George Gao

infectiologue et virologue chinois
George Gao
Fonction
Membre du comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois
13e comité national de la conférence consultative politique du peuple chinois (en)
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
高福 (Gāo Fú)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université d'Oxford (doctorat)
Beijing Agricultural University (d) (maîtrise (en))
Université agricole du Shanxi (en) (licence (en))Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Distinctions
Liste détaillée
Prix TWAS pour les sciences médicales (d) ()
Prix Nikkei Asie (en) ()
Membre de l'AAAS ()
Membre associé de l'académie africaine des sciences ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Gao Fu (en chinois 高福), dit George Gao, est un médecin chinois. Il est actuellement directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, directeur adjoint de la Fondation nationale des sciences naturelles de Chine et directeur adjoint de l'Académie des sciences de la vie de Pékin.

Biographie modifier

Gao Fu naît à Yingxian, dans la province du Shanxi, en 1961. Issu d'une famille pauvre (son père est menuisier et sa mère agricultrice), il est l'aîné de six enfants. En 1979, il postule à l'université de technologie de Taiyuan. Bien que ses notes dépassent la ligne d'admission, l'école refuse de l'accepter en raison de sa myopie [Note 1]. Gao Fu intègre à contrecœur l'université agricole du Shanxi où il étudie la médecine vétérinaire[1],[2], puis l'Université agronomique de Chine où il est diplômé en 1986 en microbiologie des maladies infectieuses animales. Cela lui permet de réorienter ses études vers les maladies infectieuses : il devient assistant d'enseignement en virologie dans la même université. De 1991 à 1994, il effectue son doctorat en biochimie (virologie moléculaire) à l'Université d'Oxford au Royaume-Uni. Il effectue ensuite ses recherches post-doctorales à l'Université de Calgary (Canada), à l'Université d'Oxford et enfin à l'Université Harvard (États-Unis). De 2001 à 2004, il enseigne à l'Université d'Oxford[3],[4],[5].

En 2004, George Gao est sélectionné par le « programme des cent talents » de l'Académie chinoise des sciences et nommé directeur de l'Institut de microbiologie (2004-2008). Il est ensuite doyen adjoint de l'Académie des sciences de la vie de Pékin (depuis 2008), directeur d'un laboratoire de microbiologie et d'immunologie des agents pathogènes (depuis 2008), et membre de l'Académie chinoise des sciences (depuis 2013)[6], puis doyen du Collège médical de celle-ci (depuis 2015)[4]. Il est également président de la Société chinoise d'ingénierie biologique[7] vice-président de l'Association médicale chinoise[8] directeur adjoint de la Fondation nationale des sciences naturelles de Chine[9] et du comité permanent du comité de l' Association chinoise des sciences et technologies[10] et membre du 13e comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois[11].

En plus de la recherche scientifique fondamentale, George Gao accède à de hautes responsabilités en santé publique : directeur adjoint du Centre chinois de contrôle et de préventions des maladies (CDC) en 2011[4], il en devient directeur en août 2017[12].

Recherche modifier

Les recherches de George Gao en virologie et en immunologie, publiés dans des revues scientifiques prestigieuses telles que Science, Nature, The Lancet, New England Journal of Medicine, etc[13], portent principalement sur les maladiesinfectieuses émergentes.

Ses contributions les plus marquantes sont[14],[15]

Épidémie de Covid-19 modifier

Lors de l'épidémie due au coronavirus de 2019-2020, George Gao est le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies[23].

