimes), il meurt à l'âge de 79 ans le à Nice, des suites d'une maladie pulmonaire[16], un emphysème[16],[17],[18].

Il est inhumé dans l'après-midi du lundi dans un caveau provisoire au cimetière parisien du Père-Lachaise avant d'y être transféré dans sa sépulture définitive (95e division, le long de l'avenue transversale n°2)[19].

Vie privée modifier

Georges Moustaki a une fille, Pia, née en 1954 de son union avec Annick Cozannec (1929-2008), surnommée « Yannick », femme de cinq ans son aînée, la seule qu'il épouse, lorsqu'il a vingt ans. Il mentionne brièvement l'existence de son enfant dans sa chanson Il est trop tard.

Il a notamment une liaison avec l'actrice Jeanne Moreau[20], ainsi qu'avec Édith Piaf pour laquelle il écrit la chanson Milord.

Dans les années 1970, il a pour compagne Catherine Le Forestier, la sœur de Maxime, avec qui il chante en duo.

Il a également une liaison avec la journaliste Sophie Delassein qui le raconte dans son livre La Vie avec Moustaki (Éditions du Moment)[21].

Prix Georges-Moustaki modifier

En 2010, le premier Prix Georges-Moustaki de l'album autoproduit ou indépendant est créé par Thierry Cadet et Matthias Vincenot. Il est remporté par Melissmell (2011), Vendeurs d'Enclumes (2012), Askehoug[22] (2013), Robi (2014), Liz Van Deuq (2015), Eskelina (2016), Léopoldine HH (2017), Gatica (2018), SiAu (2019), Matéo Langlois (2020), Vaslo (2021), Gaben (2022) et Marion Cousineau (2023).

« Ce prix Georges-Moustaki me fait honneur par la qualité des artistes qui ont présenté leur candidature et par sa vocation de récompenser un album autoproduit ; c’est-à-dire réalisé en toute liberté et en toute indépendance. Je remercie tous ceux qui ont rendu cette aventure possible et le public qui participe à cette célébration. Je suis en phase avec les deux jeunes gens qui s’en occupent. J’avais quelques réticences à m’embringuer là-dedans, mais ils sont terriblement sympathiques, et ils savent ce qu’ils font. Ce sont des gens que j’estime beaucoup. J’ai eu envie de les suivre. Je vois ce qu’ils font tout au long de l’année. On est dans la même cour. »

— Georges Moustaki au magazine Platine[23].

Hommages modifier

 
Plaque de la place Georges-Moustaki à Paris Ve

En , le Conseil de Paris vote à l'unanimité le principe de renommer en son honneur une rue sur l'île Saint-Louis où il avait son domicile parisien[24]. Ce projet se concrétise finalement le avec l'inauguration par la maire de Paris Anne Hidalgo d'une place Georges-Moustaki sur le parvis de l'église Saint-Médard dans le 5e arrondissement[25].

Il existe des rues Georges-Moustaki à Boulazac Isle Manoire (Dordogne), Issoire (Puy-de-Dôme) et Labruguière (Tarn), des allées Georges-Moustaki à Andernos-les-Bains[réf. nécessaire] et Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine), une école Georges-Moustaki à Gout-Rossignol (Dordogne), une maison de quartier Georges-Moustaki au Mans (Sarthe), ainsi qu'un village de vacances Georges-Moustaki aux Moussières (Jura).

Discographie modifier

Albums studio modifier

En concert modifier

Doubles albums sauf le premier.

