George Keith, 10e comte Marischal est un officier d'armée écossais né le à Inverurie Castle et mort le à Berlin. Il porte le titre d'Earl Marischal ou comte-maréchal d'Écosse car celui-ci est héréditaire au sein du clan Keith.

George Keith
Titre de noblesse
Comte Marischal (en)
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Diplomate, militaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
William Keith (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Mary Drummond (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Lady Mary Keith (d)
James Francis Edward Keith
Lady Anne Keith (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Idéologie
Arme
Distinction

Biographie

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George Keith sert d'abord avec distinction sous Marlborough mais refuse, après la mort de la reine Anne en 1715, de reconnaître pour roi George Ier. Comme les Jacobites, il veut faire proclamer roi le fils de Jacques II: Jacques François Stuart. A la fuite du prince, il est condamné à mort par le parlement et quitte l'Angleterre. Il entre au service de l’Espagne et devient maréchal de camp. George Keith gagne ensuite la Prusse et devient ministre et ami de Frédéric II. Il est d'abord chargé de représenter le roi de Prusse à la Cour de Versailles puis, en 1754, il est nommé par Frédéric II, gouverneur de la principauté de Neuchâtel[1], fonction qu'il remplit jusqu'en 1768. C'est à cette occasion qu'il se lie d'amitié avec Jean-Jacques Rousseau alors en exil à Môtiers de 1762 à 1765 à la suite de la condamnation de l'Emile et du Contrat social. C'est en effet par son entremise que le philosophe se voit accorder un droit de séjour dans la principauté de Neuchâtel.

 
Château de Colombier, demeure du Lord Marischal.

Descriptions

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George Keith, Placido Costanzi, circa 1733

D'Alembert dit de lui : « Milord Maréchal aimait à conter, mais ne contait jamais qu'à propos, avec simplicité, quoique avec finesse, et surtout avec ce bon goût qui écarte les détails inutiles. »

Rousseau, dans ses Confessions, le décrit ainsi : « Milord Maréchal n'est pas sans défaut; c'est un sage, mais c'est un homme. Avec l'esprit le plus pénétrant, avec le tact le plus fin qu'il soit possible d'avoir, avec la plus profonde connaissance des hommes, il se laisse abuser quelquefois, et n'en revient pas. Il a l'humeur singulière, quelque chose de bizarre et d'étranger dans son tour d'esprit. Il paraît oublier les gens qu'il voit tous les jours, et se souvient d'eux au moment qu'ils y pensent le moins: ses attentions paraissent hors de propos; ses cadeaux sont de fantaisie, et non de convenance. Il donne ou envoie à l'instant ce qui lui passe par la tête, de grand prix ou de nulle valeur, indifféremment. »

Gouverneur de Neuchâtel

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Frédéric II place de grands espoirs en George Keith lorsqu'il l'envoie à Neuchâtel. Bien qu'il s'agisse de l'un des gouverneurs les plus actifs durant le règne des Hohenzollern sur Neuchâtel, Keith se lasse vite de cet office. Il échoue dans sa mission de faire codifier le droit civil de la principauté, s'épuise au contact des Neuchâtelois, quitte la principauté en 1759, y retourne en 1762, mais refuse de s'occuper des affaires de Neuchâtel, puis retourne à Berlin et renonce à sa charge en 1766[2].

Notes et références

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  1. Henry, Philippe, 2011, Histoire du canton de Neuchâtel; Tome 2: le temps de la monarchie; politique, religion et société de la Réforme. Éditions Alphil-Presses universitaires suisses. Neuchâtel. (ISBN 978-2-940235-85-8), p. 41.
  2. Wyssbrod, Adrien, 1987-, De la coutume au code : résistances à la codification du droit civil à Neuchâtel sous l'Ancien Régime (ISBN 978-1-7927-2266-0 et 1-7927-2266-4, OCLC 1134680273, lire en ligne), p. 103ss

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « George Keith » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • Jean Couvoisier, « George Keith, maréchal d'Écosse et gouverneur de Neuchâtel, 1754-1768 », dans Revue historique neuchâteloise : Musée neuchâtelois, Neuchâtel, 2007, no 1, p. 59-84.

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