Accusations de diffusion irrégulière de données modifier

Le 29 janvier 2020, le The New England Journal of Medicine publie un article dont Gao est l'un des auteurs avec d'autres membres du CDC et des chercheurs de l'université de Hong-Kong[24], et qui affirme qu' "il existe des preuves que la transmission interhumaine par des contacts étroits s'est produite à partir de la mi-décembre 2019" [Note 2]. Or d'après la loi chinoise, en tant qu'institution publique, le CDC n'a pas le droit de divulguer publiquement les informations dont il dispose sur les maladies infectieuses : cette prérogative est réservée à la Commission nationale de la santé. Certaines personnes émettent l'hypothèse que l'article était une tentative de contourner cette interdiction. Interrogés, Gao Fu et son co-auteur Feng Zijian, directeur adjoint du CDC, affirment que leur conclusion est fondée sur des inférences rétrospectives des données actuelles et ne s'appuie pas sur des données confidentielles, et que la publication d'articles a aidé des collègues nationaux et étrangers à participer à la prévention et au contrôle de l'épidémie[25],[26],[27],[28].

Entretien avec Science modifier

Dans une interview publiée le 27 mars 2020 par la revue américaine Science, il émet des doutes sur l’origine de la pandémie en déclarant que « quatre des cinq premiers patients infectés n’avaient aucun lien avec le marché de Huanan », en attendant des résultats scientifiques plus probants. De même, il déclare qu’il n’existe « aucune preuve solide de l’existence de foyers épidémiques dès le mois de novembre 2019 »[29].

Vaccins chinois modifier

Le 10 avril 2021, George Gao indique que les vaccins chinois « n’ont pas des taux de protection très élevés »[30]. Pour pallier ce déficit d'efficacité George Gao préconise d'utiliser des vaccins différents avec plusieurs injections[31]. Il propose aussi de modifier l'intervalle entre les doses et de réaliser une troisième injection en particulier avec les vaccins à ARN messager[32].

Découverte de Florence Débarre modifier

En mars 2023, Florence Débarre découvre dans des données génétiques en ligne que celles-ci montrent pour la première fois que des animaux sensibles au coronavirus étaient présents sur le marché de Wuhan. Conformément aux règles de la base de données Gisaid, son équipe contacte les scientifiques chinois qui ont mis en ligne les données génétiques pour leur demander la permission de les analyser, ce qui, selon elle, a été accordé. Un jour plus tard, ils envoient un e-mail pour partager leur découverte de la présence d'ADN de chien viverrin dans les séquences. Le lendemain, les dossiers sont rendus inaccessibles, apparemment à la demande des chercheurs chinois, dont le virologue George Gao[33].

Prix et distinctions modifier

Références modifier

  1. (sn) « 先进人物篇】高福:将个人兴趣与国家需求成功融合 » [« Gao Fu: intégrer avec succès les intérêts personnels aux besoins nationaux »], 朔州市新闻中心, 朔州新闻网,‎ (lire en ligne)
  2. (sn) « 出了1位院士、9位博士、2位硕士,这个学霸家庭有多牛? » [« Avec 1 académicien, 9 docteurs et 2 maîtres, quelle est la taille de cette famille? »], 朔州日报,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « Gao's CV (Education) » [archive du ], 中国科学院病原微生物与免疫学重点实验室 (consulté le )
  4. a b et c (en) « Gao's CV (Career) » [archive du ], 中国科学院病原微生物与免疫学重点实验室 (consulté le )
  5. « 高福 » [archive du ], 中国科学院大学 (consulté le )
  6. « 2013年中国科学院院士增选当选院士名单 », 中国科学院学部,‎
  7. « 中国生物工程学会理事会 » [archive du ], 中国生物工程学会 (consulté le )
  8. « 关于学会 » [archive du ], 中华医学会 (consulté le )
  9. « 领导介绍 » [archive du ], 国家自然科学基金委 (consulté le )
  10. « 中国科学技术协会第九届全国委员会常务委员会委员名单 » [archive du ], 中国科学技术协会 (consulté le )
  11. « 中国人民政治协商会议第十三届全国委员会委员名单 » [archive du ], 中国人民政治协商会议全国委员会,‎ (consulté le )
  12. « 国家卫生计生委党组任命高福同志为中国疾病预防控制中心主任 », 中国疾病预防控制中心,‎ (consulté le )
  13. (en) « Enveloped Viruses and Structural Immunology » [archive du ], 中国科学院病原微生物与免疫学重点实验室 (consulté le )
  14. « 国科大医学院简介 » [archive du ], 中国科学院大学存济医学院,‎ (consulté le )
  15. « 高福团队获得2019年度“求是杰出科技成就集体奖” », 知识分子,‎
  16. (en) W. Zhang, Y. Shi, et al., « An Airborne Transmissible Avian Influenza H5 Hemagglutinin Seen at the Atomic Level », Science, vol. 340, no 6139,‎ , p. 1463-1467 (DOI 10.1126/science.1236787, lire en ligne [archive du ], consulté le )
  17. « 2013中国十大科技进展新闻揭晓 », 硅谷, vol. 147, no 03,‎ , p. 20-21
  18. (en) D. Liu, W. Shi, et al., « Origin and diversity of novel avian influenza A H7N9 viruses causing human infection: phylogenetic, structural, and coalescent analyses », The Lancet, vol. 381, no 9881,‎ , p. 1926-1932 (DOI 10.1016/S0140-6736(13)60938-1, lire en ligne [archive du ], consulté le )
  19. « 2013年度中国科学十大进展简介 », 中国基础科学, vol. 97, no 01,‎ , p. 3-12
  20. (en) Y. Tong, W. Shi, D. Liu, J. Qian, L. Liang, X.-C. Bo, J. Liu, H.-G. Ren, H. Fan, M. Ni, Y. Sun, et al., « Genetic diversity and evolutionary dynamics of Ebola virus in Sierra Leone », Nature, vol. 524, no 7563,‎ , p. 93–96 (DOI 10.1038/nature14490, lire en ligne)
  21. « 2015年度中国科学十大进展简介 », 中国基础科学, vol. 109, no 01,‎ , p. 1-6
  22. (en) « On the ground in Sierra Leone », Science, vol. 346, no 6209,‎ , p. 666 (DOI 10.1126/science.346.6209.666, lire en ligne [archive du ], consulté le )
  23. Covid-19 : un scientifique chinois n'exclut pas la fuite d'un laboratoire à l'origine du virus, lefigaro.fr, 31 mai 2023
  24. (en) Q. Li, X. Guan, P. Wu, X. Wang, B. Cowling, B. Yang, M. Leung, Z. Feng, et al., « Early Transmission Dynamics in Wuhan, China, of Novel Coronavirus–Infected Pneumonia », NEJM,‎ (DOI 10.1056/NEJMoa2001316)
  25. « “瞒报”还是“保守”?一篇论文引发武汉疫情争议 », 知识分子,‎
  26. 许雯, « 中疾控独家回应:“人传人”早有推论,保守下结论有原因 » [archive du ], 新京报,‎ (consulté le )
  27. « 中国疾病预防控制中心回应质疑:分析的所有病例在论文撰写前已向社会公布 », 新华网,‎
  28. « 疾控中心无辜吗? », 第一财经,‎
  29. « Ne pas porter de masque pour se protéger du coronavirus est une « grande erreur », affirme un scientifique chinois haut placé », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  30. Covid-19 : la Chine émet des doutes sur l’efficacité de ses propres vaccins Le Monde, 12 avril 2021
  31. Covid-19 : l'efficacité des vaccins chinois n'est pas «très élevée», reconnaît un haut responsable Le Figaro, 11 avril 2021
  32. Felicia Sideris Spoutnik V et le vaccin chinois ont-ils prouvé leur efficacité, comme l'assure Jean-Luc Mélenchon ? LCI, 12 avril 2021
  33. (en) ‘Being truthful is essential’: scientist who stumbled upon Wuhan Covid data speaks out, theguardian.com, 28 mars 2023
  34. a b c d e f g h et i « George Gao », sur www.nasonline.org (consulté le )

Liens externes modifier