Principales compilations modifier

  • 1989 : Ballades en balade (coffret 4 CD, 87 titres, avec les paroles des chansons)
  • 2002 : Tout Moustaki ou presque… (coffret 10 CD, 222 titres dont plusieurs inédits de 1960, avec les paroles des chansons sur chaque CD et un livret de 84 pages)
  • 2006 : Gold (double CD, 45 titres)
  • 2007 : Les 50 plus belles chansons de Georges Moustaki (coffret 3 CD)
  • 2012 : 4 albums originaux (coffret 4 CD contenant Le Métèque, Il y avait un jardin, Danse et Les amis de Georges)
  • 2023 : Raretés & Inédits (Deux albums virtuels diffusés sur les plateformes)

Compositeur de musiques de films modifier

Collaborations modifier

Filmographie modifier

Cinéma modifier

Télévision modifier

Écrits modifier

Décorations modifier

Notes et références modifier

  1. « Mort de Georges Moustaki, le chanteur du "Métèque" », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (el) Μarínas G. Víchou, « Ζορζ Μουστακί: ένας Πτολεμαίος Ελληνας » [« Georges Moustaki: un juif ptoléméen »], I Kathimeriní (consulté le ).
  3. Catherine Calvet, « Louis-Jean Calvet : Le bouillonnement des langues a façonné la Méditerranée », Libération,‎ (lire en ligne).
  4. Louis-Jean Calvet, Georges Moustaki : une vie, Paris, L'Archipel, , 368 p. (ISBN 978-2-8098-1420-0, OCLC 876022212, présentation en ligne).
  5. a et b « Georges Moustaki », sur RFI Musique, .
  6. « Georges MOUSTAKI - Biographie, émissions… Avec Georges MOUSTAKI », sur Melody.tv (consulté le ).
  7. Radioscopie de Jacques Chancel avec Georges Moustaki (1973).
  8. « Référence 906-2 - Crédit Claude Poirier / Roger-Viollet », sur Roger-Viollet (consulté le ).
  9. Chanson commandée par Édith lors d'une tournée, quand elle lui demande une chanson sur une triste histoire d'amour.
  10. Pépita Dupont, « Le jour où… Je suis tombé dans les bras d’Edith Piaf », sur parismatch.com (consulté le ), interview de mai 2004 reprise le 23 mai 2013.
  11. Marc Dambre, Les Hussards : une génération littéraire : actes du colloque international, Presses De La Sorbonne Nouvelle, (ISBN 2878541847), p. 213.
  12. « Georges Moustaki »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  13. « Moustaki à voix basse »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  14. « Georges Moustaki affirme qu'il est "définitivement incapable de chanter" », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Georges Moustaki soutient Philippe Poutou dont la parole "le touche" », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. a et b Sophie Delassein, « Georges Moustaki est mort », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Le chanteur du "Métèque" Georges Moustaki est décédé à 79 ans », sur rts.ch, (consulté le ).
  18. La Rédaction, « L'emphysème : la terrible maladie qui a emporté Georges Moustaki », sur www.linternaute.com, (consulté le ).
  19. « Inhumation de Georges Moustaki au Père-Lachaise », sur Le Point, (consulté le ).
  20. Catherine Schwaab, « Jeanne Moreau, son partenaire à l'écran le devenait souvent dans la vie », Paris Match,‎ semaine du 3 au 9 août 2017, p. 64-65 (lire en ligne, consulté le ).
  21. L. P., « La jeune journaliste et le vieux chanteur », Le Journal du dimanche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Site officiel - Askehoug », sur Askehoug.com (consulté le ).
  23. « Palmarès 2020 | Prix Georges Moustaki » (consulté le ).
  24. « Une rue Georges Moustaki », sur Europe 1, (consulté le ).
  25. Arthur Dubois, « Une place Georges-Moustaki dédiée au merveilleux Métèque de la chanson », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
  26. Pierre Sintès, « Georges Moustaki, « La Marseillaise » et l’air du Pirée », Volume !. La revue des musiques populaires, no 12 : 1,‎ , p. 85–101 (ISSN 1634-5495, DOI 10.4000/volume.4610, lire en ligne, consulté le ).
  27. « Disparition de Georges Moustaki », sur RFI Musique, (consulté le ).
  28. « Archives du Bureau du Cabinet du ministre de la Culture - Ordre des arts et lettres (1962-2000) : Répertoire (20020281/1-20020281/33) » [PDF] (consulté le ), p. 20020281/29.

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier