Georges Laederich
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Georges René Laederich, né le à Épinal et mort le à Paris[1], est un industriel du textile dans les Vosges, engagé en politique aux confins de la droite et de l'extrême droite.

Membre de la Fédération républicaine et des Croix-de-Feu dans l'entre-deux-guerres, il est en relation avec d'autres patrons pour combattre le communisme. Il appuie le régime de Vichy sous l'Occupation et est condamné à deux ans de prison en 1946. Il contribue à la fondation du Centre d'études politiques et civiques (CEPEC) dans les années 1950 à Paris et le préside de 1958 à sa mort.

Patron d'une entreprise familiale modifier

Héritier d'une dynastie modifier

Georges René Laederich est issu d'une famille alsacienne protestante installée dans les Vosges après 1870. Il est l'arrière-petit-fils de Charles Laederich, fondateur de l'entreprise Charles Laederich et Cie, et le fils de Ferdinand René Laederich, fondateur des Établissements Laederich.

Berceau mulhousien modifier

 
Filature Laederich à Moussey
Carte postale Adolphe Weick.

Charles Laederich est commissionnaire en tissus, et a fondé en 1830 la Maison Charles Laederich et Cie à Mulhouse. Il est aussi administrateur de la Banque de France de Mulhouse, du à 1870. Après l'annexion de l'Alsace par l’Empire allemand, il installe sa société à Épinal. Charles Laederich (, à Mulhouse - , à Épinal)[Note 1], son fils, en fait une entreprise du textile (filatures et tissages). Il devient administrateur de la Banque de France d'Épinal de à sa mort, le . Avec son associé Jules Favre, il est à l'origine de la Blanchisserie et teinturerie de Thaon, en 1872[Note 2]. En 1897, avec d'autres industriels il entre en possession des filatures et tissages de La Petite-Raon et de Moussey et crée l'entreprise « Filatures et Tissages de Moussey », tout en louant et en exploitant une dizaine d’autres usines au Val d’Ajol, à Bussang, et à La Bresse. Son fils Ferdinand René, né à Mulhouse le , entre comme associé dans la société en nom collectif Charles Laederich et Cie en 1891, avec un apport de 50 000 francs, ce qui porte le capital à 450 000 francs[2].

Fils de Ferdinand René Laederich, régent de la Banque de France et président du Syndicat général de l'industrie cotonnière modifier

À la mort de Charles, Ferdinand René Laederich[3], prend la succession de la Maison de filature et tissage de coton Charles Laederich Fils et Cie. René Laederich investit principalement dans les usines qu’il possède (à Moussey notamment) et ne reprend pas les usines que son père louait. Il est le fondateur des « Établissements Laederich » en 1924[4]. Le capital de cette société s'élève à 11 400 000 francs en 1929[5].

René Laederich est administrateur de la Banque de France d'Épinal à la suite de son père, du à 1913, puis régent de la Banque de France (XVe siège) du jusqu'à son décès le .

Il siège au conseil de la Blanchisserie et teinturerie de Thaon (BTT), à la suite de son père, avant la Première Guerre mondiale. Il s'oppose à son directeur, Armand Lederlin, protestant également, dénonçant son « autoritarisme farouche et jaloux » et l’accusant de népotisme, de faire de Thaon « un fief, une chose de famille ». Il s’oppose aussi à « l’aventure et la mégalomanie » de la direction, surtout depuis « l’adjonction de Paul Lederlin à son père comme codirecteur » en 1904. De ce fait, en octobre 1907, lors de l’assemblée générale des actionnaires, Lederlin le présente comme un « opposant irréductible » et demande aux actionnaires de lui retirer son mandat d’administrateur, ce qui est voté. Cela indigne Laederich : « Un directeur demandant la tête d’un administrateur, c’est presque un employé demandant la tête de son patron ». Il n’hésite pas à assigner le président du conseil d’administration de la BTT, Georges Juillard-Hartmann, devant le tribunal de commerce d’Epinal. Une procédure de conciliation lui donne raison ; il redevient administrateur en décembre mais démissionne peu de temps après. En 1910, il tente de fonder une entreprise concurrente de la BTT, avec Victor Peters de Nomexy, d’autres industriels de Cornimont, et Paul Cuny. Mais le directeur pressenti se rétracte, sous la pression de la BTT, et Lederlin sut détacher d’eux Cuny, en le faisant nommer administrateur de la BTT en 1910. Laederich et ses alliés doivent abandonner leurs projets. Le conflit entre Armand et Paul Lederlin, devenu seul directeur en 1909, et Laederich se prolonge par la suite, lorsque ce dernier soutient les projets de Marcel Boussac de développer le blanchiment et la teinture dans ses usines des Manufactures de Senones. Cela donne lieu à un procès entre Boussac et Paul Lederlin, de 1926 à 1929[6].

Il est vice-président du Syndicat cotonnier de l'Est et membre à partir de 1904 de la Société industrielle de Mulhouse[7]. Il préside le Syndicat général de l'industrie cotonnière, de 1920 à son décès, est secrétaire général puis vice-président en 1925 de l'Association de l'industrie et de l'agriculture françaises, premier vice-président du Comité général des assurances (le lobby des compagnies d'assurances)[8].

Il siège au conseil d'administration de plusieurs sociétés dans l'entre-deux-guerres: la Compagnie des chemins de fer de l'Est à partir de 1917, la Compagnie des Docks et entrepôts du Havre, à partir de 1921[9] - il finit par présider son conseil d'administration[10] - , la société Pâtes, papiers et textiloses (fondée en 1918 au capital de 15 millions de francs et présidée par Eugène Touron[Note 3], les compagnies d’assurances Le Phénix (Phénix-vie, Phénix-incendie) ; il est vice-président depuis au moins 1916. Il est aussi membre du conseil de surveillance de la Banque de Mulhouse[11]. Dans les Vosges, il siège au conseil d’administration de deux sociétés de Marcel Boussac, la filature de coton de Rambervillers et surtout les Manufactures de Senones – société anonyme depuis [12].

Durant la « Grande Guerre », il préside l’Association des sinistrés des Vosges et devient l’un des dix vice-présidents de la Fédération des associations départementales des sinistrés, présidée par Louis Nicolle, industriel textile du Nord, aux côtés notamment du député de Nancy Louis Marin et de Maurice de Wendel[13]. Il est en outre trésorier de l’Association centrale pour la reprise de l’activité industrielle dans les régions envahies, fondée en par les industriels du Nord et de l’Est du textile, du sucre, de la métallurgie, des houillères, et président du Consortium (ou comptoir) cotonnier français, fondé en décembre 1917 à l'initiative de l'État pour « traiter toutes les opérations d’importation de cotons, revendre les cotons aux négociants ou les consigner chez les négociants ou banquiers en attendant leur réalisation »[Note 4]. Il préside aussi le Comptoir central d’achats industriels pour les régions envahies, de 1920 à sa dissolution en 1928, et l’Union industrielle de Crédit pour la reconstitution, fondée au début de l’année 1921 sous les auspices de l’Association centrale pour la reprise de l’activité industrielle et du ministère des régions libérées, à la suite de la loi du [Note 5]. Il est aussi administrateur du Crédit national dès sa fondation en 1919.

C'est un protestant de droite, antidreyfusard, alors que les protestants antidreyfusards étaient « aussi peu nombreux que ne l’étaient symétriquement les catholiques dreyfusards »[14]. Il s’est vu refuser la Légion d’honneur en 1911 à la demande du préfet des Vosges, de parlementaires vosgiens et de patrons de gauche comme Armand Lederlin car ils le jugeaient « réactionnaire »[15]. Il n'a brigué aucun siège électoral. Il est hostile au Cartel des gauches dans les années 1920. Lorsque Édouard Herriot, président du conseil, tente de convaincre les compagnies de chemin de fer de réintégrer les grévistes de 1920-21 et engage publiquement son cabinet sur cette question, et alors qu’un administrateur de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) propose d’aider le gouvernement à « sauver la face », Laederich, administrateur de la Compagnie de l’Est, affirme lui que les compagnies n’ont « aucun motif de sauver la face du gouvernement »[16]. En outre, avec ses collègues du conseil de régence de la Banque de France Édouard de Rothschild et François de Wendel, il a œuvré pour que ce conseil refuse de suivre les projets financiers du ministre des finances Anatole de Monzie à propos de la consolidation des bons de la défense nationale, ce qui provoque la chute du cabinet Herriot en avril 1926. Le conseil de régence exigeait alors la fin des dépassements des avances au gouvernement Herriot, autorisées jusqu’alors aux gouvernements précédents, et le remboursement d’un milliard de francs[17].

René Laederich a épousé Anna Maria Favre, fille d'Alfred Favre, de Mulhouse[18]. Le couple a trois enfants, deux filles et un garçon, Georges René.

Formation et mariage modifier

Georges Laederich a été élève de 1910 à 1915[19] d'un pensionnat privé, le Collège de Normandie, fondé en 1902 et situé dans le petit village de Mont-Cauvaire, à Clères, près de Rouen. Il y a côtoyé des enfants de l'aristocratie parisienne, tel Pierre de Cossé Brissac, et de la haute-bourgeoisie de Paris et de province (Auguste Badin et Richard Waddington, pour le textile normand, Raty, pour la Lorraine de l'acier, Hennessy pour le cognac de Charente, Motte pour le textile de Roubaix, Japy pour la métallurgie, etc.)[20]. C’est un collège « à l’anglaise », sur le modèle des « public schools » britanniques et de l’École des Roches, ouverte trois ans auparavant, voulu par des admirateurs des méthodes pédagogiques anglaises, et grâce à l’argent de négociants et d’industriels normands, dont Georges Badin, Arthur Waddington et François Depeaux. C’est un collège « libre et laïc, classique et moderne » . Libre car il est privé, laïc car tous les professeurs le sont, même si l’enseignement religieux est obligatoire, délivré par un ministre des cultes auquel appartient l’enfant. Classique car il prépare au baccalauréat, et moderne du fait de sa pédagogie – il « prépare à la vie », en plus de la préparation au baccalauréat -, et de sa localisation. Contrairement aux « lycées-casernes » napoléoniens des centres-villes, il se situe dans la campagne normande[21].

Après le baccalauréat, il est entré à l’École des hautes études commerciales de Paris. Mais ses études ont été écourtées par la Première Guerre mondiale. Il fait partie de la liste des élèves de cette grande école démobilisés et ayant obtenu leur diplôme en 1920[22].

Sa sœur aînée, Andrée (1896-1987), épouse en 1918 le baron Henri de Turckheim, protestant, un des fils du baron Adrien de Turckheim, membre du conseil d'administration de la Compagnie des chemins de fer de l'Est comme René Laederich[23], son autre sœur, Nicole (1899-1990), épouse en 1919 Robert Verdet-Kleber, fils d'un industriel protestant du papier à Rives (Isère)[24]. Quant à lui, il épouse le Violette Kiener, fille d'un industriel protestant du textile des Vosges[25]. Cette dernière est née le à Paris. Elle est l’une des huit enfants de Jacques Kiener (1877-1959) et de Laurence Crosnier de Varigny (1881-1957)[Note 6], ce qui montre l'endogamie sociale et religieuse de ce milieu. Son mariage a été célébré non en Lorraine mais à Paris. Il a épousé Violette Kiener le à la mairie du XVIe arrondissement et la cérémonie religieuse eut lieu au temple protestant de l'Étoile, avenue de la Grande-Armée. Une des églises les plus cotées de la Haute société protestante[Note 7].

Georges Laederich et son épouse ont eu dix enfants, cinq garçons et cinq filles, en 24 ans, entre 1924 et 1948 : Dominique, née à Paris le , François-René, né à Paris le , Jean-Roger, né à Épinal le et décédé à Remiremont le 22 février 2018[26], Christian, né à Épinal le [27], Marie-Laurence, né à Épinal le , Thierry, né à Paris le [28], Georges Olivier, né à Remiremont le , France Ariane, née à Épinal le [29], Corinne, née à Moussey le , et Yolaine, née à Paris le . Leur quatrième fille, France Ariane, est décédée à 5 ans ; elle est morte à Paris en [30].

Groupe Laederich et rachat par Boussac en 1966 modifier

Georges Laederich est admis comme associé de la société Charles Laederich fils et Cie en novembre 1919[31] puis associé-gérant en août 1920 ; il se voit alors attribuer par son père 40 % des bénéfices[32]. Son père et lui sont les deux associés de cette firme[33]. Il aide son père à gérer ses usines de textile dans les années 1920. Il est administrateur d'une des sociétés du groupe, la Société anonyme du tissage du Haut-du-Them, lors de sa constitution en 1924, aux côtés de son père et de ses deux beaux-frères[34]. Il devient le patron du groupe en 1932, à 34 ans, à la mort de son père le [35].

Après le rachat de la Société cotonnière de Senones et la fusion de leurs entreprises (Société cotonnière des Vosges, Société cotonnière de Senones, Société Tissage du Haut-du-Them)[36], les Ets Laederich prennent leur forme définitive en 1935, avec un capital de 14 230 000 francs. Le siège de la société est installé à Épinal, au 2 rue Aristide Briand, où se trouvent les services commerciaux et la maison de vente, le Comptoit industriel cotonnier (CIC). Les filatures représentent alors près de 100 000 broches et les cinq groupes de tissage groupent plus de 3 000 métiers. Le groupe possède des usines dans la vallée du Rabodeau, à Moussey, Senones et La Petite-Raon, ainsi que dans la vallée de la Moselle, à Rupt-sur-Moselle où travaillent 450 personnes en 1935, et au Haut-du-Them, en Haute-Saône. Les ouvriers y sont très peu syndicalisés. Le groupe emploie alors plus de 2 000 personnes. Il célèbre en 1937 le centenaire de l'usine du Pont-de-Lette à Rupt-sur-Moselle, soulignant qu'elle n'a pas été touchée par les grèves de 1936[37], contrairement à celles de la vallée du Rabodeau.

Le groupe, constitué autour de la société en nom collectif Charles Laederich fils et Cie, de la société anonyme des Ets Laederich et du Comptoir industriel cotonnier, est alors l'un des quatre plus importants groupes textiles dans les Vosges dans les années 1930. Un système de participations croisées et un petit nombre d'associés et d'actionnaires apparentés assurent le contrôle familial du groupe. Sa mère préside ainsi le conseil d'administration des Ets Laederich dans les années 1930. Georges Laederich est administrateur-délégué et ses deux beaux-frères sont administrateurs. Il siège au conseil du CIC aux côtés de sa mère et de ses deux sœurs. Le capital de cette société s'élève en 1935 à 5 millions de francs, détenu par Charles Laederich fils et Cie et par les Ets Laederich[32].

Durant la Seconde Guerre mondiale, le capital des Ets Laederich s'élève à 30 millions de francs, divisé en 6000 actions de 5 000 francs et la société présente un bilan comptable au 31 décembre 1941 s'élevant à 206 248 609 francs[38]. Dans les années 1950, le capital de l'entreprise s'élève à 350 000 000 francs, divisé en 35000 actions de 10 000 francs, puis à 600 000 000 de francs[39]. En 1960, il s'élève à six millions de nouveaux francs[40].

Georges Laederich est un patron paternaliste, à l'instar de son père. Ainsi, à Rupt-sur-Moselle, les ouvriers bénéficient de logements (45 maisons pour 162 logements en 1935 appartiennent à la société[41]), d'une crèche tenue par des religieuses, d'un ouvroir, d'une salle de théâtre, d'un terrain de sports, d'un jardin d'enfants, de l'éclairage électrique gratuit pour leurs logements et de la vente à bas prix de produits alimentaires. En 1933, Georges Laederich fonde le prix René Laederich, destiné à une « famille française méritante ». Son comité comprend le maire de la commune, le curé, le directeur de l'usine et deux membres de la famille Laederich. Son épouse distribue des jouets chaque Noël aux enfants du personnel de ses usines[42]. Il remet en 1934, comme chaque année, un livret de caisse d'épargne de 50 francs à chacun des enfants lauréats du certificat d'études primaires, à Moussey et à La Petite-Raon[43]. Les Ets Laederich disposent encore d'une maternité à Moussey après la Seconde Guerre mondiale[44].

C’est un homme aux idées novatrices ; il est favorable à l’utilisation des fibres artificielles après la Seconde Guerre mondiale. En 1949, à la suite d’un voyage aux États-Unis, il modernise ses usines. Lorsque la crise du textile s’amorce, il prend conscience de la nécessité de la reconversion de son groupe. Il fonde alors un Département plastique à Senones[45], installé au tissage du Breuil en 1952 et transféré à Moussey en 1955, un atelier d’extrusion à Moussey dès 1953, puis, en 1956, une usine spécialisée dans la construction de maisons préfabriquées à La Petite-Raon, appelées « Chalets Laederich ». Mais le textile demeure l'activité dominante.

Son groupe est affaibli par la crise du textile dans les années 1960 ; des ouvriers sont licenciés[46] et plusieurs de ses usines ferment[47]. En 1966, il négocie avec Marcel Boussac, figure nationale du textile, la reprise de ses usines de textile qui frôlaient la faillite. Elles sont absorbées par le groupe Boussac, après un accord entre les deux patrons le [48]. Il reste P-DG de la Compagnie industrielle des techniques nouvelles (CIT) qui rassemble les autres activités, reprises après son décès par l'un de ses fils, Christian Laederich (1930-1995). Cette société est mise en règlement judiciaire en 1980[49].

Voies de l'influence modifier

Comme son père, Georges Laederich intègre des organismes professionnels. Il est coopté dès 1932 au comité de direction de l'Association cotonnière coloniale[50]. Il remplace son père comme vice-président du Syndicat cotonnier de l'Est. À ce titre, il participe aux négociations avec Marc Rucart, ministre du Front populaire et député radical-socialiste des Vosges, et les syndicats ouvriers lors des grèves qui ont touché les usines du textile des Vosges en [51]. Il préside ce syndicat à partir de l'automne 1938 et devient de ce fait vice-président du Syndicat général de l'industrie cotonnière ainsi que vice-président de l’Union des syndicats patronaux des industries textiles de France. Il devient aussi membre du conseil central de l’Union des chambres syndicales des Vosges, fondée en 1938 et qu'il a contribué à constituer en 1937[Note 8]. La fondation de cet organisme s’inscrit dans le mouvement de « revanche patronale », marqué par la transformation de la Confédération générale de la production française dirigée par Duchemin en Confédération générale du patronat français dirigée par Claude-Joseph Gignoux à partir d'octobre 1936[52]. Il est membre correspondant en 1936 et membre titulaire de la Chambre de commerce et d'industrie d'Épinal de [53] à la Libération en 1944.

Il est membre du club spinalien du Rotary Club, fondé en , qui comprend 25 membres en 1939, parmi lesquels Jules Py, directeur de ses usines du Rabodeau, Georges Seynave, DG de la Blanchisserie et teinturerie de Thaon, le brasseur René Lobstein, le papetier Georges Boucher, le négociant Émile Parisot[54].

Il préside dans la seconde moitié des années 1930 le conseil d'administration de la société possédant et exploitant le Collège de Normandie, où il a été élève. Ce collège a connu des difficultés financières et a failli disparaître ; il a été sauvé par un groupe d'anciens élèves, dont Laederich, qui constituèrent une nouvelle société pour le gérer, en décembre 1934. Son nouveau conseil a fait évoluer cet établissement privé et « on nous a bien vite reproché de (le) chambarder, on nous en a voulu », souligne Laederich en 1938. Le prix de la pension a diminué, car « il nous a semblé que l’évolution des classes sociales exigeait que nous nous missions plus à la portée des familles où la valeur morale est demeurée intacte, mais où les moyens financiers ont diminué ». Le dernier mot indique qu’il ne s’agissait pas d’accueillir des enfants de milieux plus populaires, mais des enfants de milieux bourgeois frappés par la crise des années 1930. « Nous avons introduit le scoutisme, sous la forme des Scouts de France [catholiques] et des Éclaireurs unionistes [protestants], car nous ne voulons pas de formules neutres », note-t-il aussi. Et un poste d’aumônier résidant a été créé. « Nous croyons à la valeur d’un libéralisme sain auquel nous sommes par essence attachés. Mais nous croyons à la valeur des notions morales et par conséquent, nous n’acceptons pas la neutralité religieuse, quelle que soit la religion ». Il s’agit selon Laederich de donner au collège « non pas une allure confessionnelle », mais « une allure plus chrétienne »[19],[55]. Le collège est dirigé de 1934 à 1940 par Maurice Vaussard, écrivain catholique, collaborateur du quotidien démocrate-chrétien L'Aube puis l'abbé Jeanjean. La guerre met un terme au collège en 1940. Ses locaux seront repris un temps par l'école des Roches après la Seconde Guerre mondiale et le collège devient les Roches de Clères, de 1950 à 1972.

Son influence culmine sous l'Occupation. Le secrétaire d'État à la production industrielle et au travail René Belin le désigne en 1940 membre de la commission consultative du comité d'organisation de la branche de production coton de l'industrie textile[56]. Il est désigné en par François Lehideux délégué au Commissariat au chômage pour les Vosges[57]. Comme délégué, comme président du Syndicat cotonnier de l'Est et comme industriel, il doit alors gérer les difficultés rencontrées par l'industrie textile (faiblesse des stocks de matières premières, décrets gouvernementaux obligeant à réduire la production) et par ses salariés (forte réduction du temps de travail, salaires amoindris, obligeant les travailleurs du textile à trouver d'autres emplois, notamment dans des chantiers forestiers mis alors en place pour leur donner du travail)[58]. Lehideux, désormais ministre, l'a aussi pressenti à l'automne 1941 pour prendre la tête du comité d'organisation du textile, mais Laederich a refusé[57]. Il le désigne membre de la commission consultative du comité de la branche de production tissage de lin et de coton, un sous-comité du comité général d'organisation (C.O.) du textile[59]. Il accède à la seconde vice-présidence de la Chambre de commerce d'Épinal en 1942, remplaçant à ce poste Paul Bernheim, quincailler spinalien, président de la Fédération des groupements commerciaux et de l’Union des chambres syndicales des Vosges, exclu à la suite du décret pris par le régime de Vichy expulsant les Juifs des chambres consulaires. Sa nomination est officialisée en 1943[60]. À l'échelle nationale, il est choisi par ses pairs et par son président Henri Donon[Note 9] en 1942 pour co-présider l'Union des syndicats patronaux des industries textiles de France (ou Union des industries textiles), la confédération patronale qui rassemble toutes les branches de cette industrie[61]. En tant que tel, il prend part à Paris à un déjeuner présidé par le secrétaire d'Etat à la production industrielle Jean Bichelonne pour fêter en 1943 le premier anniversaire de la Revue de l'économie contemporaine d'Achille Dauphin-Meunier[62].

Il est alors membre de la commission provisoire de la famille professionnelle de la fabrication des tissus et industries similaires, désignée en août 1942 par le ministre du travail Hubert Lagardelle en application de l'article 77 de la Charte du travail du 4 octobre 1941. Il préside cette commission à tour de rôle avec un cadre et un ouvrier puisque c'est un organisme paritaire tripartite, c'est-à-dire rassemblant des patrons, des cadres et des ouvriers. Il y côtoie d'autres patrons comme Jacques Warnier et Marcel Doligez, de l'Office des comités sociaux, Henri Donon, Robert Vandendriesche, Conseiller national comme Laederich, ou Raymond Badin, aux côtés de syndicalistes ouvriers et de cadres[63]. Il préside sa commission patronale et la commission de cet organisme jusqu'en 1944. À ce titre, il est désigné en 1943 membre du Conseil supérieur du travail et président de sa commission des employeurs, qui se nomme le Centre d'information des employeurs[64]. Le ministre Jean Bichelonne préside en la première réunion du conseil consultatif de ce Centre d'information ; Laederich lui répond[65]. Il est également désigné par le gouvernement en septembre 1942 membre du Conseil supérieur de l'économie industrielle et commerciale[66],[67].

Il abandonne la présidence (ou est démissionné) de l’Union des syndicats patronaux des industries textiles de France en 1944. Il est membre de son bureau après la guerre et l'épuration, de 1953 à 1965, avant d'être désigné président d'honneur[68]. Il préside sa commission de la productivité dans les années 1950[69]. En , il participe à New-York à la première conférence tenue entre industriels américains et ouest-européens portant notamment sur la question de la productivité. La délégation française est menée par le président du CNPF, Georges Villiers. Il y côtoie d'autres patrons[70]. Dans les Vosges, il préside le groupement professionnel de l'industrie textile, fondé dans les années 1950. Il discute en tant que tel de la question de l'avenir du textile avec les dirigeants nationaux et départementaux des autres organisations professionnelles du textile, avec des élus vosgiens et avec des syndicalistes[71].

Georges Laederich a également été administrateur de plusieurs autres sociétés, avec pour deux d'entre elles une interruption de quelques années, à la Libération, du fait de l'épuration, de son arrestation en 1945 et de sa condamnation en 1946 en raison de son engagement pétainiste : l’Union financière d’Extrême-Orient, de 1929 à 1944[Note 10], la Société alsacienne de constructions mécaniques, de 1935 à 1944, puis à nouveau à partir des années 1950[Note 11], la Compagnie générale de constructions de locomotives, constituée en 1917, la Société Générale des Eaux minérales de Vittel (SGEMV), de 1942 à 1944, sous la direction de Jean Bouloumié, puis de 1952 à son décès, sous la direction de Germaine Bouloumié[Note 12]. En février 1942, il est l'un des administrateurs originels d'une société anonyme fondée à Casablanca au Maroc avec un autre industriel du textile de la Haute-Saône, Georges Risler, et un négociant établi au Maroc, la Société marocaine d'importation et d'exportation Risler, spécialisée dans l'importation et l'exportation de tissus[72]. Il administre aussi après la Seconde Guerre mondiale les Établissements Badin et fils, une entreprise familiale du textile (filatures et tissages de coton, de lin et de jute) de Haute-Normandie, installée notamment à Barentin, fondée par Auguste Badin et dirigée par Raymond Badin (1901-1980), qui a succédé à son père Georges[Note 13]. Raymond Badin est un ancien du collège de Normandie comme Laederich (1911-1919) et il a présidé l'association des anciens élèves[73]. Laederich est enfin administrateur de la Télémécanique, à partir de 1953. Et la Télémécanique et la SGEMV bénéficient des Trente Glorieuses, contrairement aux entreprises du textile et à la SACM qui connaît une crise dans les années 1960 et est absorbée par une autre firme en 1965[74].

Vie mondaine, art et sport modifier

Dans l’entre-deux-guerres, sa vie mondaine et celle de ses parents apparaît limitée. Dans les colonnes de quotidiens parisiens, Le Gaulois, Le Journal des débats, Le Temps et le Figaro, auxquels ils sont abonnés, on n’y lit que l’annonce des événements familiaux : fiançailles, mariages, naissances et décès. La levée du corps de son père, à son domicile parisien, est par exemple relatée par le Journal des débats et le Temps. Georges Laederich et sa famille y ont accueilli « une assistance empressée » composée de personnalités : le maréchal Hubert Lyautey et son épouse, et la plupart des personnalités du monde des affaires que son père a fréquenté[75]. Il a assisté à Paris à des obsèques de personnalités de ce monde des affaires, celles du régent William d'Eichthal en 1934 par exemple : s’y croisèrent la plupart des familles de la HSP, des banquiers, et des grands noms de l’industrie. Une de ses filles, Dominique, est demoiselle d'honneur aux côtés d’autres jeunes filles de la HSP (Neuflize, Mallet) lors du mariage d’un autre fils du baron Adrien de Turckheim en 1936 à Paris[76]. Les journaux parisiens signalent aussi les séjours de Georges Laederich à Paris, à Épinal et à Moussey, et ses villégiatures également. À Megève, la station de Haute-Savoie lancée par les Rothschild dans les années 1920, en été à Sainte-Maxime, dans le Var, où il possède une villa, placée sous séquestre en , avant son procès pour collaboration[77]. Il fréquente aussi la station thermale de Vittel, où il séjourne avec son épouse à l’Ermitage durant la saison, depuis au moins 1933. Ils furent conviés aux « élégants déjeuners » de Jean Bouloumié et de sa sœur Germaine Bouloumié, donnés dans leurs propriétés de Géromoy et d’Haréloup. Georges Laederich a intégré en 1935 le comité de la société organisant le concours hippique de Vittel présidée par Jules Perrigot aux côtés de Bouloumié. En 1938, c’est son épouse qui remit la coupe des Vosges de polo[78].

Laederich possède des tableaux de valeur. Il a acheté aux galeristes parisiens Bernheim et Rosenberg plusieurs tableaux de Gustave Courbet, à partir des années 1920. Il a possédé au moins quatre Courbet, dont le « portrait d’Éléonor Régis Courbet » de 1844, le « portrait de Jo, la belle Irlandaise » de 1865, et le tableau « Après l’orage, marine » de 1872 (appelé aussi « la plage déserte »). Il a prêté certains de ces tableaux pour des expositions dans les années 1950 et 1960, par exemple à Venise pour la Biennale en 1954 ou à Philadelphie et à Boston en 1959. Il a acheté également un tableau de Camille Pissarro, en 1955 semble-t-il[79].

C'est aussi un homme qui s'intéresse au sport. Il s'intéresse au hippisme, préside un temps la commission sportive de l'Automobile-club des Vosges (ACV)[80], est vice-président de cet ACV dans les années 1920[81]. Il préside aussi la société sportive du tennis-club d'Épinal[82] au cours de la même période. Il préside l'Athletic club spinalien (ACS). S'il démissionne de sa fonction de président, en 1935, il devient président honoraire[83] et demeure le mécène de ce club qui comprend une section de football, une section de natation, une section d'éducation physique, une section d'équitation, une section de cross et une section féminine[84]. Il préside des clubs de football dans les localités où se situent ses usines et offre également un tournoi régional de football qui porte son nom (le « challenge Laederich ») pour des équipes de minimes[85]. Le challenge Laederich fonctionne jusqu'en 1942 au moins. Il contribue à la fusion de l'ACS et d'un autre club spinalien en 1941, ce qui donne naissance au Stade athlétique spinalien[86]. Il organise sous l'Occupation un challenge d'escrime portant son nom[87].

Ancien combattant des deux guerres mondiales modifier

Durant la Première Guerre mondiale, Laederich s'est engagé volontairement en 1916, à 18 ans. Il suit les pas du frère de son père, Charles Roger, qui s'était engagé en 1914, à 54 ans, par patriotisme ; ce diplomate de carrière, lieutenant d'artillerie de réserve, est mort au front en . Georges Laederich hérite d'une partie de ses biens[88]. Il sert comme son oncle dans l'artillerie. Il est affecté au 259e régiment d'artillerie de campagne (RAC) de à , dans les Vosges, puis il rejoint l’école militaire d’artillerie de Fontainebleau. Il regagne le front en août, au 129e RAC, sert en Champagne et dans les Ardennes jusqu’à l’armistice. Il reçoit la croix de guerre. Lieutenant en 1924 puis capitaine de réserve en , il préside la section du canton de Senones des officiers de réserve[89].

Cet ancien combattant préside également l'association des anciens combattants de Moussey[90]. Il est aussi président d'honneur de la section de l'Union nationale des combattants (UNC) du Haut-du-Them où existe une usine du groupe familial ; il lui offre son drapeau en 1924[91]. Son père et lui accueillent le maréchal Hubert Lyautey en 1927 pour l'inauguration du monument aux morts de Moussey, aux côtés de Maurice Flayelle et du comte d'Alsace, sénateurs, des députés Marcel Arnould - président de la Fédération vosgienne des anciens combattants - et Constant Verlot, du préfet et du sous-préfet. Son discours patriotique, en tant que président des anciens combattants, célèbre la gloire des poilus et s'inquiète d'une victoire sacrifiée :

« Notre belle victoire, où est-elle ? (...) Le sacrifice de 1 500 000 Français serait-il vain et nos enfants reverront-ils la guerre, cette guerre que nous espérions tant avoir tué en brisant le boche ? Notre pays au lieu d'être un pays fort devient à nouveau la proie que nos voisins se reprennent à convoiter (...) Après avoir laissé dire, sans protester, que nous avions une part de responsabilité dans le déclenchement de la guerre, on veut maintenant fraterniser à tout prix avec les ennemis d'hier (...)[92]. »

Son père fait alors pourtant partie du comité français du Comité franco-allemand d'information et de documentation, initié notamment par l'industriel Émile Mayrisch, fondé en mai 1926 à Luxembourg et animé par Pierre Viénot[93].

Georges Laederich a participé à d'autres cérémonies d'anciens combattants, comme l'inauguration du monument de la bataille de la trouée de Charmes en 1934[94] ou la commémoration de la bataille de la Chipotte en 1936[95]. En tant que président des anciens combattants de Moussey, il siège alors au conseil d'administration de la Légion vosgienne, la principale fédération des anciens combattants vosgiens, née en 1927 de la fusion des associations vosgiennes de l'Union nationale des combattants (UNC) et de l'Union fédérale des associations françaises de mutilés, réformés, anciens combattants (UF)[96].

Au moment de la crise des Sudètes, il est mobilisé du au , comme capitaine adjoint du colonel commandant le 166e régiment d'artillerie de position (RAP)[97]. Il a ensuite été mobilisé de à comme capitaine[98] à l’état-major du 166e RAP. Il aurait pu échapper à cette mobilisation, étant père d'une famille nombreuse. Dans un texte de 1941, il écrit :

« J’ai fait deux guerres. L’une, très jeune, comme engagé volontaire. L’autre, à 41 ans, et alors qu’en raison de mes six puis sept enfants et de ma position industrielle, j’aurais pu rester dans mes foyers. Je n’ai pas voulu qu’on puisse me dire un jour que mon antibellicisme était à base de couardise. D’autre part, je n’ai pas voulu, vis-à-vis de mes ouvriers et des industriels vosgiens, avoir l’air de profiter de ma situation pour rester chez moi ou dans un service à l’arrière. Enfin, c’est de l’avant qu’il était intéressant de suivre l’évolution des esprits [99]. »

Il n'a pas été fait prisonnier, réussissant à s'échapper et à rejoindre les Vosges en .

Patron engagé en politique, dans la mouvance « nationale » modifier

Entre-deux-guerres modifier

Des années 1920 à 1936 modifier

Georges Laederich est vice-président à 29 ans de la fédération vosgienne de la Fédération républicaine lors de sa constitution en [100]. Il a mis en place cette fédération avec un autre industriel cotonnier, plus âgé, Daniel Geistodt-Kiener (1881-1965), administrateur-délégué de la SA des tissus de Golbey, également vice-président de cette fédération vosgienne[101]. Elle est animée jusqu'en 1930 par Louis Guillon. Le président de ce parti de droite, Louis Marin, député de Nancy, les récompense en les faisant nommer membres du Conseil national du parti. Laederich assiste ainsi à son congrès national en 1931[102]. Il prend part aussi, comme Geistodt-Kiener, au jubilé parlementaire de Louis Marin, fêté à Nancy en décembre 1930[103].

Louis Marin le fait entrer aussi en décembre 1927 au conseil d'administration de la société La Presse de l'Est, qui édite à Nancy le quotidien catholique et conservateur L'Éclair de l'Est et à Épinal son édition vosgienne, Le Télégramme des Vosges[101],[104]. Ils siègent à ce conseil aux côtés d'Édouard de Warren, président du conseil d'administration et député de Nancy, de Jules Dassonville, dirigeant du groupe de presse catholique de La Presse régionale, de François de Wendel, des frères Eugène et Adrien de Turckheim, à qui il est apparenté, et de Marcel Paul qui dirige alors les Fonderies et Hauts-fourneaux de Pont-à-Mousson. Warren et Marin ont fait entrer au conseil Laederich et Turckheim parce qu'ils sont protestants, car, comme l'écrit Edouard de Warren, « cela équilibrerait » face à des notables catholiques dont Edouard de Warren se méfie. Il fait partie d'un comité de direction restreint avec Warren, le directeur et le sous-directeur du journal, Adrien de Turckheim et Daniel Geistodt-Kiener. Les industriels vosgiens qu'il représente avec Geistodt-Kiener n'ont pas le même poids que La Presse régionale, Louis Marin ou François de Wendel, qui comble les déficits du journal. En témoigne sa lettre à Jules Dassonville en 1933 :

« Nous avons examiné, M. Geistodt et moi, ce que nous pouvions faire de notre côté. La conclusion a été que nous ne pouvions rien demander dans les Vosges où la situation est de nouveau en train d'empirer. Tant que la Meurthe-et-Moselle n'aura pas fait un effort proportionné à sa puissance économique et à ses possibilités, nous ne pourrons décemment pas demander d'argent à nos amis, d'autant plus que, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le Télégramme est toujours le parent pauvre de l'organisation de la Presse de l'Est[105]. »

Dans les Vosges, il s'occupe du financement des candidats de la Fédération républicaine aux élections. C'est ce qu'il affirme lors de son procès en 1946 : « Ce n’est guère qu’à partir de cette époque qu’au cours de différentes élections législatives, un certain nombre de mes amis nationaux m’ont demandé de m’occuper de l’organisation de ces élections, et notamment des collectes de fonds nécessaires ». Soulignant les limites de son action : « À cette époque-là (…), les milieux dits nationaux avaient la fâcheuse habitude de ne s’occuper des élections qu’un mois avant qu’elles aient lieu. Par conséquent, les activités qu’on pouvait déployer pendant ce mois ne suffisaient pas, parce qu’il fallait créer de toutes pièces quelque chose qui disparaissait au lendemain même de l’élection ». Une correspondance échangée en 1928 entre Laederich et Louis Madelin, député de la Fédération républicaine de 1924 à 1928 et qui s’est représenté en vain à Mirecourt, confirme son rôle :

« Notre comité a mis à votre disposition des fonds dont nous disposions ou que nous avions la possibilité de recueillir mais il n’a jamais été convenu 1 – que nous nous occuperions du règlement des dépenses pour lesquelles vous ne nous avez d’ailleurs jamais consultés. M. Laberte [agent électoral de Madelin] et moi sommes au moins aussi occupés que vous-même et c’est en somme de votre élection qu’il s’agissait, c’est-à-dire de quelque chose vous concernant beaucoup plus que nous. J’ajoute que nous avons bien voulu nous charger de recueillir les fonds, ce qui représente une large dépense de temps, sans qu’il soit jamais question pour nous d’assumer un travail matériel qui vous incombe d’autant plus que vous seul savez exactement ce qui a été fait, 2 – que vous n’auriez à vous occuper en rien de questions d’argent concernant votre élection. M. Laberte a simplement accepté de vous représenter au sein de notre comité. C’est ainsi que les choses ont été comprises par vos collègues. (…). Vous dépassez de beaucoup les sommes dépensées par vos collègues, et il faut aussi que nous songions à eux, d’autant plus que la situation matérielle de certains d’entre eux est critique[106]. »

Il se présente à 31 ans aux élections municipales de 1929 à Épinal, sans succès. Il figure sur une liste de droite menée par le notaire René Brouaux[Note 14], à la 16e place[107]. Cette liste sur laquelle figurent quelques conseillers municipaux sortants et dissidents s'oppose à une liste « de concentration républicaine » menée par le maire sortant et sur laquelle figurent des radicaux-socialistes, en butte à l'hostilité de Laederich et de ses colistiers. Elle est appuyée par Le Télégramme des Vosges et combattue par un autre quotidien, L'Express de l'Est, que contrôle alors un autre industriel protestant du textile, Paul Lederlin. Le , la liste du maire sortant est élue presque à l’unanimité au premier tour. L'Express de l'Est s'empare d'un incident ayant eu lieu dans la nuit précédant ce premier tour et qui a donné lieu à un procès-verbal dressé par une patrouille de policiers. Laederich et Henri Maire[Note 15], le nouveau rédacteur en chef du Télégramme des Vosges, ont arraché à plusieurs reprises des affiches qui venaient d’être collées sur les leurs par deux de leurs adversaires, l’avocat Henry Najean, conseiller municipal sortant, et le secrétaire de rédaction de L’Express de l’Est, ancien condisciple de Laederich au collège d'Épinal. Ce dernier décrit l’épisode dans les colonnes de L’Express de l’Est, dans un article intitulé « Lettre ouverte à M. Georges Laederich ». Son article ironique évoque « (ses) mains aristocratiques arrachant les affiches de nos amis » et la « limousine » de Laederich qui convoyait Maire et ses amis, dont le secrétaire local des Jeunesses patriotes. Maire y répond par des attaques contre « les millions de Lederlin » et les « luxueuses limousines » de certains candidats. L’Express de l’Est moque aussi Laederich qui prétendait « avoir la mairie d’Épinal puis un siège de député pour se lancer dans la politique » (or il ne menait pas la liste). Il s’en prend aussi à lui sur un autre registre, celui de l’argent, évoquant le « riche, bel et jeune industriel âme de la liste Brouaux et payeur de cette liste », « Sa majesté Laederich fils en qualité de chef financier de la liste Brouaux ». Ce journal dénonce également le « concours peu reluisant des Jeunesses patriotes »[108].

Brouaux préside alors un groupement dénommé l’Entente républicaine et sociale d’Épinal, qui fonde dans cette ville un « cercle républicain national », dans un local situé rue des Petites-boucheries. Il préside ce cercle et est entouré de deux vice-présidents, Charles-Edouard Poignon et Léon Fresse, anciens conseillers municipaux, battus en 1929, d’un secrétaire général, Marcel Couchoux (également ancien de la liste Brouaux), et d’un trésorier, qui n’est autre que Georges Laederich. Ce cercle est inauguré en , avec comme invité le sénateur et ancien ministre Léon Bérard, vice-président de l’Alliance démocratique. Sont présents des maires, des conseillers municipaux, des conseillers généraux, le président de la Fédération des catholiques vosgiens, des industriels comme Geistodt-Kiener et Jules Perrigot, président de la Chambre de commerce d’Épinal, et des parlementaires vosgiens : les sénateurs Maurice Flayelle et Adrien Richard, les députés modérés Camille Amet, André Barbier et Constant Verlot. Comme Flayelle l’indique dans son discours, il s’agit de « barrer la route au cartel des gauches ». Bérard affirmant aussi que la « concentration » (c’est-à-dire l’alliance entre les modérés du centre et de la droite et les radicaux) « a été rendue impossible par le parti radical-socialiste »[109]. Ce cercle accueille quelques mois plus tard Paul Reynaud, alors ministre des finances[110]. Un écho d'un hebdomadaire parisien affirme en 1932 que la droite cherche un candidat à Épinal contre le sortant Marc Rucart pour les législatives et prête à Laederich un rôle majeur :

« M. Georges Laederich, fils du régent récemment décédé, va remplir l’escarcelle du cercle national et social du chef-lieu des Vosges. (…) Encore fallait-il découvrir une personne suffisamment reluisante pour tenter l’aventure avec le maximum de chance. Georges Laederich a deux mois durant remué ciel et terre sans rien découvrir. Il s’est enfin rappelé que le département avait à la Faculté de médecine de Paris un professeur qui jouit d’une certaine notoriété : le docteur Champy[111]. »

Christian Champy s'est en effet présenté contre Rucart, sans succès.

L’Entente républicaine et sociale d’Épinal se transforme en Centre vosgien d'action républicaine, sociale et agraire d'Épinal, lors de son assemblée générale du [112]. Laederich est membre de son comité[Note 16]. Ce Centre est présidé par Henri Maire, futur candidat sans succès aux élections législatives de 1936 contre le sortant radical-socialiste, Marc Rucart. C'est une structure politique où voisinent des modérés, des membres de la Fédération républicaine, des membres des Ligues d'extrême droite, les Jeunesses patriotes (JP) surtout. Laederich est alors proche des JP. Il a assisté en 1931 à Remiremont, avec Brouaux, à un meeting des JP, avec comme orateur Émile Bergeron, cadre parisien des JP et du Centre de propagande des républicains nationaux, dénonçant les francs-maçons[113]. Il est venu écouter ce même orateur discourir une nouvelle fois contre la franc-maçonnerie en 1934 à Raon-l'Étape[114]. Laederich a financé les JP selon un témoignage ultérieur de Bergeron : « J’ai connu M. Laederich aux environs de 1930 à l’occasion de réunions ou de manifestations organisées par le groupement des Jeunesses patriotes dont j’étais membre et pour lequel je m’occupais de la propagande tandis que M. Laederich aidait financièrement ce mouvement »[115].

Le Centre vosgien invite en 1934 le député Philippe Henriot à tenir une conférence contradictoire à Épinal, qui fut tumultueuse et à laquelle Laederich assiste à la tribune[116]. La même année, Maire et Laederich président un meeting du dirigeant national des Jeunesses patriotes, Pierre Taittinger, à Épinal[117].

Laederich donne un exposé sur la situation de l'industrie cotonnière française lors de l'assemblée générale du Centre, présidée par Flayelle, en . Il souligne que les industriels de Normandie, de Roubaix et de Tourcoing demandent le concours de l'État, contrairement à ceux de Lille et à ceux de l'Est, hostiles à l'intrusion de l'État : tout appel à l'État est « un danger » puisque l'État est ingouvernable du fait des méthodes parlementaires et parce que les parlementaires votent des lois en pensant d'abord à leur réélection. Il préconise le retour au « jeu normal des lois économiques », ainsi que la « préférence impériale ». De 400 membres, le Centre serait passé à 2 000[118]. Le Centre se dote en d’un périodique bimensuel, L’Action républicaine des Vosges, afin de préparer les élections de 1936[119].

Laederich s'intéresse aux Croix-de-Feu à partir de 1934, de concert avec Jean Bouloumié, et cherche à développer ce groupement dans les Vosges[120]. Il préside la section du canton de Senones, fondée en 1936, et tient des réunions de propagande dans ce canton en , avec trois dirigeants nancéiens de la ligue, dont le chef régional, Raoul Nanty[121]. Il met au service de cette ligue l'harmonie des Ets Laederich pour un défilé patriotique en 1935 et une salle en à Épinal pour une réunion de propagande accueillant le chef national de la ligue, François de La Rocque[122]. Selon la presse syndicale, il pousse ses ouvriers à adhérer à ce groupement. Il célèbre en 1935 dans un discours les qualités d'un de ses ouvriers décédés, membre des Croix de Feu : « (il avait senti) ce qu'il y avait de juste, de fort, de vrai dans ce groupement de bonnes volontés qui n'ont qu'une idée : servir la France en écartant ce qui divise, en rapprochant les hommes par le rapprochement des âmes, en forgeant un nouveau cœur à la France, mais avec tous les matériaux légués par nos ancêtres »[123]. Le directeur général des Établissements Laederich de la vallée du Rabodeau, Jules Py[Note 17], conseiller général du canton de Senones de 1931 à 1937 et maire de Moussey, lieutenant-colonel de réserve, est également un Croix de Feu influent et actif depuis 1934.

En , Laederich intervient pour faire libérer deux militants de l'Action française, emmenés au poste à la suite d'une bagarre avec des militants de gauche, à l'occasion de la venue à Épinal d'Eugène Frot, ancien ministre de l'intérieur au moment de l'émeute parisienne du 6 février 1934. Les « nationaux » vosgiens, des Croix de Feu aux Jeunesses patriotes et à la Solidarité française, du Centre vosgien à l'Action française, se sont mobilisés contre la venue de Frot et se sont rassemblés ensuite au cercle républicain national[124]. Il est intervenu en compagnie d'un autre de ses directeurs, Louis Jeanmaire[125], président de la section spinalienne de l'AF depuis décembre 1933 et (futur ?) président du groupe des Vosges de l'association Sully (groupement de protestants royalistes d'AF)[126]. Louis Jeanmaire (1891-1987), ingénieur, a été engagé par son père en 1927. Il a épousé en 1931 une des sœurs de l'épouse de Laederich[127].

En 1935, il fait un voyage d'étude dans l'Italie fasciste avec d'autres industriels menés par Ernest Mercier [128]. Deux mois plus tard, il est invité à un déjeuner par François de Wendel, à l'un de ses domiciles en Lorraine, avec d'autres industriels et personnalités, pour honorer une délégation d'industriels italiens menés par le comte Volpi, ministre d'État[129].

1936-1940 modifier

Il reste proche des mouvements nationaux après la victoire du Front populaire, ceux liés à la Fédération républicaine et au Rassemblement national lorrain[130].

Il est contacté en octobre 1936 par le secrétaire général d'une association politique parisienne, Lucien Souchon. Cette association est le « Rassemblement national pour la reconstruction de la France », fondé en février 1936. Il rencontre Souchon à Paris, s'abonne aux Cahiers publiés par son association, qu'il distribue un temps à son personnel, et contribue au financement du groupement, aux côtés d'autres patrons comme Georges Brabant, du Nord, Bernard du Perron de Revel, des raffineries de sucre Saint-Louis de Marseille, et Marcel Doligez, patron d'une entreprise du textile de Tarare dans le Rhône, les Ets Champier[Note 18], à partir de 1937, après une rencontre avec le général Maxime Weygand, membre du comité directeur du Rassemblement. La contribution de Laederich est fixée à 30 000 francs[131].

S'il se montre plus discret publiquement, son action politique est en revanche encore plus active, à travers une officine patronale anticommuniste, la Société lorraine d'étude et d'expansion économique (SLEEE), fondée à Nancy en avril 1937, dont il est le principal fondateur avec l'industriel du sel Jean Payelle et dont il anime l'annexe vosgienne[132]. Parmi les fondateurs de la SLEEE figurent les Vosgiens Jean Bouloumié, Émile Parisot[Note 19], négociant, et Emmanuel Geisler[Note 20], papetier à Raon-l'Étape et dirigeant du journal Le Messager vosgien, dont Laederich est actionnaire. Des patrons de Meurthe-et-Moselle, dont le minotier Louis Vilgrain (frère d'Ernest Vilgrain), le verrier Paul Daum, Charles Masson[Note 21], président de l’Union des chambres syndicales de l’Est, Charles Friedel[Note 22], de Berger-Levrault, vice-président délégué de cette dernière Union et trésorier de la Fédération des associations régionales (FAR, branche de la Confédération générale du patronat français), l'industriel du textile Georges Prêcheur[Note 23] ou Jean Payelle[Note 24], de la Société des Salines de Rosières-Varangéville, son principal animateur dans ce département. Figurent aussi un industriel meusien, André Lion, administrateur des papeteries Claudel[Note 25], et un patron haut-marnais, Pierre Chatel, des fonderies de Bayard, près de Saint-Dizier[133].

La fondation de la SLEEE n'est pas une initiative isolée. Elle imite des sociétés semblables, à Montbéliard (le Centre d'études économiques et sociales de Franche-Comté, fondé par Jean-Pierre Peugeot) ou à Lyon (SA pour le commerce et l'industrie ou Centrale industrielle et commerciale/CIC, fondée en septembre 1936[134]). Laederich n'est pas seulement en relation avec des patrons lorrains. Il entretient des relations avec des patrons d'autres régions, afin de se concerter et de mutualiser leurs efforts : avec le Lyonnais Georges Roque, de Souchon-Neuvesel, des « amis parisiens », par l'intermédiaire de Philippe Domergue, directeur du périodique La Réforme économique et directeur-adjoint de l'Association de l'industrie et de l'agriculture françaises, le Marseillais Bernard de Revel, Marcel Doligez, animateur de la CIC, l'Alsacien Roger Ruillier (directeur de la SA d'industrie cotonnière à Mulhouse), qui est son équivalent dans le Haut-Rhin, Georges Brabant, du Nord[135].

Cette officine établit des listes d'électeurs, qu'elle cherche à identifier, est en relation avec les élus et les candidats aux élections, tel Marcel Deschaseaux, élu député en 1939, finance des journaux comme L'Éclair de l'Est ou des petits périodiques d'arrondissement comme La Plaine des Vosges[136], ou encore un syndicat hostile à la CGT, la Confédération générale ouvrière (CGO) de Robert Lespagnol et Albert Crémieux, ainsi que des partis de droite comme le Parti social français (PSF) et le Parti populaire français (PPF). Ainsi, Laederich écrit à Payelle en février 1939 à propos du financement du PPF :

« Sur la demande de certains de nos adhérents, nous avons décidé de ne pas réduire notre contribution à une œuvre dont s’occupait M. Pucheu, à condition que la totalité de notre versement soit réservée à l’activité de cette œuvre dans les Vosges, alors qu’auparavant une certaine somme allait au budget général. »

Ce qui confirme, si besoin était, le rôle d'intermédiaire financier joué par Pierre Pucheu jusqu'en 1938[137] et le fait qu'une partie du patronat français s'est organisé pour défendre ses intérêts et lutter contre ses adversaires, à différentes échelles. La SLEEE publie en 1938-1939 un hebdomadaire, La Voix des Vosges, organe de défense républicaine et d'action antimarxiste, encarté dans les périodiques de droite paraissant dans ce département. Il est dirigé par Louis Leroux[138]. Elle emploie des militants[139] comme Maurice François-Brajon[Note 26]. Laederich adhère en mars 1936 au Centre d’action et de propagande nationale à l’école, dirigé par le général René Madelin, qui publie un périodique, L’Instituteur national[140]. Un an plus tard, il vient dans les bureaux parisiens de cette association pour avoir des renseignements sur les instituteurs vosgiens. Madelin lui fait savoir que sur 1 216 instituteurs vosgiens, 300 peuvent être considérés comme « nettement nationaux ». Il lui fait surtout connaître son projet de dresser en face du « syndicat rouge » (le Syndicat national des instituteurs) un « groupement puissant d’instituteurs patriotes et antimarxistes ». Il souhaite donc bénéficier du « concours le plus large possible » de Laederich. La SLEEE décide, le mois suivant, de faire abonner tous les instituteurs vosgiens à L’Instituteur national. En juillet, un délégué du groupement est envoyé dans les Vosges pour provoquer la constitution d’une association de professeurs et d’instituteurs qui serait rattachée à la Fédération des groupements professionnels d’instituteurs, de Marcel Sivé. En 1938, Laederich supprime toute subvention au groupement de Madelin, estimant qu'il est inefficace, et cherche conseil auprès du général Weygand. En juillet, il prend contact avec l'instituteur Serge Jeanneret, fondateur du périodique L’École française et animateur avec son frère René de l’Union corporative des instituteurs. Son périodique est envoyé à des instituteurs vosgiens mais très peu s'y abonnent. Laederich, dans le même temps, doit arbitrer entre d'une part un nouveau groupement fondé en décembre 1938 et issu du Rassemblement national, soutenu par Lucien Souchon et Weygand, l’Association des Amis de l’école française, rebaptisée en 1939 Les Amis de l’Éducation française, financée par Georges Brabant, et d'autre part le groupement L’Alerte d'Émile Bergeron, sous-titré « Centre de défense et d’action nationale contre l’école unique » et fondé en 1935, que financent Laederich et la SLEEE. Souchon réclame son appui et dénigre Bergeron mais Laederich choisit de continuer à financer Bergeron. Il écrit à Souchon :

« Par notre ami Domergue, j’avais demandé une prise de contact entre votre organisation et M. Bergeron qui mène (…) une campagne très vive contre l’étatisation et l’enjuivement (sic) de l’école en France. (…) Ici, nous soutenons Bergeron et nous voudrions que l’on comprenne un peu mieux, tant à Paris que dans les différentes régions, que son action courageuse et ardente doit être soutenue, (…) malgré son indépendance et son (caractère) ombrageux[141]. »

Bergeron, membre comme Souchon de l’Union antimaçonnique de France, tient alors un discours antimaçonnique et antisémite. En janvier 1938, il vitupère le « cabinet essentiellement maçonnique » et le ministre de l’Éducation nationale, Jean Zay, « de race juive, qui n’est pas français et ne s’appelle pas Zay mais Ezus. Et dire que cet homme sans diplôme est à la direction de l’enseignement français. Il a mis en carte les écoliers à partir de l’âge de 11 ans et organise ainsi la soviétisation. (…) Les bureaux des ministères sont infestés de juifs placés là par Léon Blum qui n’a jamais eu de terre française à la semelle de ses souliers ». L’année précédente, Bergeron avait été jusqu’à conseiller ce classique de la littérature antisémite que sont Les Protocoles des Sages de Sion car « toutes les manœuvres lentes de décompositions collectives qui y sont mentionnées, conseillées avec un si grand cynisme, nous les voyons pratiquées au grand jour par notre gouvernement de métèques et de créatures à leur solde »[142].

Georges Laederich est le commanditaire principal du périodique vosgien de Remiremont L'Industriel vosgien, à partir de 1936, lorsque ce périodique devient un véritable brûlot anticommuniste[Note 27]. À partir de 1937, il est l'un des industriels qui contribuent à financer l'agence de presse Inter-France, fondée par Dominique Sordet et chargée de renforcer la documentation des périodiques de province de droite et de combattre le Front populaire. L'argent du patronat est centralisé par Georges Brabant[143],[144],[145],[146]. Georges Riond, qui a travaillé avec Sordet, cite dans ses mémoires quatre bailleurs de fonds de l’agence, issus du « patronat de province, en bisbille avec les états-majors parisiens, (qui) a décidé de prendre lui-même en main ses opérations de sauvegarde politique » : Jean Fraissinet, « César fougueux » et « patron de combat », Bernard de Revel, « avançant cent idées pour en laisser tomber 99 », Georges Roque, « potentat maussade », et « René (sic) Laederich, magnat lorrain dont l’impulsivité idéologique brouille le jugement »[147].

En 1937 encore, au nom d'un groupe d'industriels vosgiens, il prend secrètement le contrôle du quotidien vosgien fondé en 1921 par Paul Lederlin, L'Express de l'Est, et contrôlé alors par Raymond Patenôtre depuis 1936[148],[149]. Avec l'Alsacien Roger Ruillier, il discute du financement de journaux parisiens comme le quotidien Le Jour de Léon Bailby ou Le Courrier royal du comte de Paris (Henri d'Orléans)[150].

Il est en relation avec les dirigeants de la Cagoule ou Organisation secrète d'action révolutionnaire nationale, Eugène Deloncle et François Méténier. Ils seraient entrés en contact avec lui par l'intermédiaire de l'Alsacien Paul Dungler, industriel du textile[151].

Hostile à l'influence de la CGT et du Parti communiste, il refuse alors d'employer dans ses usines des militants de ce parti. Il se plaint ainsi à Marcel Boussac en 1937: « Ruffenach, chef communiste de Moussey, auquel nous ne donnons pas de travail depuis des années (...). Depuis 18 mois, nous avons dans nos propres établissements pu évacuer un très grand nombre d'éléments mauvais et beaucoup d'entre eux ont été engagés chez vous »[152]. Il se fait aussi le porte-parole des patrons vosgiens dans leur lutte contre un projet de la CGT sur l'embauchage qui porte atteinte à l'autorité patronale, à l'appel de la Confédération générale du patronat français[153]. Il préconise la collaboration des classes et s'intéresse en 1937 à la mise en place en Alsace de l'Alliance corporative de l'industrie textile du Haut-Rhin, fondée en réponse aux grèves de 1936. Ce groupement fait collaborer patrons et cadres, placés sur un plan paritaire, et espère à terme pouvoir y intégrer les ouvriers[154]. Laederich vante en 1939 cette expérience précorporative et d'autres expériences similaires telle l’Alliance corporative des industries textiles de Reims de Jacques Warnier, lors d'une conférence donnée à l'occasion de l'assemblée générale de l’Union des chambres syndicales des Vosges; il estime alors que ces expériences peuvent contribuer, par l'intermédiaire des cadres, à rapprocher patrons et ouvriers[155]. Le syndicat cotonnier qu'il dirige a fondé une Alliance corporative du textile des Vosges en 1939.

Son activisme anticommuniste se double au moment de Munich en 1938 d'un activisme pacifiste, qui l'amène à diffuser dans les Vosges une note hostile à l'entrée en guerre de la France pour sauver la Tchécoslovaquie de l'Allemagne d'Hitler, à mettre en garde ses ouvriers contre « le parti de la guerre » et à cesser de financer le petit périodique parisien La Victoire de Gustave Hervé, que le père de Georges Laederich soutenait depuis 1924 ou 1925, car Hervé préconise l'alliance avec l'URSS. C'est que Laederich est convaincu des « dangers du marxisme », abhorre l'Union soviétique qui prône la déchristianisation et déteste Maurice Thorez car il « prend ses ordres de Moscou et entraîne les ouvriers à la grève et la révolution, c'est-à-dire au sabotage de la défense nationale ». Son anticommunisme le conduit à envoyer en 1939 un des agents de la SLEEE, Louis Leroux, à Genève pour assister à la 13e conférence internationale de l'Entente internationale anticommuniste du Suisse Théodore Aubert. Des industriels de son réseau patronal anticommuniste partagent son pacifisme, tel Marcel Doligez, qui lui adresse en 1939 un courrier confirmant une nouvelle fois que ces patrons tentent de coordonner leur action politique :

« Lors de la réunion du 22 septembre, nous avions admis sur la proposition de Marseille le soutien de l’excellente campagne que le journal L’Action française a entreprise pour barrer la route à ceux qui veulent la guerre. (…) Nous envoyons à Maurras 20 000 francs. Pourriez-vous en faire autant ? J’alerte Marseille par ce même courrier. Notre brave Hervé continue de dérailler. »

Laederich lui répond :

« Je ne peux malheureusement rien faire actuellement pour L’Action française car j’ai beaucoup de mal à tenir le coup en raison des circonstances et la région de l’Est ne m’a pas remboursé les avances que j’avais faites l’année dernière pour participer aux engagements que vous aviez pris dans le même sens. Ce n’est que maintenant que je peux songer à organiser la campagne Pétain, étant parti le lendemain de notre dernière réunion chez JPP (Jean Pierre Peugeot). »

Il justifiera en 1945 son appui à cette campagne par deux arguments : seul Pétain aurait été à la fois en mesure de faire l’union autour de sa personnalité et d’éviter la guerre[156].

Patron pétainiste sous l'Occupation, condamné à la Libération modifier

Engagements politiques sous l'Occupation modifier

Sous l'Occupation, il est nommé membre du Conseil national de Vichy en [157]. Il a été l'un des secrétaires de sa commission de la réforme municipale[158] et a fait partie de sa commission d'études de l'organisation économique. Son rapport est présenté lors de la venue du maréchal Pétain en à cette session du conseil[159]. Il est titulaire de la francisque. Il a tenté de former un « Groupe des amis du maréchal » en 1941. Pétain l'a reçu à Vichy en [160].

Partisan de la politique sociale du régime de Vichy, il est proche du Centre des jeunes patrons[161], fait partie de la commission patronale de l'Office des comités sociaux fondé par Jacques Warnier en 1941 et préside de mai 1942 à 1944 la commission vosgienne de cet office, au sein de laquelle des patrons, des cadres et des ouvriers discutent de questions sociales[162]. Il retrouve à l'OCS Marcel Doligez et rencontre des syndicalistes tel Roger Paul (qui est aussi Conseiller national), à propos des modes de constitution des comités sociaux[163]. Laederich réfléchit à d'autres questions sociales comme la formation professionnelle des apprentis et à la sélection des meilleurs ouvriers, futurs contremaîtres de l'industrie textile[164]. En tant que président de la commission provisoire de la famille professionnelle de la fabrication des tissus et industries similaires, il assiste à l'inauguration du premier comité social local de cette famille professionnelle, prévu par la Charte du travail, en novembre 1943[165]. Au sein des conseils consultatifs professionnels mis en place en 1943-1944 par le régime de Vichy, il s'oppose en 1944 aux projets de Gérard Bardet, principal animateur de ces conseils et porte-parole du nouveau ministre du travail Marcel Déat, notamment au projet de réforme des comités sociaux, qui seraient désormais composés uniquement de salariés et qui pourraient s'intéresser à la gestion économique de l'entreprise. Il refuse également une application étatiste de la Charte du travail[166],[167].

Dans les Vosges, la SLEEE est mise en sommeil en 1940. Maurice François-Brajon se plaint en mai 1941 que « la lutte [menée avec la SLEEE] est suspendue ». Lors de son procès en 1946, ce dernier affirmera qu'il a voulu remettre en route la SLEEE, sous le nom des Amis du maréchal, mais que les Allemands s'y sont opposés même si la SLEEE a fonctionné à nouveau en octobre 1941[168]. Elle cesse de fonctionner dans le courant de l'année 1942 et Laederich s'occupe de reclasser ses militants[169].

Il adhère au MSR d'Eugène Deloncle mais il en démissionne en . Il écrit alors à Deloncle :

« Je reçois (…) une lettre de M. Jean Goy m’indiquant que le RNP m’a nommé adjoint départemental provisoire pour le département des Vosges. Je trouve un peu singulier que votre groupement auquel j’ai adhéré au mois de novembre [en fait septembre 1940] dernier puisse user de mon nom en faveur d’un groupement auquel je n’ai pas adhéré, sans m’en référer au préalable. (…) Cela n’implique nullement que je sois en désaccord avec vous sur la nécessité d’une révolution nationale très profonde et encore moins sur le principe de la collaboration. Nous en avons longuement discuté à diverses reprises et nos vues sont en concordance sur presque tous les points (…). Mais il y a dans le RNP certains hommes que leur passé ne désigne pas particulièrement pour être à la base de cette révolution nationale et que des hommes comme Jean Goy, Déat et vous-même auraient beaucoup mieux fait d’évincer dès la naissance du mouvement[170]. »

Deloncle refusa sa démission, faisant notamment appel à ses « sentiments » qui sont « ceux d’un très ancien de notre mouvement » [Allusion sans doute à la Cagoule][171]. Pierre Péan présente Laederich, sans preuves, comme l'un des bailleurs de fonds du MSR[172].

Il contrôle toujours L'Express de l'Est, qui reparait le 3 août 1940, d'abord comme bihebdomadaire puis comme quotidien à partir d'octobre 1940, à l'initiative de son secrétaire de rédaction, Robert Huin. Le journal suit une ligne éditoriale pétainiste puis ouvertement collaborationniste, sous la direction de Huin, qui adhère au Parti populaire français (PPF) en 1942[Note 28] puis Alfred Jolly, également membre du PPF, à partir du début de l'année 1944. En réponse à une enquête de l’agence Inter-France sur « les journaux devant les problèmes de la collaboration », Louis Leroux, rédacteur en chef puis directeur en 1941 du journal, répond en mars 1941 : « Quant à tous ceux qui sont demeurés fidèles à la politique de Montoire, il leur reste à travailler, malgré toutes les difficultés, pour que l’immense espoir suscité par la rencontre historique entre chef allemand et chef français soit suivi de résultats féconds. (…) (Nous avons le) devoir de guider les esprits tout en ménageant (l’opinion) pour éviter d’aller à l’encontre du but poursuivi »[173]. Le journal cesse de paraître le 12 septembre 1944.

Laederich tente de convaincre ses relations de la nécessité de la collaboration franco-allemande, après a rencontre entre Hitler et Pétain à Montoire en octobre 1940. Par exemple l’armateur marseillais Jean Fraissinet, qui finança aussi Inter-France :

« Une conversation avec Bernard de Revel[Note 29] à Paris m’a appris que nos amis de Lyon vous avaient indiqué que j’étais d’accord avec eux pour blâmer la position prise par Inter-France au cours de ces derniers mois. Je dois vous dire que je me suis trouvé en parfaite communauté de pensée avec Inter-France et que j’approuve entièrement la voie dans laquelle Sordet l’a engagée. Nous devons ici dans l’Est nous faire violence pour ne pas raisonner au travers de nos sentiments mais au travers de notre raison. En effet, nous assistons à quelques kilomètres de nous à une tragédie épouvantable [allusion à l’Alsace, annexée de facto par le Reich] qui touche nos familles, nos amis, dans leurs biens, dans leur amitié, dans leurs souvenirs. Mais nous avons trop le sentiment que nous avons la possibilité d’être traités de même pour ne pas nous raccrocher désespérément à la seule planche de salut qui est la politique actuelle du maréchal et de Laval. (…) Nous sommes le gage de cette politique de collaboration. Est-ce trop demander qu’on nous considère comme valant quelque concession faites par les sentiments à la raison ? »[174].

Il a en effet maintenu son appui à l’agence de presse Inter-France, devenue collaborationniste. Il assiste aux « Journées Inter-France » en à Paris, au palais de Chaillot, aux côtés de ténors de la collaboration, comme Jacques Doriot, Marcel Déat ou Jean Luchaire, de personnalités officielles françaises et allemandes (l’ambassadeur Otto Abetz notamment), de nombreux journalistes, de quelques industriels ou banquiers comme (Eugène Schueller, Georges Brabant, Henri Ardant de la Société générale, Paul Marcel-Cavallier de Pont-à-Mousson, Bernard du Perron de Revel des raffineries de Saint-Louis, Paul Berliet)[175]. À cette occasion, Dominique Sordet rend hommage non sans flatterie à sa fidélité et à celle de deux autres industriels, soulignant qu'ils ont maintenu leur engagement depuis 1937, contrairement à d'autres commanditaires :

« Parmi ces industriels (...), quelques-uns allaient y montrer bientôt une intelligence, un courage, une ouverture d'esprit qu'on n'a pas coutume de rencontrer chez les grands bourgeois qui se prennent de passion pour les affaires publiques. Je ne citerai que trois d'entre eux. C'est à Bernard de Revel, à Georges-René Laederich, à Georges Marignier qu'Inter-France doit ses premiers développements. (...) Ils devaient nous rester fidèles au milieu de toutes les traverses, alors que d'autres, cédant à l'esprit général, lâchèrent pied au moment de Munich, au lendemain de l'armistice, ou pendant les mois troubles qui suivirent le 13 décembre [1940, soit la date de l'éviction de Pierre Laval][176]. »

De même, Lucien Rebatet le cite dans Je suis partout, dans un article consacré à Dominique Sordet, comme un des hommes qui lui apportèrent les premiers concours matériels, l'autre étant le Marseillais Bernard de Revel[177]. Un exemplaire d’une brochure décrivant le congrès « a été imprimé spécialement pour M. Georges-René Laederich en souvenir des journées Inter-France en hommage à l’ami courageux et fidèle qui depuis six ans partage nos risques et allège notre tâche »[178]. La plaquette contient aussi ces mots de Laederich, datant du 5 août 1941 : « Il faut louer très particulièrement Inter-France qui, dans le chaos des idées, a tenu sans défaillance le flambeau de la vérité et a mis cette vérité à la portée de beaucoup de Français ». Ils figurent aux côtés d'autres petits textes louant l'agence, de directeurs de journaux locaux ou de personnalités comme Fernand de Brinon, Marcel Boucher ou François Piétri[179]. En , il voyage aux côtés de Sordet en Allemagne, à Berlin. L'année suivante, Sordet s’adresse à Laederich, pour lui proposer de souscrire à une augmentation du capital de la Société des éditions Inter-France :

« Je cherche quelques souscripteurs et je m’adresse à vous, cette fois-ci, avec le sentiment que pour la première fois dans l’histoire de nos sentiments amicaux et politiques, je viens vous proposer une participation dans une affaire commercialement viable et même intéressante. »

Laederich a accepté, faisant souscrire L’Express de l’Est pour 125 000 francs. Avec 25 parts, le journal contrôlé par Laederich est le deuxième plus gros actionnaire[178]. En , le fils aîné de Laederich se présente au domicile spinalien de son père, alors occupé par un officier de l’armée américaine. Ce dernier le prend en flagrant délit alors qu’il tente de découper la page de garde d'un livre du colonel Alerme, autre dirigeant d'Inter-France, où apparaît une dédicace à Laederich : « En hommage de tout cœur et en remerciement du constant et cordial effort qu’il n’a cessé d’apporter à Inter-France »[180].

En 1942, il s'exprime à deux reprises en faveur de la Relève mise en place par Pierre Laval[181] : une de ses déclarations est publiée en dans des journaux comme L'Écho de Nancy[182] ou Le Petit Troyen[183]. Le quotidien L'Ouest-Éclair publie une autre déclaration quelques mois plus tard :

« La plupart des prisonniers ont combattu courageusement: ils portent bien plus que les autres Français le poids des fautes commises par un régime démocratique qui a fait faillite. Dès l'automne 1940 l'idée de cette relève avait germé dans les camps. Il faut en faire une réalité de demain et montrer que nous sommes conscients de la vraie situation dans laquelle se trouve la France[184]. »

En 1942 également, il accepte de dire un mot sur le rapprochement franco-allemand dans Le Lien, périodique lancé par l'éditorialiste de L'Écho de Nancy (ce quotidien remplaçant L'Est républicain est possédé et dirigé par les Allemands et emploie des journalistes français, tel le futur historien André Castelot), Martin de Briey, un militant de la collaboration[185].

En avril 1943, il assiste à Épinal à une conférence de Georges Claude en faveur de la collaboration. L'Express de l'Est fait alors savoir qu'un comité départemental du groupe Collaboration vient de se former. Il est présidé par l'ancien député Marcel Boucher. Le vice-président est l’abbé Paul Robert, curé de Saint-Michel-sur-Meurthe, conseiller départemental. Le nom de Laederich figure dans ce comité dont sont membres aussi Jean Haffner, directeur général adjoint de la SA textile de Dompaire, André Mathieu, président de l’association vosgienne des Amputés de guerre, le docteur André Jacquot, délégué départemental du RNP[Note 30], Louis Molia, petit patron et cadre du PPF, Petitjean, industriel du textile à Plainfaing, administrateur des Ets Géliot, et Chédaille, pharmacien à Épinal[186].

Deux mois plus tard, Laederich accepte de répondre à une enquête menée par L'Express de l'Est, parue le . Il s’agissait de répondre à une interview voulue par Robert Huin, qui a posé trois questions à plusieurs personnalités des Vosges à l’occasion de l'anniversaire de l’entrée en guerre de l’Allemagne contre l’URSS : « Que pensez-vous du communisme ? Que pensez-vous de la lutte contre le bolchevisme ? Que pensez-vous de la dissolution du Komintern ? ». Ont répondu plus ou moins brièvement des représentants de Vichy, des personnalités politiques comme Louis Gaillemin et Marcel Boucher, des ecclésiastiques, des dirigeants locaux de mouvements collaborationnistes et quelques rares personnalités du monde économique vosgien. Quant à Laederich, sa réponse est parue ainsi :

« On dit que : Certains Français souhaiteraient une victoire russe en Europe, Certains Français, qui, d’autre part, ont une nostalgie marquée pour une « Démocratie » dont on sait où elle nous a menés, Certains Français qui sont nettement opposés à un « Etatisme » dont ils craignent l’incompétence envahissante et le fonctionnarisme irresponsable. Ces mêmes Français ont-ils bien conscience que le régime russe est le plus « Etatiste » et le plus « fonctionnarisé » qui existe dans le monde, le régime où le travail est le plus dur et la vie la moins souriante. Sur les classes nivelées dans un malheur commun, sur les hommes devenus, dès le temps de paix, de terribles machines à produire, sur les hommes à qui on a retiré le droit de penser, de croire, d’avoir un espoir individuel, règne en Russie une classe nouvelle, toute puissante, de véritables féodaux, jouissant de larges prérogatives, qui sont les agents actifs d’un panslavisme renouvelé des grands Tsars. Le communisme – article d’exportation russe – sert dans le monde entier d’appui extérieur à ce panslavisme et prépare son expansion par cette dissociation des esprits et des forces morales et spirituelles qu’on appelle l’anarchie. Sur le plan intérieur, lutter contre le communisme, c’est donc lutter contre l’anarchie, source de misères matérielles et morales. Et lutter contre l’anarchie, c’est déjà lutter pour un socialisme vrai, seul capable de rapprocher les hommes et les classes, en leur donnant un sens nouveau et meilleur du respect de la personnalité humaine. Sur le plan extérieur, la lutte contre la Russie revêt le caractère d’un combat de défense contre une tentative d’hégémonie slave et asiate, dont la guerre actuelle, voulue et rendue possible par Staline (sic), devait hâter l’heure. Bien des Français, qui déplorent avec raison l’occupation de notre pays, devraient, avec raison également, méditer un peu sur cet aspect des responsabilités dans le déclenchement de la guerre et en tirer les conclusions qui s’imposent[187]. »

Il assiste à Épinal en 1944 à une conférence donnée par un Allemand célébrant la collaboration, aux côtés des autorités locales et de militants collaborationnistes[188].

Dans les Vosges, son épouse est directrice des ouvroirs spinaliens du Secours national[189] et l'une des deux déléguées départementales de la Croix-Rouge française[190], l'autre étant Germaine Bouloumié.

Malgré son appui au régime de Vichy et à la collaboration, il a été brièvement arrêté et détenu par les Allemands, du 4 au , car ils le soupçonnaient - à raison - d'avoir mis son domicile parisien - un hôtel particulier rue Barbet-de-Jouy -, au service de son cousin, le capitaine Serge Depret-Bixio, du SR Guerre clandestin[191] qui s'en servait comme boîte aux lettres. Il a fait jouer ses relations pour être libéré. D'où les mots publiés par l'agence Inter-France en 1942, issus d'un texte de Laederich daté du 5 août 1941. En outre, le directeur de ses usines de la vallée du Rabodeau, Jules Py, maire de Moussey, a organisé à partir de cette localité une filière d'évasion pour les prisonniers de guerre et les Alsaciens évadés, avec son accord semble-t-il, et a aidé ensuite la résistance locale en 1944. Une résistante, membre d’un réseau d’évasion, prétend que Laederich a eu recours à ses services pour obtenir de faux papiers permettant de faire passer en zone libre des Alsaciens-Lorrains. Selon deux autres témoignages, « ce fut grâce à lui qu’un aviateur britannique, blessé et égaré [en 1944], fut hébergé et put rejoindre l’Angleterre »[192]. Comme beaucoup d'hommes adultes de Moussey et de la vallée du Rabodeau, Jules Py, qui a mis le groupe Laederich au service des maquisards de Moussey et des prisonniers évadés (fabrication de faux papiers, asile) a été arrêté par les Allemands, le , et rendu responsable des actes de résistance commis sur le territoire de sa commune. Il meurt en déportation à Dachau, le . Un des fils de Laederich, François, né en 1925, a été déporté en 1944 à Buchenwald.

Arrestation et condamnation modifier

Georges Laederich est inquiété à la Libération, accusé par les communistes d’avoir collaboré. L’organe communiste du comité vosgien du Front national, Le Réveil des Vosges, l’accuse d'avoir été en contact avec des émissaires nazis et fascistes dès 1937, et aussi avec la Cagoule. L'ancien déporté et communiste militant André Sester reprend ces accusations dans son ouvrage Résistance et collaboration – aspects vosgiens (1976)[193], ajoutant que Georges Laederich a fait partie du Comité France-Allemagne et du Comité France-Italie et qu'il a subventionné l'agence de presse Inter-France.

Georges Laederich est arrêté en mars 1945 à Paris dans son hôtel particulier de la rue Barbet-de-Jouy et emprisonné, à la prison de Fresnes puis à celle de Nancy. Il explique son arrestation par son engagement politique remontant à l’avant-guerre et son anticommunisme, dans un plaidoyer pro domo adressé à Louis Marin :

« Ce qui me nuit sans doute le plus, c’est l’action politique menée depuis près de 20 ans dans les Vosges et l’espèce de normalisation de cette action entreprise après 1936 pour la rendre plus efficace. Tous les fils aboutissaient à moi dans les Vosges. Ce n’est qu’en 1942 que j’ai pu tout mettre en sommeil et me consacrer à l’Union textile (…). J’ai été et je reste anti-bolcheviste parce que [le communisme] représente à mes yeux le totalitarisme le plus complet[194]. »

En février 1946, son cas est mentionné lorsque la justice s'interroge sur l'éventualité du dessaisissement de son dossier par la Cour de justice d'Épinal au profit de la Cour de justice de la Seine, du fait de ses liens avec l'agence Inter-France. Mais le substitut Pierre Coissac, dans sa réponse au procureur général près la Cour d'appel de Paris, refuse en soulignant qu'il ne peut pas accepter de se saisir de cette affaire car il lui faudrait alors se saisir de toutes les affaires visant les journaux qui ont souscrit des actions ou des abonnements à l'agence[195].

En juin 1946, plusieurs patrons vosgiens, souvent anciens souscripteurs de la SLEEE, tels Jean Bouloumié ou Victor Tenthorey, président national du Syndicat général de l’Industrie cotonnière française, depuis 1938, et président de la Chambre de commerce d’Épinal, s'adressent au garde des sceaux pour lui signifier « l’émotion qu’a suscitée l’arrestation de Georges Laederich dont ils ont pu pendant nombre d’années apprécier l’activité toujours nationale » et souhaiter qu’il soit mis « fin à sa détention qui en est à son quinzième mois sans action de justice et prive ainsi la reconstruction du pays d’un homme apprécié tant sur le plan de l’entreprise industrielle que sur celui des réalisations sociales »[196]. D'autres patrons plaident en sa faveur, comme le fromager meusien Henri Hutin, ancien actionnaire d'Inter-France en 1938, ou l'industriel de Reims Jacques Warnier, membre du comité de l'Union des industries textiles[197].

Il est jugé en à Nancy, aux côtés de l'ancien directeur de L'Express de l'Est, Louis Leroux, par la Cour de justice locale. Il est défendu par trois avocats, dont Pierre Gutton et André Lénard, anciens bâtonniers respectifs de Nancy et Paris. Ses avocats et le président estiment que l'accusation a trop privilégié l'engagement politique de Laederich avant la guerre. Un seul témoin à charge est prévu, le commissaire de la PJ Georges Richier, de Paris, qui a enquêté notamment sur la Cagoule[198] et sur l'agence Inter-France, alors que la défense fait citer une cinquantaine de témoins, ouvriers et industriels pour la plupart, qui soulignent son engagement social, sa volonté de freiner les départs des ouvriers pour l'Allemagne et de limiter les livraisons de coton aux Allemands. Quant à Leroux, des résistants témoignent de son double jeu et soulignent qu'il dirigea à la Libération le journal Le Démocrate de l'Est, prévu par la résistance et appuyé par le président du Comité départemental de libération, Georges Savouret[Note 31]. Mais d'autres résistants lui dénient tout brevet de résistance. Le commissaire du gouvernement, dans son réquisitoire, reconnaît les services que Laederich a pu fournir mais souligne que ses relations avec des collaborationnistes comme Dominique Sordet ont contribué à son enlisement dans la collaboration[199],[200]. Il est condamné à deux ans de prison et à l'indignité nationale pour avoir notamment adhéré au Cercle européen à Paris ou au Mouvement social révolutionnaire, subventionné des journaux - 10 000 francs versés au Lien de Martin de Briey par exemple - et partis collaborationnistes[201].

L'historien Jean Garrigues évoque Laederich dans Les patrons et la politique : 150 ans de liaisons dangereuses et s’interroge, non sans approximations ou inexactitudes : « (...) un homme comme René (sic) Laederich, patron du textile du Nord (sic), n’a fait aucune affaire avec l’occupant (?), mais il a ouvertement soutenu Vichy, exerçant notamment la présidence du Comité d’organisation du textile [inexact]. À la Libération, il est l’un des rares patrons à proclamer sa fidélité à Pétain, organisant même un Groupe des amis du Maréchal [en 1941, non à la Libération]. Ce partisan du régime de collaboration doit-il être considéré comme un collaborateur ? »[202].

Les lois d'amnistie de 1951-1953 ont effacé sa condamnation.

Engagement au sein de cercles patronaux, pétainistes et néolibéraux dans les années 1950 et 1960 modifier

La presse communiste le présente au début des années 1950 comme un patron « moins connu en France (que Marcel Boussac) mais haï de ses employés, collaborateur des nazis de la première heure, traitre à la France, condamné - légèrement - pour ses activités sous l'occupation »[203]. Elle affirme aussi que le député des Vosges radical Jacques Ducreux, décédé en 1952 dans un accident et dont la mort a révélé qu'il était un ancien collaborateur qui avait changé de nom, est « l'ami de l'hitlérien Laederich »[204],[205].

À partir de 1952, on le trouve dans trois cercles de réflexion patronaux. Il fait partie cette année-là des fondateurs du groupe français d'un club de réflexion transnational, atlantiste, néolibéral et proeuropéen, le Comité européen pour le progrès économique et social (CEPES) ; il en est l'un des deux vice-présidents jusqu'en 1965/66. Son comité français a été fondé et présidé par François Lehideux puis il est présidé par le négociant cotonnier Jean-Edouard Senn, membre comme Laederich du conseil d'administration de la Société alsacienne de constructions mécaniques[206],[207]. Il y côtoie à ses débuts Jacques Warnier.

En 1952 également, il participe aux discussions qui mènent l'année suivante à la formation du Centre de recherche des chefs d'entreprise (CRC), fondé par le président du Conseil national du patronat français, Georges Villiers, et par Jacques Warnier[208]. Il fait partie des 21 fondateurs de l'association et siège à son comité de direction (mais pas à son bureau). La même année, il participe aux discussions qui débouchent sur la formation en 1954 du Centre d'études politiques et civiques (CEPEC). Il écrit ainsi à Warnier : « Quelques personnes m'ont demandé d'organiser un dîner pour rencontrer le général Maxime Weygand [qui va être le président d'honneur du CEPEC] et pour discuter de l'idée (...) qui consiste en la constitution d'un centre de hautes études politiques et économiques ». Trois autres fondateurs du CEPEC y participent : Alfred Pose, son premier président, Marcel Demonque et Gaston Moyse. Ainsi que d'autres patrons comme Warnier, Serge Scheer, membre du CEPES, Lehideux, Roger Boutteville, vice-président de la SACM - Laederich entre à son conseil d'administration cette année-là - et futur vice-président du CEPES français, Jean Borotra et le minotier Louis Vilgrain, un ancien de la SLEEE[209]. Il en est l'un des vice-présidents en 1954, puis le président de 1958 à son décès. Il est aussi l'un des deux vice-présidents de l'Association pour la meilleure Sécurité sociale, fondée en 1959 et appuyée par le CEPEC[210].

Il fait partie en 1955 du « comité national du centenaire de la naissance du maréchal Pétain », constitué par l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP) pour célébrer l'année suivante le centenaire de la naissance de Pétain. Il est le seul membre du monde des affaires avec Jean Borotra, parmi un aréopage composé d'académiciens (Pierre Benoit, Léon Bérard, Henry Bordeaux, le duc de Broglie, Albert Buisson, Claude Farrère, Maurice Genevoix, duc de Lévis-Mirepoix), de membres de l'Institut (Daniel Halévy, Georges Ripert), d'officiers généraux (amiral Decoux, vice-président de l'ADMP, général Héring, président de l'ADMP), d'artistes (Sacha Guitry, Jean de la Varende) et d'avocats (Georges Cresteil et les avocats de Pétain, Jacques Isorni, député, et Jean Lemaire). Il prend part au déjeuner privé du 27 avril 1956, présidé par le général Weygand et qui se tient au domicile de Jean Lemaire. Il fait partie des 102 convives aux côtés notamment d'autres membres du CEPEC (René Gillouin, Gaston Moyse, trésorier de l'ADMP) et du CEPES (René Belin, ancien ministre de Pétain) et de futurs vice-présidents du CEPEC et futurs présidents de l'ADMP (Borotra, déjà vice-président de l'ADMP, Lehideux)[211],[212]. En 1964, il entre au comité directeur de l'ADMP puis en démissionne deux ans plus tard à la suite de tensions qui secouent l'association. Il est réintégré par la suite et désigné membre d'honneur statutaire en 1968[213],[214].

En 1960, il participe au colloque de Vincennes le 17 juin en compagnie de 200 autres personnalités attachées à l'Algérie française. Réuni à l'initiative de Jacques Soustelle et Georges Bidault, ce colloque est la première tentative de fondation en métropole d'un groupe de pression pour s'opposer à toute négociation avec les indépendantistes algériens et défendre le maintien de l'Algérie dans la République française[215]. La même année, en tant que président du CEPEC, il écrit une lettre ouverte au Premier ministre Michel Debré en faveur de l'Algérie française et pour une « refonte constitutionnelle (...) inspirée des principes fédéralistes »:

« Comme tous les grands États modernes, la France doit se donner une constitution fédérale, solution à tous ses problèmes, y compris le problème algérien. Les grands États du monde contemporain, à l’exception de la France, sont tous de type fédéral. On peut penser que cette formule a été imposée aux nations par la complexité du monde moderne et le développement constant de l’économie, qui obligent à laisser aux éléments qui composent l’ensemble une certaine souplesse se traduisant par des libertés. Il en va ainsi du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de l’URSS. La république française, pour sa part, continue d’être constitutionnellement proclamée une et indivisible. (…) la situation angoissante en Algérie peut servir d’exceptionnelle occasion à une refonte constitutionnelle de l’ensemble de la nation, inspirée des principes fédéralistes de décentralisation et de régionalisation qui permettent, dans une constitution de type fédéral, de définir sous une même souveraineté des statuts différents pour des territoires différents[216]. »

La demande d’une réforme constitutionnelle s’explique par le référendum sur l'autodétermination de l'Algérie de . Son projet vise à doter l’Algérie d’un statut particulier, tout en restant « indissolublement liée à la France » afin que les « Français d’Algérie, métropolitains ou musulmans », ne craignent plus « de se voir séparés de ce qui pour eux est et doit continuer d’être la mère-patrie ». Car il est convaincu qu’un État centralisé ne peut attribuer ce statut sans danger : « La république française, pour sa part, continue d’être constitutionnellement proclamée une et indivisible ce qui fait que si l’on concède à une fraction du territoire national des droits qui la distinguent substantiellement du reste de la nation, on pousse inévitablement cette fraction, à brève échéance, par une nécessité juridique et logique, plus forte que toutes les volontés, vers la séparation totale d’avec le reste du pays ». Or la perte de l’Algérie serait un « désastre » selon lui, et il n’hésite pas à prédire les pires catastrophes :

« Il est bien certain que toute solution qui conduirait directement ou indirectement à l’indépendance de l’Algérie se traduirait sur tous les plans : économique, social, politique et stratégique par un désastre, non seulement pour la France métropolitaine et l’Algérie elle-même, mais aussi pour l’Europe et le monde occidental tout entier aboutissant finalement à la guerre générale. »

Sa lettre a peu d'écho. Son projet est soutenu par l'hebdomadaire La Nation française ; un groupe anonyme d'officiers supérieurs et subalternes évoque sa lettre dans un article de ce périodique[217].

Après les Accords d'Évian en mars 1962, un courrier du CEPEC adressé aux parlementaires, cosigné par Laederich, Louis Salleron et le colonel Rémy, « les (prie) de proposer que soit réservé au moins la possibilité d’un choix aux harkis »[218]. Laederich appuie après la guerre d'Algérie les demandes d'amnistie des activistes pro-Algérie française. Il soutient les initiatives du colonel Rémy, siège au comité de patronage du pèlerinage de Chartres de 1963 initié par ce dernier[219],[220]. Il figure en 1967 parmi les signataires, avec des généraux, l'amiral Gabriel Auphan, Henri Massis, André Voisin de La Fédération, l'armateur Jean Fraissinet, Jean Madiran, Gabriel Marcel, Jean-Louis Tixier-Vignancour, Raymond Bourgine d'un appel du colonel Bertrand de Sèze annonçant un pèlerinage à Chartres d'un groupe d'anciens détenus politiques pour remercier Notre-Dame des libérations et lui demander son intercession en faveur de la libération des autres détenus encore incarcérés et le retour des exilés[221]. Il est cité comme l'un des soutiens du Secours populaire pour l'entraide et la solidarité (SPES), fondé en 1961 pour venir en aide aux personnes incarcérées pour avoir lutté pour l'Algérie française[222].

Au cours des années 1960, il fait partie des patrons hostiles au dirigisme gaullien dans le domaine économique. Il discute au CRC et au CEPEC des thèses néolibérales avec des personnalités comme Pierre de Calan et déclare en 1964 : « Il faut affirmer la liberté économique, ce qui ne veut pas dire (...) un libéralisme suranné ». La même année, il assiste à un exposé du penseur libéral Pierre Lhoste-Lachaume dénonçant le dirigisme au nouveau siège parisien de l'Association des chefs d'entreprise libres (ACEL), aux côtés d'autres patrons et d'économistes libéraux comme Daniel Villey[223].

Toujours anticommuniste, il figure aussi au comité de patronage du Comité franco-hongrois pour la célébration de l'insurrection de Budapest de 1956, qui organise une réunion commémorative à la Mutualité en 1966, aux côtés du général Lionel-Max Chassin, d'André François-Poncet, du président de l'Union des intellectuels indépendants (Me François Cathaha), de Jean Baylot, ancien préfet de police, de la militante anticommuniste Suzanne Labin, de Marcel-Edmond Naegelen, du colonel Rémy, vice-président du CEPEC, de Louis Rougier, de Dominique Venner, d'Horace Savelli, etc.[224].

Si le CEPEC a critiqué plusieurs aspects de la politique gaullienne à partir de 1959-60, Laederich n'est pas devenu pour autant un antigaulliste militant. Il a pris position pour la « réconciliation » : « Il y aura la Paix entre les Français à refaire. Il y aura le Pouvoir à humaniser ». C'est pourquoi il a voulu l’amnistie, car « elle ramènerait un peu de sagesse chez certains » . Cela désigne ceux qui « ont très durement ressenti personnellement, familialement, moralement les conséquences déjà lointaines de 1944-45 et proches des événements d'Algérie », ceux qui ne pardonnent ni l’épuration de la Libération, ni la perte de l’Algérie, tels les dirigeants de l'Union des intellectuels indépendants. Dans la perspective de l'élection présidentielle de 1965, le CEPEC dit travailler à « la réconciliation des Français, gaullistes et antigaullistes ». Son argumentation repose sur deux convictions. La première se fonde sur la prise de conscience que personne à droite n’est pour le moment en mesure de succéder au général de Gaulle : il n’y a « personne pour remplacer (de Gaulle) » affirme Laederich. La seconde sur la volonté de voir la France rester ancrée à droite. Laederich se dit en effet effrayé par ceux prêts à voter à gauche contre de Gaulle. De même, après la crise de et dans la perspective des élections législatives de juin, il évoque la position à « prendre en face des bulletins de vote » :

« Le CEPEC s’est toujours abstenu de donner des directives à cet égard. Mais il ne peut s’empêcher de faire remarquer que la carence que l’on reproche au gouvernement (…) a eu comme parallèle une carence égale de l’opposition. L’opposition s’est bornée à dire « non » au pouvoir – trop personnel à son gré comme au nôtre. »

Le programme de l'opposition ne répond pas aux exigences du CEPEC. En outre, « trop de précédents sont là, dans un passé proche, pour nous rappeler que les solutions démocratiques proposées par elle sont en réalité les chemins vers l’asservissement et un autre pouvoir personnel ». C’est donc à chacun de peser lui-même « le pour et le contre » pour choisir « ce qui lui apparaîtra comme le chemin menant à la vraie France ». Les conseils de Laederich, anticommuniste, tendent à conseiller le vote en faveur du pouvoir établi, du pouvoir gaullien, malgré les désaccords et les rancœurs[225].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. « Charles LAEDERICH », sur www.ecrivosges.com (consulté le ), Biographie et photographie sur le site de l'Université Haute-Alsace.
  2. Les statuts de l'entreprise, au capital de 3 500 000 francs, sont déposés le 10 janvier 1872. Elle a été créée parce que la production de leurs tissages vosgiens ne peut plus être envoyée à Mulhouse pour y être traités. Cf. Jean Lambert-Dansette, Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France , Tome I Le temps des pionniers 1830-1880, Paris, L'Harmattan, 2000, p. 365 ; Claude Ferry, La Blanchisserie et teinturerie de Thaon: 1872-1914, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1992.
  3. Cette société associe des papetiers et des industriels du textile : E. Motte, Carmichaël, Ed. Gillet, E. Prouvost-Eloy, Léon Lévy, etc.
  4. Parmi les autres administrateurs, on peut relever le nom de Marcel Boussac. Constitué à l’initiative de l’État, comme 13 autres consortiums, sous la forme d’une société anonyme au capital de 10,6 millions de francs, il est doté du monopole de l’achat, l’importation, l’exportation et la vente du coton, destiné à satisfaire d’abord les besoins de l’État en guerre, et en second lieu ceux de l’industrie et du commerce, et aussi pour éviter toute hausse des prix. Des banques participent au capital du consortium (Société générale, Crédit lyonnais, Crédit du Nord, BNC, Banque de Mulhouse) et sont partenaires des flux commerciaux : Hubert Bonin, La France en guerre économique (1914-1919), Droz, 2018 (chapitre XVII - La Société générale mobilisée dans la Première Guerre mondiale).
  5. Avec comme vice-présidents Léopold Pralon et le banquier Charles Sergent, ancien sous-secrétaire d’État aux finances: Cf. notamment: L'Est républicain, 30 janvier 1921, Les Documents politiques, diplomatiques et financiers, avril 1929, BNF/gallica: Bulletin de l’Association centrale pour la reprise de l’activité industrielle. Sans surprise, Laederich fut qualifié de « profiteur de la reconstitution » par Le Populaire (BNF/gallica, n° du 2-9-1923).
  6. La famille Kiener possède une entreprise textile à Éloyes depuis 1856.
  7. Les mariages de ses sœurs, Nicole avec Robert Verdet-Kleber, alors lieutenant, en 1919, et Andrée avec Henri de Turckheim, alors aspirant, en 1918, ont été célébrés également à l’église protestante de l’Étoile.
  8. Elle fédère alors 29 syndicats patronaux (du textile, du papier, de la métallurgie de la brasserie) et groupements de commerçants (d’Épinal, Remiremont, Neufchâteau, Mirecourt, Rambervillers, Saint-Dié et Vittel), d’hôteliers et d’artisans (les luthiers de Mirecourt, les fabricants de meubles). Son assemblée générale constitutive s’est tenue le 5 mai 1938. Elle a été précédée par des réunions, en novembre, décembre 1937 et février 1938, à l’initiative du syndicat cotonnier de l’Est, de la Fédération des syndicats commerciaux et de la chambre syndicale du bâtiment. Elle s’affilie à l’Union des chambres syndicales de l’Est (de Nancy), et par son intermédiaire, à la Fédération des associations régionales (FAR), fédération des associations patronales interprofessionnelles départementales ou régionales, qui constitue le groupe 31 de la Confédération générale du patronat français (CGPF). C'est Paul Bernheim, le président de la Fédération des groupements commerciaux, un négociant juif d’Épinal, qui fut porté à la présidence de l’Union.
  9. Donon (1882-1968), des Ets David et Maigret (il est le gendre de Henri Maigret et le neveu de David-Mennet), président de l'Union des syndicats patronaux des industries textiles depuis 1931 (après en avoir été le secrétaire général adjoint en 1920, le secrétaire général en 1923, le premier vice-président en 1928), choisit Laederich comme co-président, sous sa direction. Cf. le Dossier de la Légion d'honneur d'Henri Donon dans la base Léonore.
  10. C’est une société anonyme formée en octobre 1929 au capital de 15 millions de francs (8,5 millions d’euros), divisé en 150 000 actions de cent francs. Elle a été fondée par des personnalités résidant en France et en Indochine, afin d’investir dans les colonies, et surtout en Indochine : L'Indochine, 5 mai 1930, L'Information d'Indochine, 1/8/1936, Bulletin économique de l'Indochine, 1943.
  11. Le Temps, 1/4/1935, Les Assemblées générales, 1940, François Bernard, L’Alsacienne de constructions mécaniques des origines à 1965, Presses universitaires de Strasbourg, 2000. Elle est présidée en 1935 par Émile Dollfus (1862-1945), président de la Chambre de commerce de Strasbourg de 1926 à 1939, président de la Société industrielle de Mulhouse depuis 1933, dirigeant de Dollfus-Mieg depuis 1933, qui a été administrateur de la Banque de Mulhouse comme le père de Laederich. La société, qui a réussi sa reconstruction après la guerre, est présidée en 1952 par le polytechnicien Arthur Bommelaer, assisté de deux vice-présidents, Ernest Mercier et Roger Boutteville. Laederich côtoie au conseil des banquiers : Jacques Berthoud, administrateur de 1945 à 1965, le baron Jean-Pierre Mallet, administrateur en 1956, associé-gérant de la banque Mallet, Jean Wenger-Valentin, administrateur en 1960, P-DG du Crédit industriel et commercial. Et aussi des industriels : le protestant Richard Baumgartner, gendre de Mercier, entré au conseil de la SACM en 1951, vice-PDG puis PDG en 1953 de Lille-Bonnières & Colombes, Jean Dollfus et Roger Julia, P-DG d’Alcatel. La SACM est présidée par Roger Boutteville, de 1955 à janvier 1964. A-t-il bénéficié de l’appui de Boutteville, qui comme lui figura au conseil supérieur de l’économie industrielle et commerciale de Vichy ? Ou bien de celui de Jean-Edouard Senn, négociant cotonnier, administrateur depuis 1949 et qu'il a côtoyé au comité de direction de l'Association cotonnière coloniale ?
  12. Georges Laederich est devenu à nouveau administrateur de la SGEMV, le 23 juin 1952, pour combler le poste laissé vacant par la mort de Jean Bouloumié le 3 mars. Le mandat de Laederich a été renouvelé pour 6 ans en 1958 et en juin 1964. En 1954, date du centenaire de l’achat de la Grande source, Laederich est donc membre du conseil, présidé par Germaine Bouloumié, aux côtés de Georges Roque, P-DG de Souchon-Neuvesel, Jean Frébillot, administrateur de Berger-Levrault, choisi pour ses compétences « économiques et bancaires », entré au conseil en septembre 1946 puisque « un poste d’administrateur se trouvait vacant » (celui de Laederich), Bernard de la Motte et Jacques Aguillon : Vittel 1854-1954, Paris, Éditions du Service de documentation économique
  13. Son capital était de 620 millions de francs (17 millions d’euros) en 1950. L’usine principale emploie 700 personnes en 1952. La filature de coton comprend alors 62 000 broches, celle de lin 8 500 et celle de jute1 400. cf. Émeline Osmont, Les Etablissements Badin à Barentin : quand l'usine devient patrimoine, dans Études normandes, 2009 (Lire en ligne).
  14. Né en 1880, ancien officier de cavalerie, saint-cyrien, il a repris l'étude de son père à Épinal. C'est lui qui a présidé la toute première réunion de la Fédération républicaine à Epinal en février 1927. Il sera candidat aux cantonales en 1931, sans succès.
  15. D'origine mosellane où son père travaille à l'imprimerie du quotidien messin Le Lorrain (Le Lorrain, 4 décembre 1933), il a travaillé au Messin puis au Lorrain avant de venir s'installer dans les Vosges vers 1928-1929 pour être rédacteur en chef du Télégramme des Vosges. Il y reste huit ans, jusqu'en août 1936, après son échec aux élections législatives contre Marc Rucart ; il regagne alors Metz pour être le premier rédacteur en chef du Républicain lorrain, fondé en septembre 1936 : "Dans la presse spinalienne", L'Express de l'Est, 28 août 1936, Ibid., "Un nouveau confrère", 13 septembre 1936. Il est ensuite journaliste au Progrès de la Somme puis est après le second conflit mondial éditorialiste et grand reporter au Courrier picard : Jacques Béal, Histoire d'un quotidien régional, Le Courrier Picard, 1993, François Roth, Le temps des journaux 1860-1940, Presses universitaires de Nancy, 1983, p. 66, 232 (confusion entre Le Télégramme des Vosges, L'Express de L'Est et La Liberté de L'Est).
  16. Outre Laederich, sont membres de son comité Alfred Thinesse (vice-président, futur maire d'Epinal, ancien de la liste Brouaux), Marcel Couchoux, secrétaire général (assureur, secrétaire de la section spinalienne de la Légion vosgienne, qui aurait été membre de la Solidarité française en 1934 : Le Télégramme des Vosges, 19 février 1934), Pierre Gondouin (animateur de la section spinalienne de la Solidarité française en 1935 (Le Télégramme des Vosges, 18 avril 1935), Jean Bailly, dirigeant des JP des Basses-Vosges (Le Télégramme des Vosges, 31 mai 1934), Fellmann, Depreux, Bihr, Beaumont, Strobel (membre des JP), et des anciens conseillers municipaux ayant figuré sur la liste Brouaux, Emile Albiser (employé de commerce) et Camille Schamber (négociant). René Brouaux en est le président d’honneur. Il préside aussi la société des officiers de réserve d'Epinal et de sa région, dont sont membres du comité Couchoux, Thinesse, Schamber : Le Télégramme des Vosges, 22 janvier 1935.
  17. Né le 16 avril 1883, titulaire de la croix de guerre et de la Légion d'honneur. Il est entré aux Ets Laederich en 1911 et a gravi assez rapidement les échelons. Il est aussi président d'honneur du Front national de Saint-Dié en 1935 et, comme son patron, il est proche du PSF et du Rassemblement national lorrain à partir de 1936. Les deux hommes sont souvent cités ensemble dans les comptes rendus de presse qui listent les personnalités assistant aux réunions politiques des années 1930. Il a également été membre du conseil départemental pendant l'Occupation.
  18. Marcel Auguste Joseph Doligez (1891-1979), ingénieur civil des mines et de l'école supérieure d'électricité, membre de la Société de physique (janvier 1932) est chevalier en 1915 puis officier de la Légion d'honneur en 1919 à titre militaire (à la suite de sa conduite durant la Première Guerre mondiale comme lieutenant de réserve puis capitaine en 1916 de chasseurs alpins, sept fois cité et plusieurs fois blessé: Journal officiel, 17 septembre 1915, Journal officiel, 18 juillet 1916, Ibid., 15 juillet 1917, Ibid., 20 décembre 1918, Ibid., 11 janvier 1919, Ibid., 16 janvier 1919 ). Il a épousé en 1920 Aline Champier, fille d'Adolphe dit Hippolyte fils Roche-Champier. Avec son beau-père, héritier de la Maison Champier fondée en 1884 par Hippolyte Champier, et Jean Claudius Champier, il a fondé à Tarare en 1923 la SA Ets H. Champier, au capital à l'origine d'un million de francs, une firme de blanchiment, d’apprêt et de teinture, et la SA Blanchiment et apprêts de Tarare (BAT): Le Salut public, 21 novembre 1923, Éléments de biographie. Doligez a été membre de l'Action française de 1926 à 1936.
  19. Parisot (1886-1967) dirige la Jeanne d’Arc, une société anonyme fondée en 1921. C’est une société d’alimentation générale en gros. Il a marié l’un de ses fils, Albert, à la fille de Louis Guillon, Yvonne. Il est commandeur de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.
  20. Geisler (1895-1978) est administrateur-délégué des papeteries des Chatelles, vice-président à partir de 1934 du syndicat général des fabricants de papier et de carton de France et président du groupe régional de l’Est. Il est membre en 1934 du comité de la Fédération des catholiques vosgiens
  21. Charles Masson (1864-1944), ingénieur des Arts et métiers, est administrateur-délégué de la société Mécanique moderne, qu’il a fondée à Nancy en 1906. Ce membre de la Chambre de commerce de Nancy cumule les présidences et les sièges dans de nombreux organismes (professionnels, assurances sociales, anciens élèves, enseignement technique, etc.) : président-fondateur de la Chambre syndicale des constructeurs et fondeurs de l’Est, membre du comité directeur de la fédération de syndicats de la construction mécanique, électrique et métallique de France, président de l’Union des chambres syndicales de l’Est depuis 1925 (La Journée industrielle, 3 mars 1939), président de la Caisse d’allocations familiales de la région de l’Est, président du conseil d'administration de l'école professionnelle de l'Est et de l'école supérieure de commerce de Nancy, etc. : cf. son dossier de la Légion d’honneur sur la base Léonore (Lire en ligne).
  22. Polytechnicien (1913), Charles Friedel est administrateur-délégué des imprimeries Berger-Levrault depuis 1920; il en sera le PDG en 1940, jusqu’en 1965. Il est vice-président de l’Union syndicale des maîtres-imprimeurs de France, vice-président délégué de l’Union des chambres syndicales de l’Est et trésorier de la FAR depuis 1934. Il est lié à la famille Peugeot ; il a épousé la fille de Robert Peugeot, Hélène. Il est le président-fondateur en 1930 de l’Union nancéienne des sociétés de secours mutuels – Charles Masson est membre de son conseil d’administration - et le président d’honneur en 1938 de l’Union mutualiste de Meurthe-et-Moselle. Il siège au conseil d’administration de l’Office d’hygiène sociale et il est enfin le vice-président de la Caisse d’allocations familiales de la région de l’Est, fondée en 1920 et présidée par Charles Masson. Il préside un temps après la Seconde Guerre mondiale l'Union des chambres syndicales de l'Est et la Fédération des associations régionales. Comme tel, il est membre du bureau du CNPF à sa fondation en décembre 1945.
  23. Administrateur-délégué des filatures et tissages de Saint-Nicolas-de-Port (administrateur depuis 1907) et président du conseil d'administration (il est élu administrateur en octobre 1925) et directeur de la Société cotonnière lorraine de Val-et-Châtillon (548 ouvriers et ouvrières en 1937), il est aussi administrateur de la SA Ets Aron frères à Nancy, de la SARL Henri Prêcheur et Cie de Senones, de la SARL André Prêcheur de Saint-Dié. Georges Prêcheur est P-DG de la Société cotonnière lorraine jusqu'en 1961 : Roger Cornibé, Histoire de l'industrie textile dans la vallée de la Haute-Vezouze, RC éditions, 2004.
  24. Payelle (1885-1969), ingénieur de l’École centrale, a succédé à son père René, décédé en 1924, à la tête de la SA des mines de Rosières-Varangéville et du comptoir des sels de l’Est (Société commerciale des sels Socosel de Nancy). Il siège au conseil d'administration d'autres sociétés, dont la société des grands hôtels de Vittel (La Journée industrielle, 23 mars 1928), Produits céramiques de Rambervillers (L'Est républicain, 11 avril 1925, p. 9). Il est aussi délégué régional de la Société française de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge) (Annuaire de la SSBM, 1935).
  25. André Lion, ingénieur des Arts et manufactures, a épousé en 1921 Simone Claudel, une héritière de la famille Claudel, qui possède les papeteries de Ville-sur-Saulx depuis 1892.
  26.  : Né à Lunéville le 6 janvier 1905, agent d’assurances à Raon-l’Étape depuis 1932, et président du syndicat d’initiatives de la vallée de la Celles, il anime avec l’avocat nancéien Adrien Sadoul l’Union des républicains du canton de Raon-l'Étape, un groupement fondé par le député décédé Constant Verlot. François-Brajon et Sadoul menèrent la liste de droite, d’union nationale d’entente républicaine, aux municipales de 1935. François-Brajon étant élu au premier tour et Sadoul au second. Emile Bergeron du CPRN a donné une conférence pour ce groupement en décembre 1934. Il a été administrateur et rédacteur du Messager vosgien, petit périodique d'Emmanuel Geisler, dont Laederich est administrateur, et délégué local du Centre de propagande des républicains nationaux. Il s’est présenté aux cantonales de 1937 contre le radical-socialiste Charles Weill, sans succès. Il adhère au PSF, au RNL, et également au PPF, de 1937 à 1939. Sous l'Occupation, Laederich a songé à lui pour un poste officiel, celui de délégué départemental à l’Information, en 1942. Il est à la place nommé délégué régional des sociétés secrètes, pour les trois départements lorrains. Il sera un délateur antisémite, en relation avec Xavier Vallat, sera jugé en 1946 et condamné à cinq ans de travaux forcés : cf. aussi Laurent Joly, "La délation antisémite sous l'Occupation", Vingtième siècle. Revue d'histoire, 2007/4 (no 96), Lucien Sabah, Une police politique de Vichy : le Service des sociétés secrètes, Klincksiek, 1996, p. 37 : audition de François-Brajon, 19-9-1945, François Moulin, Lorraine années noires. De la collaboration à l’épuration, La Nuée bleue, 2009.
  27. Pierre Durupt, Hommes et femmes du textile dans les Hautes-Vosges: influences sociales et culturelles de l'industrie textile sur la vie des vallées vosgiennes aux XIXe et XXe siècles, Société d'histoire locale de Remiremont et de sa région, 1990, p. 105. Ce bi-hebdomadaire, paraissant le mercredi et le samedi, couvre l'arrondissement de Remiremont depuis 1888. Ce journal a été très nettement républicain depuis sa création mais il a évolué progressivement vers la droite. Il est longtemps contrôlé par l'industriel Edouard Pinot, de Rupt-sur-Moselle. Il est dirigé par Charles Courtin-Schmidt, qui abandonne la fonction de rédacteur en chef à Gustave Lesaing (1888-1981, catholique militant - membre du comité de l'Union diocésaine des Vosges de l'ACJF, orateur de la Fédération des catholiques vosgiens affiliée à la Fédération nationale catholique - et militant « républicain national », futur résistant et président de l'Union mutualiste des Vosges) à partir du début de l'année 1937. Ce dernier fait du périodique un journal nettement marqué à droite, très hostile au Front populaire et au communisme, prônant sans relâche l'union des « nationaux » et soutenant le PSF. Le journal a été en voie de réorganisation à la fin de l'année 1936 : les administrateurs les plus âgés, en place depuis 1904, ont laissé la place à une nouvelle génération d'administrateurs, parmi lesquels Georges Laederich.
  28. Né à Saint-Laurent près d'Épinal, Huin est entré en 1936 à L'Express de l'Est comme journaliste chargé des informations locales. C'est lui qui réussit à faire reparaître le journal en août 1940 après la défaite. Promu secrétaire de rédaction, il ambitionne le poste de rédacteur en chef, dénonçant notamment comme franc-maçon Louis Leroux. Il entre au début de l'année 1944 à L'Écho de Nancy et gagne Berlin où il est le correspondant de ce journal aux mains des Allemands : L'Est républicain, 2 octobre 1946. Il est jugé en octobre 1946 et condamné à mort, et fusillé en janvier 1947.
  29. Le comte Bernard du Perron de Revel, fils d'un officier, ingénieur de l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures, est à sa mort en 1958 vice-Président directeur général des Raffineries de sucre Saint-Louis et PDG de filiales comme la Compagnie Sucrière Marocaine (COSUMA). Il est entré en 1920 comme ingénieur dans l'entreprise qu'a fondé et dirigé son grand-père, Henry Bergasse : cf. Olivier Lambert, Marseille entre tradition et modernité: Les espérances déçues (1919-1939), Chambre de Commerce et d'Industrie Marseille-Provence, 1995, Laurence Américi, Xavier Daumalin, Les dynasties marseillaises: de la Révolution à nos jours, Perrin, 2010. C'est un cousin germain de Dominique Sordet.
  30. Fils d'instituteurs de Vittel, médecin diplômé de l'école coloniale de médecine de Paris, ancien médecin sanitaire de la Compagnie générale transatlantique, Jacquot a présidé avant la guerre à Remiremont la Ligue des droits de l'homme (à partir de mai 1933) et la section locale des anciens combattants républicains (à partir de novembre 1936) et a été vice-président du comité local du Front populaire (constitué en juillet 1936) et de la Ligue de l'enseignement et délégué cantonal de l'enseignement public. Membre de la Jeune République, il s'est présenté à une élection législative partielle en mai 1939 contre Marcel Deschaseaux, candidat de droite, sans succès mais il est parvenu à mettre ce dernier en ballottage (collection en ligne de L'Express de l'Est). Il sera le premier médecin de la colonie française installée à Sigmaringen en 1944-1945 ; il y exercera un temps aux côtés de l'écrivain Louis-Ferdinand Céline qui le mentionne.
  31. Le quotidien, qui prend la suite de l'Express de l'Est, parait d'octobre 1944 au 11 mars 1945 (Notice de la BNF). La Liberté de l'Est lui succède. Savouret, socialiste, cadre de Ceux de la Résistance (cf. sa biographie : site ecrivosges.com, notice biographique de Savouret, site maitron.fr, notice biographique) démissionne du CDL en mars 1945 ; il est remplacé par Joseph Negri, fondateur et rédacteur en chef du Réveil des Vosges, l'organe procommuniste du comité vosgien du Front national, qui mène campagne contre Laederich, avant et après son arrestation.

Références modifier

  1. Archives départementales des Vosges, État civil numérisé.
  2. « Archives commerciales de la France : journal hebdomadaire... », sur Gallica, (consulté le ).
  3. « Biographie de F.R. Laederich dans le Dictionnaire des Vosgiens célèbres », sur www.ecrivosges.com (consulté le ).
  4. L'Est républicain, 8 mars 1924, p. 6.
  5. « Archives commerciales de la France : journal hebdomadaire... », sur Gallica, (consulté le ).
  6. Claude Ferry, La Blanchisserie et teinturerie de Thaon: 1872-1914, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1992, Gilles Grivel, « Les industriels vosgiens du textile et la vie politique, de la monarchie de juillet à 1940 », in Jean-Paul Rothiot, Jean-Pierre Husson, Pierre Heili (dir.), Le Thillot. Les mines et le textile. 2 000 ans d’histoire en Haute-Moselle, Société d’émulation des Vosges, 2008
  7. L'Express de Mulhouse, 14 mai 1932.
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  9. La Journée industrielle, 6 avril 1921.
  10. Bulletin des annonces légales, 9 juin 1930.
  11. Les Assemblées générales, 1922.
  12. L'Est républicain, 29 janvier 1927.
  13. BNF/gallica : Le Petit parisien, 12-3-1915, Le Temps, 11-3-1915, Le Matin, 4-4-1917.
  14. La citation est de Patrick Cabanel, Les protestants et la République : de 1870 à nos jours, Ed. Complexe, 2000, p. 80
  15. Jean-François Colas, « Laederich, Georges René », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t. 3 H-L, Paris, Les Éditions de Paris Max Chaleil, 2022 p. 559-560
  16. Annie Kriegel, Aux origines du communisme français 1914-1920, Tome I, Mouton et Co, 1964, p. 511
  17. Jean Garrigues, Les patrons et la politique, op, cit., p. 179
  18. L'Express de Mulhouse, 26 février 1927.
  19. a et b Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 52.
  20. Duc de Brissac, En d'autres temps (1900-1939), Grasset, 2003 ; Nathalie Duval et P. Clastres, « Bien armé pour la vie ou Français je suis. Deux modèles scolaires concurrents : L’École des Roches et le Collège de Normandie », Les Études Sociales, n° 137, 1er semestre 2003, p. 21-35.
  21. Nathalie Duval, « Un collège « à l’anglaise dans la campagne normande » 1902-1972, Études normandes, mars 1992, p. 39-49 (Lire en ligne). Cf. aussi Nathalie Duval, L’École des Roches, Belin, 2009 : Comparant l’origine sociale des élèves des deux écoles, elle relève que le collège « n’a donc rien à envier à l’École des Roches ; il apparaît même plus aristocratique et il est dominé (…) par une forte présence de la bourgeoisie » parisienne, normande, du Nord, de l’Est, de Lyon et de Bordeaux (p. 235).
  22. Bulletin de la Chambre de commerce de Paris, 25 décembre 1920.
  23. « Figaro : journal non politique », sur Gallica, (consulté le )
  24. Cf. Le Temps, 29 septembre 1919, "Informations diverses", le dossier de la Légion d'honneur de Robert Verdet-Kleber sur la base Léonore et le dossier de son père Maurice Verdet-Kleber: Dossier de la Légion d'honneur de Maurice Verdet-Kleber, Papeteries de Rives dans l'Annuaire industriel de 1925, Carole Darnault, Rives, la mémoire du papier: Histoire d'une papeterie dauphinoise, Presses universitaires de Grenoble, 2000.
  25. L'Express de l'Est, 24 février 1923.
  26. Vosges-Matin, 24 février 2018, Avis de décès.
  27. Journal des débats, 10 mars 1929.
  28. Le Figaro, 7 janvier 1937
  29. Le Figaro, 24 janvier 1942.
  30. « Le carnet du jour », Le Figaro, 19 octobre 1947
  31. « Société Charles Laederich Fils et Cie », Le Télégramme des Vosges, 30 novembre 1919
  32. a et b Jean-François Colas, « Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939 », dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 52
  33. Le Télégramme des Vosges, 28 septembre 1922.
  34. L'Est républicain, 8 mars 1924. Capital de cette société: 1 million de francs.
  35. Il meurt à cette date, à Paris 7e, 25 rue Barbet-de-Jouy. Ses obsèques ont lieu le 22 mars 1932 à Moussey. Son épouse meurt en 1951. Ils sont tous deux inhumés à Moussey.
  36. Le Télégramme des Vosges, 24 avril 1935, p. 6, L'Est républicain, 28 avril 1935.
  37. Le Télégramme des Vosges, 22 décembre 1937.
  38. Bulletin des annonces légales, 5 avril 1943.
  39. Bulletin des annonces légales, 10 février 1953, Ibid., 26 octobre 1959
  40. Bulletin des annonces légales, 18 juillet 1960.
  41. Le Télégramme des Vosges, 24 avril 1935.
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  50. Bulletin de l'Association cotonnière coloniale, , Bulletin de l'Association cotonnière coloniale, juillet 1939
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  52. Jean-François Colas, « Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939 », dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 71.
  53. Le Télégramme des Vosges, 27 novembre 1937, p. 3, Ibid., 9 décembre 1937.
  54. Claude Malbranke, Le Rotary-Club en France sous Vichy, L’Harmattan, 1996, p. 166-167.
  55. Nathalie Duval, « Un collège « à l’anglaise dans la campagne normande » 1902-1972, Études normandes, mars 1992, op. cit.
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  62. Revue de l'économie contemporaine, avril 1943, n° 12, p. 33
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  70. Proceedings of the 1st international conference of manufacturers, 1951, p. 14, L'Est républicain, 14 novembre 1951. Cf. Régis Boulat, « Regards et expériences croisés : les milieux économiques français et américains au tournant des années 1950 : l’heure de la productivité », dans Olivier Dard, Hans-Jürgen Lüsebrink (dir.), Américanisations et anti-américanismes comparés, Presses univ. du Septentrion, 2008, p. 66-68.
  71. « Pour sauver l'industrie textile », L'Est républicain, 25 octobre 1955
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  73. L’École des Roches, histoire, images et paroles d'hier, d'aujourd'hui et de demain (Lire en ligne).
  74. "HISPANO-SUIZA ABSORBE LA SOCIÉTÉ ALSACIENNE DE CONSTRUCTIONS MÉCANIQUES", Le Monde, 28 juin 1965.
  75. Le Journal des débats, Le Temps, 22 mars 1932 : le gouverneur, le gouverneur honoraire (Moreau) et les deux sous-gouverneurs de la Banque de France, le président du conseil d’administration de la Compagnie de l’Est, Cordier, président du PLM, le gouverneur du Crédit foncier, le baron James de Rothschild, le baron Hottinguer, Charles Sergent, Roger Lehideux, le baron James de Neuflize, William d'Eichthal, François et Guy de Wendel, Henri de Peyerimhoff, Lambert-Ribot, Ph. Vernes, Robert Darblay, le marquis de Vogüé, Louis Marlio, Le Mire et Plichon, députés, Edmé Sommier mais aussi Paléologue, académicien et ambassadeur de France, le comte Fr . Pillet-Will, de Witt-Guizot, Georges Blondel, le comte Étienne Bandy de Nalèche, etc.
  76. Le Journal des débats, 19-7-1934, Ambassades et légations, mai 1936 : mariage d’Hubert de Turckheim et de Solange de Watteville, à l’église de l’étoile.
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  78. Le Figaro, 27-8-1936, 27-8-1937, 20-8-1937, 14-8-1938, Le Sport universel illustré, 1-9-1935 (société du concours hippique : son nom est orthographié Loederich)
  79. Gustave Courbet, 1819-1877 : Exhibition 1959-1960, Philadelphia, Museum of Art, Ibid., Museum of fine Arts, Boston, volume 1, 1959 ; Annual report of the Museum of fine arts Boston, 1960, p. 123, Gustave Courbet : hôtel de ville d’Ornans, 1962, La Biennale di Venezia, 1954, volume 27 ; The french portrait, 1550-1850, 1996, site internet de Christie’s, Pissaro : critical catalogue of paintings, volume 3, Wildenstein Institute, 2005, p. 774.
  80. Le Télégramme des Vosges, 5 juillet 1922.
  81. Le Télégramme des Vosges, 30 mai 1927, Ibid., 29 juillet 1928.
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  89. Jean-François Colas, Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun, dans Jean El Gammal, Jérôme Pozzi (dir.), Le Grand Est (1870-2019). Forces et cultures politiques, Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine, 2019, p. 144.
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  97. Jean-François Colas, Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun, op. cit., p. 144
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  99. Jean-François Colas, Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun, op. cit., p. 147
  100. Le Télégramme des Vosges, 7 février 1927.
  101. a et b Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 53.
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  107. Le Télégramme des Vosges, 21 avril 1929
  108. L'Express de l'Est, 30 avril 1929, Ibid., 5 mai 1929, Ibid., 6 mai 1929, pp. 1-2, Ibid., 8 mai 1929, pp. 1-2, Le Télégramme des Vosges, 7 mai 1929, Le Télégramme des Vosges, 9 mai 1929. Sur les suites judiciaires : L'Express de l'Est, 3 juillet 1929, Ibid., 19 octobre 1929, Le Télégramme des Vosges, 4 juillet 1929, Ibid., 26 octobre 1929 (Me Nejean perd son procès en diffamation).
  109. Le Télégramme des Vosges, 6 avril 1930, Ibid., 7 avril 1930, Le Journal des débats, 8 avril 1930.
  110. Le Télégramme des Vosges, 4 août 1930. Sur la polémique née de la venue du ministre et sur le rôle de Laederich : La Pie vosgienne, 20 août 1930, p. 2-13.
  111. Bec et ongles, 2 avril 1932.
  112. Le Télégramme des Vosges, 2 décembre 1933
  113. Le Télégramme des Vosges, 8 février 1931. Bergeron a donné une conférence pour l'Entente républicaine et sociale en 1930 à Epinal : Le Télégramme des Vosges, 22 décembre 1930.
  114. Le Télégramme des Vosges, 12 décembre 1934 (aux côtés d'un de ses directeurs, Jules Py).
  115. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 55.
  116. Le Télégramme des Vosges, 26 mars 1934, L'Express de l'Est, 26 mars 1934, « M. Philippe Henriot à Epinal et autres incidents... », La Croix, 27 mars 1934 : « la vérité commande à signaler la peu élégante manière de certains éléments d’ordre qui empêchèrent presque systématiquement » les quatre contradicteurs de présenter leur programme. Des bagarres ont éclaté à l’extérieur de la salle, faisant une douzaine de blessés. C’est que, selon Le Populaire, « tout Epinal ouvrier était dehors », devant la salle, chantant l’Internationale et conspuant Henriot. A la sortie du meeting, en réponse à la Marseillaise, les « travailleurs entonnèrent l’Internationale » à nouveau : Le Populaire, 27 mars 1934.
  117. Le Télégramme des Vosges, 28 mai 1934. Son service d’ordre était assuré par des militants des JP, de la Solidarité française et de l’Action française.
  118. Le Télégramme des Vosges, 20 juin 1935, Ibid., 17 juin 1935.
  119. Notice de la BNF.
  120. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, op. cit., p. 55-56.
  121. Le Télégramme des Vosges, 18 mars 1936, p. 3, Le Figaro, 20 mars 1936, "L'activité Croix de Feu, p. 4.
  122. Le Télégramme des Vosges, 15 mars 1936.
  123. Le Télégramme des Vosges, 23 août 1935.
  124. Le Télégramme des Vosges, 11 novembre 1935, L'Action française, 12 novembre 1935
  125. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, op. cit., p. 57
  126. L'Action française, 29 décembre 1933, Ibid., 2 octobre 1934, La dissolution des ligues d'AF, L'Action française, 6 mars 1936, L'Action française, 17 novembre 1936 (Lettre de Jeanmaire).
  127. Laederich était son témoin de mariage : L'Express de l'Est, 12 avril 1931. Biographie de Louis Jeanmaire sur le site ecrivosges.com.
  128. Le Temps, 27 avril 1935.
  129. Le Matin, 27/6/1935.
  130. Le Télégramme des Vosges, 7 juillet 1936 (réunion de Raon-l'Étape, avec notamment Adrien Sadoul, du RNL, Louis Marin, François Valentin), L'Express de l'Est, 25 janvier 1937, Le Télégramme des Vosges, 25 janvier 1937 (réunion du RNL à Rouceux).
  131. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 57-58.
  132. François Moulin, op. cit., p. 277 et 299, Jean-François Colas, dans Histoire de l'Europe libérale, op. cit., p. 265
  133. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, op. cit., p. 60-61.
  134. La CIC centralise les fonds de propagande du patronat de la région lyonnaise : cf. Annie Lacroix-Riz, De Munich à Vichy: L'assassinat de la Troisième République 1938-1940, Armand Colin, 2008.
  135. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, op. cit., p. 62-64
  136. Notice de la BNF.
  137. Robert Soucy, Fascismes français ?: 1933-1939. Mouvements antidémocratiques, Autrement, 2004, p. 318
  138. Notice de la BNF, Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, op. cit.
  139. Ibid., p. 65
  140. Cf. Jean-Michel Barreau, Vichy contre l’école de la République, Flammarion, 2001. Le général Madelin est le frère de Louis Madelin.
  141. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, op. cit., p. 81-82.
  142. Ibid., p. 83.
  143. Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, Société de l'histoire de la guerre, Centre national de la recherche scientifique, Presses universitaires de France, 1974, p. 98
  144. Le Monde, 23 mai 1949
  145. Annie Lacroix-Riz, Le choix de la défaite, les élites françaises dans les années 1930, Armand Colin, 2010 : cette historienne décrit les commanditaires de l'agence comme une « nébuleuse patronale catholique ». Laederich est cependant protestant.
  146. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, op. cit., p. 77-79.
  147. G. Riond, Chroniques d’un autre monde, Paris, France-Empire, 1979, p. 105.
  148. Claude Ferry, L'Express de l'Est (1921-1944), in L'Est républicain 1889-1989. Le quotidien dévoilé, Éditions de l'Est, 1990, p. 71, François Moulin, op. cit., p. 299.
  149. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, op. cit., p. 74
  150. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, op. cit., p. 80.
  151. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, op. cit., p. 83-85.
  152. Jean-François Colas, dans Histoire de l'Europe libérale, op. cit., p. 268
  153. Le Télégramme des Vosges, 25 novembre 1937
  154. Jean-François Colas, dans Histoire de l'Europe libérale, op. cit., p. 267-268
  155. La Journée industrielle, 8 juillet 1939.
  156. Jean-François Colas, Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun, dans Jean El Gammal, Jérôme Pozzi (dir.), Le Grand Est (1870-2019). Forces et cultures politiques, Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine, 2019, pp. 144-147.
  157. Michèle Cointet-Labrousse, Vichy et le fascisme. Les hommes, les structures, les pouvoirs, Bruxelles, Ed. Complexe, 1987, p. 64; Michèle Cointet, Le conseil national de Vichy : vie politique et réforme de l'État en régime autoritaire, thèse de doctorat, Université de Paris X-Nanterre, 1984, Le Temps, 26 janvier 1941.
  158. Le Journal, 12/6/1941, Informations générales, 27/5/1941, Ibid., 17/6/1941, p. 752.
  159. Le Journal, 15/11/1941, Ibid., 29/10/1941, Informations générales, 4/11/1941, Ibid., 18/11/1941.
  160. Le Petit Parisien, 7 janvier 1942.
  161. Aujourd'hui, 31 mars 1941, Achille Dauphin-Meunier, "Liaisons interprofessionnelles régionales" (Laederich préside une séance du Centre d'études des jeunes patrons).
  162. Jean-François Colas, dans Histoire de l'Europe libérale,, op. cit., p. 268.
  163. L'Atelier, 25 avril 1942.
  164. Au Travail, 14 février 1942.
  165. Le Progrès de la Somme, 6 novembre 1943, Ibid., 7 novembre 1943.
  166. Jean-Pierre Le Crom, Syndicats, nous voilà!: Vichy et le corporatisme, Éditions de l'Atelier 1995, p. 176-177.
  167. La France socialiste, 17 mai 1944 (photographie)
  168. L'Est républicain, 8 octobre 1946.
  169. Jean-François Colas, « Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939 », op. cit., p. 86-88.
  170. Jean-François Colas, Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun, op. cit., pp. 149-150. Son adhésion est signalée dans quelques ouvrages, mais sans précisions ni sources : Dominique Lormier, Les années interdites: Auteurs, journalistes et artistes dans la collaboration, Archipel, 2018.
  171. Ibidem.
  172. Pierre Péan, Vies et morts de Jean Moulin, Fayard, 2014, Ibid., Le Mystérieux Docteur Martin (1895-1969), Fayard, 2014.
  173. Cité par la brochure Les Cahiers de la résistance. Les ultras de la collaboration : Inter-France. T. II.
  174. Jean-François Colas, Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun, op. cit., pp. 147-148.
  175. Henry Coston, Dictionnaire de la vie politique française, Paris, La Librairie française, 1967, p. 553-554 et p. 589.
  176. Dominique Sordet, Six ans de combat, 1943, p. 11
  177. Je suis partout, Lucien Rebatet, "Dominique Sordet ou les chemins d'un politique", 16 octobre 1942, p. 8
  178. a et b Jean-François Colas, Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun, op. cit., pp. 151-152.
  179. Gérard Bonet, L'agence Inter-France de Pétain à Hitler. Une entreprise de manipulation de la presse de province (1936-1950), édition du félin, 2021, p. 395.
  180. Ibid., p. 148.
  181. Jean-Pierre Harbulot, op. cit.
  182. « Le grand industriel vosgien M. Georges Laederich parle de la Relève », L'Écho de Nancy, 7 août 1942
  183. Le Petit Troyen, 6 août 1942. Cf. aussi : L'Indépendant de la Charente-Inférieure, 19 septembre 1942
  184. L'Ouest-Eclair, 4 novembre 1942.
  185. « Le Lien publie son cahier de novembre », L'Écho de Nancy, 17 novembre 1942.
  186. L'Express de l'Est, 2 avril 1943 et 6 avril 1943.
  187. L'Express de l'Est, 22 juin 1943.
  188. « Le docteur Bran à Épinal », L'Echo de Nancy, 23 mars 1944.
  189. L'Express de l'Est, 4 mars 1941
  190. L'Echo de Nancy, 22/23 novembre 1941, L'Express de l'Est, 25 juin 1943.
  191. Futur résistant du Réseau Kléber, arrêté en 1942 et déporté. cf. son témoignage sur ses activités de résistance en 1950 : Lire en ligne sur le site francearchives.fr, Notice biographique dans la Revue des deux mondes.
  192. Jean-François Colas, Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun, op. cit. pp. 149-150 et p. 153. Cf. http://www.resistance-deportation.org/spip.php?article58.
  193. Édité à Épinal, ed. du Sapin d'or, 1976, p. 250-255. Il se fonde sur les accusations du procureur lors du procès
  194. Jean-François Colas, Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939, dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 51.
  195. Gérard Bonet, L'agence Inter-France de Pétain à Hitler. Une entreprise de manipulation de la presse de province (1936-1950), édition du félin, 2021, p. 686-687
  196. Ibid., p. 89
  197. Richard Vinen, The politics of french business 1936-1945, Cambridge University Press, 2002, p. 195-196. L'auteur présente faussement Laederich comme « the head of the Comité d’organisation for the textile industry ». Laederich avait aidé Warnier en juin 1940, lorsque ce dernier fut blessé.
  198. Jean-Raymond Tournoux, L'histoire secrète : la Cagoule, le Front populaire, Vichy, Londres, Plon, 1965, Annie-Lacroix-Riz, La non-épuration en France de 1943 aux années cinquante, Paris, Armand Colin, 2019 (L'auteur évoque Laederich et son dossier judiciaire mais passe sous silence son arrestation et sa condamnation).
  199. L'Est républicain, 15 octobre 1946, L'Est républicain, 16 octobre 1946, Ibid., 17 octobre 1946, L'Est républicain, 18 octobre 1946, Ibid., 19 octobre 1946.
  200. L'Eclair de L'Est, 15 octobre 1946, Ibid., 16 octobre 1946, Ibid., 17 octobre 1946, Ibid., 18 octobre 1946, Ibid., 19 octobre 1946, Ibid., 21 octobre 1946
  201. L'Est républicain, 21 octobre 1946, François Moulin, op. cit., p. 296-300, Annie Lacroix-Riz, Industriels et banquiers français sous l'Occupation, Armand Colin, 2013.
  202. Jean Garrigues, Les patrons et la politique : 150 ans de liaisons dangereuses, Perrin, 2011, p. 202.
  203. L'Humanité, 16 avril 1952
  204. L'Humanité, 20 mars 1952. Cf. aussi Ce Soir, 14 mars 1952 (Laederich est présenté comme le directeur d'Inter-France et le principal soutien financier de Ducreux alias Tacnet) et « Nouvelles révélations sur le sandale Tacnet-Ducreux »,L'Écho du Centre (journal communiste), 23 février 1952 (Lire en ligne) : Laederich est présenté approximativement comme le « fondateur de l'agence de presse nazie Inter-France, président du groupe collaboration » et l'article affirme qu'il est toujours en prison (ce qui est faux), que Ducreux-Tacnet était son adjoint et que Laederich l'a appuyé.
  205. Gilles Morin, « Scandale à l’Assemblée : itinéraire d’un imposteur, de la collaboration au Parlement », Parlement(s), vol. 27, no 1, 2018 : l'auteur signale que la presse communiste met en cause Laederich
  206. Sigfrido M. Ramirez Pérez, « The European Committee for Economic and Social Progress : business networks between Atlantic and European Communities », dans Wolfram Kaiser, Brigitte Leucht, Michael Gehler (dir.), Transnational networks in regional integration - Governing Europe, 1945-1983, Palgrave Macmillan, 2010, p. 61-84 (Laederich est cité en note, p. 83).
  207. Jean-François Colas, dans Histoire de l'Europe libérale, op. cit., p. 266.
  208. Jean-François Colas, Histoire de l'Europe libérale, op. cit., p. 271. Sur le CRC, cf. Régis Boulat, « Du Centre de recherche des chefs d’entreprise à l’Institut de l’entreprise ou « comment gagner la guerre des idées » dans la seconde moitié du XXe siècle » dans Olivier Dard, Gilles Richard (dir.), Les droites et l’économie en France au XXe siècle, Riveneuve éditions, 2011, p. 27-53
  209. Jean-François Colas, dans Histoire de l'Europe libérale, op. cit., p. 273
  210. APMSS, n° 4, mars 1961, p. 2.
  211. Jean-François Colas, « Laederich, Georges René », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t. 3 H-L, Les Éditions de Paris Max Chaleil, 2022
  212. Le Monde, 15/10/ 1955, Centenaire du maréchal Pétain, 1856-1956, p. 7-9, Bulletin de l'ADMP, no 14, octobre 1955, Henry Coston, Partis, journaux et hommes politiques d'hier et aujourd'hui, Paris, Lectures françaises, décembre 1960, p. 194. L'auteur de l'article de Lectures françaises évoque faussement un comité d'honneur au lieu du comité du centenaire. Inexactitude reprise à propos de Laederich dans Philippe Kerrand (L'étrange colonel Rémy, Champ Vallon, 2020), François Denord (Néo-libéralisme, version française : histoire d'une idéologie, 2007, p. 219) ou Jean Solchany (Wilhelm Röpke, l’autre Hayek: Aux origines du néolibéralisme, éditions de la Sorbonne, 2020, p. 206)
  213. Le Maréchal (organe de l'ADMP), no 43, août-septembre 1964, no 51, mars-avril 1966, no 53, juillet-août 1966, no 56, janvier 1967, no 59, juillet-septembre 1967, no 64, mars 1968. Le Maréchal fait part de sa « profonde émotion » pour annoncer son décès dans les numéros de novembre et de décembre 1969.
  214. Jean-François Colas, « Laederich, Georges René », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), op. cit.
  215. Jean-Claude Demory, Georges Bidault (1899-1983), Julliard, 1995, chap. 28.
  216. Le Monde, 24/12/1960, La Nation française, 14 décembre 1960, L’Indépendant du Sud et du Centre-Ouest, n° 158, décembre 1960, Combat, 12 décembre 1960.
  217. La Nation française, 21 décembre 1960.
  218. La Voix du Limousin, 23-3-1962
  219. Rémy, La grande prière de Chartres, éditions France-Empire, 1963.
  220. Philippe Kerrand, L'étrange colonel Rémy, Champ Vallon, 2020.
  221. Le Monde, 28/11/1967
  222. La Défense, mai 1962. Le SPES, fondé et animé par Jean La Hargue, est aussi appelé le Secours populaire aux familles des personnes épurées ou sanctionnées.
  223. Jean-François Colas, Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien, dans Collectif, Histoire de l'Europe libérale, Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe-XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 272-280
  224. « L'ANNIVERSAIRE DE LA RÉVOLUTION HONGROISE », Le Monde, 3 novembre 1966 (Lire en ligne).
  225. Les Cahiers du CEPEC, n° 20, Les Dossiers du CEPEC, n° 22.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • François Broche, Dictionnaire de la collaboration. Collaboration, compromissions, contradictions, Belin, 2014.
  • Jean-François Colas, Les Droites nationales en Lorraine dans les années 1930 : acteurs, organisations, réseaux, thèse de doctorat, Université de Paris X-Nanterre, 2002, 3 volumes.
  • Jean-François Colas, « Patronat et réseaux d'influence : l'exemple de Georges-René Laederich, ou les ambiguïtés du néolibéralisme chrétien », dans Dominique Barjot, Olivier Dard, Frédéric Fogacci et Jérôme Grondeux (dir.), Histoire de l'Europe libérale. Libéraux et libéralisme en Europe, XVIIIe-XXIe siècle, Nouveau monde éditions, 2016, p. 265-280.
  • Jean-François Colas, « Georges René Laederich (1898-1969), un industriel en politique. De l’engagement volontaire contre l’Allemagne en 1916 à l’acceptation du Marché commun », dans Jean El Gammal, Jérôme Pozzi (dir.), Le Grand Est (1870-2019). Forces et cultures politiques, Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine, 2019, p. 143-157.
  • Jean-François Colas, « Georges Laederich (1898-1969) : le combat d'un industriel vosgien contre le Front populaire et le communisme, 1934-1939 », dans les Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 2018, p. 51-89.
  • Jean-François Colas, « Laederich, Georges René », dans Patrick Cabanel et André Encrevé, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t. 3 H-L, Paris, Les Éditions de Paris / Max Chaleil, (ISBN 9782846213332), p. 559-560
  • Henry Coston, Partis, journaux et hommes politiques d'hier et aujourd'hui, Paris, Lectures françaises, .
  • Henry Coston, Dictionnaire de la vie politique française, Paris, La Librairie française, 1967.
  • Pierre Durupt, Hommes et femmes du textile dans les Hautes-Vosges : influences sociales et culturelles de l'industrie textile sur la vie des vallées vosgiennes aux XIXe et XXe siècles, Société d'histoire locale de Remiremont et de sa région, 1990.
  • Jean-Pierre Harbulot, Le Service du travail obligatoire: la région de Nancy face aux exigences allemandes, Presses universitaires de Nancy, 2003.
  • François Moulin, Lorraine années noires. De la collaboration à l’épuration, La Nuée bleue, 2009.
    Quelques erreurs factuelles concernant Laederich
  • Georges Poull, L'industrie textile vosgienne 1765-1981, Rupt-sur-Moselle, chez l'auteur, 1982.
  • Georges Poull, « Les Usines textiles de Rupt-sur-Moselle », dans Dialogues transvosgiens : Colloques d'histoire des Hautes-Vosges, 2000, no 15, p. 31-40.
  • Georges Poull, Bon pour le STO : chronique d'une jeunesse perdue dans la guerre, Gérard Louis, 2002.
  • Albert Ronsin (dir.), Dictionnaire biographique illustré : les Vosgiens célèbres, Vagney, Éd. Gérard Louis, 1990.
    Des erreurs dans la notice biographique
    .

Liens externes modifier